Les Maladies éventuellement concernées et leur vaccin
– Diphtérie :
Une angine qui fut la première cause de mortalité infantile jusqu’au XIXème siècle. La diphtérie est due à une bactérie toxicogène, très contagieuse. C’est la toxine secrétée par la bactérie qui se loge dans la gorge et cause la maladie. La diphtérie est présente partout dans le monde, bien qu’elle soit devenue rare dans les pays industrialisés. Des épidémies de grande ampleur ont eu lieu dans plusieurs pays d’Europe de l’Est dans les années 1990. Le vaccin est associé à d’autres (tétanos, poliomyélite et possiblement d’autres : à voir avec le médecin).
– La Poliomyélite :
L’infection est la plus part du temps asymptomatique.
La forme symptomatique la plus courante est extra-neuronale. Elle est généralement bénigne et se caractérise par des symptômes non spécifiques : fièvre, atteinte digestive (nausées, vomissements), atteinte respiratoire (toux, maux de gorge). Si quelques atteintes plus graves sont décrites (myocardite par exemple) elle est généralement d’évolution favorable. Dans 3 % des cas, l’infection atteint le système nerveux central. Elle peut alors causer un syndrome méningé sans paralysie dont l’issue est généralement favorable, ou une maladie paralytique pouvant atteindre les membres ou toucher des muscles vitaux (notamment respiratoires) et entrainer le décès. Le risque d’évoluer sur une forme paralytique, une paralysie ou une issue fatale de la maladie augmente avec l’âge. Les paralysies sont irréversibles bien qu’une récupération partielle soit possible. Un « syndrome post- poliomyélite » survient très fréquemment plusieurs années après la guérison. Il se caractérise notamment par une fatigue généralisée, des douleurs et des faiblesses musculaires, des douleurs articulaires, des crampes. Bien qu’il n’y ait plus eu de cas autochtone en France depuis 1989, 55 000 personnes souffraient encore de séquelles de la maladie en 2002. La poliomyélite est due à un virus – le poliovirus – dont il existe trois types. Ils se contractent de la même façon et produisent les mêmes symptômes. Le réservoir est exclusivement humain. La transmission « oro-fécale » : le virus pénètre l’organisme par voie orale lors de la consommation d’eau contaminée ou d’aliments souillés notamment crus ou insuffisamment cuits, ou par le biais des mains sales La transmission « oro-oral » : lors d’un contacte oral directe avec une personne contaminée.
– Tétanos :
Maladie qui cause encore un demi-million de morts par an, elle a quasi disparu des pays développés grâce aux mesures d’hygiène et à la vaccination. En sont encore victimes des personnes âgées qui n’ont pas renouvelé leur vaccination. Tous les voyageurs doivent être à jour avant leur départ.
En pratique vaccinale:
– Un combiné pour la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la polyomyélite. Prix du Vaccin : 35€ en pharmacie + 10€ de frais d’injection. Ce vaccin est une dose unique à injecter en intramusculaire et offre une protection de 10 ans – Repevax : contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite
Méningocoques :
Pas obligatoire. Risque plus particulier en Afrique. Mais souhaitable
La méningite est une infection des méninges (qui entourent le cerveau) qui peut être très grave. Beaucoup de microbes peuvent en être la cause. Contre certaines des bactéries responsables, on dispose d’un vaccin. La maladie se transmettant d’homme à homme par des gouttelettes provenant du nez ou de la bouche, le grand risque est celui d’épidémies de masse, notamment lors de grands rassemblements…
Les méningites contre lesquelles on vaccine sont dues à des bactéries Neisseria meningitidis. Il en existe différents types appartenant à des « sérogroupes » A, B et C, Y (émergent aux États-Unis), X (Afrique, Europe, États-Unis), et W-135 qui devient de plus en plus préoccupant car il cause des flambées, notamment en Arabie saoudite et dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne. La vaccination contre les infections invasives à méningocoque est recommandée: • aux personnes se rendant dans une zone d’endémie,notamment la « ceinture de la méningite » en Afrique subsaharienne : zones de savane et Sahel, d’ouest en est, du Sénégal à l’Ethiopie, au moment de la saison sèche, favorable à la transmission du méningocoque (habituellement hiver et printemps) ou dans toute autre zone où sévit une épidémie, dans des conditions de contact étroit et prolongé avec la population locale: –– pour les personnes âgées de 6 mois et plus, en cas d’épidémie due au méningocoque de sérogroupe A : avec le vaccin méningococcique A+C ; –– pour les personnes âgées de 2 mois et plus, en cas d’épidémie due au méningocoque de sérogroupe C : avec le vaccin méningococcique C conjugué ; –– pour les personnes âgées de 1 an et plus, en cas d’épidémie due au méningocoque de sérogroupe W135 ou Y : avec le vaccin méningococcique A,C,Y,W135 (de préférence conjugué). • aux personnes se rendant dans une zone d’endémie pour y exercer une activité dans le secteur de la santé ou auprès des réfugiés, quelle que soit la saison :vaccin méningococcique A,C,Y,W135 conjugué.
– Vaccin contre Méningocoques C est remboursé Les vaccins contre le méningocoque C sont commercialisés sous les noms de Meningitec®, Menjugate kit®, Neisvac®. Ces vaccins sont très bien tolérés. Après l’injection, des réactions mineures, rougeur, douleur au point d’injection, irritabilité et fièvre sont souvent observées. Malaise et maux de tête surviennent quelquefois chez les grands enfants. Une seule injection est nécessaire, il n’y a pas besoin de rappel..
– D’autres vaccins sont efficaces contre les autres sérogroupes de méningocoques mais aucun ne protège contre tous les méningocoques à la fois. Les vaccins dirigés contre les 4 groupes A, C, W, Y sont généralement utilisés en cas de risque lié à une fragilité particulière (par exemple, les personnes qui n’ont pas ou plus de rate) ou à une exposition spéciale (autour d’un cas dû au groupe A, W ou Y, voyage dans un pays exposé et à certaines périodes de l’année…). La vaccination contre les 4 groupes A, C, Y, W est obligatoire pour les personnes se rendant en pèlerinage à La Mecque. Les vaccins actuellement disponibles en France sont des vaccins commercialisés sous les noms de Menveo® (à partir de 2 ans) et Nimenrix® (à partir de 1 an).
Protocole du vaccin Les vaccins disponibles en France sont les suivants : • Vaccins conjugués tétravalents A, C, Y, W135 : –– Nimenrix® (à partir de l’âge de 1 an) –– Menveo® (à partir de l’âge de 2 ans) Schéma vaccinal Une injection à réaliser au moins 10 jours avant le départ. Durée de protection : 3 ans
La Rage :
La rage est mortelle une fois déclarée. Elle peut être prévenue par la vaccination avant le départ mais aussi après exposition au risque. Elle est transmise par la morsure d’un animal (chien mais beaucoup d’autres possibles), voire simple léchage. Elle tue encore plus de 50 000 personnes par an, surtout en Afrique et en Asie C’est une encéphalomyélite (atteinte du cerveau et de la moelle épinière) virale aiguë, presque invariablement mortelle. Les premiers signes sont notamment les suivants : sentiment d’appréhension, céphalée, fièvre, mauvais état général et modifications sensorielles autour du siège de la morsure. L’excitabilité, les hallucinations et l’aérophobie (crainte pathologique des courants d’air) sont courantes, suivies dans certains cas d’hydrophobie (crainte pathologique de l’eau) due à des spasmes des muscles de la déglutition, évoluant vers un délire, des convulsions et la mort au bout de quelques jours. Une forme moins répandue, la rage paralytique, se caractérise par une paralysie, une perte de sensation, un état de faiblesse et des douleurs
La rage est une zoonose (maladie animale) qui affecte un large éventail de mammifères domestiques et sauvages, y compris les chauves-souris. L’homme est généralement infecté par la morsure d’un animal contaminé (qui peut ne pas présenter de signes de la rage), car le virus est présent dans la salive. Dans les pays en développement, la rage se transmet habituellement suite à une morsure de chien. Elle peut occasionnellement se transmettre par d’autres contacts avec un animal enragé, comme les griffures avec pénétration de la peau et saignement ou les cas où l’animal a léché une plaie ouverte et les muqueuses. La transmission interhumaine autre que par greffes d’organes n’a pas été confirmée en laboratoire.
Dans la plupart des pays en développement, on estime qu’il y a un chien (avec ou sans maître) pour 10 habitants et en moyenne, une centaine de morsures de chiens suspects sont signalées pour 100 000 habitants chaque année. La rage étant mortelle, il faut immédiatement consulter un centre médical compétent, de préférence le centre antirabique d’un grand hôpital urbain. Les premiers soins doivent être prodigués au plus tôt (prophylaxie postexposition).
Les voyageurs doivent éviter les contacts avec les animaux errants, notamment les chiens et les chats, et avec les animaux en liberté ou captifs. Pour les voyageurs qui font de la spéléologie, la simple exposition à l’air des grottes n’est pas dangereuse, mais ils ne doivent pas toucher les chauves-souris. Dans la plupart des pays du monde, un contact suspect avec des chauves-souris justifie une prophylaxie postexposition. Il y a deux niveaux de vaccination pour prévenir la rage : avant toute morsure et tout risque de transmission (préexposition) ; après une exposition (léchage, morsure) pouvant faire craindre une transmission de la rage. La vaccination antirabique est donc pratiquée dans les deux cas suivants : • vaccination préexposition : pour protéger les personnes susceptibles d’être exposées à la rage ; • prophylaxie postexposition : pour prévenir la maladie chez les sujets qui ont été exposés, généralement après avoir été mordus par un animal soupçonné d’avoir la rage. Les vaccins utilisés pour la vaccination avant et après exposition sont les mêmes ; seul le protocole d’administration change selon l’application. La vaccination préventive ne dispense pas d’un traitement curatif (deux injections de rappel), qui doit être mis en œuvre le plus tôt possible en cas d’exposition avérée ou suspectée, mais elle simplifie le traitement et dispense du recours aux immunoglobulines, qui ne sont pas toujours disponibles dans les pays en développement. La Vaccination préventive La vaccination contre la rage est recommandée pour les voyageurs devant effectuer un séjour prolongé ou aventureux et en situation d’isolement dans des zones à haut risque (Asie, Afrique y compris l’Afrique du Nord, Amérique du Sud). Elle est recommandée en particulier chez les jeunes enfants dès l’âge de la marche. En effet, ceux-ci ont un risque plus élevé d’exposition par morsure et/ou par contact mineur passé inaperçu(léchage sur peau excoriée, griffure…). La vaccination préventive ne dispense pas d’un traitement curatif (deux injections de rappel), qui doit être mis en œuvre le plus tôt possible en cas d’exposition avérée ou suspectée, mais elle simplifie le traitement et dispense du recours aux immunoglobulines, qui ne sont pas toujours disponibles dans les pays en développement. Schéma vaccinal en pré-exposition Trois injections à J0, J7, J21 ou J28. En cas d’exposition avérée ou suspectée chez une personne vaccinée : deux injections de rappel espacées de 3 jours, à faire systématiquement et le plus tôt possible. Les doses de rappel de vaccin antirabique ne sont plus nécessaires chez les personnes vivant ou se rendant dans des zones à haut risque qui ont reçu une série primaire complète d’injections prophylactiques. Le vaccin rabique est produit à partir du virus inactivé.
Encéphalite à tiques :
Transmise par une tique, cette encéphalite peut causer de graves lésions cérébrales. La vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée pour tous les voyageurs devant randonner, camper ou séjourner en zone rurale ou boisée dans les régions d’endémie d’avril à novembre jusqu’à une altitude de 1400 m environ.
Schéma vaccinal Deux vaccins, préparés à partir de deux souches différentes (TICOVAC® et ENCEPUR®) sont disponibles en France. Schéma classique • TICOVAC® : 3 injections à M0, entre M1 et M3, puis entre M5 et M12. Il existe une présentation pédiatrique utilisable chez les enfants âgés de 1 à 16 ans. • ENCEPUR® (utilisable à partir de l’âge de 12 ans) : 3 injections à M0, entre M1 et M3, puis entre M9 et M12. Pour les deux vaccins, le 1er rappel est à faire dans les 5 ans suivant la 3e dose (3 ans pour les voyageurs âgés de plus de 60 ans). Schéma accéléré Si une immunisation rapide est nécessaire, deux schémas accélérés peuvent être utilisés, selon la spécialité : • TICOVAC® : 2 injections à J0 et J15 (3e dose 5 à 12 mois après la 2e) • ENCEPUR® : 3 injections à J0, J7 et J21, auquel cas le 1er rappel doit être administré 12 à 18 mois après la primo-vaccination. Les deux vaccins de l’encéphalite à tiques sont produits à partir d’un virus inactivé.
Encéphalite japonaise :
L’encéphalite japonaise est transmise par la piqûre d’un moustique, et peut être grave et invalidante. Elle sévit dans presque tous les pays d’Asie.
La vaccination est recommandée pour les voyageurs exposés ; elle consiste en 2 injections à 4 semaines d’intervalle.
Les signes de la maladie La plupart des cas sont asymptomatiques. Les cas symptomatiques sont plus ou moins graves : les infections légères se caractérisent par une céphalée fébrile, une méningite aseptique ou une encéphalite ; les cas graves s’installent et progressent rapidement, associant céphalées, forte fièvre et signes de syndrome méningé. Environ 25 % des cas cliniques graves ont une issue mortelle. Les personnes ayant survécu gardent souvent des séquelles neurologiques permanentes.
La cause L’encéphalite japonaise est due à un virus transmis par un moustique du genre Culex.
La transmission Les porcs et divers oiseaux sauvages constituent le réservoir naturel du virus, qui est transmis à d’autres hôtes animaux et occasionnellement à l’homme par les moustiques Culex. La maladie se transmet principalement dans les zones rurales agricoles où les cultures sont irriguées par inondation et qui se trouvent parfois à proximité ou à l’intérieur de centres urbains. La transmission est essentiellement liée à la saison des pluies en Asie du sud-est, mais la maladie peut se transmettre aussi tout au long de l’année, en particulier sous les climats tropicaux. Dans les régions tempérées de la Chine, du Japon, de la péninsule coréenne et dans l’est de la Fédération de Russie, la transmission a principalement lieu pendant l’été et l’automne. Le risque est très faible pour la plupart des voyageurs qui se rendent en Asie, surtout pour ceux qui effectuent un court séjour en milieu urbain, mais il varie suivant la saison, la destination, la durée du voyage et les activités prévues.
La vaccination est recommandée aux voyageurs : • expatriés ou devant résider plus de 30 jours dans ces régions ; • se rendant dans ces régions, avec une activité extérieure importante, plus particulièrement dans les zones de rizières ou de marécages, pendant la période de transmission du virus, notamment pendant la saison des pluies, quelle que soit la durée du séjour. Les situations suivantes sont considérées comme à risque : nuit passée à la belle étoile sans moustiquaire, camping, travail à l’extérieur, cyclisme, randonnée Vaccin Ixiaro 2 doses à 100 euros
La Fièvre jaune :
La fièvre jaune est une maladie souvent très grave, qui tue par dizaines de milliers chaque année. L’OMS estime qu’en l’absence de vaccin, le tribut serait autour de 2 millions de victimes.
Une seule injection protège l’individu à vie, considère maintenant l’OMS
Bien que la plupart des cas soient asymptomatiques, le virus provoque parfois une pathologie aiguë, qui se déroule en deux phases. La première associe fièvre, douleurs musculaires, céphalées, frissons, anorexie, nausées et/ou vomissements, souvent avec bradycardie. Environ 15 % des cas évoluent vers une deuxième phase au bout de quelques jours, avec résurgence de la fièvre, développement d’une jaunisse, douleurs abdominales, vomissements et manifestations hémorragiques ; jusqu’à la moitié de ces malades meurent 10 à 14 jours après le début de la maladie.
La cause : La fièvre jaune est causée par un virus, transmis par un moustique.
La transmission : L’infection est transmise par des moustiques d’un singe à un autre et occasionnellement à l’homme. Ces moustiques, du genre Aedes, piquent le jour. En milieu urbain, les moustiques transmettent le virus d’une personne à une autre, et l’introduction de l’infection dans des zones urbaines à forte densité de population peut entraîner d’importantes épidémies de fièvre jaune. Dans les régions humides de savane en Afrique, on observe un schéma de transmission intermédiaire : les moustiques contaminent aussi bien les singes que les hommes, provoquant des flambées localisées.
L’obligation vaccinale protège le voyageur dans les pays d’endémie, qui ont l’obligation de la demander. Ce n’est toutefois pas le cas de tous les pays, certains ne respectant pas les recommandations de l’OMS en la matière. Il appartient alors au voyageur de faire néanmoins cette vaccination pour se protéger. De plus : la vaccination contre la fièvre jaune n’est généralement pas recommandée dans les pays ou zones où l’exposition au virus amaril est peu probable. Toutefois, même dans ces endroits, elle doit être envisagée si l’itinéraire implique une forte exposition aux moustiques, par exemple lors d’un séjour prolongé en milieu rural.La vaccination contre la fièvre jaune est indispensable pour un séjour dans une zone endémique (Cf carte), même en l’absence d’obligation administrative. Cette vaccination est obligatoire pour les résidents du département de la Guyane. Le vaccin de la fièvre jaune (ou vaccin amaril) est disponible uniquement dans les Centres agréés de vaccinations internationales (CVI).
Schéma vaccinal du Stamaril(tm) Une injection au moins 10 jours avant le départ pour la primo-vaccination. Durée de protection: la vaccination contre la fièvre jaune est maintenant valable à vie
L’hépatite B
Elle est due à un virus, transmis d’homme à homme, par le sang ou lors de rapports sexuels surtout. Elle peut être aigüe, à risque mortel, ou devenir chronique, à risque de cirrhose et de cancer du foie. Il existe un vaccin sûr. La vaccination se fait en deux injections espacées d’un mois et une 3e injection 6 mois après la première.
L’hépatite A
Elle est une infection du foie due à un virus, transmis en mangeant ou buvant. Elle peut donner une « jaunisse » à tout âge, d’autant plus grave que les malades sont plus âgés. Il existe un vaccin sûr. La vaccination est recommandée à partir de l’âge de 1 an pour tous les voyageurs devant séjourner dans un pays à hygiène précaire, quelles que soient les conditions du séjour.
Grippe saisonnière
Vaccination souhaitable
Pneumocoques :
Les pneumonies peuvent être dues à plusieurs types de germes : des bactéries, des virus ou des champignons. Pour ce qui concerne le vaccin, il s’agit d’une bactérie appelée « pneumocoque ». Normalement, le fait de voyager n’accroît pas en lui-même le risque d’infection pneumococcique, mais il peut être difficile d’obtenir des soins de qualité optimale lors d’un voyage, ce qui augmente le risque d’issue défavorable en cas d’infection. Avant un voyage à destination de pays où les services médicaux sont limités, la vaccination contre la pneumococcie invasive est donc recommandée pour les enfants de moins de 2 ans ainsi que les enfants et les adultes considérés comme particulièrement exposés au risque de maladie grave. (OMS) Ce peut être : • l’âge : une pneumonie peut apparaître n’importe quand, mais elle est plus fréquente avant l’âge de deux ans et après 65 ans ; • une maladie pulmonaire préexistante comme l’asthme, la broncho-pneumopathie chronique obstructive(BPCO), la mucoviscidose, etc. ; • d’autres maladies telles l’insuffisance rénale, l’hépatite chronique, la drépanocytose… • un déficit immunitaire : une infection VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ; • l’absence de rate • une chimiothérapie ou une corticothérapie sur le long terme ; • des troubles de la déglutition ou de la toux ; • la consommation de tabac.
Typhoïde :
La typhoïde est une infection digestive qui touche annuellement 30 millions d’individus et en tue 200 000 dans le monde. La vaccination est recommandée pour les voyageurs devant effectuer un séjour prolongé ou dans de mauvaises conditions, dans des pays où l’hygiène est précaire et la maladie endémique, particulièrement dans le sous-continent indien. La typhoïde est due au bacille typhique (Salmonella typhi), qui ne touche que l’être humain. Les fièvres paratyphoïdes et gastro-intestinales sont provoquées par d’autres espèces de Salmonella, qui infectent aussi bien les animaux domestiques que l’homme. La Transmission : L’infection résulte de la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Une transmission directe fécale-orale est parfois possible. Les crustacés ramassés dans des zones polluées par des eaux usées sont une importante source de contamination. On peut aussi être contaminé en consommant crus des fruits et des légumes cultivés par épandage d’excrétas humains, ou du lait et des produits laitiers contaminés. Les mouches peuvent contaminer les aliments, qui contaminent ensuite l’homme. La pollution des sources d’eau peut être à l’origine d’épidémies de fièvre typhoïde lorsqu’un grand nombre de personnes utilisent la même source d’eau de boisson. Les risques pour le voyageur : Ils sont généralement faibles, sauf dans certaines parties d’Afrique septentrionale et occidentale, en Asie du sud, dans certaines parties de l’Indonésie et au Pérou. Ailleurs, les voyageurs ne sont d’ordinaire exposés que là où les conditions d’hygiène sont médiocres. Même les voyageurs vaccinés doivent éviter de consommer des aliments et de l’eau susceptibles d’être contaminés car le vaccin ne protège pas totalement. Le vaccin n’assure qu’une protection de 50 à 65%, il ne se substitue pas aux mesures de précaution vis-à-vis de l’eau, des aliments, ni au lavage des mains.
Schéma vaccinal : Le vaccin peut être administré à partir de l’âge de 2 ans. Une injection, 15 jours avant le départ. Durée de protection : 3 ans.
Le Mal d’Altitude ou Sorojche :
– Historique :
Il nous est rapporté que même avant J-C, certains sommets de Chine portaient le nom de « grande montagne du mal de tête », ou « pente de la fièvre ». Les symptômes du mal aigu des montagnes étaient décrits bien avant la découverte de l’oxygène en 1788 par Lavoisier. Dès les conquêtes espagnoles des Andes en 1590, le père José de Acosta est convaincu que c’était la mauvaise qualité de l’air qui l’a rendu malade en atteignant un col à 4500m d’altitude. Celui qui en 1878 découvre enfin le lien entre l’oxygène et l’altitude se nomme Paul Bert. Il est le premier à réaliser des expériences en caisson et démontre la disparition des symptômes par inhalation d’oxygène. Malgré cette découverte, l’œdème pulmonaire, complication fréquente du mal aigu des montagnes, et observé pour la première fois lors de l’autopsie du docteur Jacottet en 1891, n’est pas tout de suite relié à l’altitude mais à une pneumonie. Il en sera ainsi pendant plus de quarante ans jusqu’à ce que les Péruviens Hurtado (1937) et Vega (1955) suggèrent que l’altitude en est la seule responsable. L’intérêt pour la médecine d’altitude reçoit un succès fluctuant au cours des siècles précédents. Ces dernières années, la montagne ayant gagné en accessibilité, la médecine d’altitude revient sur le devant de la scène. Si on sait aujourd’hui facilement identifier le mal aigu d’altitude et ses complications, on n’en connaît pas encore bien le mécanisme de déclenchement. Or le mal aigu des montagnes est très courant: si de 10 à15% des personnes l’éprouvent à moins de 2000 mètres d’altitude, près de 50% en souffrent entre 3000 et 4000 mètres, et ce chiffre passe à 75% entre 4000 et 5000 mètres. Chaque année, des accidents ont lieu à cause du manque d’informations ou de négligences. Il constitue donc un véritable enjeu à la santé publique en montagne
– Symptomatologie :
1 er Stade : Migraines. Asthénie. Perte d’appétit. Insomnie. Nausées. Vertiges Conseils : Monter progressivement. Au besoin redescendre. Boire. Limiter les efforts. Supprimer alcool et repas gras et abondants. Utiliser Tisanes de Coca. Aspirine 2 ièm Stade : Œdème cérébral Les premiers signes d’OCHA comprennent des maux de tête très douloureux, un état de confusion générale et des hallucinations, ainsi que des titubations et des trébuchements ne cédant pas aux antalgiques.
– Prévention :
Progressez lentement – commencer à une altitude inférieure à 2 700 mètres Donnez-vous le temps de vous accoutumer à votre nouveau milieu – reposez-vous le jour qui suit votre arrivée. Limitez les activités lors des premiers jours Limitez votre ascension – ne montez pas plus de 900 mètres (3 000 pieds) par jour. Après 3 700 mètres (12 000 pieds), ne montez pas plus de 300 mètres (1 000 pieds) par jour « Grimpez haut … dormez plus bas ». Passez au moins 2 nuits à la même altitude tous les 3 jours Hydratez-vous, c’est important. Buvez autant que possible et évitez l’alcool, les cigarettes et les médicaments qui risquent d’aggraver les symptômes. N’utilisez pas de somnifères. Environ 3 à 4 litres par jour. L’urine doit devenir presqu’incolore.
– Traitement :
Redescendre Anti émétiques Paracétamol Aspirine L’acétazolamide – DIAMOX ® 250 mg (2 x 125 à 250 mg par jour, à partir de 1 à 2 jours avant l’ascension jusqu’à 48 heures après l’arrivée au sommet) est le traitement de premier choix; une diurèse accrue et des paresthésies, mais aussi des symptômes ressemblant à ceux du mal d’altitude aigu, peuvent survenir. Lorsque l’acétazolamide n’est pas supporté ou contre-indiqué, la dexaméthasone est indiquée (4 mg toutes les 12 heures, à partir de 1 jour avant l’ascension jusqu’à la descente en dessous de 2500 m); lorsqu’une ascension rapide est nécessaire immédiatement Évitez de prendre des antalgiques puissants contenant des dérivés morphiniques, qui sont des dépresseurs respiratoires. Un inhibiteur calcique, le plus utilisé étant l’Adalate : traitement de l’œdème pulmonaire (uniquement). Ce produit est un vasodilatateur qui fait baisser la pression dans l’artère pulmonaire, très élevée chez les malades. Un corticoïde injectable, le plus utilisé, car vendu en kit prêt à l’emploi, étant le Soludécadron 4 mg, à faire en intra-musculaire dans la fesse, geste facile à apprendre avant de partir : traitement de l’œdème cérébral.
Le Paludisme
1. Généralités
Le paludisme est une maladie courante et potentiellement mortelle dans de nombreuses zones tropicales et subtropicales. Il y a actuellement près d’une centaine de pays exposés au risque de transmission du paludisme. En 2013, cette maladie a tué 584 000 personnes dans le monde, en majorité des enfants originaires d’Afrique Sub-Saharienne. En France, plus de 10 000 voyageurs sont infectés chaque année lors d’un voyage dans leur pays d’origine. Les voyageurs résidant dans des zones où il n’y a pas de paludisme – qu’ils soient nés ou non dans un pays endémiques – sont exposés à un risque plus important de contracter cette maladie. Une fièvre survenant chez un voyageur 7 jours après son arrivée en zone à risque et jusqu’à 3 mois après son départ, constitue une urgence médicale qui doit faire l’objet d’une investigation dans les plus brefs délais.
2. Cause
Le paludisme est causé par un parasite du genre Plasmodium. Quatre espèces différentes peuvent infecter l’être humain : P. falciparum, P. malariae, P. ovale et P. vivax. L’homme est occasionnellement infecté par des espèces de Plasmodium qui parasitent normalement les animaux, par exemple P. knowlesi, qui devient de plus en plus fréquent dans certaines régions d’Asie, et notamment en Malaisie.
3. Transmission :
Le parasite du paludisme est transmis par des moustiques femelles de l’espèce Anophèles, qui piquent surtout entre le coucher et le lever du soleil (sauf Knowlesi). La protection contre les moustiques doit donc être renforcée à ces périodes de la journée.
4. Nature de la maladie
Les premiers symptômes sont bénins et peu spécifiques : fièvre, maux de tête, frissons, douleurs et faiblesse musculaires, vomissements, diarrhées, toux et douleurs abdominales. En l’absence de traitements rapides, la maladie peut évoluer surunedéfaillance polyviscérale ou sur une forme neurologique. Le paludisme peut être mortel si le traitement débute au-delà de 24 heures après l’apparition des premiers symptômes cliniques.
5. Répartition géographique
Paludisme général
Palu. Vivax
6. Risque pour les voyageurs
• Régions et saisonnalité : La plupart des paludismes sévères et des décès, surviennent en Afrique Sub-Saharienne. Même pour de très courts séjours en agglomération, un traitement préventif est conseillé. En Asie du Sud-Est, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, le traitement préventif ne doit pas être systématique. Celui-ci est recommandé aux voyageurs, séjournant dans des zones rurales ou forestières et qui prévoient de coucher dans des conditions présentant des risques (nuits à la « belle étoile », ou dans des habitations rustiques). Au-delà de 1500 à 3000 mètres d’altitude, le risque de paludisme est quasi nul. Les saisons peuvent aussi avoir une influence sur la prévalence de la maladie : le risque est maximal aux périodes de fortes pluies et durant les quelques semaines qui suivent. Il convient pour chacun d’évaluer le risque avec un professionnel de santé.
• Spécificité du voyageur : Certaines personnes présentent plus de risques que d’autres de contracter la maladie et d’évoluer sur des formes sévères : • Les âges extrêmes : jeunes enfants et personnes âgées. • Les femmes enceintes : le paludisme entraîne des taux élevés de fausses couches et peut provoquer des décès maternels ou un faible poids du nourrisson. • Les personnes vivant avec le VIH/sida ou présentant une immunodépression quel qu’en soit la raison (traitement, maladie…). • Les femmes enceintes infectées par le VIH : en plus du risque de paludisme sévère lié à la grossesse et au VIH, le risque de transmettre le VIH au nourrisson est plus important en cas de co infection par le paludisme. La plupart des cas de paludisme surviennent chez des voyageurs qui ne suivent pas ou mal le traitement recommandé, ou qui n’appliquent pas correctement les mesures de préventions. • Les voyageurs expatriés en pays d’endémie palustre : Pour les séjours prolongés en Afrique, la règle de base consiste à prendre un traitement préventif pendant toute la durée du séjour, et particulièrement pour les groupes de personnes à risques cités précédemment. Pour l’Asie et l’Amérique latine, le traitement au long court n’est pas recommandé sauf dans des cas particuliers. Quelle que soit la zone, la protection anti vectorielle, c’est-à-dire contre les piqûres de moustiques, reste la première ligne de défense.
7. Prévention
• Consulter avant le départ : Une consultation n’aboutit pas toujours sur une prescription de traitement, mais un personnel qualifié peut vous donner des informations précieuses pour votre voyage. • Éviter les piqûres de moustiques : C’est la première ligne de défense contre le paludisme. • Traitement médical préventif (chimioprophylaxie) : Les médicaments doivent être adaptés au risque réel de contracter la maladie dans les régions visitées et au groupe de résistance dans lequel le pays est classé. Les médicaments proposés (atovaquone + proguanil (malarone™ ou malanil™) –- doxycycline – mefloquine(lariam™)) sont soumis à prescription médicale : c’est le médecin en cabinet ou en Centre de Vaccinations Internationales qui évaluera la nécessité et délivrera l’ordonnance et les recommandations. • Prise en charge rapide en cas de fièvre : En cas de fièvre pendant ou au retour du voyage, il est nécessaire de consulter rapidement un médecin et de l’informer du voyage.
8. Traitement
Un diagnostic précoce et un traitement rapide sont d’une importance vitale. Le paludisme peut évoluer dès 24 h après l’apparition des premiers symptômes vers des formes graves dont l’issue peut être fatale. Le traitement des formes non compliquées est simple et rapide.
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