HISTOIRE du NEPAL

ParJacques BONNAUD

HISTOIRE du NEPAL

Origine du nom  

Le toponyme « Népal » dériverait du sanskrit nipalaya qui signifie « au pied des montagnes », en référence à sa situation proche de l’Himalaya. Cela pourrait donc être un équivalent au toponyme européen « Piémont ». Il a également été suggéré que le nom viendrait du tibétain niyampal qui signifie « terre sacrée ».

Histoire ancienne 

Les sources de l’histoire du Népal  (ou Népâl) sont, outre les chroniques locales (vamsâvalis ou généalogies), les renseignements fournis par les colophons des anciens manuscrits et les nombreuses inscriptions trouvées dans le pays. Parmi ces dernières, quelques-unes des plus anciennes, non seulement du Népal mais de l’Inde , ont été excavées par le A. Fuhrer dans le Téraï népalais où elles marquent la place de Kapilavastou, la ville natale du Bouddha : elles datent du commencement du IIIe siècle avant notre ère.

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Entre 400 et 750 apr. J.-C., la capitale actuelle du Népal, Katmandou, était dirigée par la dynastie des Licchavi. Les vestiges archéologiques de cette période consistent principalement en des inscriptions sur pierre, datées de deux époques consécutives. La plus ancienne, l’époque Åšaka, date de 78 apr. J.-C., tandis que la seconde, Amshuvarmā, date de 576.

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Au IVe siècle de notre ère, Chandragupta épousa Kumâradevi, la fille d’un roi du Népal, qui appartenait à la Sûryavamsi ou dynastie solaire. Au commencement du VIIe siècle, le roi Amçuvarman, dont en 637 ap. J.-C. le pèlerin chinois Hiouen-Tsang nous parle avec éloge comme d’un roi récent, fonde la dynastie Thâkouri à côté de celle des Licchavis et donne sa fille en mariage au roi tibétain Srong-tsan-Gampo. Son petit-fils Narendradeva est rétabli sur le trône par les armes des Tibétains et devient leur vassal.

Nombre d’Hindous rajpoutes s’y réfugièrent en revanche devant les invasions musulmanes, au commencement du XIVe siècle et s’y taillèrent de petites principautés à côte des nombreux petits royaumes bouddhistes du pays.

Histoire moderne 

Le Népal moderne est créé dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle lorsque Prithivî Nârâyan Shâh, le chef de la petite principauté de Gorkha, unifie un certain nombre d’États indépendants des contreforts de l’Himalaya en 1768. Après s’être emparé du trône, il ferme le royaume aux étrangers, lui apportant ainsi le calme mais coupant les voies de commerce traditionnelles entre l’Inde et le Tibet. Le pays est fréquemment appelé le royaume Gorkha et le terme Gurkhas est employé pour désigner les soldats du Népal.

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Toutes fois, la royauté est ensuite depuis héréditaire dans sa famille. L’établissement de ce royaume hindou aux dépens de leurs clients bouddhiques émut les Chinois et ils envahirent  le Népal en 1792. En vain le râja Gurkha Ran Bahaour appela-t-il les Anglais à son aide et conclut-il avec eux un traité de commerce: avant l’arrivée de ses alliés il dut, pour faire la paix, se reconnaître vassal de la Chine à laquelle le Népal paya alors un tribut quinquennal.

Débarrassés des Chinois, les Gurkhas eurent vite fait de régner en maîtres du Kangra au Sikkhim : leur assurance s’en accrut, et leurs relations avec les Anglais s’en ressentirent. En 1813, sous le gouvernement du marquis de Hastings, ils s’enhardirent même à occuper deux villages du Bengale. En dépit de la résistance d’Amar Simha Thappa, le général Ochterlony marcha sur Kâtmândou et les força à demander la paix. Les Anglais s’emparèrent du Kumaon et du Garhrwal et proclamèrent leur protectorat sur le Sikkhim, isolant ainsi le Népal du reste de l’Inde (1815). A l’issue de cette guerre anglo-népalaise, un traité est signé qui définit les frontières du pays, et qu’il a conservées jusqu’à ce jour.

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Un résident anglais fut définitivement installé à Kâtmândou : ce sont les fonctions où allait s’illustrer B.-H. Hodgson, qui a rendu tant de services aux études bouddhiques. C’est également à partir de cette époque que, dans l’oligarchie militaire des Gurkhas, le pouvoir royal fut tempéré par celui des premiers ministres, et l’histoire occupée par les sanglantes rivalités des deux factions Thappa et Panre. La charge de ces ministres, appelés Rana, devint héréditaire en 1846.

Le premier de ces Ranas, et l’un des plus singuliers, fut le fameux ministre « Sir Jang Bahadour » qui, ayant établi sa fortune, par le meurtre de son oncle et de tous ses adversaires, visita l’Angleterre en 1850 et jeta le Népal dans la voie des réformes. En 1854, il dirigea contre le Tibet une guerre victorieuse, resta fidèle à la cause anglaise lors de la grande rébellion de 1857; et mourut chamarré d’ordres anglais en 1878.

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Le XX ièm Siècle 

Les Rana ont conduit une politique d’isolement et de fermeture du Népal, tout en ménageant leurs relations avec l’Empire britannique . Il fournissent des troupes à l’Armée des Indes – le régiment des Gurkhas existe d’ailleurs toujours au sein des forces armées du Royaume-Uni. En 1923, Londres accepte de signer un traité dans lequel la souveraineté du Népal était reconnue.

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Mais rien ne changera véritablement jusqu’à l’indépendance de l’Inde, en 1947. Le nouveau gouvernement indien de Nehru commence alors à redouter une alliance du régime des Rana avec la Chine et soutient l’opposition népalaise regroupée autour du roi.

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En 1951, le régime des Rana est renversé et le monarque, le roi Tribhuwan, est rétabli dans ses pleines fonctions, à la tête d’une ébauche de gouvernement démocratique.

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Débarquèrent alors des États-Unis et d’Europe de nombreux hippies qui ancrèrent Kathmandou dans la légende. C’était l’époque, aujourd’hui révolue, où le haschich était en vente libre.

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Aujourd’hui, le Népal est devenu le rendez-vous des trekkers de toutes les nationalités.

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L’isolement diplomatique du pays cesse, et ce tournant est marqué symboliquement par l’adhésion du Népal à l’ONU en 1955, qui est aussi l’année de l’accession au trône du roi Mahendra. Une constitution démocratique est adoptée quatre ans plus tard, mais en décembre 1960, après que le Parti du Congrès népalais (NCP), soutenu par l’Inde, ait remporté les élections, Mahendra suspend le Parlement et impose une monarchie absolue. Une nouvelle constitution, adoptée en 1962, instaure le régime des panchayats ( gouverneurs locaux ), une forme de parlementarisme à parti unique et qui assure le pouvoir réel au seul souverain.

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Mahendra meurt en 1972 sans avoir rempli les promesses de modernisation du pays qu’il avait faites pour justifier l’autoritarisme de son gouvernement. Il est remplacé par le roi Birendra, qui, dans un premier temps conduit une politique similaire à celle de son prédécesseur. Mais la montée des oppositions l’obligent à organiser un référendum constitutionnel en 1979, qui, par une faible majorité, permet la reconduction du système des panchayat. Bien sûr, l’opposition ne désarme pas, mais très divisée du fait de ses allégeances diverses aux grandes puissances voisines (URSS, Chine, Inde), elle ne tarde à imposer ses vues.

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C’est seulement en 1990, qu’elle parvient, sous la conduite du Parti du Congrès, et au prix de manifestations de rues réprimées dans le sang, à faire accepter au roi le retour au multi-partisme. Le NCP remporte les élections organisées l’année suivante. Mais en 1994, un vote de défiance au Parlement renverse le gouvernement et les nouvelles élections donnent la victoire au Parti communiste.

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 Un gouvernement communiste (modéré) est mis en place, mais il sera dissout dès 1995, année qui inaugure une période de chaos. Une faction extrémiste, d’obédience maoïste, du Parti communiste lance alors une rébellion armée, qui fera de très nombreuses victimes, en même temps que l’instabilité gouvernementale s’installe. Le 12 février 1996 voit le lancement de la guerre civile népalaise d’inspiration maoïste. Une insurrection dont le but affiché est l’abolition de la monarchie qualifiée de corrompue et l’instauration d’un régime communiste qui s’exprimera à travers une « démocratie populaire ». Menée par Pushpa Kamal Dahal (connu également sous le nom de guerre de Prachanda) et le Dr. Baburam Bhattarai, idéologue du mouvement maoïste, l’insurrection débute dans cinq districts : Rolpa, Rukum, Jajarkot, Gorkha et Sindhuli. Les maoïstes, parvenant à contrôler de larges portions du territoire népalais, surtout dans les campagnes de l’ouest du pays, annoncent la création d’un « gouvernement du peuple » temporaire afin de remplacer les bureaux locaux de l’Administration auxquels ils s’attaquent régulièrement. Malgré leur prétention à défendre les intérêts du peuple, les maoïstes sont accusés par les organisations de défense des droits humains de s’approprier les biens appartenant à des familles paysannes, de recruter de force des enfants-soldats, d’extorquer de l’argent à des entrepreneurs, d’imposer des « taxes révolutionnaires », de procéder à des enlèvements et de s’adonner à la pratique de mauvais traitement à l’égard des personnes enlevées. Ces mêmes organisations accusent en même temps l’Armée royale de recourir à la torture et aux mauvais traitement à l’endroit des personnes « capturées » dans le cadre de leurs opérations de lutte contre la guérilla. La guerre civile fait près de 13 000 morts.

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Le XXI ièm Siècle 

Le 1er juin 2001, le roi Birendra, la reine Aiswarya, le prince héritier Dipendra et les autres enfants du couple royal sont abattus au cours d’un dîner. Dipendra meurt après trois jours de coma.
Après sa mort, les autorités népalaises révèlent que le prince Dipendra, sous l’effet d’alcool et de drogue, est l’auteur des meurtres des membres de sa famille, et a ensuite retourné l’arme contre lui. En effet, après la mort de Birendra, Dipendra est devenu roi, et il est donc impossible de l’accuser de meurtre de son vivant (durant son coma la version officielle est un tir accidentel).

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Gyanendra, le frère de Birendra, parent absent à ce dîner, devient roi. L’opposition népalaise le soupçonne d’être le véritable architecte du massacre et d’avoir faussement accusé Dipendra
En octobre 2002, le roi Gyanendra se met toute la classe politique à dos en suspendant le Parlement, les Conseils locaux et en démettant de ses fonctions le Premier ministre, Sher Bahadur Deuba, au motif de son incapacité à régler le problème des insurgés maoïstes. Il n’y a donc plus de pouvoir élu au Népal à partir de cette date. En juin 2004, le roi nomme à nouveau Sher Bahadur Deuba Premier ministre. Il finit par le limoger une seconde fois le 1er février 2005 et l’assigne à résidence. Gyanendra s’arroge alors les pleins pouvoirs, et forme un nouveau Conseil des ministres composés de fidèles qu’il choisit lui-même, gouvernement supposé lutter contre la rébellion maoïste et la corruption. Il décrète l’état d’urgence pour les trois ans à venir et suspend les droits fondamentaux. Les médias sont muselés tandis que des centaines de personnes sont arrêtées.

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En avril 2005, le roi Gyanendra promet des élections municipales dans un délai d’un an. Malgré les demandes des organisations non-gouvernementales, il refuse cependant la tenue d’élections législatives. Les partis politiques népalais se rallient donc sous le mot d’ordre commun de réinstallation du Parlement dissous en 2002.
Face à ce coup de force, les partis d’opposition déclenchent le 6 avril 2006, une grève générale illimitée destinée à faire plier le souverain, réclamant notamment la convocation d’une assemblée constituante. Quant aux plus radicaux d’entre eux, ils n’hésitent pas à prôner l’instauration d’une république. Le 24 avril 2006, face à la pression de la rue, le roi accepte finalement de restaurer l’assemblée dissoute en 2002 et nomme Premier Ministre Girija Prasad Koirala (troisième frère de Bishweshwar Prasad Koirala et de Matrika Prasad Koirala) qui annonce lors de son investiture devant les parlementaires (et avec l’accord unanime des partis d’opposition), son intention d’organiser des élections en vue de la formation d’une assemblée constituante ayant pour mandat de rédiger une nouvelle loi fondamentale qui décidera notamment du sort de la monarchie.

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Le 18 mai 2006, le Parlement vote à l’unanimité une proclamation historique privant le roi Gyanendra de l’essentiel de ses pouvoirs. Cette proclamation stipule que le Parlement est l’autorité suprême du pays. Le nom officiel du pays est changé : de « Royaume du Népal », il devient « État du Népal ». L’appellation de « Gouvernement du Népal de Sa Majesté » est modifiée en « Gouvernement du Népal » et le Premier Ministre devient officiellement le « Chef du pouvoir exécutif » aux dépens du roi qui n’a plus qu’un rôle honorifique. Le roi perd son titre de Commandant suprême de l’Armée royale népalaise tandis que l’armée, rebaptisée Armée du Népal, passe sous contrôle d’un Conseil national de sécurité présidé par le Premier ministre. En vertu de cette proclamation, tous les pouvoirs exécutifs de l’État sont désormais assumés par le Conseil des ministres. En outre, le Népal, seule nation officiellement hindoue au monde, devient un État laïque. Le Raj Parishad ou Conseil royal est aboli. Le roi peut désormais être poursuivi devant les tribunaux comme tout citoyen et il est tenu de payer ses impôts comme tout Népalais

Un accord de paix entre le Gouvernement et le Parti communiste du Népal (maoïste) (ex-rebelles maoïstes) est signé le 21 novembre 2006. Le Gouvernement et les maoïstes s’entendent pour faire appel à l’ONU pour superviser le contrôle des armes et apporter son soutien à la préparation des élections pour la formation de l’Assemblée constituante. Malgré une paix fragile, en raison des manquements fréquents des ex-rebelles maoïstes au code de conduite signé par les parties, un nouveau Gouvernement provisoire est constitué le 1er avril 2007. Ce gouvernement de coalition, dirigé par le Premier ministre Girija Prasad Koirala, comprend cinq ministres maoïstes. Cette entrée au gouvernement des maoïstes vient consolider l’accord de paix de novembre 2006. Le nouveau gouvernement fixe au 20 juin 2007 la date de la tenue des élections pour la formation de l’Assemblée constituante. Cependant, le refus des partis modérés d’accéder aux exigences des maoïstes d’accélérer la destitution du roi et la proclamation d’une république entraîne, le 18 septembre 2007, le départ de ces derniers du gouvernement.

Afin d’éviter un blocage du processus de paix, un accord est trouvé entre les différentes composantes politiques du pays : le 28 décembre 2007, le Parlement provisoire approuve, à une écrasante majorité (270 voix contre 3), une résolution prévoyant l’abolition de la monarchie après l’élection, prévue le 10 avril 2008, d’une assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution, le Népal devant s’acheminer à partir de cette date vers un État de type « fédéral, démocratique et républicain ». Dans ces conditions, les maoïstes acceptent de reprendre leur place au gouvernement. L’élection de cette assemblée a lieu le 10 avril 2008, et voit la victoire des maoïstes. Sa séance inaugurale, le 28 mai suivant, confirme l’abolition de la monarchie et son remplacement par une république démocratique fédérale.
À cette occasion le servage « Kamaiya » qui touchait principalement la caste des Dalits et l’ethnie Tharus est également aboli

Devenu premier ministre en août 2008, Prachanda doit cependant quitter le pouvoir dès mai 2009, à la suite d’un conflit avec le président Ram Baran Yadav.

Les maoïstes, revenus dans l’opposition, s’emploient à susciter des grèves contre le gouvernement de coalition formé par le Congrès népalais et le Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié) : après une période d’instabilité gouvernementale, le Népal a en 2011 un nouveau premier ministre maoïste, Baburam Bhattarai. Ce dernier démissionne en février 2013 pour laisser la place à un gouvernement intérimaire chargé de préparer de nouvelles élections. L’élection de novembre 2013 est finalement remportée par le Congrès népalais ; le Parti communiste du Népal (marxiste-léniniste unifié) arrive deuxième, tandis que le Parti communiste unifié du Népal (maoïste) de Prachanda redescend à la troisième place, en perdant près des deux tiers de ses sièges. Sushil Koirala, membre du Congrès népalais, devient Premier ministre en février 2014.

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Le séisme de 2015 

Une série de séismes frappe le Népal à partir du 25 avril 2015. Le premier de ces tremblements de terre est d’une magnitude de 7,9 et son foyer est profond de 15 kilomètres selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis. L’épicentre de ce tremblement de terre est situé à 77 kilomètres au nord-ouest de Katmandou au Népal et à 68 kilomètres de Pokhara. La secousse aurait été ressentie jusqu’à New Delhi ainsi que dans tout le nord de l’Inde. Le séisme a provoqué des avalanches sur le mont Everest qui ont recouvert deux camps d’alpinistes.

Rescue workers remove debris as they search for victims of earthquake in Bhaktapur near Kathmandu, Nepal, Sunday, April 26, 2015. A strong magnitude earthquake shook Nepal's capital and the densely populated Kathmandu Valley before noon Saturday, causing extensive damage with toppled walls and collapsed buildings, officials said. (AP Photo/Niranjan Shrestha)/DEL123/318751810724/1504261139

Il s’agit du plus puissant tremblement de terre au Népal depuis celui du 15 janvier 1934, dont la magnitude a été estimée à 8, et qui a fait 17 000 morts au Népal même et dans le Bihar voisin4. Il s’agit en outre du plus important séisme au monde depuis celui de magnitude 8,2 survenu au Chili en avril 2014.

Le nombre de victimes est élevé en raison de la magnitude, de la fragilité des habitations de la capitale népalaise qui compte aussi de nombreux temples hindous en bois, et des effets de site dus à la lithologie du bassin de Katmandou.

Plusieurs répliques importantes, de magnitude supérieure à 5, sont ressenties dans les jours qui suivent. Trois nouvelles répliques majeures, dépassant une magnitude de 7, sont recensées le 12 mai 2015. Elles sont ressenties à 15 kilomètres de la Chine ainsi qu’à 30 kilomètres du mont Everest, voire jusqu’au sud de l’Inde. Après les 8 126 morts causés par le séisme du 25 avril et ses répliques immédiates, des centaines de victimes supplémentaires seraient à déplorer à cause de ces nouveaux tremblements de terre.
Il y a au moins 8 000 morts et 7 953 blessés au Népal dont plus de 300 à Katmandou, 57 morts en Inde, en majorité dans l’État oriental du Bihar, 17 morts au Tibet (Chine) et 2 morts au Bangladesh2. Le premier ministre népalais, Sushil Koirala, a affirmé que le bilan total du séisme pourrait atteindre les 10 000 morts.

Le 26 et le 28 avril, deux avalanches se sont produites dans une région du Népal proche de l’épicentre du séisme. Au moins 500 personnes sont portées disparues.
De plus, dans le secteur de l’Everest, on dénombre 18 morts et 61 blessés dont plusieurs étrangers, quinze ont été évacués et parmi eux se trouvent Douze sherpas népalais, un Coréen, un Chinois et un Japonais. Dix Français sont morts dans la catastrophe

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Huit millions de personnes sont affectées par les conséquences du séisme. Plus de 1,4 million de personnes ont besoin de nourriture, d’eau et d’abri. Le centre national des opérations d’urgence annonce qu’il y a 454 769 déplacés à cause du séisme.
Le 29 avril 2015, des échauffourées ont éclaté à Katmandou parmi les rescapés qui attendaient les autobus envoyés par le gouvernement. La police antiémeutes a dû intervenir pour maintenir le calme.
Un an après le séisme, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (FICR) dénombre environ 4 millions de personnes vivant toujours dans des abris temporaires.

La tour Bhimsen, reconstruite en 1936, s’est effondrée, de même que les monuments de la Place du Darbâr, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une dizaine de corps ont été extraits de ces décombres. Selon les médias locaux, une cinquantaine de personnes se trouvaient à l’intérieur au moment du drame. Le ministre de l’Information népalais annonce que les villes de Bhaktapur et de Gorkha ainsi que le district de Lamjung sont également touchés.

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L’aéroport international de Katmandou a été fermé pour des raisons de sécurité. L’électricité est coupée dans la capitale népalaise de même que de nombreuses voies rapides et routes à cause, pour certaines, de coulées de boue.
Selon le Centre national des opérations d’urgence, 10 477 immeubles et biens publics sont détruits et 14 186 endommagés. De plus, 140 483 maisons sont détruites et 149 091 endommagées.
Selon un décompte de l’ONU du 2 mai 2015, 160 786 maisons ont été détruites et 143 673, partiellement endommagées. Selon l’Unicef, près de 24 000 salles de classe ont été détruites ou endommagées ce qui empêche 1 million d’enfants d’aller à l’école. Au total, plus de 8 millions de népalais sur les 28 millions d’habitants sont affectés par les désastres provoqués par ce séisme

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