55000 habitants. 3808m Indicatif téléphonique 2
C’est une petite ville animée et pleine de charme. Certes, un poil trop touristique au 1er abord, il fait néanmoins bon y flâner une demi-journée. La plupart des gens qui viennent à Copacabana ne voient que son charmant petit port et s’en vont directement découvrir le lac Titicaca ! Dommage car cette ville regorge de bonnes surprises…
La ville se dresse dans une baie encadrée au nord par le Calvario et au sud par la coline Seroka.
Le chroniqueur espagnol Salas écrit à propos de Copacabana : « K’ota-kawuana, le chemin des étoiles qui nous guide vers la maison de notre Dieu et Seigneur ». Le nom de K’ota-kawuana signifie en Queshua « Mirador du Lac ». Pour d’ autres auteurs, la bourgade s’appellerait Kotakawana, du nom de la déesse de la fécondité, équivalente à l’Aphrodite grecque ou à la Vénus romaine. Cette divinité androgyne, représentée avec un corps humain et une queue de poisson, vivrait dans les eaux du lac Titicaca, accompagnée d’une cohorte de sirènes, les Umaantus.
Pourquoi la célèbre plage porte t-elle le même nom? En 1754, un moine bénédictin originaire de Bolivie qui s’est perdu au large des côtes brésiliennes promet à sa Vierge locale, s’il s’en sortait vivant, de nommer l’endroit où il échouerait du nom de son village d’origine: Copacabana! Nul n’aurait pu imaginer que cette sainte histoire verrait ensuite cette sainte plage devenir le sacro-saint lieu de la plus grande exposition mondiale de fesses en été sous les yeux de la réplique de la Vierge de Copacabana désormais exposée dans une petite chapelle de ce quartier carioca »
Connue des conquistadors espagnols dès 1534 elle est le berceau de la civilisation Aymara et fut peuplée depuis 1300 avant J.C par la civilisation Chiripa puis par la civilisation de Tiahuanaco. La péninsule de Copacabana était riche de nombreuses sources d’eau douce et était un centre agricole
Les Incas y multiplièrent les terrasses et les canaux d’irrigation et transformèrent les lieux en sanctuaire consacré au Dieu Soleil et aux fondateurs de l’Empire Inca Manko Kapak et Mama Okilo.
Les Espagnols y introduisirent le culte de la Vierge de Copacabana et la Basilique de Notre Dame de Copacabana y fut construite en 1550. C’est le 2 février 1583 qu’apparut la Vierge de Copacabana, une statue en bois sculptée par l’indien Tito Yupanqui. Cette statue a les traits indigènes et c’est sans doute pour cette raison qu’elle fut acceptée rapidement par la population locale.
Le pèlerinage au Sanctuaire de la Vierge de Copacabana se développa très rapidement pour devenir un des centres religieux les plus importants de la Bolivie.
Dirigé par les Augustins depuis 1591, ceux-ci furent expulsés par Simon Bolivar en 1825 avec l’avènement de la République. Puis les Franciscains prirent en main la gestion du lieu en 1851.
Style mauresque avec dômes mudéjars et azulejos. C’est l’un des monuments baroques les mieux conservés de la Bolivie.
Splendide façade d’influence Mudéjar. On découvre déjà sa majesté, qui domine la ville, au bout de la route qui mène vers Copacabana.
Lorsque Francisco Tito Yupanqui déposa sa Vierge dans le sanctuaire, les miracles commencèrent à se succéder. Ils nous sont rapportés dans la chronique du père Gavilan. L’écho en parvint jusqu’en Espagne, et le 7 janvier 1588 le roi d’Espagne, Philippe II, ordonna la construction d’une église pouvant accueillir tous les pèlerins qui se rendaient à Copacabana. Il confia cette tâche à l’architecte Francisco Jimenez de Sigüenza qui construisit un premier édifice entre 1610 et 1619. Grâce aux efforts et à la dévotion religieuse du vice-roi du Pérou, Don Pedro Fernandez de Castro, la première cathédrale put être inaugurée en 1670. Mais la basilique actuelle date de 1820. De style Renaissance et baroque, l’édifice a la forme d’une croix et possède cinq chapelles, parmi lesquelles une monumentale chapelle Miserere, située au centre de l’atrium. Les coupoles de style mudéjar, couronnant les cinq chapelles, sont couvertes de faïences (azulejos). L’élément le plus original de l’ouvrage est la chapelle ouverte, ou capilla de Indios (chapelle des Indiens), appuyée contre la nef de l’église. Dans les premières années de la conquête, le nombre de fidèles était si grand qu’il fallait dire la messe hors de l’église, c’est pourquoi fut décidée la construction de ce type de chapelle. Celle de Copacabana a une base carrée, couverte d’une coupole circulaire qui s’appuie sur quatre pendentifs. Trois arcs et le mur de l’église forment l’ensemble de la structure qui présente la même hauteur que la nef de l’église. La cathédrale a perdu beaucoup de ses richesses anciennes. Elle conserve cependant l’énorme retable XVIIe de son autel majeur, oeuvre de Sebastian Acosta Tupak Inka, de même que de nombreuses sculptures parmi lesquelles, évidemment, la célèbre Vierge taillée en bois de maguey
La statue noire de la Virgen de Candelaria : Dans une niche ( camarin) située au dessus des escaliers de l’autel qui ne sort jamais de la cathédrale car, selon la tradition, tout déplaement entrenerait un débordement du lac. Francisco Tito Yupanqui, petit fils de l’Inca Tupac Yupanqui, façonna d’abord une statue en argile jugée insuffisnate ; il partit donc à Potosi pour étudier les arts et en 1582 il entreprit la réalisation d’une statue en bois et 8 mois plus tard elle trônait sur l’autel et aurait été source de miracles, devint un lieu de pèlerinage et fut canonisée en 1925.
La Vierge de Copacabana est aussi connue sous le nom de la Candelaria. C’est la seule Vierge indigène de Bolivie. Son visage, sculpté par Tito Yupanqui, présentait les traits caractéristiques des fils du soleil (les Incas), c’est pourquoi les habitants du pays l’appellent la Virgen Morena (vierge métisse). Mais, au cours du XIXe, certains pères franciscains décidèrent de blanchir les traits de la vierge afin de lui donner une apparence plus espagnole… On lui attribue des centaines de miracles, ce qui fait de Copacabana l’un des principaux centres de pèlerinage de Bolivie. Pendant la guerre d’indépendance, l’armée de libération manquait de ressources. Le maréchal Antonio José de Sucre décida de fondre l’or et l’argent du sanctuaire pour subvenir aux besoins de ses soldats. C’est pourquoi, en 1925, à l’occasion du centenaire de l’indépendance, la Vierge a été intronisée comme » la reine et protectrice de la Bolivie « . Elle reçut même le titre d’amirale de la marine bolivienne et perçoit, depuis lors, un salaire de la part de l’armée.
Musée payant à l’intérieur : Les salles du musée étant très froides, emportez » une petite laine « . Le musée se trouve dans une des galeries du patio du cloître de la cathédrale. Admirez, avant d’y pénétrer, les portes des cellules sculptées avec art. De tous les trésors exposés le plus admirable se trouve dans la troisième salle : une croix, attribuée à Alonzo Cano et faite en ivoire d’une seule pièce (croix similaire dans la mosquée de Cordoue, en Espagne). On est également surpris par le regard pénétrant du portrait du suaire, mais lorsqu’on s’en approche on se rend compte que les yeux du Christ sont fermés. Dans la salle huit, vous verrez un admirable ouvrage en bois sculpté qui raconte l’histoire de la Vierge. Dans la dernière salle, sont exposés ses manteaux…
Eau froide. Possibilité location pédalo (1,5 euro/h) vélo (10 euro/j)
Adresse : Calle Baptista près de Costanera
Prix : 15 BOB soit 2 euro/per
Fermé ce jour !
Une autre curiosité que je vous conseille vraiment de ne pas rater… Quasiment chaque matin vers 10h, voitures, camions et autobus se donnent rendez-vous devant l’église de Copacabana. Tous ces véhicules sont décorés d’une tonne de guirlandes, de fleurs, de rubans colorés et de drapeaux. Et non, ce n’est pas le carnaval ! C’est juste que les gens de la région viennent spécialement jusque devant cette église pour faire bénir leur voiture par un prêtre ! Celui-ci verse en offrande de l’alcool sur les véhicules et parfois même dans le gosier du chauffeur… Les conducteurs versent des dons au prêtre en échange de la bénédiction, mais cela revient nettement moins cher que de souscrire à une assurance ! Pratique, non ? C’est la Bendicion de Movillidades
Aujourd’hui, Marie Laure a assisté à un autre rituel où des Boliviens arrosent la terre avec de la bière et bénissent leur patrimoine…. avant de terminer leur bouteille
Cerro Calvario : Depuis le port, vous pouvez aussi contourner la colline qui surplombe le village ! Une jolie balade d’une (bonne) heure, assez sportive, mais qui vous permettra de profiter de la vue sur le lac ! Et si vous avez encore un peu de courage, ne manquez pas le coucher du soleil depuis le sommet de la colline… Il parait que ça vaut vraiment le coup ! Le chemin débute près de l’église à l’extrémité de la Calle Destacamento 211 et passe devant les 14 stations du chemin de croix aménagé en 1946.
A 500 m de Copacabana, sur la colline Kesanani ou calvario del Niño (calvaire de l’Enfant), un énorme bloc de pierre haut de 6 m a été creusé verticalement en son milieu, de façon à donner l’impression de deux blocs distincts. En travers de ces deux blocs, à une hauteur de 4,5 m, a été posée une pierre de forme rectangulaire. Juste en face, on voit deux falaises rocheuses. Celle du nord présente un orifice circulaire creusé par les hommes. Le jour du solstice d’hiver (21 juin), au petit matin, les premiers rayons du soleil passent à travers l’orifice et viennent se poser en face, sur la pierre rectangulaire qui traverse les deux blocs rocheux. Un guide sur place (sauf lors de la longue pause déjeuner) pourra vous faire la visite de ce calendrier inca.
L’Intikala (tribunal de l’Inca) est une plate-forme artificielle où d’énormes roches sont habilement taillées en forme de chaires. On raconte qu’à l’origine ces ouvrages de pierre portaient sur la partie centrale des figures sculptées dont certaines étaient couvertes d’or et d’argent. Ces riches sculptures furent dépouillées et détruites par les conquistadores. Intikala veut dire : pierre du soleil.
À propos de l’auteur