Capitale : Tel Aviv, pour la communauté internationale. Jérusalem, pour Israël.
Superficie : 20 700 km².
Langues officielles : hébreu, arabe.
Religions : judaïsme (75%), islam (17,3%), christianisme (2%), religion druze (1,6%), autres (3,9%).
Nombre d’habitants : 8,12 millions (fin 2013).
Espérance de vie : 79,9 ans pour les hommes et 83,6 ans pour les femmes.
Taux d’alphabétisation : 97 %.
Economie:
PIB national (2015) : 315 Md$.
PIB par habitant (2015) : 37 058 US$.
Taux de chômage (mai 2016) : 4,8 %.
Drapeau :
Il a été adopté par le mouvement sioniste au XIXe siècle et repris lors de la création de l’État en 1948. Il comporte en son centre l’étoile de David, ou « Maguen David » (de l’hébreu, littéralement « Bouclier de David »). Le dessin de base ressemble à celui du châle de prière juif (talith), qui est blanc avec des rayures bleues.
Hymne : Hatikvah (L’Espoir). Paroles de Naftali Herz Imber / musique traditionnelle, arrangée par Samuel Cohen. Cet hymne, adoptée en 2004, était l’hymne non-officiel depuis 1948, et était déjà utilisé comme l’hymne du mouvement sioniste depuis 1897. L’arrangement par Shmuel Cohen en 1888 est censé être basée sur une chanson folklorique roumaine Carul cu boi (le Chariot tiré par un boeuf). Aussi longtemps qu’en nos cœurs, Vibrera l’âme juive, Et tournée vers l’Orient Aspirera à Sion, Notre espoir n’est Jérusalem.
L’étoile de David : Maguen David
Il s’agit de l’étoile de David. L’étoile à six branches n’est devenue l’emblème de la religion juive que vers le XVIe siècle. Elle représente, selon la tradition juive, l’emblème du roi David et serait aussi bien symbole du Messie (de lignée davidique). Elle est aujourd’hui également l’emblème de l’Etat d’Israël et figure sur son drapeau. Si elle est devenue le symbole d’espérance et de la résurrection du peuple d’Israël, elle a traversé des épisodes bien plus sombres. Dans l’inconscient collectif, elle reste indissociable de l’époque du nazisme où Hitler avait obligé tous les juifs à la porter en jaune, sur leurs vêtements. A savoir, Maguen David Adom, » l’Etoile de David rouge « , est le nom et l’emblème des services médicaux d’urgence, l’équivalent de la Croix-Rouge pour les chrétiens et du Croissant-Rouge chez les musulmans.
Le Chandelier à 7 Branches : Ménorah
Chandelier à sept branches, symbole du judaïsme. La » ménorah » en or était l’un des principaux objets du culte dans le temple du roi Salomon à Jérusalem et elle devait être allumée en permanence. Elle a disparu lors de la destruction du Temple par Titus. Le chandelier de Hanoukka (fête des Lumières) compte en revanche huit branches, plus une (la lumière supplémentaire est le shamash et elle sert à allumer les autres bougies).
Mezouza » Et tu écriras les paroles de Dieu sur les poteaux de ta maison et sur tes portes. » (Deutéronome). Fixée sur l’encadrement droit de la porte d’entrée et à l’encadrement de chaque porte, excepté la salle d’eau, la mezouza protège et sanctifie les habitants de la maison juive. C’est un étui qui contient deux extraits du Deutéronome : Shema, affirmant l’unité de Dieu, et Vehaya, rappelant qu’Il récompensera ou punira. Les juifs pieux ont coutume de toucher la mezouza en entrant et de porter les doigts à leur bouche. Mais la plupart des juifs non religieux en placent également une devant leur porte : presque 100 % des maisons israéliennes en sont pourvues. Vous verrez aussi des mezouza dans les hôtels. Les mezouza sont habituellement très simples, en bois, en verre ou en métal, mais peuvent devenir très excentriques, avec des couleurs fluo, comme vous pourrez en voir sur certains marchés.
ISRAEL PRATIQUES
Téléphone : Téléphoner à l’intérieur d’Israël : indicatif régional avec zéro + les 7 chiffres du numéro local. Par exemple, pour téléphoner à Tel-Aviv : 03 + 647 2453. Pour téléphoner à Jérusalem : 02 + 425 5100. A savoir : les indicatifs de région vont de 02 à 09. Pour les portables, l’indicatif est constitué de 3 chiffres allant de 050 à 059. Téléphoner de France en Israël : 00 + 972 + indicatif régional ou de portable sans zéro + les 7 chiffres du numéro local. Par exemple, pour téléphoner à Tel-Aviv : 00 + 972 + 3 + 647 2453. Téléphoner d’Israël en France : 00 + code pays + indicatif régional sans zéro + les 8 chiffres du numéro local. Par exemple, pour téléphoner à Paris : 00 + 33 + 1 + 53 69 70 00. Depuis les cabines publiques, le code pour un appel international peut être différent du » 00 « . Le code (012, 013 ou 014) varie selon la compagnie. Il sera indiqué sur la carte téléphonique. Astérisque devant un numéro. Cela signifie que ce numéro est le numéro préférentiel pour l’établissement. Il ne peut être composé de l’international et doit obligatoirement être précédé d’un astérisque. A savoir que l’achat d’un téléphone portable sur place s’avère souvent nécessaire au vu des difficultés à utiliser un téléphone étranger, même débloqué. Numéro utile : Renseignement téléphonique : Composez le 144.
Horaire : H + 1 / France
Argent : En Israël, l’unité monétaire est le nouveau shekel (abréviation : NIS, code ISO : ILS, sigle : ₪). Un shekel comprend 100 agorots. Il existe des billets de 10, 20, 50 et 100 shekels, des pièces de monnaie de 1 et 5 shekels, et de 5, 10 et 50 agorots. Dans les Territoires palestiniens, on paie également en shekels ou en dinars jordaniens. Bien que l’euro soit facilement accepté dans les grands établissements, le dollar américain reste la valeur étrangère incontournable. Taux de change : 1 Shekel = 0,22 euro en Fev 2016 10 Shekalim = 2,2 euros 1 Euro = 4,3 Shekalim en Fev 2016 Il est déconseillé de changer votre argent dans les banques car celles-ci prennent généralement des commissions importantes. Il est bon de privilégier les magasins « change no commission » prévus à cet effet
Formalités Pas de visa nécessaire A l’arrivée présenter un passeport encore valable au moins 6 mois A l’arrivée délivrance par la police d’un reçu volant avec photo et coordonnées qu’il faut garder et ne pas perdre jusqu’à la sortie d’Israël. Il sera réclamé également à l’enregistrement dans les hôtels Il faut pouvoir présenter également un billet d’avion de continuation Pas de tamponnement su passeport
Transports
Bus : 0 pendant Shabbat http://www.egged.co.il/HomePage.aspx a. Bus :
Le bus parait intéressant : 34 shekel l’aller à Massada (environ 2h) soit environ 6 €.
Jérusalem – Tel Aviv en bus (3/4 h): 20 shekel soit environ 4 € (le taxin demandait 50 shekel après négociation
b. Voiture : C’est carrément intéressant de louer une voiture. J’ai discuter dans l’avion avec des gens qui avait loué une voiture 230 € pour 10 jours, soit un peu plus de 20 € par jour, ce qui est raisonnable su on bouge beaucoup.
c. Tramway :
Sachez que votre billet est valable dans le tramway et dans tous les bus intra muros pendant une durée de 1h30. Ceci inclut aussi les bus à destination de Guivat Zeev, Kever Rahel, Maalé Adoumim, Almon, Mevasseret Tsion, Motsa, Bet Zayt, Ora, Adam, Kohav Yaakov, Tel Tsion et Ar Guilo. Il est possible d’acquérir (gratuitement) une carte « Rav Kav ». Cette carte vous permet d’acheter des billets à l’avance et de les utiliser quand vous voudrez. En achetant 10 billets d’un coup, vous recevez une remise sur le coût du billet à l’unité. Ainsi, les 10 billets coûteront 52.80 NIS (au lieu de 66 NIS) soit 13 euros
ANECDOTES
Un fait ignoré de beaucoup est que la nationalité israélienne n’est pas reconnue par Israël. On peut être citoyen israélien, mais la nationalité correspond à l’appartenance ethnique ou à la religion (juif, arabe, druze, russe…). De nombreux Israéliens, juifs et arabes, la plupart d’entre eux militants pour la paix, ont demandé à plusieurs reprises que l’Etat reconnaisse la nationalité israélienne. Mais la Cour suprême d’Israël s’est, jusqu’à présent, toujours prononcée défavorablement. Jusqu’à il y a peu, l’appartenance ethnique de chacun était spécifiée sur les cartes d’identité israéliennes. Néanmoins, depuis 2005, la case » nationalité » est laissée vide sur les nouvelles cartes d’identité.
A l’origine, le terme Sabra désigne le figuier de Barbarie. Par extension, il s’applique au juif né en Israël, qui, à l’image du cactus venu d’Amérique latine, est piquant à l’extérieur et doux à l’intérieur. Le conflit des générations est d’autant plus fort en Israël que les premiers immigrants venus d’Europe restent très marqués par leur passé en diaspora et la Seconde Guerre mondiale. A l’inverse, le Sabra, né dans son pays, se voit comme l’héritier direct de cinq mille ans d’histoire.
L’Aliyah : Aliyah en hébreu signifie » montée « , ou » élévation spirituelle « , et désigne le fait, pour un Juif, d’immigrer en Terre sainte (Eretz Israël, en hébreu). Pendant des siècles, il y a eu une immigration individuelle religieuse visant à vivre près des lieux saints du judaïsme. En 1881, 25 000 Juifs religieux habitaient à Jérusalem, Safed, Tibériade et Hébron, les 4 villes saintes. Dès 1878 (date de la création de Petah Tikva, première communauté agricole juive), apparut une nouvelle immigration : celle de Juifs sionistes, ces nationalistes, souvent laïcs, voulant créer à terme un Etat pour le peuple juif en Palestine. Ce mouvement s’amplifie face aux discriminations en Europe occidentale et surtout aux persécutions en Europe orientale (pogroms). On peut diviser cette aliyah sioniste en deux grandes vagues : avant la création de l’Etat d’Israël (1948) et après. En 1950 fut votée la Loi du retour, donnant à tout Juif le droit d’immigrer en Israël et d’y devenir citoyen. Un droit encouragé par les autorités israéliennes qui ont mis en place ce qu’on appelle un » panier d’intégration » pour les olim (nouveaux immigrants). Aide financière et facilité de logement, cours gratuits d’hébreu et accompagnement dans la recherche d’un travail : les olim sont largement encadrés dans leurs démarches la première année de l’aliyah.
Anecdotes de l’humoriste Ephraïm Kishon : Israël…
C’est le seul pays où les chômeurs font la grève.
C’est le seul pays qui a deux ministres du Trésor et pas un rond.
C’est le seul pays où chaque mère a le numéro de portable du sergent de son fils à l’armée.
C’est le seul pays où un repas israélien est composé d’une salade arabe, d’une pita irakienne, d’un kebab roumain et d’une crème bavaroise.
C’est le seul pays où le gars avec la chemise pleine de taches est le ministre et le gars au complet gris, son chauffeur.
C’est le seul pays où les jeunes quittent la maison à l’âge de 18 ans pour revenir y habiter à l’âge de 24 ans.
C’est le seul pays où aucune femme n’est en bons termes avec sa mère mais où elles se téléphonent néanmoins trois fois par jour – généralement pour parler de vous.
C’est le seul pays où on vous montre des photos des enfants alors qu’ils sont présents.
C’est le seul pays où on peut connaître la situation sécuritaire selon les chansons à la radio.
C’est le seul pays où les riches sont à gauche, les pauvres sont à droite et la classe moyenne paie tout.
C’est le seul pays où on peut obtenir en dix minutes un logiciel pour diriger des véhicules spatiaux, où il faut attendre un mois pour réparer la machine à laver.
C’est le seul pays où le décalage entre le jour le plus heureux et le jour le plus triste n’est souvent que de soixante secondes.
C’est le seul pays où lorsque vous détestez les hommes politiques, les fonctionnaires, les taxes, la qualité du service et la situation en général, vous prouvez que vous aimez le pays et qu’en fin de compte c’est le seul pays dans lequel vous pouvez vivre.
Blagues Yiddishs :
– Savez-vous pourquoi il y a tant de pierres à Jérusalem ? Parce que c’est une ville où les Juifs viennent pleurer et qu’une fois qu’ils ont pleuré, ça leur retire une pierre du coeur
Le service militaire dure 3 ans pour les garçons et 2 ans pour les filles. Après la quille, les hommes sont encore rappelés sous les drapeaux pour environ un mois de réserve par an, jusqu’à l’âge de 45 ans. Le service féminin est parfaitement ancré dans la société israélienne. Certains garçons vous diront peut-être que les filles » ne foutent rien » dans l’armée, mais, pour la plupart, l’injustice est que ces dames font leur service moins longtemps. Et du coup, disent les machos israéliens, volent leurs places à l’université ou leurs emplois, en finissant plus tôt leurs études et en arrivant les premières sur le marché du travail. En effet, autre particularité israélienne, les études supérieures se font après l’armée. Pas de report : dans un souci d’égalité, tout le monde fait son service au même âge et au même niveau, c’est-à-dire à 18 ans, après l’équivalent du baccalauréat. L’armée est un critère de la sélection universitaire et de l’accès aux bourses d’études. Bref, l’armée joue le rôle des grandes écoles de France : l’élite israélienne fait son service dans les tanks ou les parachutistes, particulièrement valorisés. Ceux qui ne sont pas passés par l’armée se trouvent souvent condamnés au chômage : presque toutes les petites annonces pour un emploi précisent bien la nécessité d’avoir fait son service. Du coup, les Arabes, qui ne peuvent (et ne veulent pas) servir dans l’armée, sont exclus de fait d’une grande partie du marché du travail israélien. Beaucoup de lieux d’affectation et de résidence deviennent aussi inaccessibles, tout comme des crédits pour des maisons ou des terres, entre les mains de diverses institutions publiques et gouvernementales qui stipulent généralement que les candidats doivent avoir fait leur service. Cela pose aussi problème pour les Juifs ultra-orthodoxes qui refusent de faire le service militaire. Depuis la création de l’Etat d’Israël, les étudiants des yeshivot ont droit à un sursis jusqu’à la fin de leurs études. Certains étudient toute leur vie. Dans les premiers temps de l’Etat hébreu, quelques centaines de religieux seulement bénéficiaien t de ce sursis. Aujourd’hui, ils seraient au moins 20 000, peut-être le double : 60 % des élèves des yeshivot ne portent jamais l’uniforme de Tsahal. Restent les 40 % qui finissent par faire leur service : pour les jeunes religieux, un service spécial d’une durée de 4 ans a été mis en place, où leur emploi du temps se partage entre les études à la yeshiva et l’armée. Car tous les ultra-orthodoxes ne refusent pas l’existence de l’Etat juif et de son armée, certains sont au contraire violemment partisans de la colonisation des Territoires occupés. De nombreux jeunes arrivent également à passer entre les mailles puisque, en 2007, 28 % des jeunes garçons ont échappé à la conscription (dont 11 % pour raisons religieuses et 7 % pour raisons médicales). Le nombre de jeunes filles de 18 ans qui ne font pas leur service militaire s’élève à 43,7 %, dont 32,7 % pour des raisons religieuses. Il faut également noter que près de 20 % des jeunes conscrits quittent l’armée au terme de 6 mois de service militaire, la plupart pour des raisons médicales. Les femmes qui refusent de servir se voient généralement exclure facilement ; les femmes mariées ou enceintes en sont le plus souvent dispensées. Mais il n’en va pas de même pour les hommes. L’objection de conscience est très rarement reconnue, et les » refuseniks « , comme on nomme ceux qui refusent de servir, sont passibles de prison. La France dispose à Jérusalem de biens immobiliers comme l’Eglise Sainte Anne, les Monastères du village d’Abou Gosh, d’Eléona sur le Mont des Oliviers et le Tombeau des Rois à Jérusalem Est ; il y a même un consul de France à Jérusalem qui cumule des fonctions religieuses consulaires et politiques en opposition avec les fondements de la Laïcité de notre République !
A première vue, on ne voit pas de graffitis sur les belles pierres blanches de Jérusalem, puis lorsqu’on s’enfonce dans les quartiers défavorisés du centre de la ville sainte, ou dans les rues Jaffa et King George on découvre ces graffitis, en particulier ceux du graffeur Jack
Jérusalem ne porterait pas moins de 70 noms : Certains sont dans la Bible comme Sion, Salem, Moriah, Jébus, Jérusalem. Les Arabes la dénomment Al-Quds ( La Sainte) ou Al-Sharif (La Noble)
Les habitants de Jérusalem ? ……….Les Hiérosolymitains
Non, le Foie gras n’est pas une invention du Périgord! Ce sont des juifs égyptiens qui gavèrent les premiers des oies lors de leur migration et ils emportèrent leur recette lors de leur exil en Alsace et dans le Sud-Ouest
GASTRONOMIE
Il n’y a pas de cuisine typiquement israélienne, mais on peut parler de cuisine juive ou plutôt de deux types de cuisine juive. Tout d’abord, la cuisine locale, méditerranéenne et proche-orientale qu’on peut aisément associer à la cuisine sépharade ; puis il y a les cuisines juives venues de tous les coins de la diaspora et donc, en masse, d’Europe centrale et des pays slaves : l’étonnante cuisine ashkénaze. A noter que les végétariens trouveront leur bonheur en Israël comme dans tous les pays du Moyen-Orient. Non seulement on trouvera des falafels, pizzas et sandwichs sans viande à chaque coin de rue, mais la plupart des restaurants ont depuis longtemps intégré des plats végétariens à leur carte ; pensez également aux restaurants casher » halavi » (repas lacté, sans viande.) La cuisine juive orientale se caractérise par beaucoup de viandes et poissons grillés ainsi que des salades, aubergines, tomates, poivrons… Le pain y tient un rôle central : que ce soit la moelleuse pita, petite galette ronde et plate, ou la matza, pain sans levain et craquant, consommé à l’occasion de Pessah. En entrée, on vous proposera la kémia, différentes préparations de légumes qu’on sert en petite quantité. Autre élément incontournable : le pois chiche, la base de l’houmous, des falafels, des salades et de certains tajines. La cuisine ashkénaze sert des schnitzels (escalope de poulet ou de veau pané), blintzes (petites crêpes salées), kartofelmehl kihen (gâteau de pommes de terre), des foies de veau hachés, des poissons salés ou fumés, du pain de viande, l’incontournable goulasch et la fameuse gefilte fish, la carpe farcie ! Le raifort et les pickles – légumes et fruits macérés et conservés dans le vinaigre – servent d’accompagnement avec le bagel, petit pain très dense et les blinis. Les Boissons : Vin L’histoire de la vigne remonte aux temps bibliques et a joué un rôle important tout au long de l’histoire du peuple hébreu. Boisson de plaisir, elle n’en est pas moins une boisson de religion puisque la consommation du vin participe à différentes célébrations de fêtes et de cérémonies juives. Co-propriétaire du Château Lafite Rothschild, le baron Edmond de Rothschild a été le premier à redonner un élan au vignoble vers 1870 ; il offrit des plants de vigne provenant de ses grands crus de Bordeaux aux premières grandes caves viticoles, regroupées sous le nom de Carmel. Cette coopérative est aujourd’hui encore le plus gros producteur israélien, contribuant à lui seul pour plus de la moitié de la production. Fondée en 1983, la Golan Heights Winery a également participé au développement de la production vinicole en Israël : le domaine détient 14 vignobles dont 11 situés sur les hauteurs du Golan et 3 sur la Haute Galilée. Les vins Golan Heights sont vendus sous les marques Yarden, Gamla et Golan ; ils sont aujourd’hui exportés dans plus de 25 pays. Les vins israéliens sont pour la plupart des vins casher, autrement dit élaborés en respect des lois de la casherout. Il y a aujourd’hui plus de 150 boutiques qui vendent plus de 100 000 bouteilles par an en Israël. La production locale est mise à l’honneur et le phénomène des dégustations prend de l’ampleur. Robert Parker a, depuis 2007, récompensé de plus de » 90 points » quatorze vins israéliens (dont cinq en 2010, date de sa dernière dégustation), les classant à l’échelle mondiale comme des vins de caractères exceptionnels. En tête de liste, on retrouve des vins provenant des vignobles de Yatir Forest (Domaine Carmel), sur les plateaux du Golan ; du Clos de Gat (Harel Winyards), de Tzora (Domaine Tzora Wineyard), au nord-ouest de Jérusalem et du Domaine du Castel (Castel Grand vin, Castel Blanc du Catel), tous trois dans les collines de Judée. Aux zones viticoles qui couvrent le Nord du pays (plateau du Golan, Haute-Galillée, Samarie,) et les collines de Judée, on n’oubliera pas d’ajouter celle comprise dans le Neguev Central, entre Sde Boker et Mitzpe Ramon, avec plusieurs producteurs tout à fait remarquables. Les vendanges commencent en général à la fin du mois de juillet ou au début du mois d’août et se terminent en octobre, s’étendant parfois jusqu’au début du mois de novembre. Bière
Israël est traditionnellement plus tourné vers le vin que vers les bières, du fait notamment de la place du vin dans la religion juive. Cependant, la jeunesse israélienne semble apprécier de plus en plus la bière ; il suffit de faire un tour dans la vie nocturne de Tel-Aviv pour s’en apercevoir. Parmi les bières locales, les plus connues sont Maccabee, Goldstar et Nesher, auxquelles on peut joindre l’excellente bière palestinienne Taybeh. On trouve aussi des bières étrangères telles que Heineken, Carlsberg, Tuborg, Guinness… Café
Le café se sert ordinairement à la turque (à la cardamome) ou » nes » (Nescafé). L’expresso est toutefois de plus en plus courant et, dans les cafés tenus par des Juifs européens, le cappuccino. Côté arabe, vous trouverez aussi du » café blanc « , ou café libanais, c’est-à-dire sans café : il s’agit d’eau chaude dans laquelle on a versé quelques gouttes de liqueur de fleur d’oranger.
Les desserts :
Ashkénazes et Sépharades ont un point en commun : la gourmandise pour les mets sucrés. Les premiers ne jurent que par le Keiss Kuchen, gâteau au fromage blanc, le strudel aux pommes, le lekech qui ressemble au gâteau de Savoie, les boubele’h (beignets) ainsi que toutes les viennoiseries héritées des immigrants venus d’Autriche. Les Sépharades se régalent de toutes les pâtisseries orientales : makrouts, cornes de gazelle, baklawa, cigares aux amandes, les dattes fourrées ou encore la halva, pâte de sésame sucrée qui se décline de plusieurs façons.
Les règles casher Le mot hébreu » casher » s’applique aux aliments conformes aux prescriptions du judaïsme. Les aliments » casher » proviennent de la » casherout » qui détermine avec soin l’ensemble de ses lois. Dans les grandes lignes, la casherout a imposé le choix des animaux, l’interdiction de mélanger le lait et la viande, l’interdiction de consommer du sang, l’interdiction de consommer des fruits et légumes dans certaines circonstances, et les règles concernant les ustensiles. Par exemple, les animaux doivent être abattus selon une technique rituelle qui consiste à couper la gorge de l’animal d’un seul coup de couteau et à le laisser se vider de son sang. Le sang, symbolisant l’âme de l’animal, ne peut être consommé. Autre règle de la casherout : le lait, la crème et le fromage ne peuvent pas être consommés en même temps que la viande, car il est écrit dans la Bible : » Tu ne mangeras pas l’agneau avec le lait de sa mère. » Enfin, la viande de tous mammifères n’ayant pas le sabot fendu (âne, cheval, chameau…) ou de ceux ne ruminant pas la nourriture (tels le porc ou le lapin), les fruits de mer ainsi que les poissons qui ne portent pas de nageoires et d’écailles (lotte, anguille, etc.) sont officiellement interdits.
Les Falafels : Cet incontournable de votre séjour en Israël est emprunté à la cuisine arabe. On les trouve en vente dans des kiosques implantés à chaque angle de rue, à des prix défiant toute concurrence. Ces boulettes de pois-chiche frites dans l’huile et épicées sont servies dans une pita (pain rond découpé pour former une poche) avec du houmous, de la tehina (purée de graines de sésame), garnie de salades et d’autres crudités, et arrosée de sauce au choix. Le Houmous :
Pâte crémeuse à base de pois chiches, d’huile d’olive, de citron, d’ail et de pâte de sésame. Délicieux avec le pain pita ! En Israël, le houmous se mange à tous les repas (on en sert même au petit déjeuner), et chaque Israélien pourra vous donner » son » adresse pour manger le meilleur du pays.L ‘amour des Israéliens pour le houmous les a poussés à lui trouver toutes les vertus nutritionnelles. En lisant de récentes recherches, on a donc appris que le tryptophane, présent dans le pois chiche donc dans le houmous, améliorerait la performance sous stress, l’ovulation et le développement de l’enfant en accélérant sa croissance ; par ailleurs, il diminuerait l’agressivité, agirait comme un antidépresseur et augmenterait même la confiance en soi. Que de bonnes raisons de déguster cette composition qui ne représente au final que 400 calories pour 100 gr ! La faute au téhina (appelé aussi tahini, tahina ou tahiné), une pâte crémeuse au sésame qui transforme le pois chiche en houmous. Graines de sésame moulues et mixées avec de l’huile, le téhina entre dans la composition de nombreux mets ou se consomme tel quelle avec un peu de citron et de miel… mixture avec laquelle on tartine sa pita !
La Pita : Un pain rond et peu épais. Si on ne peut imaginer manger sans baguette, les Israéliens sont totalement accros à la pita. Le matin, le midi et le soir, le » petit » sandwich de 10h, le » petit » goûter de 16h : la pita semble ponctuer tous les moments de la journée. On connaît tous la petite pita ronde et blanche, mais il en existe de différentes formes et de différents goûts qui agrémentent la recette initiale des pitote (pita au pluriel) : farine, eau, levure et sel. On en trouve ainsi au sésame ou au zaatar, d’autres seront confectionnées avec de la farine de blé noir. Les Israéliens les fourrent de mille et une façons, le sandwich étant une nourriture de base dans le pays qu’il soit aux boulettes de viande, à la shawarma, au mouton grillé, au fromage, au thon, aux légumes… Dans de nombreux stands, chacun est libre de composer sa pita selon ses goûts. En autres recettes, goutez l’excellente pita irakienne plus grande que ses consoeurs avec laquelle on fait le sabikh : délicieuse pita fourrée
Le Shawarma :
Il représente le döner kebab que l’on Etats-Unis ici. C’est une préparation à base de viande de mouton ou de dinde, grillée lentement sur une broche verticale, destinée à être consommée en sandwich. Pour ce faire, les lamelles découpées sont servies dans une pita ou une lafa (une pita plus grande), qui sont des galettes de pain roulées, avec une garniture au choix, bien souvent constituée de salade, du chou rouge et autres crudités, d’oignons et de houmous. Une sauce peut être ajoutée et des frites sont généralement servies à part.
Le Beigel yerushalmi
Petit pain circulaire avec un trou au milieu et saupoudré de graines de sésame et de zaatar (mélange d’épices) Véritable madeleine de Proust d’origine ashkénaze
Les Schnitzels
Importées par les immigrants d’Europe de l’Est, les schnitzels (escalopes panées)talonnent de près le houmous-pita dans le rayon du manger populaire quand elles ne l’accompagnent pas. Le poulet (ou la dinde) remplace le veau de la recette initiale et il n’y a pas de lait.
La chakchouka
Elle a été introduite par les juifs séfarades. On s’en régale en Israël mais également en Algérie et en Tunisie, dont elle est sans doute originaire. Il existe de ce fait plusieurs variantes. C’est un mélange, en général pas cher, de poivrons, d’oignons, d’ail, de tomates, d’épices et d’œufs.
Le Chamenet zaatar
Fromage blanc étalé saupoudré de zaatar (mélange d’origan, de thym, de sésame…) avec un filet d’huile d’olive
HISTOIRE
De la Genèse aux Rois
La présence humaine en Palestine remonte au moins au paléolithique. Vers 3000 avant notre ère apparaît la civilisation cananéenne, la première civilisation urbaine du monde : les éleveurs nomades deviennent agriculteurs, commerçants et soldats, et commencent à se fixer dans des villes fortifiées, indépendantes les unes des autres (comme Hazor, en Haute Galilée). Ils vénèrent Baal et Astarté (divinités de la fertilité). Vers 1450 av. J.-C., les cités cananéennes passent sous domination égyptienne. Puis, vers 1200, la civilisation des Cananéens disparaît au profit des Philistins, venus de la mer Egée via l’Egypte, et de leurs ennemis, les Hébreux, ancêtres des Israélites. Les Hébreux sont mentionnés pour la première fois vers 1700 av. J.-C., notamment sous le nom d’Habirou, dans des documents égyptiens (les tablettes de Tel al-Amarna) et babyloniens. En dehors de ces archives « étrangères « , la principale source d’informations sur l’histoire des Juifs avant la conquête romaine est la Bible. Selon le Livre, Abraham, « le père des nations « , l’ancêtre mythique, quitte la Chaldée (l’actuel Irak) et part pour l’autre extrémité du « Croissant fertile « , le pays de Canaan, la terre que Dieu promet à ses descendants. Cette immigration aurait eu lieu dès 1700 av. J.-C. Ses descendants, le peuple juif, seront issus de son fils légitime Isaac, alors que son autre fils, Ismaël, serait l’ancêtre des Arabes. Abraham et Isaac sont encore des nomades, mais Jacob (appelé par la suite Israël), le cadet des deux fils d’Isaac, reçoit dans son sommeil cette prophétie divine : « La terre sur laquelle tu es couché, je la donne à toi et à ta descendance. « (Genèse, 28-13) Jacob partira ensuite pour l’Egypte avec la promesse de Yahvé que ses descendants reviendront au pays de Canaan. De Dieu, il reçoit également un nouveau nom : « Ton nom est Jacob, mais on ne t’appellera plus Jacob, ton nom sera Israël. « (Genèse, 35-10) Jacob sera le père de douze enfants, qui donneront naissance aux douze tribus d’Israël : Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Nephtali, Gad, Asher, Joseph (d’où sont issues les tribus de Manassé et Ephraïm, ses fils) et Benjamin[K1]. « Tous ceux-là forment les tribus d’Israël, au nombre de douze. « (Genèse, 49-28). Les Hébreux auraient séjourné en Egypte jusque vers 1200 av. J.-C. Toujours selon la Bible, ces immigrés auraient peu à peu été réduits en esclavage par les Egyptiens, jusqu’à ce que Moïse parvienne à négocier leur libération : c’est l’Exode, dont l’événement marquant est le don de la Torah (la Loi) et des Dix Commandements sur le mont Sinaï. Au terme d’une longue errance, Moïse ramène les enfants d’Israël en Terre promise, mais c’est Josué, son successeur à la tête des douze tribus, qui entame la conquête du pays de Canaan. On passe alors du mythe à l’histoire. A cette époque, deux groupes d’Israélites se retrouvent au pays de Canaan : les Béné Jacob, venus de Syrie, et les Béné Israël, effectivement venus d’Egypte. Ces deux groupes forment une confédération de plusieurs tribus (les douze tribus issues de Jacob-Israël selon la Bible), chacune gouvernée par un chef différent, qui ne se trouvent réunies que lors de cérémonies rituelles, en adorant leur Dieu commun, Yahvé : le monothéisme apporté par les Béné Israël semble alors une anomalie au milieu de tous les païens qui l’entourent. Les tribus ne réalisent véritablement leur unité que lors de guerres contre leurs voisins, en particulier les Philistins. Pour combattre ces derniers, les Israélites se choisissent un chef de guerre, Saül, sacré (en fait « oint « d’huile sacrée) premier roi d’Israël par le prophète Samuel. Les enfants d’Israël étendent leur territoire et se sédentarisent peu à peu. De 1004 à 965 av. J.-C., le successeur de Saül est David, également oint par le prophète Samuel et légitimé par ses exploits guerriers contre les Philistins. D’abord reconnu par la seule tribu de Juda, David parvient à réaliser définitivement l’unité des douze tribus sous sa couronne. Enfin, il fait de Jérusalem la capitale de son royaume. La ville devient le premier lieu saint du judaïsme sous son fils et successeur Salomon, qui y fait bâtir le premier Temple, demeure de l’Arche d’Alliance, le coffre qui aurait contenu les Tables de la Loi (les Dix Commandements), données par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. De 965 à 931 av. J.-C., le règne de Salomon est marqué par une grande stabilité, et Israël atteint son apogée.
De Babylone à Rome
A la mort de Salomon, le pays est divisé en deux : au sud, Roboam, le fils de Salomon, ne règne plus que sur deux des douze tribus issues de la descendance de Jacob : Juda et Benjamin, mais il conserve Jérusalem pour capitale de ce royaume dit « de Juda « . Au nord, les dix autres tribus portent Jéroboam sur le trône. Samarie devient bientôt la capitale de leur royaume qui garde le nom d’Israël. Ce schisme provoque un déclin de deux siècles, jusque vers 700 av. J.-C. Les rois successifs du royaume d’Israël multiplient les guerres et les alliances : vers 720 av. J.-C., Israël passe sous la domination de l’Assyrie (l’actuel Irak), et les Israélites sont dispersés ou déportés à Babylone.
Beaucoup plus stable, le royaume de Juda finit cependant par se soumettre à Babylone vers 700 av. J.-C. Sédécias, dernier roi de Juda, choisit en vain la rébellion : en 587 av. J.-C., Nabuchodonosor vient à bout de Jérusalem, détruit le Temple, et le peuple de Juda est à son tour déporté à Babylone. L’Exil sera de courte durée. En 539 av. J.-C., le roi de Perse Cyrus prend Babylone (ainsi que la Palestine et la Turquie) et autorise les Juifs à rentrer chez eux et à restaurer leur culte. En 516 av. J.-C., le Temple est reconstruit. Cependant les exilés doivent cohabiter avec les Samaritains (peuple apparenté aux Juifs mais néanmoins considéré, à l’époque, comme hérétique par ces derniers à cause de certaines différences de croyances), qui, en trente ans, se sont étendus sur une partie de l’ancien royaume d’Israël.
En 330 av. J.-C., la Palestine change encore une fois de mains. Le nouveau conquérant vient de l’ouest et s’appelle Alexandre le Grand. C’est le début de l’ère hellénistique : la Bible est traduite en grec, tandis que la nouvelle culture séduit de nombreux Juifs. Mais la paix ne dure pas.
En 200 av. J.-C., la Palestine passe sous la domination des souverains séleucides de Syrie, qui ont pour capitale Antioche : le roi Antiochos IV Epiphane transforme les villes juives en cités hellénistiques, rebaptise Jérusalem « Antiochia « , souille le Temple et massacre la population. De 167 à 142 av. J.-C., celle-ci prend les armes contre le despote : c’est la révolte des Maccabées, menée par Juda « Maccabée « – ce qui veut dire « Marteau « – qui aboutit à la libération de la Judée et à la reconquête du Temple, célébrée depuis chaque année par la fête de Hanoukka.
La dynastie hasmonéenne qui gouverne le nouveau royaume juif est divisée par les luttes entre ses héritiers : en 63 av. J.-C., l’un d’entre eux, Hyrcan II, s’allie au général romain Pompée, qui le fait grand prêtre d’une Palestine désormais sous domination romaine. Sous Jules César, la présence romaine est confortée par la nomination d’un homme de paille, Antipater, procurateur de Judée, devant lequel Hyrcan II doit s’effacer. En 37 av. J.-C., le Sénat romain donne au fils d’Antipater, Hérode, le titre de « roi des Juifs « . Faute de se faire reconnaître par le peuple, Hérode doit conquérir Jérusalem par la force, avec l’aide des légions romaines. Cruel – il fera assassiner de nombreux membres de sa famille qu’il soupçonne de trahison – et tyrannique, le nouveau roi, originaire d’Idumée (aujourd’hui le Néguev), est détesté par les Juifs. Néanmoins, pour se concilier le peuple et marquer sa puissance, il fait agrandir et embellir le Temple : une vaste esplanade – la plus grande du monde antique – est aménagée autour de celui-ci.
A la mort d’Hérode, en 4 apr. J.-C., le royaume est partagé entre ses trois fils. Mais, lassée de leurs intrigues de cour, Rome finit par les exiler et les remplace par des procurateurs romains. Désormais, la Palestine est directement administrée par l’empire, et le peuple juif aspire à la révolte. Des groupes de résistants armés et des sectes (les sicaires) n’hésitent pas à agresser et tuer les sympathisants du régime. Le judaïsme traditionnel est en crise.
En l’an 30, sous l’autorité du préfet romain Ponce Pilate, Jésus, un Juif qui se proclame le Messie, est arrêté et condamné à la crucifixion. Mais ses disciples transmettent son enseignement et des villages entiers se convertissent à cette nouvelle religion, qui n’est d’abord qu’une branche du judaïsme, le christianisme.
Après Ponce Pilate, c’est de nouveau un souverain autonome qui gouverne la Judée : Hérode Agrippa Ier descend à la fois d’Hérode et de la dynastie hasmonéenne. Mais les injustices des procurateurs romains reprennent bientôt : en 66, Gestius Florus souille le Temple de Jérusalem et en dérobe le trésor. C’est le début d’un soulèvement dans tout le pays : une armée juive se constitue, qui marche sur les garnisons romaines et les disperse, l’indépendance est proclamée dans la liesse générale, et le nouveau royaume frappe déjà sa monnaie. Pour peu de temps, car l’empereur Néron envoie le général Vespasien mater la révolte. En 69, après avoir soumis la Galilée et une partie de la Judée, celui-ci devient à son tour empereur et nomme son fils Titus commandant des troupes chargées de rétablir l’ordre en Palestine. Relatée par l’historien juif Flavius Josèphe, la campagne de Titus est sanglante. En 70, Jérusalem est saccagée et le Temple incendié (malgré Titus, dixit Flavius Josèphe). Enfin, en 73, Titus assiège la forteresse de Massada, ultime bastion de la résistance juive, où les survivants préfèrent se donner la mort plutôt que d’être réduits en esclavage. Fort de ces victoires, Titus succède à Vespasien.
De 132 à 135, sous le règne d’Hadrien, un nouveau soulèvement est commandé par Simon Bar Kokhba (le « fils de l’étoile « ). La répression fait des centaines de milliers de morts. Hadrien ordonne de raser Jérusalem. Le site, rebaptisé aelia Capitolina, devient la résidence de la garnison romaine. Les Juifs de Judée se réfugient en Galilée. Lorsque Antonin le Pieux (138-161) autorise de nouveau les Juifs à pratiquer librement leur culte, c’est à Tibériade que le sanhédrin, la plus haute autorité religieuse juive, s’installe après quelques tentatives infructueuses. Des centres d’études de la Torah renaissent en Galilée, et c’est là que, vers l’an 200, voit le jour la Mishna, compilation de traditions orales pharisiennes, considérée comme le premier ouvrage de littérature rabbinique avec la vocation de fixer un certain nombre de règles de conduite communes à tous les Juifs. La Mishna constitue l’une des deux composantes du Talmud : l’autre est la Guémara (écrite vers l’an 500). Cependant le christianisme s’implante à Rome.
L’empereur Constantin (324-337) se convertit à cette religion et fait édifier l’église du Saint-Sépulcre sur le tombeau du Christ à Jérusalem. La Bible est traduite en latin par saint Jérôme. Sous l’empereur Théodose (346-395), le christianisme devient religion d’Etat, et tous les autres cultes sont interdits. Les mesures contre les Juifs se multiplient : l’interdiction qui leur est faite d’entrer à Jérusalem et celle d’édifier des lieux de culte génèrent de nouvelles tensions. Cependant la Palestine chrétienne s’épanouit sous l’Empire romain d’Orient, qui survit à la chute de Rome en 476, puis sous l’Empire byzantin. Mais l’Orient est aussi menacé par des envahisseurs : première alerte en 614, lors d’une invasion perse qui vaut à nombre d’églises d’être détruites, mais qui est plutôt bien accueillie par la population juive. Les Perses s’emparent de Jérusalem et l’occupent pendant 15 ans avant que les Byzantins ne reprennent la ville.
Arabes, Croisés et Turcs
Parallèlement, au début du VIIe siècle, une nouvelle religion monothéiste est née, plus à l’est : sous la bannière de l’islam, les Arabes vont mener le jihad, la guerre sainte, et envahir bientôt les provinces byzantines chrétiennes de Syrie et de Palestine. En 638, Jérusalem a un nouveau maître : le calife Omar, qui fut un compagnon du prophète Mahomet. Jérusalem, sans atteindre un rang équivalent à celui de La Mecque et de Médine, va alors devenir le troisième lieu saint de l’islam à défendre contre les chrétiens. Pour les musulmans, la ville abrite le lieu du sacrifice d’Abraham et l’emplacement d’où le Prophète a fait son ascension vers le ciel, où Allah lui révéla la loi coranique. C’est de cette ville, désormais trois fois sainte, qu’en 661 Muawiyya devient le premier calife de la dynastie omeyyade, qui durera jusqu’en 750, avec Damas pour capitale. Viendront ensuite les Abbassides de Bagdad (750-973), les Fatimides d’Afrique du Nord (973-1070), puis les Turcs Seldjoukides (1070-1099). Dans cette Palestine musulmane, chrétiens et juifs constituent deux minorités tolérées. Les musulmans respectent les religions monothéistes issues du Livre (la Bible) et appellent leurs fidèles « dhimmis « (croyants). Ces derniers ne peuvent donc pas, en principe, être utilisés comme esclaves, mais font l’objet de nombreuses interdictions (les églises et les synagogues ne doivent pas dépasser en hauteur les mosquées) et se voient obligés d’arborer sur leurs vêtements un signe distinctif. Cependant, nombre de chrétiens se rendent en pèlerinage en Palestine.
Sous les Seldjoukides, les pèlerins commencent à être victimes de persécutions. Les royaumes chrétiens d’Occident appellent alors à la « croisade « pour reprendre les Lieux saints aux musulmans. En 1099, la chrétienté exulte : Godefroy de Bouillon s’empare de Jérusalem, qui devient la capitale d’un royaume latin d’Orient, avec à peu près les contours de l’actuel Etat d’Israël. Au nord, se trouvent trois autres Etats latins : le comté de Tripoli (Liban), la principauté d’Antioche (Syrie) et le comté d’Edesse. L’existence du royaume latin de Jérusalem ne durera pas plus de deux cents ans. En 1188, Saladin (Salah al-Din) reconquiert Jérusalem, la Palestine et la côte syro-libanaise, sur laquelle il ne laisse aux croisés que les villes de Tyr, Tripoli et Antioche. Enfin, en 1291, les deux échecs de saint Louis ayant fait passer à l’Occident le goût des croisades, les Mamelouks d’Egypte mettent fin à la présence latine par leur victoire à Saint-Jean-d’Acre.
Les Mamelouks tolèrent les juifs et les chrétiens, et les pèlerins peuvent de nouveau « monter « en Terre sainte. En 1517, les Mamelouks sont vaincus par le sultan turc Selim Ier, auquel la Palestine se soumet sans conditions. Elle fera partie de l’Empire ottoman, qui s’étendra de Constantinople au Caire et de Bagdad à La Mecque, jusqu’en 1917. Jérusalem reprend de l’importance : Soliman le Magnifique (1520-1566) en reconstruit notamment les remparts. Pour les Juifs de Palestine, Tibériade est plus que jamais le centre spirituel : en 1567, Joseph Nassi, duc de Naxos, tente d’y fonder un Etat juif. Déjà les Juifs de la diaspora, chassés d’Etats-Unis et persécutés ailleurs, reviennent en nombre en Terre promise. Jusqu’au XVIIIe siècle, les échanges avec l’Occident restent faibles.
En 1799, la campagne de Bonaparte en Egypte pousse l’Angleterre et l’Etats-Unis à s’investir aussi au Moyen-Orient, et la région devient dès lors un enjeu stratégique. Le pacha ottoman Ahmed Djazzar repousse le futur empereur français à Saint-Jean-d’Acre, lui fermant les portes de la Palestine et de la Syrie. Cependant les Turcs reçoivent des Britanniques une aide militaire importante contre l’Egypte qui, soutenue par la Etats-Unis, tente d’affirmer son indépendance face aux Ottomans et parvient, de 1831 à 1841, à prendre la Palestine. En 1843, l’Angleterre, la Etats-Unis et la Prusse ont un consul en Terre sainte. Mais le contrôle des Lieux saints, dévolu à la Russie, mécontente la Etats-Unis : c’est l’un des points de désaccord qui précipite la guerre de Crimée de 1854.
Du sionisme à l’État d’Israël
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, les minorités de Palestine, dont les Juifs, sont protégées, tandis qu’en Europe, en particulier en Russie, l’antisémitisme et les pogroms poussent ces derniers à rêver du retour à Sion. Dès le début du XIXe siècle, des Juifs religieux s’installent près de Jérusalem. Leur installation se fait sans heurts. En 1840, un projet pour l’installation des Juifs en Palestine est présenté par Sir Moses Montefiore, un Juif anglais qui fut shérif de Londres, au Premier ministre britannique Lord Palmerston, qui l’accueille favorablement. De 1880 à 1890, plus de 25 000 Juifs russes traversent les océans pour s’installer en Terre promise : le chiffre est dérisoire au regard des millions de Juifs de la diaspora, mais prouve que le rêve n’est pas irréalisable.
« Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve « , lance Théodore Herzl, qui publie en 1896 L’Etat juif, le texte fondateur du mouvement sioniste. Il ne s’agit plus de fonder de petites colonies de peuplement, mais de la création d’un pays, avec sa propre armée, ses lois, son drapeau. Pour commencer, des terres sont achetées avec l’aide des mouvements sionistes d’Europe et des Etats-Unis. En 1909, le premier « kibboutz « est fondé à Deganya, près du lac de Tibériade ; Tel-Aviv naît en 1910, puis viennent Hadera, Zikhron Yaacov, Afula… La Première Guerre mondiale n’enraye pas le projet sioniste, au contraire : contre l’Empire ottoman, allié de l’Etats-Unis, les Juifs de Palestine aident activement la Etats-Unis.
En 1917, Vladimir Zeev Jabotinsky, un Juif russe fondateur du courant « sioniste national « , obtient des Alliés la fondation de la légion juive, une force armée entièrement israélite. La même année, la Etats-Unis prend la Palestine et, dès lors, l’administre militairement. Le 2 novembre, la déclaration Balfour, une lettre envoyée par Lord Arthur James Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères à Lord Walter Rothschild, représentant des Juifs britanniques, annonce que le gouvernement britannique « envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif « . En 1920, alors que la légion juive a été dissoute, la Haganah est créée : il s’agit d’une organisation clandestine, visant à l’origine à défendre les Juifs ayant émigré en Palestine des attaques arabes.
En 1922, la Société des Nations place la Palestine sous mandat britannique : dès lors, les tensions entre les immigrants juifs, de plus en plus nombreux, et les populations arabes ne font que croître. Les Anglais sont dépassés par les émeutes arabes, en 1929 à Jérusalem, puis de nouveau en 1936, en protestation contre l’arrivée massive d’immigrants fuyant le nazisme. Aux Juifs comme aux Arabes, les Britanniques promettent un Etat indépendant.
En 1939, la colonisation juive en Palestine apparaît comme un fait établi. Pourtant, alors que la Seconde Guerre mondiale commence, le Livre Blanc britannique impose des quotas d’immigration de 15 000 personnes par an, empêchant des millions de Juifs de fuir la menace des camps de concentration. Jabotinsky, qui a fondé le Parti révisionniste et quitté l’organisation sioniste, est favorable au transfert des Juifs en Israël malgré les restrictions. La Haganah est divisée : certains souhaitent rester aux côtés des Anglais pour lutter contre le nazisme, d’autres veulent prendre les armes contre ces mêmes Anglais. Avec les dissidents de la Haganah, Jabotinsky crée l’ « Irgoun Tsvaï Léoumi « , organisation militaire nationaliste, qui riposte par la force aux attaques arabes et à l’occupation britannique. En 1940 cependant, l’Irgoun finit par se ranger du côté des Alliés contre Hitler : des dissidents fondent alors le groupe terroriste Stern (ou Lehi), qui multiplie les attentats contre l’occupant britannique, posant des bombes, assassinant des dignitaires britanniques à l’étranger et tuant des civils arabes. Quant aux Arabes palestiniens, ils soutiennent l’Etats-Unis nazie, à la fois contre les occupants anglais et les colons juifs.
Au sortir de la guerre, la Etats-Unis, qui craint une guerre en Palestine, prend parti pour les Arabes. Elle donne son indépendance à la Transjordanie (l’actuelle Jordanie) et continue de limiter l’immigration des Juifs en Palestine : les bateaux, surchargés de rescapés des camps de la mort qui se rendent en Terre promise, sont détournés vers des camps de réfugiés. Certains coulent, et des milliers de civils restent en transit. En juillet 1947, l’Exodus, parti du port de Sète en Etats-Unis et qui transporte 4 500 réfugiés, est arraisonné près des côtes palestiniennes. Il est emmené au port d’Haïfa où les passagers sont transférés sur trois navires qui sont renvoyés vers la Etats-Unis. Mais, une fois arrivés à Port-de-Bouc, ils refusent de débarquer et entament une grève de la faim. Les Anglais sont alors obligés de les conduire en Etats-Unis, à Hambourg, qui se trouve sous leur administration. Les passagers sont débarqués de force, puis internés dans des camps allemands : la presse et l’opinion publique internationale se scandaliseront de ces événements dont les images rappellent trop le choc provoqué par la découverte de l’horreur des camps de concentration nazis. La situation de la Etats-Unis face à l’opinion mondiale devient difficilement tenable… Le gouvernement britannique décide donc de s’en remettre à la toute nouvelle ONU quant à l’avenir de la Palestine.
Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations unies approuve la partition de la Palestine en deux Etats séparés, l’un juif, l’autre arabe, avec pour Jérusalem un statut international spécial sous l’autorité administrative de l’Organisation des Nations unies. Ce plan est approuvé par l’Agence Juive, mais rejeté par les Arabes (une grande partie des Juifs y étaient d’ailleurs, eux aussi, opposés). Des combats entre Arabes et Juifs ont rapidement lieu laissant présager une guerre civile. Nombre de civils arabes quittent alors leurs foyers, encouragés par les Etats voisins qui leur promettent un retour en vainqueurs. C’est le début de la « diaspora « palestinienne.
Le 14 mai 1948 à minuit, le mandat britannique sur la Palestine s’achève officiellement, et les troupes quittent le pays. Le jour même, l’indépendance de l’Etat d’Israël est proclamée à Tel-Aviv par David Ben Gourion. Le nouvel Etat est immédiatement reconnu par les Etats-Unis et par l’URSS. Pourtant, l’existence d’Israël reste encore incertaine, à l’heure où cinq armées – la Jordanie, l’Egypte, la Syrie, le Liban et l’Irak – l’attaquent. La « Première Guerre israélo-arabe « , qui deviendra « la guerre d’Indépendance « pour les Juifs, et Al-Naqba, « la catastrophe « , pour les Arabes, débute officiellement. Cependant, alors que les Juifs témoignent d’une motivation sans faille, les armées arabes sont divisées et désorganisées. Une première trêve d’un mois permet aux deux camps de se renforcer. Les Israéliens augmentent leurs effectifs et réussissent à faire rentrer des armes dans le pays.
Malgré plusieurs plans de partage et de cessez-le-feu proposés par l’ONU, Israël se rend maître de la majorité des régions côtières, du couloir reliant Tel-Aviv à Jérusalem, de l’ensemble de la Galilée et du Néguev. En février 1949, l’ONU impose un cessez-le-feu. Israël signera les accords d’armistice de Rhodes avec l’Egypte (le 24 février), le Liban (le 23 mars), la Transjordanie (le 3 avril) et la Syrie (le 20 juillet). L’Irak refuse par contre d’entrer dans des négociations d’armistice. Israël annexe Jérusalem-Ouest et 77 % de l’ancienne Palestine mandataire, soit 50 % de plus que ce qui était prévu par le plan de partage de l’ONU. La Cisjordanie, ainsi que Jérusalem-Est et la vieille ville restent aux mains de la Transjordanie (qui annexe ces territoires en 1950 et se rebaptise dans la foulée « Jordanie « ) ; la bande de Gaza est administrée par l’Egypte. Les frontières issues de ces accords seront par la suite connues sous le nom de « Ligne Verte « . L’ONU valide ainsi implicitement ces nouvelles frontières, cessant toute référence à son plan de partage de 1947. Chaim Weizmann devient le premier président du nouvel Etat d’Israël et David Ben Gourion est officiellement nommé Premier ministre. Le 12 mai 1949, Israël intègre l’ONU.
En 1950 est votée la Loi du retour, qui permet à tout Juif d’émigrer en Israël et de devenir citoyen de l’Etat hébreu. Les premiers temps d’Israël sont marqués par un fort idéal communautaire : par milliers, les immigrants venus de partout sont accueillis dans les « kibboutzim « et apprennent une langue nouvelle pour eux : l’hébreu.
Par ailleurs, le conflit de 1948-1949 a provoqué l’exode de près de 750 000 Arabes, sur les 900 000 qui vivaient dans ce qui est devenu Israël, qui ont fui les combats ou ont été expulsés des zones contrôlées ou conquises par Israël : leurs maisons et leurs terres sont confisquées. Quelque 150 000 Arabes restent en Israël et reçoivent la nationalité israélienne. Les réfugiés, quant à eux, s’établissent surtout en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Les guerres de conquête d’Israël
Les relations entre Israël et ses voisins arabes restent tendues. En 1956, le colonel Nasser, qui a pris le pouvoir en Egypte deux ans plus tôt, décide de nationaliser le canal de Suez, qui relie la mer Rouge à la Méditerranée. Le 29 octobre, l’armée israélienne, soutenue par la Etats-Unis et la Etats-Unis qui souhaitent conserver leurs intérêts dans le canal, attaque l’Egypte et envahit le Sinaï. Une semaine plus tard, Français et Britanniques débarquent dans la zone du canal. Militairement, la victoire est acquise.
Cependant, les Etats-Unis et l’URSS obligent les belligérants à accepter le cessez-le-feu de l’ONU. Des casques bleus prennent position le long de la frontière israélo-égyptienne et occupent la place fortifiée de Charm el-Cheikh, près d’Eilat, dans le golfe d’Aqaba. Pour les deux anciennes puissances coloniales, l’opération « Mousquetaire « est un échec, mais, pour Israël, c’est une démonstration de force supplémentaire. En 1960, des agents du Mossad parviennent à enlever le nazi Adolf Eichmann, en Argentine où il a trouvé refuge : ce responsable de la solution finale est jugé, condamné à mort et pendu à la prison de Ramleh, près de Tel-Aviv. L’opinion publique mondiale est alors plus pro-israélienne que jamais. Mais, loin des projecteurs, les Palestiniens réfugiés dans les pays arabes voisins entament la lutte, notamment sous l’égide de Nasser : l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est fondée en 1964.
La troisième guerre israélo-arabe survient en 1967. Soutenue par l’URSS, la Jordanie et la Syrie, l’Egypte obtient de l’ONU l’évacuation des casques bleus et bloque aussitôt l’accès de la mer Rouge aux Israéliens en fermant le golfe d’Aqaba. Le 5 juin, à la suite du blocage du détroit de Tiran – qui sépare la mer Rouge du golfe d’Aqaba – fait par l’Egypte, Israël déclenche une « attaque préventive « contre l’Egypte, la Syrie et la Jordanie. C’est la guerre des Six Jours. Au soir de la première journée de guerre, la moitié de l’aviation arabe est détruite. Et le 11 juin, Tsahal, sous le commandement du général Moshe Dayan, célèbre pour son bandeau sur l’Etats-Unis, a pris le Sinaï, Gaza, Jérusalem-Est et la Cisjordanie, ainsi que le Golan. Cependant la résistance palestinienne s’organise et se libère des tutelles jordanienne, égyptienne et syrienne.
En 1969, Yasser Arafat devient président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), un mouvement de résistance armée qui veut représenter les Palestiniens. La Cisjordanie étant désormais occupée, les fedayin (combattants palestiniens) s’installent sur la rive est du Jourdain, en Jordanie, et c’est de cette nouvelle base qu’ils mènent leurs actions armées contre Israël. Leur présence n’est pas sans provoquer des tensions avec le pouvoir jordanien. Après plusieurs prises d’otages et un début de guerre civile, le 16 septembre 1970, le roi Hussein donne à l’armée jordanienne l’ordre d’intervenir dans les camps de réfugiés palestiniens. Celle-ci fera plusieurs milliers de victimes, dont de nombreux civils. Cet épisode dramatique est connu sous le terme de Septembre noir. Yasser Arafat parvient à s’enfuir et rejoint Le Caire où se tient le sommet de la ligue arabe. La Jordanie est mise au ban du monde arabe.
L’opinion publique, quant à elle, prend conscience du problème des réfugiés palestiniens. En Israël aussi, où la société se divise dès lors en deux camps : les « faucons « , forts des succès de Tsahal et partisans du « Grand Israël « et de la colonisation des Territoires occupés, et les « colombes « , prêtes à échanger la paix contre des territoires.
Sur la scène internationale, seuls les Etats-Unis continuent de soutenir Israël, posant leur veto chaque fois que l’Etat hébreu est condamné par l’ONU. Les Nations unies continuent à réclamer l’application de la résolution 242 votée à la suite de la guerre des Six Jours, à savoir l’évacuation des Territoires occupés en échange de la reconnaissance d’Israël par les Etats arabes. Aucun des deux camps n’y est prêt. Et en 1972, nouveau choc pour l’opinion internationale quand, aux Jeux olympiques de Munich, onze athlètes israéliens sont assassinés par un commando palestinien.
La quatrième guerre israélo-arabe survient en 1973. Cette fois, ce sont l’Egypte et la Syrie qui prennent l’initiative, en attaquant Israël par surprise le 6 octobre, en pleine fête de Yom Kippour. C’est la guerre du Kippour : grâce à une mobilisation éclair et à l’aide logistique des Etats-Unis, les Israéliens parviennent à repousser l’agresseur et reprennent l’initiative. Tsahal parvient à 70 km du Caire, mais l’URSS menace d’intervenir à son tour. Pour Israël, la guerre du Kippour est une nouvelle victoire, mais plus difficilement acquise que les précédentes. Elle révèle la puissance militaire des pays arabes équipés par l’URSS, mais aussi leur puissance économique : les 16 et 17 octobre, l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) décide d’augmenter de 70 % les prix du pétrole qui, en l’espace de deux mois, finiront par quadrupler.
Des faucons aux colombes
En mai 1977, Menahem Begin et le Likoud gagnent les élections : la droite supplante pour la première fois les travaillistes à la tête de l’Etat hébreu. Le nouveau Premier ministre cherche d’abord à faire la paix avec ses voisins : il invite Sadate à s’exprimer devant la Knesset, puis se rend à son tour en Egypte. L’année suivante, les deux hommes signent les accords de Camp David aux Etats-Unis : en échange d’une paix durable, Israël s’engage à restituer le Sinaï à l’Egypte. Sadate et Begin reçoivent le prix Nobel de la paix. Mais Begin refuse toujours aux Palestiniens la « paix des braves « : la colonisation de la Cisjordanie et du Golan se poursuit et, en mars 1978, Israël envahit pour la première fois le Sud-Liban, nouvelle base arrière des combattants palestiniens.
Begin reste Premier ministre après la nouvelle victoire du Likoud en 1981. L’année suivante, le Liban est le cadre de la cinquième guerre israélo-arabe. Israël, qui souhaite venir à bout de la menace terroriste palestinienne sur le nord de son territoire, attaque le Liban et fait le siège de Beyrouth. C’est l’opération « Paix pour la Galilée « , catastrophique pour Israël : l’opinion publique en retiendra surtout les massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila par les phalangistes chrétiens, dans un secteur occupé par l’armée israélienne qui n’a pris aucune mesure pour empêcher ces massacres. « Si Hitler avait résidé dans une maison où il y avait encore vingt personnes, aurait-on pu ne pas bombarder cette maison ? « , argumente par ailleurs Menahem Begin pour justifier les bombardements des populations civiles. L’image de Tsahal est ternie : pour la première fois, des soldats désertent, des officiers refusent de partir au front. La « guerre honteuse « dresse l’opinion israélienne contre les dirigeants politiques, et une vague de procès sans précédent condamne les militaires fautifs. Le ministre de la Défense, le général Ariel Sharon, doit démissionner.
En 1987, lassés des promesses non tenues, les Palestiniens entament une guerre d’usure contre l’occupant : c’est l’Intifada, la « guerre des pierres « . Les enfants arabes jettent des pierres sur les soldats israéliens, qui répliquent avec des gaz lacrymogènes : le mouvement s’étend de Gaza à toute la Cisjordanie. L’année suivante, la Jordanie cède sa souveraineté sur la Cisjordanie à l’OLP, dont elle cesse d’être le médiateur auprès de l’ONU. Le 15 novembre 1988, à Alger, l’OLP proclame la création d’un Etat palestinien indépendant, en acceptant pour la première fois le principe du partage de la Palestine, tout en reconnaissant implicitement le droit à l’existence d’Israël et l’abandon du « terrorisme « .
En 1990, l’opinion mondiale est plus que jamais pro-palestinienne lorsqu’Arafat commet l’erreur de soutenir l’Irak durant la guerre du Golfe. Grâce aux Palestiniens de l’intérieur, l’isolement de l’OLP est cependant de courte durée. Les Palestiniens sont présents en 1991 à la conférence de Madrid, où, pour la première fois, les pays arabes acceptent de s’asseoir à la table des négociations avec Israël. En 1992, le Parti travailliste revient au pouvoir, avec Yitzhak Rabin comme Premier ministre et Shimon Pérès comme ministre des Affaires étrangères. Dès lors, la paix semble être en route. Au début de 1993, les premières négociations sérieuses, tenues secrètes, ont lieu à Oslo entre des proches de Yasser Arafat et ceux de Shimon Pérès. Enfin, en septembre 1993, le monde prend connaissance des accords surprise d’Oslo : Israël et l’OLP se reconnaissent mutuellement et, le 13 septembre, Rabin et Arafat signent une déclaration « d’autogouvernement « à Washington, et se serrent la main, avec Bill Clinton en toile de fond.
Arafat, Rabin et Pérès reçoivent le prix Nobel de la paix, mais les attentats reprennent : en février 1994, vingt-neuf Palestiniens sont abattus par un extrémiste juif devant la mosquée d’Hébron. Le 4 mai, au Caire, Rabin et Arafat signent les accords sur l’autonomie de Gaza et Jéricho. Arafat revient à Gaza en juillet. Pour Rabin, l’étape suivante est la paix avec la Jordanie. Un premier poste frontière est ouvert le 8 août et le traité de paix signé le 26 octobre 1994. Mais les extrémistes arabes du Hamas et du Jihad islamique ne l’entendent pas de cette oreille et commettent plusieurs attentats-suicides en Israël, ce qui entraîne le bouclage de la Cisjordanie et de Gaza.
Parallèlement, malgré les progrès du processus de paix, l’ONU accuse Israël de poursuivre une colonisation abusive des Territoires, où les implantations de « villes-champignons « sont encouragées, et surtout celle de Jérusalem-Est, où l’expropriation des Arabes se poursuit. Arafat et Rabin signent néanmoins de nouveaux accords le 28 septembre 1995 : les « accords d’Oslo II « étendent l’autonomie à la Cisjordanie. Le 4 novembre, Yitzhak Rabin est assassiné par un étudiant juif d’extrême droite. Shimon Pérès assure l’intérim à la tête du gouvernement.
Le 20 janvier 1996, Arafat est élu président de l’Autorité palestinienne. Bien que ses partisans obtiennent les deux tiers des 80 sièges du Conseil législatif palestinien, le « Vieux « a du mal à contrôler les mouvements palestiniens qui refusent la paix. En avril, en réaction aux tirs de Katiouchas du Hezbollah sur le nord du pays, Israël déclenche une nouvelle opération au Sud-Liban, baptisée « Raisins de la colère « , qui sera condamnée internationalement : les bombardements sur le camp de réfugiés de Cana coûtent la vie à plus d’une centaine de civils. Mais Arafat persiste dans la voie de la paix et, le 24 avril, avant même le cessez-le-feu au Liban, élimine de la charte de l’OLP les articles refusant l’existence de l’Etat d’Israël. Un pas est franchi. Mais Shimon Pérès n’a pas, en Israël, la popularité d’Yitzhak Rabin. Le 29 mai 1996, contre toute attente, il perd les élections législatives contre son jeune rival Benyamin Netanyahou. Surnommé « Bibi « , le leader de la droite s’est allié avec l’extrême droite et se range résolument parmi les « faucons « . Son credo : « Nous restons dans tous les lieux où a existé, existe ou continuera à exister une présence juive. « La colonisation reprend.
En septembre, le percement d’un tunnel sous l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, fait 76 morts au cours d’émeutes dans les Territoires. Malgré la reprise des attentats, en octobre 1998, les accords de Wye Plantation (Etats-Unis) tentent une reprise des pourparlers de paix.
La seconde Intifada
En mai 1999, Benyamin Netanyahu perd les élections et le travailliste Ehud Barak devient Premier ministre. Il continue les programmes d’expansion des colonies, mais s’engage à poursuivre les négociations de paix, notamment avec la Syrie. En février 2000, les deux partis ne parviennent pas à signer un accord-cadre définissant les grandes lignes d’un règlement final, conformément au mémorandum signé à Charm-el-Cheikh en septembre 1999.
En mai 2000, sur ordre du gouvernement israélien, l’armée israélienne se retire de la « zone de sécurité « du Sud-Liban qu’elle occupait depuis 1982. Cette décision est vivement controversée au sein de la population israélienne.
En juillet 2000, le président américain Bill Clinton invite Ehud Barak et Yasser Arafat à poursuivre les discussions de paix sur le lieu où s’étaient négociés, en 1978, les accords de Camp David, qui avaient établi la paix entre Israël et l’Egypte. Mais le sommet finit dans une impasse.
Le 28 septembre 2000, Ariel Sharon, nouveau leader du Likoud, se rend sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem ce qui est pris comme une provocation par les Palestiniens, qui voient en lui le responsable des massacres de Sabra et Chatila. De violents affrontements ont lieu à Jérusalem, s’étendant par la suite en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. La seconde Intifada commence. Les Etats-Unis appellent alors une conférence de paix à Charm el-Cheikh. Les deux partis s’engagent à stopper les effusions de sang et à retourner à la table des négociations. Mais, deux semaines plus tard, un attentat-suicide à Jérusalem met un terme à la trêve. A partir de ce moment, la nature des attentats va changer en Israël. Pénétrant à l’intérieur des frontières de 1948, ce sont maintenant, outre les hommes, des adolescents et des jeunes femmes qui deviennent porteurs des charges meurtrières, pour détourner l’attention des services de sécurité. La vague d’attentats terroristes et les échecs des différentes tentatives pour ramener le calme entraînent l’anticipation des élections qui sont largement remportées par Ariel Sharon (Likoud) le 6 février 2001. Ehud Barak démissionne et, le 6 février 2001, Ariel Sharon devient Premier ministre.
L’attaque terroriste sur le World Trade Center, le 11 septembre 2001, a des répercussions directes sur le conflit israélo-palestinien. D’une part, les pays arabes et islamiques essayent de marchander leur coopération dans la guerre contre la terreur pour gagner des concessions en faveur des Palestiniens. De l’autre, bon nombre d’Américains commencent à regarder les actions terroristes en Israël d’un autre Etats-Unis. Pendant ce temps, les attentats-suicides se multiplient, et Israël procède à des incursions répétées dans les zones palestiniennes.
En décembre 2001, l’armée israélienne encercle les bâtiments de l’Autorité palestinienne, et Arafat est assigné à résidence dans son bureau de Ramallah. Sharon montre ainsi que le gouvernement israélien ne reconnaît plus l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens intensifient les attentats et les attaques sur les soldats. Depuis sa résidence surveillée, Yasser Arafat proclame plusieurs fois l’arrêt de la violence, sans succès.
Après l’attentat au Park Hotel de Netanya (27 morts le 27 mars 2002), Tsahal lance une incursion massive, l’opération « Rempart défensif « . Elle réoccupe Ramallah où la Mouquataa (siège de l’Autorité palestinienne) est partiellement détruite et Arafat isolé, le siège ne sera levé qu’en septembre sous la pression des Etats-Unis, Naplouse, Jenine, Tulkarem et d’autres villes dans les Territoires. En avril, l’armée israélienne encercle l’église de la Nativité à Bethléem, où se sont réfugiés des combattants palestiniens. Le siège durera 37 jours. En juin, Israël approuve la construction d’un mur de séparation le long de la « ligne Verte « séparant Israël de la Cisjordanie.
En avril 2002, le gouvernement américain initie une série de consultations avec un groupe de diplomates, « le Quartet « (composé de représentants de l’ONU, de l’Union européenne, des Etats-Unis et de la Russie), qui émet la « Feuille de route « , une proposition pour un règlement du conflit, qui impliquerait, entre autres, le retrait israélien des Territoires occupés et l’établissement d’un Etat palestinien.
Suite au départ du Parti travailliste de la coalition d’union nationale, le Premier ministre Ariel Sharon organise des élections anticipées en janvier 2003. Son parti, le Likoud, se voit octroyer une large majorité des votes.
Début 2004, Sharon annonce sa détermination à effectuer un retrait unilatéral des colonies israéliennes de la bande de Gaza. En octobre 2004, le Parlement israélien vote en première lecture la loi de désengagement, forçant finalement le Parti national religieux, de droite, à quitter le gouvernement. Le même mois, Israël lance l’opération « Jours de pénitence « à Gaza, pour empêcher le tir de roquettes sur les villes israéliennes. L’opération entraîne la mort de nombreuses victimes parmi la population palestinienne.
Le 29 octobre 2004, gravement malade, Yasser Arafat quitte son quartier général de Ramallah pour rejoindre la Jordanie, puis la Etats-Unis, où il est hospitalisé. Le 11 novembre, le président de l’Autorité palestinienne meurt dans un hôpital parisien.
L’après-Arafat
Après le décès d’Arafat, Mahmud Abbas est élu, le 9 janvier 2005, président de l’Autorité palestinienne. Ariel Sharon entame alors des pourparlers de paix avec lui. Mahmud Abbas, élu sur un programme visant la fin de la violence, appelle les groupes palestiniens à arrêter les attentats et négocie un accord de trêve avec Israël, qui semble respecté par les mouvements terroristes palestiniens, sauf par le Hamas et le Jihad. La police palestinienne est déployée à travers Gaza avec l’ordre explicite d’empêcher les attaques terroristes.
Les partis organisent une conférence au sommet en Egypte, à Charm el-Cheikh, le 8 février 2005. Le roi Abdulhah de Jordanie et le président Hosni Moubarak y participent avec les leaders israélien et palestinien. Les deux camps annoncent la fin de la violence. Israël s’engage à relâcher plus de 900 prisonniers palestiniens et à se retirer graduellement de villes palestiniennes. L’Egypte et la Jordanie annoncent le retour d’un ambassadeur en Israël. Israël envisage aussi de confier à l’Egypte le contrôle d’une zone tampon à Gaza. « Un accord de principe « sur le déploiement d’une force égyptienne de 750 hommes le long des 8 km de la zone tampon, dite du « couloir de Philadelphie « , est conclu entre le président égyptien et le ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz. L’Intifada est considérée comme terminée.
Cependant, comme pour les autres conférences de ce type, la paix est très vite compromise par un attentat-suicide à Tel-Aviv. Le président Abbas se rend à Gaza, où il obtient, difficilement, l’engagement des groupes extrémistes d’honorer la trêve aussi longtemps qu’Israël ferait de même. Cependant, les attaques des Palestiniens contre les colonies de Gaza et les villes du Néguev, en particulier par des tirs de missiles et de mortiers, continuent ainsi que les représailles israéliennes et l’arrestation des hommes recherchés. Sharon maintient toutefois son plan d’évacuation des colonies de la bande de Gaza.
Pour protester contre le désengagement, des colons organisent des manifestations de plus en plus agressives, dont le blocage de routes, des violences contre la police palestinienne et l’armée israélienne, ainsi que des appels aux soldats pour qu’ils refusent de participer à l’évacuation des colons. Malgré cela, le désengagement se déroule du 15 août au 11 septembre 2005, sans grandes violences. Après l’opposition d’une majorité des membres du Likoud à ce retrait, Ariel Sharon quitte le parti le 21 novembre 2005. Il crée sa propre formation politique, Kadima (En avant), de sensibilité centre droite, et convainc Shimon Pérès de le rejoindre, en vue des élections anticipées prévues en mars 2006. Le jeu politique israélien est donc complètement modifié avec trois partis : le Likoud de Benyamin Netanyahou, le Parti travailliste d’Amir Peretz et le Kadima d’Ariel Sharon.
La Knesset est dissoute par le président israélien, et le Kadima part favori pour les élections anticipées. Mais le 4 janvier 2006, Ariel Sharon est victime d’un accident vasculaire cérébral et tombe dans le coma. Ehud Olmert, alors numéro deux du parti Kadima, devient Premier ministre par intérim.
Dans les Territoires palestiniens, la popularité du Hamas, entré dans la campagne des élections législatives, grandit. Lors des élections du 26 janvier 2006, le mouvement radical, inscrit sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne, remporte une victoire écrasante sur le Fatah, parti de Mahmud Abbas (qui reste président). Ce dernier invite donc le Hamas à former le nouveau gouvernement, lequel entre en fonction le 29 mars 2006. Ce résultat est perçu comme un net retour en arrière par les gouvernements étrangers qui jouaient le rôle de médiateur dans le conflit israélo-palestinien. Les gouvernements européen et américain ont donc décidé de ne pas négocier avec le Hamas et de ne pas financer l’Autorité palestinienne jusqu’à ce que le mouvement accepte de désarmer et de reconnaître Israël, ce qui plonge les Palestiniens dans un grand marasme économique.
Côté israélien, lors des élections du 29 mars 2006, le parti Kadima remporte la victoire. Tandis qu’Ariel Sharon est toujours dans le coma, Ehud Olmert devient Premier ministre.
De la guerre contre le Hezbollah au printemps arabe
Cependant, les tensions avec les Palestiniens se poursuivent avec des tirs réguliers de roquettes sur les villes proches de la frontière avec Gaza et la riposte de l’armée israélienne.
Le 25 juin 2006, le caporal Gilad Shalit est enlevé par des activistes palestiniens lors d’une attaque contre un poste militaire de Tsahal en lisière de la bande de Gaza. Israël déclenche alors l’opération « Pluie d’été « , visant, officiellement, à retrouver le caporal enlevé et à stopper les tirs de roquettes. Soixante-quatre responsables du Hamas sont arrêtés par l’armée israélienne et de nombreuses infrastructures détruites.
Le mercredi 12 juillet, c’est au tour du Hezbollah libanais d’affronter Tsahal : huit soldats israéliens sont tués et deux capturés près de la frontière israélo-libanaise. Tsahal lance alors une offensive de grande envergure au Liban. Beyrouth et le Sud-Liban sont bombardés. Le Hezbollah riposte en envoyant des roquettes sur tout le Nord d’Israël. Les pertes humaines sont importantes avec plus de 1 200 victimes au Liban et 150 du côté israélien. Sous la pression de l’ONU, les hostilités cesseront le 14 août. La Finul, force des Nations unies, se déploie au Sud-Liban.
Côté palestinien, en juin 2007, alors que le Fatah et le Hamas n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un gouvernement d’union, de violents combats éclatent dans la bande de Gaza entre le mouvement radical et les forces de sécurité loyales à Mahmud Abbas. Le Hamas prend le contrôle du mince territoire et le président de l’Autorité palestinienne se retrouve isolé en Cisjordanie. Les Territoires sont non seulement séparés géographiquement, mais aussi politiquement.
Le 17 juillet, Shimon Peres est investi Président de l’Etat d’Israël, succédant à Moshé Katzav contraint d’abandonner ses fonctions suite à des scandales de Etats-Unis.
En novembre 2007, George W. Bush tente de relancer le processus de paix. Israéliens et Palestiniens s’engagent à résoudre le conflit avant la fin de l’année 2008. Mais, sur le terrain, la situation empire. Début 2008, en représailles aux tirs de roquettes effectués depuis la bande de Gaza, Israël y lance une offensive qui s’achèvera par un cessez-le-feu en juin. Suite à la reprise des tirs d’obus de mortier depuis Gaza, l’opération « Plomb durci « est déclenchée fin décembre par Israël. Elle fera près de 1 300 morts côté palestinien et 13 côté israélien. Cependant tirs de roquettes et ripostes israéliennes se poursuivent ainsi que le renforcement du blocus de la bande de Gaza, qui ne sera allégé qu’en juin 2010.
Sur le plan politique, mis en cause par la justice pour des affaires de corruption, Ehud Olmert annonce fin juillet sa démission. Tzipi Livni qui lui succède échoue à former un gouvernement de coalition et annonce des élections anticipées. Ainsi en février 2009, malgré la courte victoire de Kadima sur le Likoud, Benyamin Netanyahu, son chef, obtient l’autorisation de former un gouvernement. Il choisi Ehud Barak et Avigdor Lieberman, chef du parti Israël Beitenou, pour diriger à ses côtés.
Le 31 mai 2010, l’armée israélienne aborde le Mavi Marmara de la flottille Free Gaza transportant des militants pro palestiniens et de l’aide humanitaire qui tentent de briser le blocus de Gaza. Elle fera neufs morts, turcs, et provoquera une grave crise diplomatique avec la Turquie. La condamnation sera internationale. Le 2 septembre, une reprise des pourparlers israélo palestiniens a lieu, mais sera mise en échec suite à l’expiration du moratoire sur le gel des colonies en Cisjordanie.
Alors que le Printemps Arabe s’étend à de nombreux pays, en mai 2011, un premier accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas est signé au Caire afin de constituer un gouvernement. Le 23 septembre, Mahmoud Abbas présente une demande d’adhésion d’un Etat Palestinien à l’ONU mais n’obtiendra pas le nombre de voix suffisantes, néanmoins, en octobre les Palestiniens obtiendront le statut de membre à part entière à l’Unesco.
Le 18 octobre 2011, après plus de 5 ans de détention, Gilad Shalit est libéré par le Hamas en échange de la libération par Israël de 477 prisonniers palestiniens dans un premier temps puis de 550. Parallèlement, sur le plan social, Israël est marqué dès l’été 2011 par un mouvement sans précédent dénonçant le coût de la vie (dont l’augmentation des loyers) et les inégalités croissantes, 25% des Israéliens vivant dans la pauvreté malgré une économie en croissance.
Le printemps arabe et l’arrivée de partis islamistes au pouvoir en Egypte début 2012 ont un fort impact régional. Ainsi la paix relative entre l’Egypte et Israël n’est que plus fragile, le soulèvement syrien rend instable les frontières, l’Iran Chiite nucléarisé représente une menace pour Israël et certains pays du Golfe, mais cette nouvelle donne détourne aussi l’attention mondiale du conflit israélo palestinien et d’une éventuelle reprise des pourparlers.
De l’accord de Doha à l’opération « Bordure Protectrice
En février 2012, le Fatah et le Hamas signent à Doha un nouvel accord sur la formation d’un cabinet de transition dirigé par Mahmoud Abbas, chargé de superviser la tenue d’élections. L’accord reste sans effet. En mai, le parti Kadima de Shaul Mofaz rejoint le gouvernement de Benyamin Netanyahou lui permettant d’être moins dépendant des partis religieux. Le 23 octobre, l’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, est le premier chef d’Etat à se rendre, à l’invitation du Hamas, à Gaza depuis juin 2007. Il inaugure un projet de reconstruction du territoire estimé à 400 millions de dollars.
C’est le 14 novembre que l’armée israélienne lance l’opération « Pilier de défense « contre la bande de Gaza afin de mettre un terme aux tirs de roquettes du Hamas. Ahmed Jaabari, chef militaire des Brigades Izz al-Din al-Qassam, est tué le premier jour. Sept jours plus tard, à l’issue de l’opération, le bilan est de 174 Palestiniens et 6 Israéliens tués.
Le 29, l’Assemblée générale de l’ONU reconnaît la Palestine comme un Etat observateur non membre à l’issue d’un vote de 138 voix pour, 9 contre (dont les USA et Israël) et 41 abstentions.
Janvier 2013 voit la tenue des élections législatives. La coalition de droite Likoud-Israel Beitenou dirigée par Benyamin Netanyahu les remporte. Lors de l’investiture du gouvernement en mars, le parti Foyer juif, qui prône la colonisation, prend le contrôle du ministère du Logement qui supervise entre autres les installations de colons.
C’est à Washington et sous l’égide des Etats-Unis que, le 29 juillet, Israël reprend des discussions directes avec les Palestiniens, gelées depuis trois ans.
L’année 2014 commence par le décès officiel d’Ariel Sharon à Ramat Gan, en banlieue Est de Tel Aviv. L’ancien Premier ministre était maintenu dans un coma profond depuis le 4 janvier 2006, après avoir été victime d’une attaque cérébrale. Il est inhumé près de sa résidence, la Ferme des sycomores près de Sdérot, à moins de 8 km de la bande de Gaza.
Le 12 mas, la Knesset vote la loi controversée, applicable à partir de 2017, qui devrait contraindre certains jeunes Juifs ultra-orthodoxes à faire leur service militaire. Début mars, plus de 300 000 juifs ultra-orthodoxes avaient manifesté contre le projet de réforme, dénonçant une « persécution religieuse « .
Le 23 avril, le Hamas et le Fatah signent à Gaza un nouvel accord de réconciliation. Les deux partis conviennent de former un gouvernement de consensus national dirigé par Mahmoud Abbas dans les cinq semaines.
Les 25 et 26 mai, le pape François est le quatrième pape à se rendre en Terre Sainte après Paul VI en 1964, Jean-Paul II en mars 2000, et Benoît XVI en mai 2009. Après la visite de Jérusalem où il est accueilli le premier jour, il célèbre l’Eucharistie à Bethléem le lendemain.
Le 2 juin, le nouveau gouvernement d’union palestinien prête serment. Dirigé par le premier ministre palestinien sortant, Rami Hamdallah, il est constitué de personnalités indépendantes et de technocrates, soit un total de 17 ministres, dont 5 de Gaza. Sa mission prioritaire est de préparer des élections présidentielles et législatives avant la fin de l’année 2014. Le 10 du même mois, Reuven Rivlin, ancien président de la Knesset, est élu président et chef de l’Etat d’Israël ; il ne prendra officiellement ses fonctions qu’en juillet, succédant ainsi à Shimon Peres qui occupait ces fonctions depuis 2007. Figure importante de la droite israélienne, partisan du « Grand Israël « .
Malgré ces moments forts du premier semestre, le 12 juin, c’est l’enlèvement de trois jeunes israéliens aux environs de la colonie de Gush Etzion, au sud de Jérusalem, qui va occuper l’essentiel de l’information dans les semaines suivantes. Au cours des recherches menées par Israël, près de 400 militants palestiniens sont arrêtés en 48 heures. Le Hamas est rapidement tenu comme responsable de l’enlèvement par le gouvernement Israéliens et plusieurs dizaines de raids aériens sont alors lancés sur Gaza. Le Hamas riposte en intensifiant ses tirs de roquettes sur Israël. Le 30, les trois jeunes Israéliens disparus sont retrouvés morts à environ trois kilomètres à l’ouest de Halhoul. Le 1er juillet, un jeune palestinien est enlevé à Jérusalem-Est avant d’être retrouvé assassiné, brûlé vif, quelques jours plus tard. Les coupables, des extrémistes israéliens, sont arrêtés mais rien n’empêche l’escalade entre Israël et le Hamas.
Le 8 août, l’opération « Bordure protectrice « est lancée par l’aviation israélienne sur la bande de Gaza, suivie à partir du 17 par une opération terrestre d’envergure. Le 26, une première trêve annoncée entre le Hamas et Israël n’est pas respectée par les deux partis. Le 1er août, une nouvelle tentative de trêve échoue à son tour. Le 5, l’armée israélienne se retire de Gaza après avoir annoncé avoir achevé la destruction des tunnels utilisés par les groupes armés palestiniens pour mener des attaques en territoire israélien. Une trêve de trois jours entre en vigueur à Gaza. Le 8, la trêve est rompue après des tirs de roquettes du Hamas sur Israël qui riposte en bombardant Gaza. Le 26 août, après 50 jours de combats, un cessez-le-feu « illimité « est conclu aux termes d’un accord intervenu au Caire entre Israël et les islamistes du Hamas grâce à une médiation égyptienne. L’accord prévoit notamment l’ouverture immédiate des points de passage entre Israël et l’enclave palestinienne, sous blocus depuis 2007. Le bilan de cette guerre fait état de plus de 2 140 Palestiniens tués, dont et près de 500 enfants, ainsi que 65 militaires et plusieurs civils israéliens.
Le 29, Khaled Mechaal, le chef du Hamas réfugié au Qatar, écarte la demande israélienne d’un désarmement de Gaza qui doit être discutée au cours de prochaines négociations.
RELIGION
Le Rabin :
Le rabbin, docteur de la Loi juive, commente la Torah et le Talmud, dirige les cérémonies religieuses, organise les fêtes, enseigne la religion. Un rabbin israélien peut aussi siéger au tribunal rabbinique, qui se charge notamment des litiges concernant la validité de certaines conversions (et donc du droit au retour en Israël et à l’obtention de la citoyenneté) et des questions liées au mariage et au divorce. Alors qu’une grande partie de la population israélienne n’est pas religieuse, le pouvoir des rabbins est considérable. A la tête du Conseil du grand rabbinat se trouvent deux grands rabbins, l’un ashkénaze et l’autre séfarade, qui président à tour de rôle le Conseil ainsi que le grand tribunal rabbinique. Le grand rabbinat est souverain en ce qui concerne la » halakha » (ensemble des lois et prescriptions religieuses juives), investit les rabbins et, au-delà de ses pouvoirs formels, jouit d’une autorité exceptionnelle parmi les pratiquants et dans l’Etat en général.
Le Hassidisme
Le mouvement hassidique (de l’hébreu » Hassidout » : piété) a été fondé au XVIIIe siècle, en Ukraine (en territoire polonais à l’époque), par Rabbi Israël ben Eliézer, ou Baal Shem Tov. Il prône une étude de la Torah dans la joie, mais aussi dans l’obéissance stricte du rabbin. A l’époque, les pogroms et les persécutions ont débouché sur un appauvrissement généralisé et une démoralisation de la communauté juive d’Europe de l’Est. La plupart des gens essayent de se procurer quelques maigres revenus, et l’étude du Talmud est réservée à une élite d’érudits. La vie religieuse souffre d’un manque d’intensité. C’est dans ce contexte que va se répandre le hassidisme qui met l’accent sur la célébration de Dieu par la musique, la danse et le chant. Le mouvement séduit les masses populaires, mais sa propagation rencontre une très vive opposition de la part des élites et des autorités rabbiniques qui craignent de le voir évoluer vers l’hérésie. Les relations s’amélioreront beaucoup dans la seconde moitié du XIXe siècle même si, aujourd’hui encore, des différences de pratiques religieuses et d’organisation existent toujours entre les hassidim et d’autres mouvements juifs ultra-orthodoxes. Les Juifs hassidiques continuent aujourd’hui encore de porter le costume des ghettos du XIXe siècle : les célèbres manteaux et chapeaux noirs, parfois en fourrure. Les haredim, ou » Craignant-Dieu « , aussi appelés » ultra-orthodoxes « , sont des Juifs ayant une pratique religieuse particulièrement intense et vivant généralement partiellement en marge de la société qui les entoure, même de la société juive. On regroupe, sous cette appellation, divers courants religieux, dont le hassidisme.
Les Fêtes juives :
Rosh Hashana. Littéralement » tête de l’année « , la fête se célèbre le 1er et le 2e jour du premier mois de l’année hébraïque (à partir du 13 septembre 2015 et 3 octobre 2016), celui de Tichri : c’est le nouvel an juif qui commémore la création par Dieu de l’homme sur terre. Rosh Hashana est aussi le jour du Jugement, où Dieu juge ses créatures, qui défilent devant Lui. Les hommes font un examen de conscience et s’engagent à prendre un nouveau départ. Le rituel principal de Rosh Hashana est de sonner le » shofar « , le cor en corne de bélier, pour éveiller les consciences et rappeler aux fidèles leur devoir de repentance. L’instrument rappelle aussi la mise à l’épreuve d’Abraham, quand Dieu lui a demandé de sacrifier son fils Isaac : selon la Bible, Dieu refusa finalement la mort de l’enfant et désigna à Abraham un bélier qui s’était pris les cornes dans un buisson pour qu’il le sacrifie à sa place. Malgré l’aspect grave de cette fête, l’affliction en est bannie : au repas familial du soir, chacun mange un morceau de pomme trempé dans du miel, le mets sucré et doux devant présager de l’année à venir. La fête dure deux jours et marque le début des 10 jours de pénitence, ou » jours terribles « , pendant lesquels les Juifs demandent pardon à Dieu pour leurs péchés, et dont la finalité est Yom Kippour..
Yom Kippour. Le » Jour du Grand Pardon » (4 octobre 2014 et 23 septembre 2015) représente l’aboutissement des dix jours de pénitence qui débutent à Rosh Hashana. C’est le jour le plus important du calendrier juif, et il est caractérisé par un jeûne de vingt-cinq heures, pendant lesquelles il faut respecter certaines règles du Shabbat (par exemple, ne pas travailler, ni allumer de feu). A cet égard, Kippour est appelé également dans la liturgie juive » le Shabbat des Shabbat « . La veille, on se prépare à l’épreuve du jeûne en mangeant abondamment. Au cours de cette journée, consacrée à la prière et à l’absolution, chaque Juif demandera pardon à Dieu pour ses péchés. Dieu pardonnera les péchés commis envers Lui, mais pas ceux commis envers les hommes. Ainsi, le fidèle ne sera sauvé que s’il demande pardon à son prochain et répare le tort qu’il a causé : Dieu exige la réconciliation et la paix. Mais il n’est pas tout de se repentir : c’est aussi le moment de prendre de bonnes résolutions pour l’année à venir et de les respecter. A la fin de la journée, le shofar retentit, et le jeûne est terminé : les portes du Ciel se referment, et plus aucune demande de pardon n’arrive à Dieu. La plupart des Juifs, même s’ils ne pratiquent pas régulièrement, se rendent à la synagogue à l’occasion de Yom Kippour.
Soukkot. La » fête des cabanes » (à partir du 9 octobre 2014 et 29 septembre 2015). C’est la fête des récoltes, qui marque la fin du cycle agricole. Sous le signe de l’abondance et de la joie retrouvées, elle rappelle la fuite d’Egypte, durant laquelle les Juifs dormirent dans le désert sous des tentes et la protection que Dieu leur accorda pendant 40 ans, jusqu’à leur arrivée en Terre promise. A cette occasion, tout Juif qui en a les moyens matériels est tenu de construire une cabane, en signe de confiance en Dieu et d’indifférence au confort matériel. Il ornera celle-ci de fleurs, de fruits, de guirlandes, voire de tapis et même de meubles pour les plus riches. Le toit comporte des ouvertures, rappelant la présence du Ciel ainsi que la fragilité de la » soukka » (la cabane). On s’y tient autant que possible pendant sept jours : on y reçoit des amis, on y organise goûters et repas. Une coutume veut que, dans les cours des synagogues, une cabane » commune » soit érigée, réservée à ceux qui, pour de multiples raisons, ne peuvent en avoir une chez eux. Vous en verrez aussi sur des balcons et des toits. La fête dure sept jours, dont les deux premiers sont chômés.
Sim’hat Torah. » La réjouissance de la Torah « , ou » joie de la Torah » (17 octobre 2014 et le 6 octobre 2015). A la fin de la semaine de Soukkot, le jour de Sim’hat Torah marque la fin du cycle annuel de lecture de la Torah : les cinquante-deux parties du Livre ont été lues publiquement, à la synagogue, chaque Shabbat. On reprend alors le Livre au début, la réflexion spirituelle étant infinie. On réserve l’honneur de cette première lecture à un homme pieux, qui récite les bénédictions de Moïse : à cette occasion, il reçoit le titre de Hatane, » fiancé de la Torah « , et régale ses amis comme lors d’un mariage. L’absorption de spiritueux est encouragée exceptionnellement à cette occasion, où l’exubérance, la joie et la danse (on danse avec la Torah » comme l’époux danse avec l’épouse « ) sont inversement proportionnelles au jeûne strict observé à Kippour.
Hanoukkah. La » fête des Lumières » (17 au 24 décembre 2014 et 7 au 14 décembre 2015) rappelle une victoire militaire : au IIe siècle av. J.-C., les Juifs parvinrent à chasser de Palestine les Grecs, qui voulaient leur imposer des rites païens, et ils restaurèrent le Temple profané de Jérusalem. Mais lorsqu’ils voulurent rallumer le chandelier (Ménorah), ils s’aperçurent qu’ils n’avaient qu’une seule fiole d’huile sainte. Il fallut huit jours pour en préparer d’autres, mais, miraculeusement, la petite quantité suffit pour alimenter le chandelier durant la semaine, et la lumière ne s’éteignit pas. Hanukkah est la commémoration de la victoire de la » lumière spirituelle » sur la force brutale. A cette occasion, les foyers juifs vont allumer chaque soir, pendant huit jours, une bougie supplémentaire du chandelier à 8 branches (la Hanoukia). Une neuvième bougie, appelée » Shamach « , sert à allumer les autres.
Pourim. » La fête des Sorts » (5 mars 2015 et 24 mars 2016). Au Ve siècle av. J.-C. Haman, le ministre du roi de Perse Assuérus, décréta l’extermination de tous les Juifs de l’empire. Selon le récit biblique du Livre d’Esther, cette dernière parvint à convaincre le roi d’annuler le décret et de permettre aux Juifs de se venger de leurs ennemis. Depuis lors, la fête de Pourim célèbre cette délivrance du peuple juif. Elle est caractérisée par la lecture publique du Livre d’Esther à la synagogue, l’envoi mutuel de colis d’aliments, les dons aux démunis et un festin de célébration. Pourim donne également lieu à un grand carnaval avec confettis et paillettes. En Israël, c’est l’occasion pour tous les enfants de se déguiser, de faire des farces et d’aller de maison en maison avec un sac pour recevoir gâteaux et friandises. Cette fête recommande de s’alcooliser sérieusement et même les ultra-orthodoxes ouvrent la bouteille !
Pessah. La » Pâque juive » (4 au 11 avril 2015 et 23 au 30 avril 2016). Pessah commémore la libération des Hébreux de l’esclavage en Egypte. Lors du repas familial, le » Seder « , qui marque le début de la fête, le chef de famille, lit la Haggadah, le récit de la sortie d’Egypte. Pessah, qui a lieu au début du printemps et dure huit jours, célèbre également la fertilité de la terre dans l’attente d’une nouvelle récolte. Durant les jours qui précèdent la fête, la maison entière est nettoyée de fond en comble : pendant toute la durée de Pessah (8 jours), la moindre miette de pain y est interdite, ainsi que tout produit ayant subi le processus de la fermentation. On prépare le » matza « , du pain azyme, sans levain, en souvenir de la manne que Dieu donna à son peuple dans le désert. Face à Dieu, les Juifs doivent être humbles et ne pas se gonfler d’orgueil comme le levain fait gonfler la pâte. Pessah est une purification symbolique, chacun se débarrassant des » ferments » du mal.
Chavouoth. Sept semaines après Pessah, Chavouoth (24 et 25 mai 2015 et 12 et 13 juin 2016) commémore la transmission des Tables de la Loi (dont les Dix Commandements) à Moïse sur le mont Sinaï. On célèbre aussi les moissons du blé et l’apparition des premiers fruits.C’est l’équivalent de notre Pentecôte en terme temporel. C’est aussi l’apogée des moissons. Les enfants portent des corbeilles de fruits, les synagogues sont fleuries et on se nourrit de lait et de miel symboles de Canaan, le Terre Promise
Aux fêtes juives s’ajoutent également, en Israël, plusieurs jours de commémoration. Yom Ha Atzmaout. Commémoration de la naissance de l’Etat d’Israël. C’était le 14 mai 1948. Cependant la date de la célébration est fixée en fonction du calendrier hébraïque (le 5e jour du mois d’Iyar, le 5 juillet 2015 et le 24 juillet 2016). La veille est un jour de recueillement à la mémoire des soldats morts pour Israël. Yom Ha Shoah. Commémoration de la Shoah (16 avril 2015 et 5 mai 2016), l’extermination systématique de six millions de Juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Des sirènes retentissent pour annoncer deux minutes de silence à la mémoire de toutes les victimes. Personne n’emploie le terme Holocauste, synonyme de sacrifice religieux mais celui de Shoah qui signifie destruction méthodique. La fête a lieu en avril, parfois début mai.
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