J 23 VALDIVIA

ParJacques BONNAUD

J 23 VALDIVIA



Présentation de la ville

Environ 215 Km au Nord de Puerto Montt soit 3 h (150 Km sur la Panamericaine) à 850 km au Sud de Santiago

Première ville fondée dans le sud du Chili sous le nom de Santa María la Blanca de Valdivia par le conquistador espagnol Pedro de Valdivia le 9 février 1552 sur les terres des indiens Mapuches, Valdivia se trouve à la confluence du río Calle-Calle, du Cau-Cau et du río Cruces, à 15 kilomètres de la Baie de Corral s’ouvrant sur l’Océan Pacifique.

Très affectée par le tremblement de terre de 1575, détruite par les indiens Mapuches et Huiliches en 1599, il faudra attendre 1684 pour que Valdivia soit refondée sur son emplacement d’origine, un site stratégique pour la Vice-Royauté du Pérou. Pour défendre ce territoire, les espagnols construisirent un immense système défensif comprenant 17 forts autour de la Baie de Corral, de quoi décourager les pirates, les corsaires et les flottes ennemies d’y débarquer.

Valdivia a toujours eu une relation particulère avec l’océan et, aujourd’hui encore, la constructiona navale et le transport maritime des produits issus de la transformation du bois représentent les principales ressources économiques de la région.
A ces activités s’ajoute le secteur touristique de plus en plus dynamique à Valdivia qui conserve malgré les tremblements de terre de beaux édifices. Mais surtout, Valdivia est la porte d’entrée de beaux parcs nationaux de la Région des Rivières, la Région des Lacs et l’Araucanie. Depuis le 2 octobre 2007, elle est la capitale de la nouvelle région des Fleuves qui regroupe la province de Ranco et la province de Valdivia dont elle est également la capitale. La ville de Valdivia connait un dynamisme démographique et économique particulièrement important depuis la fin du XXe siècle.

En 2012, la population de la commune s’élevait à 154 445 habitants

Histoire de la ville

Valdivia est fondée en 1552 par Pedro de Valdivia. Valdivia a été au coeur de la guerre d’Arauco qui est reconnue comme l’une des plus longues de l’histoire et qui va opposer colons espagnols et les Mapuches. 

Le 11 septembre 1541 la cité de Santiago est détruite par les Mapochoes (une tribu Picunche) sous la direction de leur chef Michimaloncole. Le conquistador espagnol Pedro de Valdivia va alors mener une campagne de neuf ans pour sécuriser la région. Il espère aussi agrandir le territoire placé sous sa juridiction, et malgré une blessure due à une chute de cheval, il décide de prendre personnellement le commandement d’une expédition en Araucanie. En 1544, il envoie deux voiliers le San Pedro et le Santiaguillo sous le commandement de Juan Bautista Pastene pour reconnaître la côte sud-ouest jusqu’au détroit de Magellan. Les deux navires partent de Valparaíso. Ils longent la baie de San Pedro, font escale sur les sites actuels de Concepción et Valdivia. Plus au sud, ils subissent de violents orages et doivent alors revenir à Valparaiso sans atteindre leur « but ultime ». Valdivia part lui-même en 1546 avec 60 cavaliers, des porteurs et des guides indigènes. Il franchit la rivière Itata. Il affronte des guerriers mapuches à la bataille de Quilacura, près du fleuve Biobío. S’avisant qu’il est impossible de progresser dans un milieu aussi hostile avec des forces limitées, Valdivia décide sagement de retourner à Santiago. Il a cependant reconnu un site favorable pour ériger une nouvelle cité, site connu actuellement sous le nom de Penco, et qui sera le premier établissement de Concepción Une nouvelle expédition est lancée en 1550. Elle est composée d’une force navale sous la direction de Pastene et d’une force terrestre sous celle de Valdivia comprenant 200 cavaliers et fantassins espagnols et de nombreux auxiliaires Mapochoes. Le but est de regrouper les deux forces sur les rivages de la baie de Concepción. L’expédition avance au-delà des rivières Itata et Laja en direction du fleuve Biobio. Plusieurs affrontements ont lieu avec des groupes de Mapuches qui subissent de lourdes pertes. L’opposition rencontrée s’accroit pendant toute la semaine, mais les pertes sont faibles du côté espagnol. L’expédition se dirige à travers la vallée de Laja et celle du Biobio vers la côte à Penco. Valdivia établit son campement entre la rivière et un lac. La seconde nuit, il est attaqué par une force importante de Mapuches sous les ordres du chef Ainavillo. C’est la furieuse bataille d’Andalién au cours de laquelle les Espagnols déplorent un mort et de nombreux blessés. De nombreuses montures sont également mutilées. Après un jour de repos pour soigner les blessures, Valdivia reprend la route pour atteindre le rendez-vous dans la baie de Concepción où il faut construire le fort de Penco.

Le 23 février, la flotte de Paterne accoste dans la baie et débarque le ravitaillement, les provisions et le matériel nécessaire pour terminer le fort. Le fort est terminé le 3 mars. Neuf jours plus tard, il est attaqué par une imposante force de Mapuches. C’est la bataille de Penco. Les Espagnols repoussent l’attaque malgré leur nette infériorité. En dépit de la soumission de quelques tribus locales, Valdivia sait qu’il ne sera pas possible de poursuivre la conquête de l’Araucanie avec les moyens dont il dispose. Il envoie un émissaire au vice-roi du Pérou pour demander des renforts. L’année suivante, il organise une autre expédition et construit le fort de La Imperial sur les rives de la rivière du même nom. Puis il retourne à Concepción pour préparer l’expédition suivante avec les renforts qu’il espère recevoir par mer du vice-roi. Laissant des ordres pour que les nouvelles troupes débarquent sur les Terres de Valdivia que Pastene a découvertes plus tôt, Valdevia part avec 200 soldats en direction de fort Imperial, puis poursuit vers le sud. Il ordonne à Jerónimo de Alderete de s’enfoncer à l’intérieur des terres et d’édifier un fort dans le but de sécuriser son flanc est. Ce dernier atteint le lac Villarrica et y construit un fort. Pendant ce temps, la colonne Valdivia avance toujours vers le sud et rejoint les renforts envoyés par le Pérou sous le commandement de Francisco de Villagra. Il crée la cité de Santa María la Blanca de Valdivia. Après avoir établi des garnisons dans les différents lieux conquis, Valdivia retourne en 1552 à sa base, Concepción, où ont été découverts les riches gisements aurifères de la vallée de la Quilacoya.

Lors de la guerre d’indépendance du Chili, elle fut capturée par un commando de 250 hommes menés par Thomas Cochrane dans la nuit du 3 au 4 février 1820. Cochrane était un officier britanique chassé de la Navy qui se mit au service des patriotes chiliens avant de servir dans la marine grecque ce qui ne l’empêcha pas de devenir lord et d’être enterré dans l’Abbaye de Westminster

Charles Darwin y séjourna en février 1835 lors de son tour du monde. Il assiste à un tremblement de terre qu’il décrit dans son récit.

En 1960, Valdivia a subi de plein fouet le séisme de plus forte magnitude jamais enregistré (9,5).

Valdivia est le siège de l’Universidad Austral de Chile, fondée en 1954 sur Isla Teja et possédant des accords d’échange avec 9 universités françaises

A voir dans la ville

  • La Plaza de la República représente le coeur de la ville fondée en 1552 autour de l’ancienne Plaza de Armas. A trois cuadras à l’est de la Costanera, elle n’a malheureusement pas conservé l’apparence de la période coloniale car tous les édifices qui l’entourent ont remplacé ceux qui ont été détruits par les invasions, les incendies et les tremblements de terre.
    La Plaza de la República reste cependant le lieu le plus populaire de Valdivia avec ses jardins, son kiosque central, ses bancs ombragés par des tilleuls, le lieu de rencontre par excellence et où se déroulent les événements les plus importants de la ville.
    Sur le côté ouest de la Plaza de la República se dressent trois des édifices les plus importants de la ville avec le Palais du Gouvernement de la Région de Los Ríos occupant un bâtiment moderne, la Cathédrale Nuestra Señora del Rosario construite entre 1988 et 1998 sur l’emplacement de l’église détruite lors du tremblement de terre de 1960, et le Théâtre Municipal Lord Cochrane bâti en 1956 et rénové en 1992 afin de mieux présenter les différentes activités culturelles de Valdivia.
    Le Paseo Libertad est la rue piétonne qui relie le nord-ouest de la Plaza de la República à la Feria Fluvial sur la Avenida Costanera Arturo Prat.

La Cathédrale: De 1552 à 1960 Valdivia a eu 14 cathédrales (ou églises paroissiales), toutes détruites par un tremblement de terre ou un incendie. Le 22 mai 1960, un terrible tremmblement de terre d’une magnitude de 9,5 (le plus puissant jamais enregistré sur la planète) fit tomber l’ancienne Cathédrale de Valdivia édifiée en 1911 comme un château de cartes. Les habitants de la ville devront alors attendre 38 ans avant de voir se dresser une nouvelle cathédrale au bord de la Plaza de la República, le symbole de la reconstruction de Valdivia.
La Cathédrale Nuestra Señora del Rosario fut réalisée par les architectes Jorge Swinbun Pereira, Alvaro Pedraza et Jorge Swinburn del Río et sa première pierre fut apportée par le Pape Jean-Paul II en personne en 1987. Après 10 ans de travaux, la cathédrale fut inaugurée le 9 octobre 1998.
Avec son architecture moderne, son clocher de 50 mètres de hauteur, cette église en forme de croix latine se compose de deux niveaux : le niveau inférieur qui abrite une chapelle, le Crypte des Evêques, les dépendances de la parroisse et un musée conservant différents objets religieux dont certains ont été récupérés dans les ruines de l’ancienne cathédrale, et le premier étage où sont données les messes.
L’intérieur de cet édifice moderne présente une décoration austère mais conserve la représentation de la Vierge du Rosaire (Nuestra Señora del Rosario), la sainte patronne de Valdivia depuis le 17ème siècle. Endommagée lors du tremblement de terre, elle fut envoyée à Santiago pour être restaurée avant de reprendre sa place dans la nouvelle Cathédrale de Valdivia.

. A deux cuadras à l’ouest du nord de la Plaza de Armas on découvrira l’ensemble formé par le Marché Municipal et la Feria Fluvial de Valdivia qui est un des lieux les plus appréciés des touristes. Le Marché Municipal est l’édifice le plus emblématique de la ville, bordé par la Feria Fluvial le long de la Costanera avec des bateaux amarrés au quai et qui attendent les touristes pour faire une balade sur le Río Valdivia. Avec la cathédrale en toile de fond, c’est l’image qui illustre le plus souvent la ville dans les dépliants touristiques, une vue que vous découvrirez en vous promenant sur le Pont Pedro de Valdivia qui relie le centre à l’île Teja.


La Feria Fluvial de Valdivia est en fait un immense marché où l’on pourra trouver toutes sortes de fruits de mer, de poissons, de légumes et autres aliments, mais aussi de nombreux produits artisanaux que les touristes emporteront en souvenir.
En face de ce marché, il ne sera pas rare de voir des otaries se prélassant sur des plateformes en fois flotant sur le Río Valdivia, ainsi que des pélicans toujours à l’affut des morceaux de poissons qui sont jetés dans la rivière.

Le Marché Municipal juste derrière la Feria Fluvial est une des attractions principales de la ville car on y trouvera non seulement des objets d’artisant local, mais aussi plusieurs restaurants qui vous feront découvrir les spécialités culinaires traditionnelles.
L’édifice qui abritre le « Mercado Municipal » était la résidence somptueuse de la famille Adriasola construite en 1911 par l’architecte José Beti. Remodelé en 1970 par l’architecte Ramón González et embelli entre 1994 et 1999, cette demeure historique abrite désormais le principal marché de la ville avec au rez-de-chaussée les postes de ventes d’artisanat local et de la Region de Los Ríos, au premier et au deuxième étage les restaurants traditionnels où vous pourrez déguster une bonne Cazuela de Mariscos (Cassolette de fruits de mer), un délicieux Caldillo de Pescado (Soupe de poissons), une Porotada (une sorte de ragoût de haricots et saucisses), des Guatitas (Tripes à la Chilienne) ou un bon plat de poisson frit.

  • Juste à côté de la Feria Fluvial, le Muelle Schuster sert d’embarcadère pour les bateaux de croisières qui proposent aux touristes de découvrir les rivières et la Baie de Corral.
    Le Muelle Schuster se trouve au même endroit où avait été construit l’ancien quai au 16ème siècle et qui permettait de décharger les marchandises qui alimentaient le marché.
    Son nom, il le doit à l’ancien hôtel Schuster situé à proximité et qui abrite aujourd’hui la Résidence du Centre des Etudiants Scientifiques du Sud (CECS). C’est de cet embarcadère que partaient les bateaux à vapeurs construits par les armateurs Oettinger.
    Aujourd’hui le Muelle Schuster permet toujours aux bateaux d’approvisionner le Marché Municipal et la Feria Fluvial, mais on y verra plus souvent des bateaux de croisières et et des bateaux taxis qui vous permettront de rejoindre l’île Teja et d’autres secteurs de Valdivia.
    Plusieurs compagnies comme Catamarán Marqués de Mancera vous proposeront de découvrir une partie des 250 kilomètres de rivières navigables et la Baie de Corral, découvrant les forêts valdiviennes le long des côtes et les forts défensifs, une croisière de 5 heures à partir de 19 000 Pesos (soit 25 euro/personne)
  • C’est entre le Muelle Schuster et la Cimetière Allemand que s’étend la Avenida Costanera Arturo Prat, une promenade longue de 2,7 kilomètres le long du Río Valdivia.
    En se promenant le long de la Costanera on pourra voir le Sous-marin O’Ryan amarré au Muelle Schuster et transformé en musée, le Pendule de Foucault d’une hauteur de 12 mètres, La Feria Fluvial et l’embarcadère des catamarans et des bateaux-taxis, le restaurant flottant Camino de Luna juste après le Pont Pedro de Valdivia, l’Hotel Dreams Pedro de Valdivia et son casino, l’Ecole d’Architecture de l’Université Australe, les chantiers navals comme celui de l’ASENAV situés de l’autre côté de la rivière, le Pont Calle-Calle permettant de relier le nord de la région et les villes de Villarrica ou Pucón, arrivant enfin au Cementerio Alemán qui date de 1851 et où reposent les premiers immigrants allemands qui ont participé à l’essor de Valdivia.
  • A 400 mètres au sud de la Plaza de la República, l’ensemble formé par l’Eglise et le Couvent San Francisco est la plus ancienne construction de Valdivia. L’église fut construite en 1551, un an avant la fondation de la ville par Pedro de Valdivia, mais a du être restaurée à plusieurs reprises suite aux différents séismes et incendie.
    L’ensemble fut restauré et réaménagé entièrement entre 1977 et 1983, et l’église San Francisco présente aujourd’hui de belles peintures murales et sculptures ainsi que de magnifiques vitraux réalisés en 1929 en Allemagne par la Maison Franz Meyer, l’un représentant Saint François d’Assise et l’autre Sainte Elisabeth de Hongrie, placés de part et d’autre du Maître Autel derrière lequel on pourra voir la représentation de le Virgen del Socorro (Notre-Dame du Perpétuel Secours) très vénérée pendant la période coloniale. Hélas, en 2013 un incendie endommagea le vitrail de Saint François d’Assise, une perte inestimable pour le patrimoine de Valdivia.
    Le Couvent San Francisco date lui du 18ème siècle avec la construction de deux cloîtres dont un fut agrandi pour abriter une infirmerie. connecté à la Sacristie par une porte massive en cyprès, le Couvent abrite aujoird’hui le Musée Colonial et présente une collection de 42 tableaux réalisés au Pérou en 1682 et relatant la vie de Saint François d’Assise.
  • A une cinquantaine de mètres du Couvent San Francisco en se dirigeant vers la rivière par la Calle Yerbas Buenas, le Torreón Los Canelos est une tour défensive qui fut construite en 1774 sur l’ordre du Gouverneur Joaquín de Espinoza y Dávalos.
    Après la destruction de Valdivia en 1599 par les indiens Mapuches et Huiliches et les attaques des corsaires, les espagnols décidèrent d’assurer la défense de la ville qui fut fondée une nouvelle fois en 1684. Avec des murs de 60 centimètres d’épaisseur à la base et 30 centimètres sur la partie supérieure, le Torreón Los Canelos, très ressemblant aux tours défensives de la côte andalouse, était une pièce importante des fortifications de Valdivia, protégeant la ville des attaques qui viendraient de la rivière.
    Au bord de la rivière, le long du Passage Orellana, se trouvait le Fort de la Santísima Trinidad construit en 1602 et dont il ne reste presque rien. Rare vestige des fortifications de Valdivia, le Torreón Los Canelos fut transformé en 1834 en moulin à vent.
  • A moins de 300 mètre du Cimetière Allemand et du Pont Calle-Calle, sur la Avenida Ramón Picarte, le Torreón Picarte ou Torreón del Barro, est une tour défensise similaire au Torreón Los Canelos. Construite la même année, cette tour défensive contrôlait l’autre rive de la ville et était reliée au Torreón Los Canelos par un rempart qui protégeait la ville des attaques venant du sud. Ces deux tours disposaient de quatre canons chacune avec quatre soldats pour les manipuler.
    Cependant, le Torreón Picarte ne servit que peu de temps dans un but défensif et en 1785 il fut utilisé comme prison pour certains opposants comme Tomás de Figueroa qui fut accusé d’avoir incendié la ville. Par la suite, la tour servit de dépôt puis de moulin à vent avant d’être déclarée comme le Torreón Los Canelos Monument National.
  • C’est par le Pont Pedro de Valdivia que l’on rejoindra l’Île Teja située au nord-ouest du centre historique. Cette île est entourée par le río Cau-Cau au nord qui relie le río Cruces à l’ouest avec le río Calle-Calle pour former à l’est le río Valdivia.
    L’île appartenait au conquistador espagnol Francisco Pérez de Valenzuela qui s’installa à Valdivia pour en devenir le maire en 1563 puis coregidor en 1569. L’île qui s’appelait à l’époque Isla de Valenzuela, fut appelée ensuite Isla Teja car on y avait construit au 18ème siècle une fabrique de briques et de tuiles (teja voulant dire tuile en espagnol).
    En 1850, la municipalité fit l’acquisition de l’île pour octroyer des terres aux premiers colons allemands qui arrivaient à Valdivia. C’est à partir de ce moment que la ville commença à s’industrialiser sous l’impulsion de Carl August Wilhelm Paschen Anwandter Figg, mieux connu sous le nom de Carlos Anwandter, le fondateur de la Brasserie Anwandter créée en 1851 et un des hommes qui apporta le plus à la ville de Valdivia, aussi bien au niveau des services que de la culture.
  • C’est sur l’île Teja que Carlos Anwandter fit construire une belle et grande résidence dans les années 1860 pour lui est sa famille nombreuse. L’édifice fut acheté par l’Université Australe du Sud en 1962 afin d’abriter le Musée Historique et Anthropologique Maurice van de Maele.
    Maurice van de Maele était un aventurier belge qui consacra pratiquement toute sa vie à la sauvegarde du patrimoine historique du sud du Chili, en particulier de la ville de Valdivia et ses alentours.
    Restaurée en 1968 par l’architecte Sergio Anwandter Böttcher, descendant direct du colon allemand Carlos Anwandter, la Casona Anwandter présete de nombreux documents, des meubles de l’époque coloniale et des pièces archéologiques qui permettent de mieux comprendre l’histoire de Valdivia depuis son occupation par les Huiliches jusqu’à nos jours en passant par la colonisation espagnole, la république et l’immigration allemande.
    A premier étage du musée on pourra apprécier l’ameublement des anciennes demeures occupées par les espagnols, les chiliens et les allemands, tandis que le deuxième étage est réservé à la culture Mapuche, son artisanat, et la conquête espagnole des territoires de Valdivia.
  • L’île Teja abrite aussi un des deux campus de l’Université Australe du Chili, le Parc Saval, la Laguna de los Lotos (Lagunes des Lotus) et le Jardin Botanique de l’UACh.
    Le Jardin Botanique est situé au nord de l’île, bordé par le Río Cau-Cau, et conserve près de 1000 espèces de plantes locales et exotiques. C’est à la fois un lieu de promenade agréable et un laboratoire pour l’université qui souhaite protéger le patrimoine naturelle de la forêt valdivienne et du sud du Chili.
    Sur 12 hectares, le Jardin Botanique est divisé en plusieurs secteurs où sont présentées les plantes de la forêt valdivienne, les plantes des steppes, des dunes et des terres à forte concentration saline, les plantes aquatiques et palustres des marais près du río Cau-Cau, les plantes venant d’autres pays et en particulier de Nouvelle-Zélande.
    Entre le Campus de l’Université et le Jardin Botanique on pourra également se divertir dans le Parc Saval qui possède des sentiers de randonnées, des ponts suspendus entre les arbres, une lagune recouverte de lotus (Laguna de los Lotos), des terrains de sport et des aires de picnic
  • Le Musée d’Art Contemporain de Valdivia (MAC Valdivia) se trouve également sur l’île Teja, exposant toutes les formes d’expressions culturelles contemporaines (peinture, sculpture, art graphique, vidéo et autres) réalisées par des artistes locaux, nationaux et internationaux.
    Ce Musée a été construit sur les ruines de l’ancienne brasserie Anwandter qui a marqué l’économie de Valdivia pendant une centaine d’année.
    La Brasserie Anwandter fut créée en 1851 par l’immigrant allemand Karl Anwandter qui en moins de 4 ans avait réussi à approvisionner en bière tous ses compatriotes. Quand en 1862 une première ligne de bateau à vapeur commença à fonctionner entre le port de Corral et Valparaíso, ce fut le début de l’expansion de la brasserie au niveau national et, en 1894, la production atteignait les 12 millions de litres par an, devenant le principal producteur du pays. En 1905 la brasserie changea de nom pour s’appeler « Compañía Cervecera de Valdivia » mais en 1912 ses installations sont détruites par un incendie. Après sa reconstruction, la « Compañía Cervecera de Valdivia » produisait 25 millions de litres de bière par an en 2014 et son usine sur l’île Teja possédait 9 caves souterraines couvrant une superficie de 5000 m².
    L’entreprise familiale fut vendue en 1916 à la « Compañía Cervecerías Unidas » qui fonctionna jusqu’en 1960, année durant laquelle un terrible tremblement de terre détruisit une grande partie de ses installations, marquant la fin de cette brasserie prestigieuse à Valdivia.

Dans les années 1990 un descendant d’immigrants allemands, Armin Kunstmann, décida de faire revivre la brasserie valdivienne en élaborant sa propre bière artisanale. Encouragé par ses proches, il décida en 1997 de créer une petite brasserie à Torobayo, au sud-ouest de la ville de Valdivia en passant par un pont au sud de l’île Teja, la Sociedad Cervecera Valdivia Ltda.
La Brasserie Kunstmann est bien loin de produire la quantité de bière de l’ancienne Brasserie Anwandter, mais les boissons qu’elle propose ont rapidement séduit les palais des amateurs de bières de Valdivia et des touristes de passage.
Pour accompagner quelques unes de ses 12 bières artisanales, la Famille Kunstmann a même ouvert un restaurant à Torobayo, « La Cervecería » où l’on pourra déguster des spécialités de la gastronomie allemande dans un décor bien germanique.
Kunstmann assure que ses bières sont élaborées selon le Reinheitsgebot édicté en 1516 et qui un standard de fabrication qui impose comme seuls ingrédients l’orge, le houblon et l’eau, la levure ayant été ajoutée par la suite.
Les touristes pourront également visiter la Brasserie Kunstmann et son musée où sont exposées de vieilles machines utilisées au 19ème siècle quand la Brasserie Andwanter s’imposa sur le marché chilien.

  1. La Gare ferroviaire de Valdivia, située à 3 kilomètres au sud-est de la Plaza de la República le long de la Avenida Ecuador (au bout de la Avenida Costanera), ne brille pas pour son architecture mais c’est cependant un des lieux préférés des touristes qui pourront faire un voyage dans le temps en montant dans le « Valdiviano », un vieux train qui les conduira jusqu’à Antilhue en passant par Huellelhue et Pishuinco.
    Ce train composé d’une vieille locomotive à vapeur construite en 1913 et de vieux wagons allemands datant des années 1920 vous fera faire une beau voyage d’une trentaine de kilomètres le long du río Calle-Calle en découvrant de magnifiques paysages à travers les forêts.
    Le train touristique El Valdiviano part de la Gare de Valdivia (certains jours de la semaine et à certaines périodes de l’année) à 12h00 et revient à 17h00, proposant aux touristes un très agréable voyage avec des pauses pour admirer le paysage et prendre de belles photos. Le coût du billet pour faire ce voyage dans le temps est de 6000 Pesos soit 8euro/personne

A Voir en dehors de la Ville

NIEBLA et CORRAL

Niebla est un petite commune de 2000 habitants située à 17 kilomètres à l’ouest de Valdivia, en face du Port de Corral sur la rive opposée de la Baie de Corral.
Principale porte d’accès au Port de Corral grâce à un service régulier de ferries, Niebla est très appréciée des touristes car elle offre de belles plages comme Playa Chica, Playa Grande et Playa de los Enamorados. On y trouvera quelques hôtels et campings pour y séjourner, ainsi que des petits restaurants qui vous proposeront de délicieux plats de fruits de mer.
Niebla est également connue pour sa foreteresse, le Castillo de la Pura y Limpia Concepción de Monfort de Lemus appartenant aux système défensif de la Baie de Corral et qui fut construit entre 1667 et 1672. Faisant face au Fort de Mancera sur l’île du même nom, le Fort de Niebla protégeait ainsi l’entrée nord de la Baie de Corral avec sa batterie de 14 canons.
Endommagé lors du tremblement de terre de 1960, le Fort de Niebla fut restauré en 1992 et abrite aujourd’hui un musée où l’on vous expliquera comment fonctionnait le système défensif de la Baie de Corral.









A l’embouchure du Río Calle-Calle avec l’océan Pacifique, le Port de Corral ne se trouve qu’à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Valdivia mais il faudra faire un grand détour par la route pour y arriver. La meilleure solution est donc de se rendre à Niebla par la route, un trajet de 17 kilomètres pour arriver à cette petite commune située au nord de l’embouchure du Río Calle-Calle, puis de prendre le ferry pour rejoindre Corral de l’autre côté de la baie, une traversée qui ne vous coûtera que 650 Pesos par personne et 4370 Pesos pour une voiture (voir les horaires et tarifs).
Corral est une petite commune de 6000 habitants que les Mapuches appelaient Cullamó avant la conquête. Découverte en 1544 par le navigateur italien Giovanni Battista Pastene, celui-ci lui donna le nom de Puerto Valdivia en l’honneur de Pedro de Valdivia qui lui avait demandé d’explorer les côtes du sud du Chili.
Le plus ancien port du sud du Chili est entouré de collines escarpées et contrôlait l’entrée de la baie de Corral qui allait être fortifiée en raison de sa situation stratégique.
En 1960, suite au terrible tremblement de terre qui affecta tout le sud du pays, la ville fut pratiquement rasée de la carte par un tsunami gigantesque, des vagues de 11 mètres de hauteur s’abattant sur Corral.



 La Baie de Corral est surtout connue pour son imposant système défensif composé de 17 forteresses pour barrer la route aux flottes étrangères mais aussi aux pirates et corsaires qui écumaient toutes les mers.
Après la prise de Valdivia par les Mapuches le 23 décembre 1598, la région resta inhabitée jusqu’à ce que les Hollandais l’occupèrent en 1643. Pour ne pas perdre cette région stratégique, une étape importante pour les navires qui venaient ou se dirigeaient vers le Cap Horn, le Vice-Roi du Pérou Pedro Álvarez de Toledo y Leiva (Marquis de Mancera) ordonna la construction d’un système défensif tout autour de la Baie de Corral.
Le Quartier Général de ce système défensif se trouvait sur l’île Mancera située entre Niebla et Corral, île sur laquelle fut contruit en 1645 le Castillo de San Pedro de Alcántara.
Parmi les 17 forts qui composaient ce système défensif on pourra visiter lors d’une excursion en bateau depuis Valdivia celui de Mancera, le Castillo de San Sebastián de la Cruz situé au centre du port de Corral, et le Castillo de la Pura y Limpia Concepción de Monfort de Lemus construit en 1671 à Niebla. Quant aux autres forts, il ne reste bien souvent que des ruines qui sont assez souvent inaccessibles, certaines pouvant être aperçues depuis la Baie de Corral.
Considéré comme un système défensif inexpugnable, il fut cependant pris à défaut les 3 et 4 février 1820 par Lord Thomas Alexander Cochrane à la tête des indépendantistes qui réussirent à prendre la ville de Valdivia.



Au sud de la Baie de Corral s’étendent la Réserve Nationale Valdivia et la Réserve Côtière Valdivienne, deux réserves situées côte à côte et qui vous permettront de faire de belles randonnées, de pratiquer la pêche et découvrir la faune et la flore typique de la forêt valdivienne.
La Réserve Côtière Valdivienne se trouve sur les terres de la communauté de Chaihuín, entre le río Chaihuín au nord et le río Bueno au sud marquant la frontière entre la Région de Los Ríos et la Région de Los Lagos.
Au bord de l’Océan Pacifique on découvrira une longue plage de 10 kilomètres d’extension avec de nombreuses dunes, des vestiges archéologiques et des forêts d’olivillos. Sur la côte, des petites communautés indigènes vivent principalement de la pêche et de la collecte de fruits de mer.
Des bus permettent de relier Corral à Chaihuín où vous pourrez trouver des guides locaux qui vous feront découvrir le charme de la forêt valdivienne. Sachez cependant qu’il n’est pas permis de camper dans la réserve, mais que plusieurs emplacements de camping sont disponibles au bord du río Chaihuin, près de la plage.

Parc ONCOL

A une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Valdivia on pourra observer la faune et la flore typique de la forêt valdivienne dans le Parc Oncol qui couvre une superficie de 754 hectares dont le point le plus élevé est le Cerro Oncol qui culmine à 715 mètres d’altitude, offrant une belle vue sur la forêt et l’océan Pacifique situé à seulement 5 kilomètres de distance de cette montagne.
Le Parc Oncol possède 5 miradors qui permettent aux visiteurs d’apercevoir la ville de Valdivia, la Vallée de Mariquina, le Río Máfil et le Río Pichoy. Le Mirador le plus intéressant est celui du Cerro Oncol puisque par temps clair vous pourrez même apercevoir 11 volcans depuis le Llaima au nord jusqu’au volcan Osorno et le Tronador au sud, à la frontière entre le Chili et l’
Argentine.
Le Parc Oncol possède également de nombreux chemins de randonnée, des circuits d’accrobranche et des tyroliennes, des aires de picnic et de camping pour profiter au maximum de la forêt.
Pour découvrir le parc des bus partent tous les jours à 11h00 de la Costanera, face au Paseo Libertad, pour repartir à 18h00

Sanctuaire de la Nature Carlos Anwandter

  • Tout près du Parc Oncol et de Valdivia, le Sanctuaire de la Nature Carlos Anwandter est une conséquence du tremnblement de terre de 1960 qui provoqua l’effondrement des terres sur une hauteur de 1,5 à 2 mètres, formant ainsi un grand marais suite à l’inondation de la zone par le río Cruces.
    Très rapidement après le tremblement de terre, la nature s’est vite adaptée aux nouvelles conditions et on y découvrira une flore typique des régions marécageuses du sud du Chili qui abrite une faune assez variée.
    Malheureusement, la papeterie Celulosa Arauco y Constitución fut responsable de la pollution des eaux à partir de 2004 et provoqua la mort et la migration massive d’une des plus grandes colonies de cygnes à col noir d’Amérique du Sud.
    Parmi les autres espèces animales que l’on pourra voir dans le Sanctuaire de la Nature Carlos Anwandter on citera la loutre du Chili, le ragondin, le vison et parfois des otaries, ainsi que plusieurs espèces d’oiseaux comme la foulque d’Amérique, la gallinule à face noire, ainsi que plusieurs espèces de hérons et de canards.

Villarrica

  1. A 124 kilomètres au nord-est de Valdivia, Villarrica est une des plus anciennes villes du sud du Chili puisqu’elle fut fondée en 1552 par Gerónimo de Alderete sous le nom de « Santa María Magdalena de Villa Rica » sur les rives du río Toltén et du Lac Mallalafquén, connu actuellement sous le nom de Lac Villarrica.

Un an après sa fondation, Villarrica fut cependant détruite par les Mapuches dirigés par Lautaro qui allaient mettre à mal les troupes espagnoles dans toute l’Araucanie. C’est au cours de la Bataille ed Tucapel que le conquistador espagnol Pedro de Valdivia allait perdre la vie le 25 décembre 1553.
Refondée en 1555, Villarrica tomba une deuxième fois entre les mains des Mapuches en 1602 et la ville fut abandonnée jusqu’au 1er janvier 1883, date à laquelle les troupes chiliennes hissèrent leur drapeau sur les ruines de la cité.
Villarrica n’attire pas vraiment les touristes pour son architecture mais surtout pour sa richesse culturelle et son environnement naturel. Près de cette ville où vivent en harmonie les Mapuches, les descendants d’espagnols, les métis, les immigrants allemands et autres nationalités, on tombera sous le charme du Lac Villarrica, de la petite commune de Pucón très appréciée des randonneurs qui souhaitent découvrir le Volcan Villarrica et la réserve Nationale Villarrica, du village de Lican Ray au bord du Lac Calafquén et de nombreuses autres aires naturelles en se dirigeant vers l’Argentine.


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Jacques BONNAUD author