HISTOIRE de la MONGOLIE

ParJacques BONNAUD

HISTOIRE de la MONGOLIE

 

Histoire

Mythologie

Le mythe originel du peuple mongol : Il serait né de l’accouplement d’un loup bleu et d’une biche mordorée au bord d’une grande mer qui devrait correspondre au lac Baïkal.

Quant au clan de Gengis Khan, il remonterait à une femme mystérieuse et sacrée du nom d’Alan Goa. Elle aurai donné naissance à 2 fils durant son mariage, puis à 3 autres après la mort de son époux. Les aînés suspectant que leurs frères avaient pour père un enfant adoptif de leur mère devenu adulte. Alan Goa réunit toute la fratrie sous sa yourte et raconta que les 3 plus jeunes avaient été engendrés par une « lumière dorée ». Elle tendit ensuite une flèche à chacun de ses fils et leur demanda de la briser. Après quoi, elle leur ordonna de répéter l’opération avec 5 flèches. Voyant qu’ils ne parvenaient pas à les rompre, elle leur déclara que peu importaient les liens du sang tant qu’ils demeuraient unis.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   Cette légende montre quelques point remarquables de la culture mongole : L’importance de la yourte depuis l’origine. La place de la femme. La quête politique de l’unité. La nécessité de privilégier le ^pragmatisme sur l’idéologie

Préhistoire :

Le désert de Gobi en Mongolie, avec la Vallée de Californie (Etats-Unis), sont les deux plus grandes réserves d’os de dinosaures et de squelettes. Il y a de cela des millions et des millions d’années, le territoire actuel de la Mongolie était chaud et humide, avec de denses forêts et jungles. Les dinosaures ont occupés la planète durant 160 millions d’années, et s »éteignirent il y a 65 millions d’années alors que leur nombre ne cessait de croître. Les scientifiques, qui ne peuvent encore expliquer exactement la raison de leur extension, font de nombreuses conjectures.
Une des plus grandes traces de patte de dinosaure jamais enregistrées a été découverte dans le désert de Gobi par une équipe de chercheurs mongoles et japonais. La trace longue de plus d’un mètre (106 cm) et de 77 centimètres de large a été découverte en 2016.                                                                                                                                                                          À la frontière entre la Chine et la Mongolie, deux brontosaures s’embrassent au-dessus d’une autoroute. Comme un symbole de paix, mais aussi et surtout parce que la région est connue pour être un des berceaux de la vie des dinosaures !

 

This handout picture taken on August 21, 2016 and released by Okayama University of Science and Mongolian academy of sciences joint expedition on September 30 shows Okayama University of Science Professor Shinobu Ishigaki lying next to a dinosaur footprint in Gobi Desert. A Mongolia-Japan joint expedition has found four fossil footprints in a layer of earth that dates back 70-90 million years ago in Gobi Desert. / AFP PHOTO / Okayama University of Science an / HO

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Durant la Préhistoire, dans les plaines du nord de la Mongolie, de mystérieuses représentations de créatures cornues à bec d’oiseau semblent grimper le long de monolithes de granit appelés « pierres de cerf ». Ces stèles dont certaines atteignent 4,5 m de hauteur, montrent aussi des ceintures équipées de flèches, de haches et d’outils de l’âge du bronze. Selon les spécialistes qui tentent de déchiffrer ces monuments, ils ont été érigés entre 1100 et 800 av. J.-C.. « Ce sont des hommages à des chefs ou à des guerriers, peut-être tombés au combat », avance l’anthropologue William Fitzhugh (en). Pour lui, ces créatures mi-renne mi-oiseau devaient montrer le chemin vers l’au-delà. Quelle que soit leur signification, déclare Fitzhugh, elle était forte, car, pour chaque stèle, plusieurs chevaux ont été sacrifiés. Leurs têtes ont été enterrées en cercle autour des monolithes, le nez pointé vers le soleil levant. On a déjà retrouvé plus de 600 pierres en Mongolie, au Kazakhstan et en Russie.

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Différents peuplements :

Vers -245 apparaissent les Xiongnu, ils deviennent les principaux ennemis de la Chine pour les siècles qui suivent, et la Grande Muraille de Chine fut construite en partie pour se protéger de leurs incursions. Certains historiens pensent que les Huns descendent des Xiongnu. Ce n’est qu’ à l’arrivée au pouvoir en Chine de la dynastie des Han ( de 25 avant J.C à 220) que les Xiongnu seront définitivement repoussée au Nord. 

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Après la disparition des Xiongnu, apparaissent les Ruruan, qui seront les premiers à utiliser le titre de Khaan sont à leur tour supplantés par les Köktürks (ou Turcs bleus ou Tujue) qui dominent la région du VIe au VIIIe siècle. Ces derniers deviennent rapidement l’une des plus puissantes ethnies du nord de l’Asie, et sont surtout les premières populations ayant laissé une trace écrite de leur existence.Une fois leur puissance assurée dans les steppes, les Tujue se lancent à la conquête de la Chine. Mal leur en prend. Après avoir assiégé la capitale chinoise, alors située à Chang’an (l’actuelle Xi’an), les Tujue sont massacrés par la dynastie chinoise des Tang, en 744, et surtout par les alliés de celle-ci, les Ouïghours, une ethnie turque qui finit par occuper la Mongolie de l’ouest et du nord, jusqu’au lac Baïkal.

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Au VIIIe siècle apparaissent les ancêtres des Ouïghours, puis les Khitans et les Jurchen.

Vers le Xe siècle le territoire est peuplé de Mongols qui seraient une branche du peuple Xianbei. À cette période, le pays est divisé en plusieurs tribus liées par des alliances et en guerre perpétuelle.

 

Chinggis Khaan et la fondation de l’empire mongole (1206-1227)

Au XIIIe siècle, un chef nommé Temudjin unifie les tribus mongoles, prend le nom de Gengis Khan et crée un empire, œuvre poursuivie par ses successeurs Ögödei, Güyük, Möngke et Khubilai.

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Pendant que les cavaliers sont lancés à l’assaut de la Chine, le clan des Borjigin, d’origine mongole, assoit son autorité sur les vastes plaines du pays. Mené par son chef, Kabul Khaan, le clan entreprend alors à son tour des raids contre la dynastie des Jin, à partir de 1135.

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Temujin, le petit-fils de Kabul Khaan, naît dans les terres du Khentiy en 1162 (ou 1167, selon les sources). Son père, Yesugi, est tué par les Tatars alors que l’enfant n’a que 12 ans, et le clan rejette l’enfant avec sa mère, pour choisir un chef plus apte à diriger la puissante tribu. Après une enfance difficile et de nombreuses péripéties, Temujin parvient, à 20 ans, à s’imposer comme chef du sous-clan des Kiyat, puis comme chef des Borjigin en 1196. Une alliance avec le clan des Kereit, et le soutien de la dynastie Jin qu’il débarrasse des Tatars lui permettent de consolider son pouvoir au nord du désert de Gobi. Il installe alors son campement à Kharkhorin, une cité de ger qu’il vient de prendre aux Naïman, ses ennemis les plus résistants du moment.

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En 1206, c’est la consécration : le khuriltaï (réunion des chefs de clans), réuni à Kharkhorin (Karkarum), le choisit comme chef et lui accorde le titre de Chinggis Khaan, empereur universel, titre sous lequel Temujin entrera dans les livres d’histoire. Son autorité reconnue sur les clans mongols, Chinggis Khaan est désormais prêt à se lancer à la conquête du monde.

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L’Empire Mongol sous Gengis Khaan

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Sa première victime est l’empereur des Xia de l’Ouest, qui se déclare vassal des Mongols dès 1209. Deux ans plus tard, Chinggis déclare la guerre à la dynastie des Jin. Il franchit la Grande Muraille (toujours aussi inefficace) en 1213, et arrive aux portes de Pékin (alors nommée Yanjing) en 1215, après avoir au passage conquis la Mandchourie et une partie de la Corée. L’empereur Jin transfère alors sa capitale plus au sud, à Kaifeng, d’où il continue à résister aux cavaliers mongols jusqu’en 1234.

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Entre-temps, Chinggis Khaan s’est lancé à la conquête de l’Ouest. En 1220, il s’empare de la province de Khwarizm (située entre la mer d’Aral et la Caspienne, avec Khiva pour capitale). De là, 25 000 cavaliers traversent le Caucase, arrivent à la mer Caspienne, puis aux portes de l’Europe et s’installent en Crimée et à la frontière de la Bulgarie.

L’action se recentre ensuite sur la Chine. En 1226, Chinggis décide de donner une leçon à l’empereur Xia qui vient de renier son allégeance aux Mongols. L’armée de 300 000 Tangut mobilisée par l’empereur est exterminée, et l’empereur lui-même succombe aux attaques mongoles. Son fils se réfugie dans la province du Ningxia et tente de forger une alliance avec les empereurs Jin et Song, au cours d’une rencontre dans la province du Sichuan. Chinggis fait échouer la réunion, accepte la reddition du nouvel empereur Xia, mais refuse la paix proposée par la dynastie Jin. Il reprend alors le chemin de la Mongolie confiant la suite des opérations locales à ses troupes, mais il meurt en route, en 1227 d’une chute de cheval après une partie de chasse. Conformément à ses directives, son fils Ogödeï hérite de l’empire et du commandement des troupes.

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Pour assurer son emprise sur les clans mongols, Chinggis a tout d’abord mis en place un système d’interdépendance alimentaire et administrative très efficace. Il a développé les transports, en créant notamment un astucieux réseau de relais qui permettait à ses soldats et surtout à ses messagers de se déplacer en un temps record à travers son vaste empire.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          Chinggis est également à l’origine du premier recueil de lois du pays, le Yassa, établi en 1225. Celui-ci avait une valeur civile et pénale, mais posait également les grandes lignes de conduite que tout Mongol digne de ce nom se devait de respecter.                                                                                                                                                                                                                 L’écriture mongole a été créée par décision du grand Khaan, qui a chargé des intellectuels ouïgours (on en comptait beaucoup parmi ses conseillers, à la fois militaires et politiques) d’établir un alphabet qui permettrait la retranscription d’une langue jusqu’alors orale.                                                                                                                                                          Enfin, le grand conquérant faisait preuve d’une grande tolérance religieuse. Bouddhisme chinois, christianisme des Kereit et des Naïman, et islam des Persans et des Turcs, les trois grandes religions faisaient très bon ménage à la cour de Chinggis Khaan, et plus tard à celle de ses héritiers, comme a pu en témoigner le moine franciscain Guillaume de Rubrouck.

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D’autre part, Gengis Khan interdit la pratique du rapt, lui dont la jeune femme Börte avait été enlevé par un clan rival.  Il normalisa les taxes en les baissant dans tout son empire, établissant ainsi la première zone de libre-échange intercontinentale. Il ordonna de respecter les émissaires et ambassadeurs et il instaura ainsi les prémisses de l’immunité diplomatique

Il faut noter que Gengis Khan permit à la femme de faire sa place. Ainsi il accorda de vastes territoires de son empire à ses filles. Les femmes mongoles montaient à cheval, tiraient à l’arc et commandaient même à des hommes. Elle refusèrent la tradition chinoise des pieds bandés et le port du voile islamique.
En 1241, à la mort du troisième fils de Gengis Khan, Ogödei, sa veuve Töregene prit le pouvoir et s’entoura comme ministres de deux femmes ; Fatima d’origine persane et Tadjike un ancienne prisonnière.

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Le fils de Ogödei fut lui-même remplacé par sa veuve Oghul Ghamish qui dut affronté la femme la plus puissante de l’Empire, Sorkhokhtani
Marco Polo décrit la sœur de KoubilaI Khan, Khutlun, comme une femme très belle qui affrontait les lutteurs mongols

Les Héritiers de Gengis Khaan 

Conformément aux directives de Chinggis Khaan, le khuriltaï de 1228 attribue le titre de grand Khaan à son fils Ogödeï. Celui-ci décide de poursuivre les conquêtes de son père, et inscrit les Bulgares, les Turcs de la Volga et les Xia chinois en tête de la liste de ses futures victimes. Pour garantir une plus grande efficacité, et toujours selon les consignes laissées par Chinggis Khaan, l’empire est réparti entre les descendants directs de son fondateur. Batu, le petit-fils de Chinggis, se voit attribuer la région la plus occidentale de l’empire, à l’ouest du lac Balkash. Djagataï, le deuxième fils de Chinggis, prend le contrôle d’une zone correspondant à peu près à l’Afghanistan, le Turkestan et la Sibérie centrale. Ogödeï et ses fils s’attribuent la Chine et l’Asie de l’est, tandis que Tului, le plus jeune fils de Chinggis, se voit confier la protection du foyer, c’est-à-dire de la Mongolie centrale, conformément à la coutume locale. Tous sont soumis à l’autorité du grand Khaan, c’est-à-dire d’Ogödeï, dont la capitale reste à Kharkhorin.
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Une fois les tâches assignées, le clan des Borjigin enfourche à nouveau ses montures et part à la conquête de nouveaux territoires. Batu atteint les avant-postes bulgares dès 1229, Ogödeï occupe la péninsule coréenne en 1231 puis se lance à l’assaut de la dynastie Jin, avec l’aide des Song. Kaifeng, la capitale jin, tombe en 1234, mais Ogödeï rompt alors son alliance avec les Song et entame contre eux une guerre qui durera près de 45 ans. En 1235, le khuriltaï autorise deux nouvelles campagnes, contre le Tibet et en Europe de l’Est. La première sera rapidement menée à bien par Godan, l’un des fils d’Ogödeï, qui s’empare de Lhassa en 1239. La campagne de l’Est est confiée à Batu, qui s’appuie sur Subetei, le fidèle et valeureux chef de guerre de Chinggis.

Les Bulgares sont vaincus en 1236, ce qui permet à 600 000 hommes de franchir la Volga, et de mettre Moscou à sac avant l’été 1238. Après une année de pause, destinée à raviver les forces des cavaliers et à récolter des renseignements sur les populations occidentales, la cavalerie reprend sa ruée vers l’ouest en novembre 1240 : Kiev, Cracovie, Legnica et la Hongrie sont prises en l’espace d’un an. En décembre 1241, les troupes de Batu franchissent le Danube, et arrivent aux portes de l’Italie et de l’Autriche. L’Europe tremble devant ces cavaliers que rien ne semble pouvoir arrêter et qui, pour les catholiques occidentaux, ressemblent étrangement aux cavaliers de l’Apocalypse annoncés par les Ecritures saintes.

Rien en effet ne semble pouvoir arrêter les Mongols, si ce n’est les Mongols eux-mêmes. Et c’est effectivement ce qui sauvera l’Europe. Le 11 décembre 1241, Ogödeï meurt, ce qui provoque un nouveau khuriltaï. Conformément à la coutume, tous les descendants de Chinggis se doivent de rentrer à Kharkhorin, où qu’ils se trouvent dans l’empire. Les cavaliers mongols font donc demi-tour aux portes de l’Europe de l’Ouest. Ils n’y reviendront jamais.

 

Premières instabilités 

La transition politique se passe d’ailleurs plutôt mal, les différentes branches familiales du clan des Borjigin s’affrontant pendant plusieurs années pour la conquête du pouvoir. C’est finalement le fils d’Ogödeï qui s’impose après quatre années de régence assurées par sa mère. Mais Güyüg n’assurera qu’un règne de deux ans, sans éclat, avant de mourir en laissant la régence à sa veuve. Une fois encore, le choix du nouveau Khaan déchaîne les passions familiales jusqu’à ce que Möngke, le fils aîné de Tului, soit nommé grand Khaan en 1251 (après avoir éliminé les fils d’Ogödeï qui contestaient son élection).

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Après son arrivée au pouvoir, Möngke, qui a pris conscience des difficultés que représentait la gestion d’un empire aussi vaste, décide de se recentrer sur la Chine, en s’appuyant pour cela sur son frère Khubilaï. Son entreprise de conquête est un succès : en 1257, ses troupes arrivent jusqu’à Hanoï, après avoir balayé les armées chinoises sur leur chemin.

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De son côté, Hülegü, le deuxième frère de Möngke, tente encore d’agrandir l’empire vers l’ouest : il s’empare de Bagdad, de la Mésopotamie et de la Syrie, avant de subir, en Palestine, en 1260, la plus grande défaite que l’armée mongole ait connue. Hülegü s’installe également en Iran, dont il deviendra le premier d’une longue lignée de souverains mongols.

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Batu, quant à lui, continue à harceler l’Europe centrale : Pologne, Lituanie, Estonie, Serbie et Bulgarie tombent successivement sous les assauts de ses troupes, désormais connues sous le nom de  » Horde d’Or « .

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A la mort de Möngke en 1259, les troupes des Song reprennent un peu d’influence en Chine, et l’avancée mongole en Asie de l’Ouest est temporairement stoppée.

La succession de Möngke donne lieu à une véritable guerre civile, qui se soldera, en 1261, par l’intronisation de Khubilaï. Le nouveau Khaan entreprend des réformes administratives, parmi lesquelles figure le transfert de la capitale d’hiver plus au sud, vers la ville chinoise de Dadu (à l’emplacement de Pékin). La résidence d’été reste localisée à Shangdu (la mythique Xanadu qui a inspiré Orson Welles pour Citizen Kane).

Khubilaï se lance une fois encore à la conquête de la Chine, où les Song ont eu le temps de refaire leurs forces durant la période de luttes politiques mongoles. Il s’empare de la capitale Song (Hangzhou) en 1276, puis écrase définitivement les Song au cours d’une bataille navale (l’armée mongole avait, heureusement pour elle, réintégré des soldats chinois qui s’y connaissaient davantage en marine que les Mongols) dans la baie de Canton. Les Song déchus en 1279, Khubilaï se proclame empereur de Chine. L’Histoire s’en souvient également comme le fondateur de la dynastie des Yuan, qui durera jusqu’en 1368.

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Les guerres de conquête prennent fin après deux échecs au Japon et l’occupation éphémère de Java en 1293. Khubilaï se concentre sur son vaste empire chinois, qui connaîtra sous son règne l’une des périodes les plus ouvertes et prospères de son histoire. De nouvelles formes artistiques se développent mêlant la culture chinoise et les influences venues de tout l’Empire mongol. Ce dernier jouit de la liberté de culte. Les commerçants peuvent voyager sans encombre de la mer de Chine jusqu’au Moyen-Orient et aux portes de l’Europe : c’est la Pax Mongolica. Elle durera aussi longtemps que le règne de Khubilaï. Le nouvel empereur s’attelle à de grands travaux : construction de routes, de canaux (le Grand Canal sera terminé à cette époque), et mise en place de systèmes de greniers pour lutter contre les famines. La période est faste, comme peut en témoigner Marco Polo qui a séjourné à la cour de Khubilaï et a parfois même été dépêché en ambassade à travers l’empire.

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Les autres branches du clan des Borjigin voient dans le même temps décliner leur influence sur les marges de l’empire. La première guerre véritable entre héritiers de Chinggis voit s’opposer Berke, le fils de Batu converti à l’islam, et Hülegü. Ce dernier, repoussé jusqu’au Caucase, ira même à plusieurs reprises solliciter l’aide des rois de France et d’Angleterre pour lutter contre les Arabes alliés de Berke, mais en vain. Il finira par repousser Berke en Palestine, grâce au soutien envoyé in extremis par Khubilaï, mais cet épisode marque la fin des conquêtes du Sud-Ouest. Et le dernier chef mongol en Iran sera renversé en 1335.

La Horde d’Or, en revanche, continue ses ravages en Europe centrale, et gardera le contrôle de la Russie centrale jusqu’en 1480. A partir du XIVe siècle, l’allégeance de la Horde d’Or au grand Khaan de Kharkhorin faiblit de plus en plus : elle reste symbolique mais ne signifie plus grand-chose sur le plan politique ou militaire.

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La Horde d’Or se convertit à l’islam, réorganise son système administratif en s’appuyant sur des princes locaux, et commence progressivement à se sédentariser. Elle finit par se fondre dans les populations locales, parle désormais arabe ou tatar. Son déclin est accéléré par la guerre menée contre Tamerlan, victorieux de la Horde d’Or en 1391. Celle-ci se désintègre définitivement, une branche partant en Crimée où elle finit par être déposée par les Russes en 1783.

Au Moyen-Orient comme en Russie, les Mongols sont victimes de la taille de leur empire : trop peu nombreux par rapport au territoire et surtout aux populations contrôlées. Tiraillés entre le nomadisme de leurs origines et la vie sédentaire des zones conquises, ils finissent par se diluer dans les populations autochtones, qu’elles soient arabes, eurasiennes ou chinoises.

Le déclin de l’empire (1368-1911)

La fin de la dynastie des Yuan, déposée par les Ming en 1368, marque un tournant dans l’histoire des Mongols. Chassés de Chine, 60 000 d’entre eux retournent en Mongolie, et deux groupes antagonistes s’opposeront alors dans une guerre civile de près de trois siècles : les Oïrad, implantés dans la région de l’Altaï, et les Khalkhan, héritiers de Chinggis et du titre (désormais très dévalorisé) de grand Khaan. Les luttes incessantes affaiblissent les Mongols, qui ne redeviennent menaçants pour leurs voisins qu’au milieu du XVIe siècle, sous le règne d’ Altan Khaan.

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Celui-ci soumet les Oïrad, réunifie le pays et signe un traité de paix avec les Ming en 1571. Il s’empare malgré tout du Tibet, puis se convertit au bouddhisme lamaïste. Le premier temple bouddhiste de Mongolie (Erdene Zuu) est construit par son successeur en 1586, et le lamaïsme devient religion d’Etat. En 1635, apparaît le premier Bouddha vivant mongol, en la personne de Zanabazar, qui jouera un important rôle à la fois religieux, artistique et politique sous le titre d’Ondör Ghegheen. Mais le pouvoir des Khaan s’affaiblit progressivement, l’administration se décentralise, et les clans reprennent leur autonomie.

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Les émergences chinoises et russes

Pendant ce temps, les voisins de la Mongolie, la Chine et la Russie, deviennent de plus en plus puissants. Les Mandchous s’emparent du nord de la Chine et menacent la frontière est de la Mongolie, qu’ils finissent par envahir par le sud en 1634, avec l’aide des Oïrad.

A l’ouest, les Dzoungar (une branche des Oïrad) reprennent le Tibet en 1636, et débordent largement sur la Mongolie. Au milieu du XVIIe siècle, les Mongols se retrouvent pris en tenailles entre les Mandchous, qui viennent de fonder la dynastie Qing, et les Russes, qui prennent le contrôle de la région du lac Baïkal. Mandchous et Russes s’affrontent régulièrement jusqu’en 1689, date à laquelle ils signent un traité qui fixe leurs frontières, au détriment des Mongols, qui ne peuvent plus les utiliser les uns contre les autres. En 1691, les Mandchous pénètrent en Mongolie, et imposent un khuriltaï des chefs khalkhan. Par la convention de Dolon Noor, les clans mongols deviennent tributaires des Mandchous, et leur allégeance est limitée à la seule bannière de leur clan (ce qui empêche toute alliance à tendance nationale). Les Mandchous écrasent ensuite les Dzoungar au Tibet et au Xinjiang, puis absorbent totalement dans leur empire la Mongolie-intérieure en 1750. La Chine domine alors totalement la Mongolie, qu’elle contrôle politiquement et administrativement. Les émeutes antichinoises du milieu du XIXe siècle et les appels au soutien russe ne changent rien. Seule la révolution chinoise de 1911 mettra fin à cette domination totale du pays par les troupes chinoises.

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La Mongolie soviétique (1911-1990)

Le XXe siècle est pour la Mongolie celui de la domination russe. La chute de la dynastie Qing permet aux Mongols de déclarer l’indépendance, ce qu’ils font le 11 décembre 1911. Le huitième Bogd Khaan, qui n’avait jusqu’alors qu’un rôle religieux, devient également chef politique, et une armée de 20 000 hommes est formée, équipée par les Russes. Une série d’accords entre la Chine, la Russie et la Mongolie est signée entre 1912 et 1915, mais l’indépendance tant convoitée se transforme en une autonomie sous suzeraineté chinoise et protectorat russe.

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La révolution russe de 1917 voit un nouvel acteur entrer sur la scène mongole : le Japon tente à ce moment-là d’aider le mouvement antibolchevique du pays, et le nationalisme panmongol bouriate.

En 1919, la Mongolie forme un gouvernement provisoire, mais la Chine parvient à instaurer de nouveau son influence. En octobre, le Bogd Khaan est contraint de reconnaître une fois de plus la souveraineté chinoise sur la Mongolie.

Les Russes font alors une entrée très remarquée dans le pays, par l’intermédiaire du  » baron fou « , le baron von Ungern-Sternberg, un Russe blanc sanguinaire et illuminé qui prétend faire revivre l’empire de Chinggis Khaan. Il s’empare de la capitale mongole en février 1921 après en avoir expulsé les Chinois, mais sa brutalité provoque rapidement des révoltes de la part des Mongols. La révolution de 1921, menée par des groupes de nationalistes mongols formés et soutenus par la Russie, avec, à leur tête, Sükhbaatar, met fin à l’occupation du  » baron fou  » et remplace le gouvernement du Bogd Khaan (à qui sont laissées ses attributions spirituelles) par le gouvernement populaire de Mongolie. Les troupes russes soutiennent cette révolution et en profitent pour occuper le pays.

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Une nouvelle indépendance est proclamée le 14 septembre 1921, qui s’accompagne de la formation d’une Assemblée nationale et d’accords de reconnaissance mutuelle et d’amitié avec Moscou. Entre 1921 et 1923, les terres sont nationalisées, les dettes des éleveurs annulées, les premières coopératives d’achat et de vente font leur apparition, et le pays se dote d’un code pénal. Les premières purges ont également lieu au sein du Parti populaire mongol, puis au sein de la population visant les contre-révolutionnaires, puis les capitalistes.

La  » Grande répression « 

Cette période est celle de la montée en puissance de Choybalsan, nommé chef des armées en 1924. La nouvelle Constitution, de style soviétique, adoptée cette année-là, rebaptise également la capitale du nom d’Oulan-Bator, le  » héros rouge « . Le pays se lance alors dans une politique économique et sociale calquée sur celle de l’Union soviétique. En 1928, le  » Staline mongol  » accède au pouvoir.

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Au cours de la seule année de 1937, 27 000 personnes seront exécutées, dont 17 000 moines massacrés. Le clergé est durement réprimé au cours de la seule période 1937-1952. Le nombre de moines dans le pays passe ainsi de 200 000 à 15 000, et 700 monastères sont détruits ! La collectivisation est menée à marche forcée : confiscation des propriétés, mise en place de communes populaires, adoption d’un plan quinquennal, nationalisation de l’économie. Brutale et mal adaptée aux conditions du pays, la collectivisation entraîne la perte de sept millions de têtes de bétail en trois ans, et des famines très sévères en 1931 et 1932. Le gouvernement décide alors de ralentir le rythme de la collectivisation, et autorise de nouveau un semblant de propriété privée des troupeaux.

Mais le milieu des années 1930 voit réapparaître les menaces extérieures : le Japon vient en effet de s’emparer de la Mandchourie, et la Mongolie fait appel aux troupes soviétiques pour sécuriser ses frontières. L’armée devient la priorité du gouvernement, qui lui consacre la moitié de son budget en 1938. Une violente bataille est menée contre le Japon en 1939 en Mongolie orientale, qui verra la victoire des Mongols associés aux Soviétiques. Du coup, pendant la Seconde Guerre mondiale, les Mongols soutiendront l’effort de guerre soviétique, ce qui pèsera lourdement sur l’économie du pays. Et, en 1945, les troupes mongoles déclarent la guerre au Japon deux jours après l’URSS, ce qui leur permet de pénétrer en Mandchourie et en Mongolie Intérieure. Ce fait d’armes très tardif vaudra surtout à la Mongolie la reconnaissance politique de la Chine, qui garde néanmoins le contrôle de la Mongolie Intérieure.

La guerre entraînera également une plus grande intégration de la Mongolie à l’URSS. Choybalsan, qui s’est imposé suite aux purges politiques de 1937-1939, étend sa dictature sur le pays. Surnommé le  » Staline mongol « , il lui sera d’ailleurs reproché de s’être adonné au culte de sa personnalité durant ses années de pouvoir.

Vers l’autonomie

À sa mort en 1952, il est remplacé par Tsedenbal, qui recentre son attention sur les spécificités économiques mongoles (les troupeaux), tout en s’employant à développer une industrie lourde et agroalimentaire. En 1960, une nouvelle Constitution est adoptée, dont l’objectif est de permettre l’instauration du socialisme dans tous les domaines : politique, économique et social. Mais le pays ne parvient pas à décoller économiquement, et de nouvelles difficultés alimentaires surviennent à la fin des années 1960. L’URSS et le Comecon (auquel la Mongolie a adhéré en 1962) viennent à son secours. D’autre part, les tensions idéologiques entre Moscou et Pékin, de plus en plus criantes dans les années 1960, contraignent la Mongolie à prendre une nouvelle fois partie entre ses deux voisins. Elle choisit, bien entendu, l’URSS, et 100 000 soldats soviétiques s’installent en Mongolie au début des années 1970.

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La décennie des années 1980 est marquée par une amélioration économique et surtout par une série de changements au sein du Parti populaire et révolutionnaire mongol (PPRM). De nouvelles générations s’emparent du pouvoir, à la mort de Tsedenbal en 1984, et lancent les premières réformes, qui s’accéléreront avec le départ des Soviétiques au tout début des années 1990.

 

 Géopolitique

La Mongolie est un territoire enclavé, situé « entre le marteau et l’enclume » et exposé à des menaces de la part des deux pays limitrophes. Le cas de la Mongolie intérieure est particulièrement illustratif de cette situation, c’est pourquoi la Mongolie recherche d’autres partenaires, or les solutions d’échappatoire restent limitées.

Mais la Mongolie n’a pas accès à la mer qui représente pourtant 90% du commerce mondial ; elle est donc pénalisée dans son commerce extérieur.
Sous domination politique au XXème siècle, aujourd’hui la supériorité s’exprime plutôt sous forme économique, en faveur essentiellement de la Chine. Cette dernière représente le  1er client, 1er investisseur et 1er partenaire commercial de la Mongolie, autrement dit elle conditionne la survie de l’Etat mongol. Quant à la Russie, elle constitue son 1er fournisseur.

Des facteurs aggravants s’ajoutent à cette situation d’encerclement. D’abord, le réseau de transport, peu développé, freine les échanges internes et à l’étranger. Mais surtout, les deux pays cernant la Mongolie sont deux grandes puissances mondiales. D’un côté, la Russie, plus grand pays au monde, fondant son développement sur l’exploitation de ses ressources naturelles. De l’autre, la Chine, pays le plus peuplé au monde et 3ème en terme de superficie (créant une suprématie militaire inévitable), qui s’est fortement développé ces dernières années. Outre un rapport unilatéral déséquilibré, la Mongolie doit contenir les relations entre ces deux géants, si elle ne veut pas être au milieu du conflit.

Le cas de la Mongolie intérieure : La Mongolie Intérieure s’étend sur plus d’un million de km². Il s’agit d’un flanc Mongol au Nord de la Chine et au Sud de la Mongolie indépendante. En 1911, lors de la Chute de la dynastie Mandchou, les nombreuses populations chinoises vivant dans la partie Sud du territoire Mongol se sentaient plus proches de la République de Chine et ont donc préféré se rallier à cette dernière.
La Mongolie intérieure est actuellement peuplée de 25 millions d’habitants. Les Mongols représentent environ 17% de la population totale. Les spécialistes s’accordent à penser que la réalité se situe bien en deçà de ces 17% puisque le développement minier très important de la Mongolie intérieure au cours de la dernière décennie a conduit à l’arrivée d’une nouvelle main d’œuvre. En effet, Pékin utilise son droit de déplacer une population et envoie des hommes en colonie de peuplement en Mongolie. Cela engendre de fortes tensions et des révoltes contre le pouvoir central chinois.

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Au fil du temps, la colonisation chinoise s’est faite de plus en plus intense. Les Mongols n’avaient ni le droit à l’autodétermination, ni le droit de faire sécession. Ensuite, la Mongolie Intérieure est devenue une région autonome de la République Populaire de Chine. Cependant, l’autonomie n’est qu’une façade puisque la population chinoise est largement dominante et le développement de cette région est absolument indispensable à la Chine, notamment pour des raisons minières.
La dégradation de l’environnement a également conduit au déplacement forcé de centaines de milliers de Mongols dans les banlieues, les villes et les régions agricoles périphériques. Cela a donc marqué la fin d’une nation qui avait une langue, un territoire commun, une histoire commune…
La stratégie de développement de la Chine passe par une mainmise totale sur les régions périphériques desquelles elle veut garder le contrôle afin de pouvoir poursuivre sa croissance. Afin de limiter sa dépendance à l’égard de la Chine, la Mongolie a mis en place un partenariat fort avec un « troisième voisin »

Des solutions aléatoires :

Les organismes internationaux et les pays donateurs tels que le Japon, la Corée du Sud, l’Europe et les Etats-Unis ont été très présents pour aider la Mongolie démocratique et libérale à émerger. Ces pays ont un intérêt stratégique à devenir l’allié de la Mongolie afin d’éviter que la Chine et la Russie aient la mainmise sur de nombreuses ressources et jouent un rôle trop important sur la scène internationale.
De son côté, la Mongolie a besoin de ce troisième voisin afin de ne pas devenir complétement dépendante des deux grandes puissances qui l’entourent. Les autorités mongoles ont donc fait le choix de s’ouvrir au monde et d’inviter la France, l’Allemagne, la Corée du Sud, le Japon et les Etats-Unis à investir sur son territoire. Cette stratégie est connue sous le nom de « politique de troisièmes voisins » et vise à avoir des relations privilégiées avec ces pays, afin de diversifier son économie et ses zones de débouchés, notamment dans le domaine minier. Ce troisième voisin intervient également en tant que soutien militaire. A titre d’exemple, en 2005, Oulan Bator a reçu une aide américaine de 20 millions de dollars afin de moderniser l’armée Mongole. Ce geste américain avait pour but de remercier la Mongolie qui avait envoyé 130 soldats en Irak pour soutenir les troupes américaines en 2004.

Un pays en plein bouleversement :

Depuis les années 2010, la géopolitique de la Mongolie a été transformée par l’exploitation de ses ressources naturelles. L’abondance de minerais la dote d’un potentiel économique considérable, désormais exploité par de grands groupes.
En effet, la Mongolie constitue la 1ère plus grande réserve mondiale de charbon, soit un tiers de son PIB et deux tiers de ses exportations. Le vaste site de Talvan Tolgoi représente le plus grand gisement de charbon de haute qualité au monde, avec plus de 7 milliards de tonnes de réserves. Il pourrait alimenter l’énorme demande en sidérurgie de la Chine sur deux siècles. Egalement, le pays abonde de cuivre, d’or, d’uranium et autres minerais. Un autre site, Oyu Tolgoi, est une mine renfermant les plus grandes réserves au monde de cuivre (36 millions de tonnes) et d’or (1275 tonnes). Cette dernière est détenue majoritairement par le géant australien Rio Tinto. Ces ressources naturelles ont toujours fourni le sol mongol, mais les investissements et infrastructures pour leur exploitation restaient marginaux.                                                                                                Forte de ces minerais à grande valeur économique, les axes prioritaires sur lesquels se base la Mongolie sont l’exploitation de ces matières premières, par la croissance de l’extraction minière, la création d’usines de raffinage des minerais, ou encore la liquéfaction du charbon, et l’autosuffisance énergétique et alimentaire.
Si les minerais ont modifié la politique intérieure de la Mongolie, ils ont aussi transformé ses relations avec les autres pays, qui souhaitent les exploiter ou contrôler leurs flux (import-export), tel que les rapports de force en ont été bouleversés.
La Mongolie, toujours qualifiée de Pays en Développement (PED), se distingue sur le continent asiatique, et même mondial grâce à ce « boom minier ».
Le territoire attire dorénavant les investissements étrangers dans la ligne d’une géopolitique des ressources et matières premières. L’épuisement de ces dernières fait grimper les prix du marché, tandis que la demande mondiale s’accroît en énergies et en produits innovants (high-tech par exemple). Ce pays attire donc les investisseurs étrangers, à l’image du groupe nucléaire français Areva qui a signé un partenariat stratégique pour l’exploitation de deux gisements d’uranium.
L’Etat mongol doit donc se présenter comme un territoire attractif pour que les investisseurs internationaux garantissent des infrastructures et l’exploitation des ressources. Il reste malgré tout sous le joug de la Chine, désireuse de matières premières, et dans une moindre mesure de la Russie, son ancien tuteur. A titre d’exemple, la Chine bénéficie d’un rabais de 30 à 40% sur les produits miniers, grâce au quasi-monopole qu’elle détient sur les exportations mongoles. Néanmoins, la Mongolie a adopté en urgence une loi sur l’investissement étranger. Suite à la tentative de rachat par le chinois Chalco des houillères de South Gobi en 2012, trois secteurs stratégiques – les mines, les banques, les télécommunications – ne peuvent être détenus à plus de 49% par des étrangers.

À propos de l’auteur

Jacques BONNAUD author