J 62 CUZCO DÉCOUVERTE

ParJacques BONNAUD

J 62 CUZCO DÉCOUVERTE

Première étape: Gagner son hôtel Ayni Hostal

Une belle chambre pour 56 euros pour 4 nuits!

Seconde étape: Acheter son pass touristique, le Boleto Integral

Explorer la ville à pied en partant de la Plaza de Armas

C’était le cœur de la cité inca qui s’appelait Huyacaypata

Elle s’orne du drapeau rouge et blanc du Pérou, de l’étendard carré quadrillé aux couleurs de Tahuantinsuyo (l’empire inca) et qui ressemble au drapeau gay !

A visiter de jour et de nuit pour apprécier changement d’atmosphère.

« Toutes les villes d’Amérique du Sud possèdent leur « Plaza de Armas », c’est la place centrale historique de la ville. Mais pour tout vous dire, la Plaza de Armas de Cusco est, selon nous, la plus belle des places coloniales que nous ayons eu la chance de découvrir  ! Ce qui est remarquable dans cette place ? C’est son cadre historique magnifiquement bien mis en valeur. Chaque magasin, chaque restaurant est parfaitement bien intégré à son architecture ! De plus, bordée par la cathédrale de Cusco et l’église de la Compagnie de Jésus, elle est l’une des rares au monde à posséder deux édifices religieux d’une telle ampleur. Cette place vaut d’être visitée de jour comme de nuit, car l’atmosphère change radicalement lorsqu’elle est illuminée. »

La Cathédrale

Cette cathédrale est probablement le monument religieux le plus important du Pérou. Elle fut construite en un siècle avec les pierres du site inca Sacsayhuaman, sur le lieu du palais du huitième Inca Viracocha. Les espagnols avaient pour but de créer un lieu de culte imposant pour symboliser la foi chrétienne face à la religion des Incas.

                                 La cathédrale se divise en trois grandes parties : Sagrada Familia ou Iglesia Jesus, Maria y José (partie la plus récente de style néoclassique), Catedral (l’intérêt principal étant le porche baroque sur la façade Renaissance) et Iglesia del Triunfo (partie la plus ancienne construite en 1536) sur la droite de la facade.

Comme dans de nombreux sites religieux espagnols, cette cathédrale recèle la présence de la religion des incas avec des représentations de symboles incas au milieu des effigies chrétiennes. De plus, elle possède de nombreux tableaux de l’Ecole Cusquenienne ainsi que des trésors d’argent et d’orfèvrerie.

Lorsque les conquistadores arrivent à Cuzco en 1533, une de leurs priorités est de construire un lieu de culte symbole du triomphe de la « vraie foi » sur l’« idolâtrie ». Après avoir jeté leur dévolu sur un premier site, puis un deuxième (à chaque fois jugé non suffisant en terme de taille et d’emplacement), ils choisissent un emplacement au cœur de Cuzco, à quelques pas de l’Iglesia del Triunfo. Cette dernière est la toute première église de la ville, elle a été construite à l’endroit précis où les Espagnols l’ont emporté sur les troupes de Manco Capac II quelques années auparavant.

À ses côtés se dresse le palais de l’empereur Viracocha Inca. On le détruit intégralement pour pouvoir poser sur ses ruines la première pierre de la cathédrale en 1559 (cf. la plaque commémorative « très bon esprit » à l’extérieur). Pour les suivantes, on ira dépecer les murs de la citadelle de Saqsaywamán, un autre lieu sacré pour les incas. En 1650, alors que l’édifice n’est pas encore terminé, un tremblement de terre secoue la région, sans endommager l’édifice. Protection divine prouvée, il ne reste plus qu’à venir à bout des travaux pour consacrer le bâtiment. La construction aura pris plus d’un siècle, car les plans n’ont cessé de s’agrandir par esprit de compétition. En effet, entre temps sur la même place, s’est dressée l’Iglesia de la Compañia de Jesus, un bâtiment d’une grande richesse appartenant aux Jésuites.

Plus imposante que sa concurrente, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption possède une salle du chapitre, trois nefs, une sacristie et pas moins de dix chapelles latérales. Parmi ces dernières, on retrouve la chapelle del Triunfo (bâtie sur les fondations de l’église du même nom) et celle de Jesús, María y José qui lui donne le répons de l’autre côté de la cathédrale, véritable vaisseau à trois têtes.

Passée la façade de pierres volcaniques roses sculptées de pumas, on se retrouve dans un univers d’or, d’argent et de cèdre taillé. Une richesse impressionnante qui sert d’écrin à des dizaines de tableaux de maîtres. La profusion est telle qu’on se croirait dans un musée. Marcos Zapata, Rafael de Urbina, Sinchi Roca, Diego Quispe Tito… tous les plus grands maitres de l’école de Cuzco y sont réunis. Côté syncrétisme, on cherchera la fameuse toile de la Ultima Cena, où le Christ et ses apôtres sont réunis devant un plat où repose un étrange animal : un Cuy (la consommation de cochons d’Inde étant une tradition indigène) diront certains, même si cela est démenti par la plaque située sous le tableau.

Mais le plus impressionnant reste le chœur du XVIIe dont les sièges en cèdres sont magnifiquement ouvragés. Surmonté d’un baldaquin, couvert de panneaux d’argent, le maître-autel est également l’une des œuvres majeures de la cathédrale. Avant de partir, n’oubliez pas non plus d’aller saluer le Christ Noir dans la chapelle du Seigneur des Tremblements de terre. Celui-ci doit son surnom, El Señor de los Temblores, à la procession qui l’a mené à travers la ville pour épargner les habitants d’un séisme, on en retrouve de nombreuses représentations à travers tout le pays.

Iglesia de la Compania de Jesus

A droite de la Cathédrale

La place principale de Cuzco est une des rares places du monde à pouvoir s’enorgueillir de posséder deux églises, deux édifices qui se donnent magnifiquement le répons après s’être fait une concurrence acharnée au XVIe siècle. Il s’agissait de savoir qui aurait la plus belle entre les Jésuites et les autres, les premiers s’inscrivant dès leur arrivée en Amérique du Sud comme une force à part à la richesse et au pouvoir capables de rivaliser avec les plus grands états.

Avant de se faire évincer et alors qu’ils étaient arrivés en dernier à Cuzco, les Jésuites ont eu le temps de bâtir cette élégante église sur les ruines du Amarukancha, l’immense palais de Wayna Cápac. Si la première ébauche de 1576 a été détruite par le séisme de 1650, l’église fut reconstruite aussitôt et est aujourd’hui encore considérée comme l’une des plus belles réalisations de l’architecture religieuse coloniale des Amériques.

Au-delà de sa façade baroque, on pénètre dans une nef où l’or est omniprésent. Après avoir remonté l’allée, on a le droit de dépasser l’autel doré à la feuille pour chercher sur l’abside les grenades et autres symboles indigènes dissimulés dans la sculpture. S’en approcher au point de pouvoir les toucher, c’est toujours un peu surprenant dans une église et un peu contradictoire avec l’interdiction de prendre des photos.

Il est également possible de descendre dans les catacombes admirer quelques peintures murales colorées dans ce style propre aux édifices jésuites sud-américains et jouer au talkie-walkie avec les colonnes. À deux, l’un se met près d’une colonne, l’autre choisit de se placer de l’autre côté de la travée (contre la colonne diagonalement opposée). Le premier murmure à l’oreille de sa colonne, le second peut entendre ce qu’il dit en écoutant la sienne. Magie !

En remontant à l’étage, on cherchera la peinture d’un de ces petits autels muraux (la première sur la gauche en rentrant en fait), derrière elle se cache un escalier secret qu’il est possible d’emprunter pour monter à l’étage et bénéficier à la fois d’une belle vue sur la Plaza Mayor et sur l’intérieur de l’église, l’occasion d’admirer de plus près les peintures de l’école de Cuzco qui en ornent les murs.

Gagner le Quartier San Blas

« Rues pavées, de nombreux restaurants, petits concerts, vendeurs ambulants, … Le quartier de San Blas vous réserve bien des surprises et est situé à seulement quelques centaines de mètres du centre ville. Après une belle petite montée assez sportive pour arriver sur la place de l’église, vous découvrirez une belle vue sur la ville. A faire si possible en fin d’après-midi ! Ce quartier reste réputé pour être le plus élégant de Cusco, alors vous ne devriez vraiment pas le rater de jour comme de nuit. »

Ce quartier est le plus beau et le plus intéressant de la ville avec ses rues escarpées et ses maisons blanches assez anciennes. C’est ici que les Incas avaient construits leurs sanctuaires dédiés aux empereurs. Ce quartier est communément connu comme le quartier des artistes et sculpteurs et on y trouve les bars à la mode.

Depuis la Plazza de Armas, on peut tourner à droite dans Sunturwasi puis dans Hatunrumiyoc et arriver à la fameuse « Pierre à 12 faces ». 

Cette pierre de construction n’a pas moins de 12 angles !!! Douze angles saillants ou rentrants, aigus ou obtus, correspondant à douze côtés ou faces de contact avec les autres pierres du pourtour. Et toutes les faces sont parfaitement jointoyées… à aucun endroit l’on ne peut passer une lame de couteau entre deux pierres, pas même une simple feuille de papier… Du grand art ! Un art qui rappelle celui avec lequel a été construit la Grande Pyramide de Guizeh mais la différence est qu’il s’agit ici de pierres irrégulières et donc d’un travail encore bien plus difficile à réaliser…, car, en ne considérant qu’une rangée, les pierres de la Grande Pyramide n’ont toujours que quatre voisines… Cette pierre-là en a onze…

La technique employée est unique au monde et, du coup, extrêmement facile à identifier ; c’est la façon de construire des Incas. Jamais de mortier ou de ciment, mais un contact direct entre les pierres, et une solidité incomparable. Un tel mur a résisté à plusieurs violents tremblements de terre ayant mis à bas des murs « coloniaux » réalisés, eux, avec du ciment, alors que les pierres de ce mur sans ciment n’ont même pas bougé d’un poil…


Quelques autres vues de la ville « nombril du monde »


Des feux tricolores particuliers

Il faut se remettre d’une telle excursion !

À propos de l’auteur

Jacques BONNAUD author