Le Shintoïsme ou « voie des dieux » est la plus ancienne religion du Japon.
Ses divinités ou Kami (en japonais 神) sont vénérés dans des milliers de sanctuaires ou Jinja. Elles sont censées veiller sur tous les éléments de la nature, vivants, morts ou inanimés.
C’est une croyance animiste et chamanique qui se fonde sur le respect des divinités naturelles
Il a été religion d’état de 1870 à 1940
Cette religion mélange des éléments polythéistes et animistes
Rares sont les mouvements d’inspiration philosophique ou religieuse qui soient aussi nettement et exclusivement rattachés à un peuple que le shinto
1. Histoire :
Les origines du shintoïsme sont généralement méconnues.
Il semble avoir été fondé vers la fin de la période Jomon (Elle couvre la période qui va, approximativement, de 15000 jusqu’en 300 avant notre ère) Après l’arrivée d’Asie Centrale des ancêtres des Japonais d’aujourd’hui, chaque tribu et chaque région avaient ses propres dieux et ses propres rituels sans relation avec ceux des autres régions. Dès l’accession des ancêtres de la famille impériale actuelle à une position de pouvoir parmi les différentes tribus, leurs dieux sont devenus prééminents par rapport aux dieux des autres groupes, bien que différents systèmes continuassent d’exister . Depuis le premier empereur Jinmu, premier empereur légendaire du Japon (660 av. J.-C.) la même famille impériale règne sur le Japon ; Jimmu descend de la déesse japonaise Amaterasu(divinité du Soleil), les deux étant séparés par cinq générations. Les expressions « demi-dieu » et « dieu vivant » pour désigner l’empereur japonais y trouvent leur origine.
Le Kojiki(古事記?, « chronique des faits anciens », 712) et le Nihonshoki (日本書紀?, « chroniques du Japon », 720), les textes fondateurs, sont écrits en compilant des récits mythologiques et des légendes. Ces deux chroniques ont été écrites avec deux objectifs précis. Premièrement, la sophistication des récits et l’introduction du taoïsme, du confucianisme et du bouddhisme dans les récits avaient pour but d’impressionner les Chinois par la sophistication du japonais. Les Japonais étaient intimidés par l’avance culturelle chinoise et voulaient produire quelque chose pouvant rivaliser avec elle. Le deuxième objectif était d’étayer la légitimité de la maison impériale, descendante directe de la déesse du soleil Amaterasu. Une grande partie du Japon actuel n’était contrôlée que très partiellement par la famille impériale, et des groupes ethniques rivaux (comme, sans doute, les ancêtres des Aïnous) continuaient de mener la guerre contre l’avancée des Japonais.
Le syncrétisme avec le Bouddhisme :
Avec l’introduction du bouddhisme et son adoption rapide par la cour, il fut nécessaire de donner des explications sur les apparentes différences entre les croyances japonaises indigènes et les enseignements bouddhistes (shinbutsu shūgō). Une des explications plaça les kami, les divinités shinto, en tant qu’êtres surnaturels, toujours dans le cycle de la naissance et de la renaissance. Les kami naissent, vivent, meurent et renaissent comme toutes les autres créatures dans le cycle karmique. Cependant, les kami jouaient un rôle spécial en protégeant le bouddhisme et en permettant à son enseignement compatissant de s’épanouir. L’unité de tradition entre le bouddhisme et le shintoïsme a été initiée par le maître Kūkai(774-835) qui expliqua qu’il n’existait aucune différence essentielle entre Amaterasu et Vairocana (大日如來, Dainichi Nyorai, manifestation du Bouddha dont le nom veut dire « grand Tathagata du soleil »), ou entre kami et bodhisattvas, ce qui donna un mélange des deux systèmes appelé Ryōbu shintō (両部神道?). On trouve ainsi encore de nombreux temples bouddhistes possédant dans leur enceinte un espace dédié aux kami, quand les kami ne sont pas eux-mêmes considérés comme des émanations des différents bouddhas et boddhisattvas. Des liens se sont aussi créés entre des grands temples du bouddhisme et des sanctuaires shinto. Ainsi Inari, la divinité du grand sanctuaire Fushimi Inari-taisha est considéré comme un protecteur du Tō-ji, grand temple de Kyōto, ce qui donne lieu à des cérémonies communes.
Le Shintoïsme, religion d’état :
Avec la refonte de la constitution en 1868 sous l’ère Meiji, le shinto devint la religion d’État de l’Empire du Japon : le Kokka shinto (国家神道?, shinto d’État).
Dès 1872, un Office du culte shinto (Jingikan) fut établi afin de promouvoir les rites et le culte officiel et tous les prêtres devinrent des employés de l’État. Chaque citoyen devait s’enregistrer comme membre de son sanctuaire local (ujiko), devenant par le fait même membre du Ise-jingū.
L’empereur du Japon, descendant de la déesse Amaterasu et désormais chef de l’État et commandant suprême de la Marine et de l’Armée, fit l’objet d’un véritable culte.
En 1889, fut établi un sanctuaire dédié à l’empereur Jimmu, le fondateur mythique de la dynastie. Ce sanctuaire porte le nom de Kashihara-jingū(橿原神宮) à Nara .
Ce culte prit une importance primordiale lors de l’expansionnisme du Japon durant l’ère Showa. En tant que Commandant officiel du Quartier général impérial à compter de 1937, l’empereur Shōwa était considéré comme la pierre d’assise du hakkō ichiu (八紘一宇?), la « réunion des huit coins du monde sous un seul toit ».
Il fut ainsi instrumentalisé pour justifier l’expansionnisme et la militarisation auprès de la population japonaise. La manifestation tangible qui faisait de l’empereur le représentant des dieux était les insignes impériaux. Parmi les partisans les plus notables de cette doctrine, on compte le prince Kotohito Kan’in, chef d’état-major de l’Armée impériale japonaise et le premier ministre Kuniaki Koiso.
Le récit de l’instauration du règne de l’empereur Jimmu et de la lignée impériale japonaise occupe une place importante dans le shintoïsme. Il est étroitement lié à la région du Yamato sur Honshū, l’île principale de l’archipel nippon, où est situé le sanctuaire le plus important du shinto : celui d’Amaterasu à Ise.
La légende d’origine
Selon le Kojiki et le Nihon Shoki, après avoir été banni du ciel, le dieu Susanoo, frère d’Amaterasu, descendit sur terre, sauva une belle jeune fille prisonnière d’un dragon, trouva une épée magique dans l’une des huit queues du monstre et la donna à sa sœur, Amaterasu, en offrande de paix.
Il épousa une jeune fille, construisit un palais près d’Izumo et engendra une dynastie de dieux puissants qui finirent par régner sur la Terre. Le plus grand d’entre eux fut Ōkuninushi, le « grand seigneur du pays ».
Inquiète de la puissance d’Okuninushi, Amaterasu envoya son petit-fils Ninigi dans le monde mortel pour y rétablir sa souveraineté.
Ninigi était porteur de trois talismans : le miroir sacré, qui avait été utilisé pour faire sortir Amaterasu de sa grotte, l’épée magique offerte par Susanoo et un merveilleux joyau de fertilité, un magatama, que Susanoo avait utilisé pour engendrer sa descendance dans la querelle avec sa sœur. Ces trois objets devinrent les insignes impériauxet la représentation concrète de l’autorité divine de l’empereur.
Kusanagi no Tsurugi (草薙剣), une épée également connue sous le mon de Ame-no-Murakumo-no-Tsurugi (天叢雲剣) qui symbolise la valeur -Yasakani no magatama (八尺瓊曲玉), un magatama, sorte d’ornement en forme de croc qui symbolise la bienveillance. Yata no Kagami (八咫鏡), un miroir de bronze, qui symbolise la sagesse.
Selon la tradition, Ninigi atterrit sur le sommet du Takachiho (高千穂峰?), à Kyūshū, et conclut un marché avec Okuninushi. En échange de la fidélité de ce dernier, Ninigi lui promit que sa grand-mère le reconnaîtrait comme protecteur perpétuel de la famille impériale, laquelle allait être fondée plus tard par l’arrière-petit-fils de Ninigi (瓊瓊?), c’est-à-dire l’empereur Jimmu. Okuninushi est célébré à Izumo-taisha, le second des plus importants sanctuaires du shinto au Japon après Ise. La tradition veut depuis que, de l’époque de Jimmu à aujourd’hui, les descendants terrestres d’Amaterasu règnent sur le Japon à titre d’empereur.
Après la seconde guerre mondiale:
Le Kokka shinto perdura jusqu’en 1945, lorsque Douglas MacArthur, le Commandant suprême des forces alliées, exigea la réforme de la Constitution et priva l’empereur de ses pouvoirs exécutifs. Le « shinto d’État » fut alors démembré, mettant un terme au principe de la religion officielle au Japon. Les kami n’avaient pu fournir le Vent Divin (kamikaze) pour repousser les envahisseurs étrangers. De plus, en janvier 1946, l’empereur dut déclarer publiquement dans un édit impérial qu’il n’était pas un akitsumikami (divinité incarnée). La portée de cette déclaration est contestée puisque l’empereur Showa lui-même avait déclaré en décembre 1945 à son chambellan Michio Kinoshita « qu’il est absolument interdit de qualifier de chimérique l’idée que l’empereur est un descendant des dieux ». Plusieurs commentateurs, dont John W. Dower et Herbert P. Bix, s’interrogent aussi sur l’emploi du terme akitsumikami au lieu de celui plus courant d’arahitogami (dieu vivant).
De nos jours :
Au lendemain de la guerre, la plupart des Japonais pensaient que la prétention démesurée de l’Empire l’avait mené à sa chute. La convoitise de territoires étrangers aveugla ses chefs qui délaissèrent la mère patrie. Dans l’après-guerre, de nombreuses « nouvelles religions » (新宗教, shinshūkyō?) apparurent, beaucoup basées sur le shintoïsme, mais, globalement, la religiosité des Japonais diminua. Ainsi Konkokyo et Omoto Kyo sont d’inspiration shintoïste, alors que d’autres groupes comme Sūkyō Mahikari ou Tenrikyō sont des syncrétistes mélangeant shintoïsme et bouddhisme. Le shintoïsme a persisté en passant sous silence ses références à la mythologie ou au mandat divin de la famille impériale. Au contraire, les sanctuaires se concentrent sur les gens ordinaires en les aidant à maintenir de bonnes relations avec leurs ancêtres et les kami. La façon de penser shinto constitue toujours une part importante de la mentalité japonaise, bien que le nombre de personnes qui se disent animées d’un sentiment religieux ait fortement décru. La plupart des Japonais ont une vision neutre de la religion et en pratiquent plusieurs dans leur vie. Ainsi, en 2005, selon l’Agence pour les affaires culturelles du Ministère de l’éducation, la culture, des sports, des sciences et des technologies japonais, on comptabilisait 107 millions de shintoïstes (84 % de la population) et 91 millions de bouddhistes (71 % de la population)2. Une même personne peut aller prier au sanctuaire shinto au Nouvel An japonais pour une bonne année et avant les examens d’entrée à l’école pour implorer son succès, puis plus tard avoir un mariage chrétien dans une église3 plutôt qu’un mariage shinto, et enfin des funérailles dans un temple bouddhiste.
2. Principes et Croyances
Le shintoïsme est essentiellement polythéiste. Le concept majeur du shintoïsme est le caractère sacré de la nature. Le profond respect en découlant définit la place de l’homme dans l’univers : être un élément du grand tout. Ainsi, un cours d’eau, un astre, un personnage charismatique, une simple pierre ou même des notions abstraites comme la fertilité peuvent être considérés comme des divinités.
Innombrables, les kami sont partout, se cachant sous les formes les plus diverses, aux endroits les plus inattendus. Il convient donc de se montrer à leur égard d’une prudence extrême, d’autant que les plus petits sont parfois les plus susceptibles. Leur caractère est ambigu, comme la nature elle-même.
Tous, y compris les meilleurs d’entre eux et les plus grands, possèdent un « esprit de violence », arami-tama (荒御魂?), qu’il faut se concilier ou neutraliser par des rites appropriés. Certains sont même dangereux dans leur principe, tels les « dieux des épidémies » ou les « dieux des insectes », prédateurs du riz. Tous peuvent vous frapper d’un tatari (祟り?). L’on a voulu donner à cette notion, aussi archaïque sans doute que le concept même de kami, une valeur morale en en faisant un châtiment, une malédiction (les dictionnaires bilingues donnent généralement ces traductions), infligés par le dieu à l’auteur d’une faute (tsumi). C’est là une conception moderne inspirée par le bouddhisme, qui a traduit par tsumi l’idée d’« action mauvaise », qui obscurcit l’entendement de l’homme et fait obstacle à l’illumination, donc au salut. Le synonyme ancien de tsumi est, en réalité, kegare (汚れ?, « souillure »). Et les définitions anciennes qui en sont données ont un caractère plus physique que moral : c’est ainsi que le contact de la mort, du sang, des excréments provoque une souillure rituelle ; mais la vie en société entraînera un élargissement de cette notion de tsumi, et l’on qualifiera ainsi certaines infractions sociales (destruction d’une digue de rizières).
Dans son principe toutefois, le tsumi, comme le tatari qui en est la conséquence quasi automatique, semble devoir être défini d’une manière à la fois plus vague et plus générale. De nombreux exemples, même récents, montrent en effet que l’on peut être frappé par un tatari pour peu que l’on ait empiété, fût-ce inconsciemment, sur le domaine d’un kami ; le tsumi est en somme la transgression de certaines limites, non toujours formellement interdites ni précisées, mais chargées d’un potentiel magique redoutable dû à la simple présence du kami.
Pour illustrer cela on peut prendre le film de Hayao Miyazaki : Le Voyage de Chihiro.
L’héroïne, Chihiro, pénètre en effet sur le territoire de kami et autres fantômes, elle se voit donc condamnée à rester dans le monde des démons à jamais. On pourrait aussi citer nombre d’exemples de récits populaires relatant des kami habitant auprès des ponts et poursuivant les personnes qui ne leur ont pas rendu hommage. L’imprudent peut être, à la limite, foudroyé par le simple contact d’un objet ou d’un être kami, parfois même contre la volonté de ce kami. Un proverbe encore usité — dans le sens, il est vrai, de : « Il ne faut point se mêler de ce qui ne vous regarde pas » — conserve la trace de cette croyance : « Sawaranu kami ni tatari nashi » (« Il n’est point de tatari du fait d’un kami que l’on ne touche point »). Pour échapper aux conséquences d’un tatari imprudemment encouru, il convient de « purifier » son entourage (祓う, harau?) ou soi-même (清む, kiyomu?). Ces deux termes sont employés aussi bien pour traduire des actions banales comme « balayer, nettoyer, laver », et, de fait, il s’agit essentiellement, à l’origine, de nettoyages symboliques et d’ablutions rituelles. Dans certains cas, et notamment quand la souillure est due au contact de la mort, il convient d’observer certaines abstinences (忌み, imi?), au cours de retraites plus ou moins prolongées. Purifications et abstinences sont également recommandées à titre préventif lorsque l’on prévoit un contact inéluctable avec un kami ; la préparation d’une fête impose souvent des rites de ce genre aux participants. Ces rites immunisent en quelque sorte contre le pouvoir maléfique du kami. D’autres sont destinés, en revanche, à conférer à celui qui en use un pouvoir contraignant sur le kami. Là est peut-être l’explication du terme qui désigne, de nos jours encore, le prêtre du shinto (神主, kan-nushi?), le « maître », le « possesseur d’un kami », en d’autres termes : celui qui connaît les rites qui donnent prise sur les forces surnaturelles.
3. Les lieux sacrés
Les sanctuaires sont à la fois des lieux de prières et de réjouissances où sont encore aujourd’hui pratiqués du théâtre nô, de la danse, de la lutte sumo, du tir à l’arc (kyūdō) et d’autres activités. Autrefois, on organisait aussi des courses de chevaux ou de bateaux.
On pratiquait le bain en commun qui est une forme de rite collectif de communion avec la nature.
Outre ces enceintes sacrées, où les fidèles viennent pratiquer leur culte, la tradition shinto considère également comme sacrés certains éléments du paysage naturel, tel le mont Fuji.
Le shintoïsme se pratique dans des sanctuaires très dépouillés. Le plus souvent les sanctuaires sont peints en rouge et ne contiennent qu’un autel très rudimentaire servant à déposer les offrandes : des fruits, un verre de saké, de l’argent, etc. Le cœur même du sanctuaire renferme la relique ou l’objet où est censé être incarné le kami. Seuls les prêtres peuvent y accéder. Cette relique ou objet peut être n’importe quoi, une pierre précieuse comme une pierre ordinaire, un objet précieux ou une chaussure, un arbre, etc. C’est cet objet ou cette relique que l’on transporte à travers tout le quartier pendant les festivals de quartier, les matsuri
Parmi les sanctuaires remarquables :
Le Grand sanctuaire d’Iseest l’un des lieux les plus sacrés du Japon. On dit que chaque Japonais doit y venir au moins une fois dans sa vie. Les sanctuaires y sont reconstruits à l’identique tous les 20 ans, garantissant la pureté du lieu.
Le Tōshō-gū est l’un des sanctuaires shintō les plus connus du Japon.Construit à Nikko en l’honneur de Tokugawa Ieyasu par son fils Tokugawa Hidetada alors shogun en 1617, le sanctuaire est composé de nombreux bâtiments
Le sanctuaire d’Itsukushiuma doit son nom à l’île qui l’abrite près d’Hiroshima
4. Lexique shinto
Aramitama (荒御魂?) : âme, esprit des kami.
Chōzuya (手水舎?) : bassin où les fidèles peuvent se laver les mains et se rincer la bouche à l’aide d’une sorte de louche (柄杓, hishaku?), afin de se présenter devant le kami exempts de toute souillure (o-harai).
Ema (絵馬?) : plaquettes votives en bois. Les fidèles inscrivent leurs vœux ou leur prière sur l’ema, puis l’accrochent à un portique près du temple pour qu’il soit lu par les kami (les dieux).
Gohei (御幣?) : bandes de papier pliées (pouvant également être en métal) en zigzag, qui symbolisent la présence de la divinité.
Guji (宮司?) : prêtre supérieur d’un sanctuaire.
Haiden (拝殿?) : bâtiment où prient les fidèles.
Hatsumōde (初詣?) : première prière de l’année au Nouvel An qui s’accompagne de tout un rituel : la première purification, la première prière, on boit le premier verre de saké et enfin on tire le sort.
Hokora (祠?) : petit sanctuaire aménagé dans un paysage en l’honneur d’un kami.
Honden (本殿?, ou shinden) : bâtiment principal qui contient le shintai.
Inori (祈り?) : prière rituelle.
Jinja (神社?) : sanctuaire shintoïste.
Kagura (神楽?) : une ancienne danse shintoïste.
Kami (神?) : « être d’un lieu supérieur ». Principe de vie reconnu par le shinto comme existant dans toutes les choses animées ou inanimées ; c’est le nom donné à une divinité, un dieu, ou à un esprit shintoïste. La croyance en leur existence et le respect qu’on leur doit sont au centre du shinto.
Kamizumo (神相撲?) : rituel utilisant des marionnettes.
Kannushi (神主?) ou shinshoku (神職?) : prêtre shinto.
Koma-inu (狛犬?, « chien de Koguryŏ ») : deux chiens d’apparence léonine dont l’un a la gueule ouverte et l’autre fermée. Ils sont les gardiens du temple.
Magatama (勾玉?) : collier de fertilité magique orné de joyaux porté par Amaterasu ; il est l’un des trois talismans de la souveraineté impériale, les deux autres étant un miroir sacré et une épée.
Matsuri (祭り?) : fête annuelle ou bisannuelle du sanctuaire.
Miko (巫女?) : « jeune vierge du sanctuaire ». Elles sont vêtues d’une jupe rouge recouverte d’une tunique blanche. Aux temps anciens, les miko étaient des shamans (itako).
Mikoshi (神輿?) : châsse portable que les fidèles transportent dans les rues d’un quartier au cours d’une procession.
O-bake (お化け?) : fantômes ; esprits errants.
O-harai (お祓い?) : purification rituelle au chōzuya avant d’adorer le kami.
O-mikuji(お神籤?) : bandes de papier prédisant la destinée. Si la prédiction est bonne, l’omikuji devient un talisman à conserver. Si elle est mauvaise, la bandelette doit être fixée sur un arbre du sanctuaire afin que les kami conjurent la prédiction.
O-mamori (お守り?) : amulettes porte-bonheur vendues dans les sanctuaires. Elles sont souvent contenues dans un sachet de tissu mais peuvent aussi se présenter sous la forme de pierres gravées.
Sakaki (榊?) : branche d’un pin sacré avec laquelle un kannushi procède aux rites de purification.
Shimenawa (注連縄?) : corde en paille de riz utilisée pour marquer la présence d’un kami.
Sodai (総代?) : membre laïc d’un comité supervisant le sanctuaire shinto d’un quartier.
Taisai (大祭?) : grande fête d’un sanctuaire shinto, au cours de laquelle une statue du kami est placée dans le mikoshi ; elle a lieu en général tous les deux ou trois ans.
Tengu (天狗?) : homme-oiseau tantôt démon, tantôt divinité protectrice ; ils sont magiciens et illusionnistes. Le mythe du tengu vient des croyances populaires de Chine où il existe encore aujourd’hui : c’est le terrible Garuda. Il est représenté soit en homme-oiseau soit en démon avec un long nez.
Torii (鳥居?) : portail sacré ayant la forme d’un grand portique. Peint en rouge, il servait à l’origine de perchoir au coq du village qui par son chant appelait Amaterasu. Il marque l’entrée dans un sanctuaire shinto : domaine d’un kami et la frontière entre le pur et l’impur.
Toso (屠蘇?) : premier saké de l’année, au Nouvel An.
5. La pratique shinto
C’est beaucoup plus la vie sociale que la vie personnelle des Japonais qui est imprégnée de shinto.
Cette religion de la communion avec la nature, où tout est sacré, les astres, les rivières, les ancêtres, les hommes célèbres, est présente dans toutes les traditions japonaises. Dans le sumo, lutte où s’affrontent deux colosses quasi-nus qui cherchent à se pousser hors d’un cercle, le sport est presque secondaire par rapport aux rites: les lutteurs jettent une poignée de sel pour purifier l’arène, ils se balancent d’un pied sur l’autre pour écraser les forces du mal, quant à l’arbitre, issu d’une famille spécialisée dans cette fonction, il est vêtu comme un prêtre shinto. Le théâtre Nô, codifié au XVeme siècle, n’est que la récitation de légendes épiques d’inspiration shinto. L’ikebana lui-même, l’arrangement floral, est interprété en termes de shinto : les fleurs doivent marquer par leur disposition les trois plans du ciel, de l’homme et de la terre. L’ikebana peut aussi s’interpréter en termes de méditation bouddhiste. Le bain en commun, o-furo, qui était mixte jusqu’à ce que l’occupant américain s’en offusque en 1945, est aussi perçu comme un rite de communion avec la nature .
De nos jours, la pratique du shinto n’implique aucune croyance particulière. Les Japonais ne gardent que bien peu de superstition pour les kami et ils ne recherchent aucune justification rationnelle du shinto. Cependant, c’est pour eux l’expression de leur adhésion à la communauté nationale et la participation aux cérémonies shinto du sanctuaire de leur village ou de leur quartier marque leur volonté de maintenir l’harmonie de la vie de la nation.
Les Japonais célèbrent en rite shinto les évènements marquants de la vie des individus, de la communauté ou de la nation. Il s’agit de fêtes, dites matsuri, où l’on se réjouit simplement de l’existence. On cherche à avoir le coeur pur, on exhale sa gratitude pour ce que le monde a d’agréable et l’on souhaite que le bonheur soit préservé.
Rien n’est attendu d’une vie future. La mort est vécue comme une tragédie et c’est un rite bouddhiste, plus consolant, qui s’en occupe.
En revanche, l’ambiance de réjouissance qui est celle des cérémonies shinto est bien adaptée aux naissances et aux mariages. 90 % des mariages japonais sont célébrés selon le rite shinto ; le symbole principal de l’union des époux consiste à boire trois fois dans la même coupe de saké. Cependant le banquet traditionnel où l’on invite famille et collègues de bureau coûte une fortune, aussi de nombreux jeunes ménages préfèrent-ils la mode des mariages à l’étranger, selon n’importe quel rite. C’est moins cher et le voyage de noces est compris.
Les familles retrouvent volontiers le temple shinto le dimanche ; c’est un plaisir que de se promener dans ses jardins en accomplissant les rites de purification: on y boit l’eau de fontaines sacrées dans des gobelets en bois fixés à l’extrémité de longues tiges.
Une autre expression du shintoïsme est ce que les occidentaux appellent faute de mieux les festivals, les « matsuri ». Ils sont une occasion d’inviter les ancêtres défunts aux joies de la terre et de les y faire participer par l’esprit. Cependant il n’y a pas de véritable culte des ancêtres shinto ; ce qui existe dans ce domaine relève du confucianisme, c’est-à-dire de la culture chinoise. Le shinto connaît de nombreux pélerinages, souvent en montagne, siège des kami.
La morale, très simple, consiste à éviter les gros péchés : mensonge, meurtre, adultère etc…
Par sa nature même, le shinto n’est nullement incompatible avec d’autres religions, puisqu’il n’est lui-même pas religieux. Durant toute son histoire, il s’est accommode du bouddhisme et du confucianisme et ne se pose pas davantage de problèmes aujourd’hui face au christianisme.
La vie moderne l’a encore plus dépouillé de son contenu surnaturel, mais le shinto reste un extraordinaire ciment de l’unité de la nation japonaise. On peut trouver surprenant qu’une « religion » très primitive comme le shinto ait cependant survécu dans une civilisation aussi techniquement avancée que celle du Japon. Le shinto, par l’univers qu’il imagine, était déjà très en arrière de l’évolution technique du Japon d’avant le bouddhisme. A cette époque, l’agriculture et la structure sociale du Japon étaient arrivées à un niveau qu’on peut juger, de l’extérieur, très supérieur à l’état de spiritualité qu’exprime le shinto.
Un parallèle intéressant peut être fait avec l’écriture japonaise qui est à la fois primitive et compliquée. Elle pourrait être sans difficulté remplacée par l’alphabet latin, infiniment plus performant et bien adapté à la phonétique japonaise. Les Japonais préfèrent toutefois garder un système archaïque qui est le leur pour défendre leur personnalité. Le shinto procède de cet esprit.
Toutefois la mentalité shintoïste s’adapte bien à la société moderne qu’elle contribue à modeler et développer: le goût de la nature favorise les mouvements écologiques, le besoin de renouveau perpétuel encourage la société de consommation et le souci de la beauté n’est pas sans effet sur le « design » et la beauté des produits japonais.
6. Quelques questions à propos du Shintoïsme
a. Ses rapports avec le nationalisme nippon
Jusqu’aux premiers contacts du Japon avec la civilisation chinoise, vers le Ve siècle de notre ère, le shinto n’était que cet ensemble de croyances, de mythes et de pratiques. C’était une sorte d’animisme polythéiste qui rap- pelle, par le fouillis de ses divinités, aussi bien certaines religions antiques que l’animisme d’Afrique Noire. A cette époque, le Japon ne connaissait pratiquement ni l’écriture, ni la peinture ou la sculpture, ce qui explique peut-être l’absence d’idoles. La Chine, en introduisant le bouddhisme au Japon en 552, provoqua un double effet: d’une part un certain amalgame des pratiques shintoïstes et bouddhistes et d’autre part une réaction de défense, de nature quelque peu nationaliste, en faveur du Shinto. Celui-ci en vînt donc à s’organiser vers le VIIIe siècle, les mythes s’unifièrent et les kami tutélaires des différents clans ou villages furent promus à une dignité nationale. Ce mouvement destiné à renforcer le gouvernement impérial s’accompa- gna d’un effort pour écrire ces antiques traditions et constituer une mytholo- gie, un sacerdoce et des rites « officiels ». Il s’en suivit également une prolifération de temples. Toute l’histoire religieuse du Japon fut dès lors une succession de mouve- ments contradictoires tantôt en faveur du bouddhisme, tantôt du shintoïsme. Ainsi, malgré une tendance très constante à mélanger ces deux religions dans un syncrétisme mal défini, on peut noter des réactions de défense du Shinto vers le XIIIe et le XVIIIe siècle. A cette dernière période, le bouddhisme était religion d’Etat et le Shinto apparaissait, en quelque sorte, comme une fronde contre le pouvoir central. A l’époque Meiji, en 1868, quand le Japon s’ouvrit à la civilisation occidentale, le gouvernement imposa la séparation entre Shinto et Boud- dhisme. Les bonzes ne purent plus célébrer dans les temples shinto et la lecture des textes bouddhistes y fut interdite. Le Shinto prend alors quatre formes distinctes:
• Le Shinto de la Maison Impériale, comprenant un rite d’adoration de la déesse du soleil, Amaterasu o Mikami. Ce culte jadis public est, de nos jours strictement privé. • Le shinto des temples. Ce sont les rites pratiqués dans les milliers de temples japonais, réunis dans une association, Jinja honcho.L’ensemble de ces deux shinto constitue ce qu’on appelle le shinto de l’Etat, créé au début de l’êre Meiji et qui a duré jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. C’était une institution destinée, en fait, à renforcer l’iden- tité japonaise et la dévotion envers l’empereur. • Le shinto des sectes est une somme de mouvements divers, nés au XIXeme siècle. Le plus connu d’entre eux, le Tenrikyo, a été fondé par une femme en 1838 et compte plus de trois millions d’adeptes. Nous en dirons quelques mots ultérieurement. • Le shinto populaire enfin, qui est une religiosité diffuse mais comporte parfois des pratiques magiques. Les quatre formes de shinto se mélangent selon l’univers culturel de chaque Japonais et constituent la base du système de valeurs du pays. C’est pourquoi le shinto est devenu le lieu privilégié du particularisme et donc du nationalisme japonais. Seul le shinto pouvait conférer à l’empereur le caractère divin qui favorisait les visées de l’impérialisme japonais. La défaite de 1945 impliquait de réduire l’influence de cet appareil shinto développé depuis Meiji. L’empereur Hiro-Hito accepta de limiter le shinto au rôle d’une organisation religieuse comme les autres. Il expliqua lui-même que l’attachement à son peuple ne dépendait pas de la croyance de ses sujets en sa divinité et il supprima les subventions du gouvernement aux temples shinto. La ferveur des shintoïstes à l’égard de l’empereur n’en a pas été affectée et les temples sont toujours aussi prospères aujourd’hui.
Certains pensent que le Shintoïsme a été instrumentalisé afin de légitimer militariste d’expansion après la restauration Meije à la fin du VIII ièm siècle ; d’autres pensent que le Shintoïsme mettant constamment l’accent sur le particularisme japonais n’a pas rendu cette approche politique inévitable
b. Les Sectes Shinto
– Le Tenrikyo :
Secte guérisseuse japonaise tirant son origine d’une femme chamane, Nakayama Miki (1798-1887), dont le siège est à Tenri (Nara).bElle dit avoir eu la vision du « Général du Ciel » qui lui aurait de devenir son temple vivant afin de sauver l’humanité. Elle recut des dons de guérison et écrivit un livre saint , l’ « Ofudesaki » selon laquel, le corps de dieu occupe tout l’univers et se manifeste par des Kami En fait, le mouvement se radicalisa sous l’influence de celui qu est considéré comme le co-fondateur du Tenriyo, Iburi Izo. Les adeptes vénèrent une divinité créatrice Tenri-o-no-mikoto ainsi que l’endroit où la création prit place. Le bonheur et la prospérité s’obtiennent en maîtrisant les faiblesses et les manquements humains. Le travail et le service accomplis dans l’harmonie sont censés conduire les croyants vers une vie meilleure, plus vertueuse lors de leur prochaine réincarnation. Il y aurait 2,5 millions d’adeptes (un centre est implanté dans les Hauts de Seine en France) et 15000 temples Les dirigeants successifs du Tenrikyo sont des descendants de Nakayama Miki. Tous les représentants des centres officiels sont liés à la diffusion de l’idéologie et sont de sérieux recruteurs.
– Le Konkoyo
Au 19ème siècle, beaucoup de gens de la région d’Okayama, craignaient la déité(Kami) Konjin. Ils croyaient que ce Kami avait une action sur le temps et les saisons, et que les hommes qui interféraient dans son action devaient être châtiés de plusieurs façons : par 7 décès dans la famille si la faute était inconsciente, et par l’élimination de toute la famille dans le cas contraire. Un jour du 19ème siècle, Kawate Bunjiro, vit plusieurs membres de sa famille décéder et devint lui-même gravement malade. Kawate en conclut que quelqu’un avait offensé le kami Konjin. Il pria donc le kami et lui confessa toute sa culpabilité en se confiant entièrement à sa grâce. C’est à cette occasion que le kami montra à Kawate l’erreur de la crainte populaire à son encontre alors que c’était une divinité de grâce et d’amour. En 1859, Kawate proclama que le kami Konji avait pris possession de lui et qu’il devait être appelé dorénavant Konko-Daijin. De cette date à sa mort en 1883, Konko Daijin reçut en consultation chez lui ceux qui désiraient une réponse à des problèmes personnels. Il jouait un rôle de médium entre la divinité Konjin et les visiteurs. C’est en 1885 que le Konkokyo s’est structuré en corps religieux. Son centre principal est à Konkocho. La médiumnité reste le trait le plus caractéristique du mouvement. Les gens continuent à venir consulter les médiums de konkokyo lorsqu’ils ont des problèmes, dans les quelques 1 700 lieux de culte. Actuellement, le mouvement compte plus de 450 000 membres. La plupart des adeptes hors du pays ont des ancêtres au Japon.
– Omoto
Un beau jour de 1892 au Japon, Deguchi Nao (1836-1918), une femme habituellement paisible, se trouve soudainement saisie, tel un médium, par l’esprit du Kami* Konjin (Voir Konkokyo). Sa famille la croyant dérangée mentalement, l’enferma dans une chambre. Deguchi parvint malgré cela à inscrire sur un mur avec un ongle les messages du Kami*. C’est ainsi que débuta la rédaction de l’Ofudesaki que Nao transcrivit en transe médiumnique jusqu’à la fin de ses jours, alors qu’elle était quasiment illettrée. Deguchi Onisaburo (1871-1948), né sous le nom d’ Ueda kisaburo, fut adopté à l’âge adulte par la famille Deguchi. Lui aussi spirite, il réécrivit l’Ofudesaki dans un japonais littéraire intitulé Omoto Shinyu. Il transmettra aussi oralement le récit de ses expériences mystiques et les enseignements spirituels relatifs au monde des esprits. Les écrivains d’Omoto prendront note de ses enseignements et les publieront au travers d’une série de 81 volumes, le Reikai Monogatari (Histoire du monde spirituel). Ce sont là tous les écrits sacrés d’Omoto. Ces messages célestes enseignent qu’il est impératif de réformer le monde visible. Cette doctrine se heurta au gouvernement japonais d’avant-guerre. En 1921, les dirigeants d’Omoto furent arrêtés, pour être ensuite libérés à l’occasion de l’amnistie générale lorsque l’Empereur Showa accéda au pouvoir en 1926. En 1935, les dirigeants d’Omoto furent à nouveau emprisonnés, leurs lieux de cultes détruits, leurs biens saisis et leur organisation dissoute. Un certain nombre de ceux qui étaient adeptes ou sympathisants d’Omoto proclamèrent avoir reçu de nouvelles révélations du monde spirituel, et certains fondèrent de nouveaux mouvements, dont parmi les plus importants étaient : ANANAIKYO*, BYAKKO SHINKOKAI*, SAICHO NO IE* et SEKAI KYUSEIKYO*. Grâce aux écrits d’Onisaburo, à sa spiritualité et à son habile sens de l’organisation, des gens de toutes les couches sociales rallièrent Omoto. Actuellement, il y aurait plus de 180 000 membres d’Omoto, dont le quartier général est situé à Kameoka près de Kyoto. La succession a été assurée jusqu’à nos jours par des femmes de la lignée de Deguchi.
– PL KYODAN. (Perfect Liberty Kyodan) Eglise de la parfaite liberté.
Fondée en 1946 au Japon par Miki Tokuchika (1900-1983). Son enseignement principal est que « la vie est un art ». Chacun possède une muse (kami*) lui conférant des talents. La finalité de la vie humaine consiste à développer ces dons afin de vivre généreusement, être créatif et heureux. Lorsque cet état total de liberté survient chez un individu, c’est lorsqu’il est en symbiose avec son kami*. Les dons artistiques ainsi conférés couvrent différents domaines : l’un aura un talent particulier pour le chant, l’autre pour l’écriture ou le golf. L’important est de cultiver son talent dans un esprit de gratitude envers tous les prédécesseurs qui ont apporté une contribution à l’amélioration du monde. On y pratique aussi une incantation « Oya Shikiri » grâce à laquelle on reçoit des pouvoirs émanant d’un kami* personnel, capable de régler les problèmes qui se présentent dans la vie. Les membres portent aussi une amulette protectrice. La PL Kyodan est réputée pour l’enregistrement systématique des témoignages de santé des adeptes. On perçoit là un dessein de convaincre. PL KYODAN a un intime lien historique et doctrinal avec une organisation plus ancienne le Tokumitsukyo. PL KYODAN considère que Kanada Tokumitsu (1863-1919) est son père fondateur, que Miki Tokuharu (1871-1938) le père de Miki Tokuchika, est le fondateur de la 1ère génération. Tokuchika est lui, considéré comme le fondateur de la 2ème génération. Celui de la 3ème génération est son fils Takahito, l’actuel dirigeant. Le quartier général de PL KYODAN est à Osaka. Le mouvement revendique 2 millions de membres au Japon, et presque autant dans les autres pays du monde.
– KUROZUMIKYO.
L’un des plus anciens nouveau mouvement religieux du Japon. Il a été fondé par un prêtre Shinto, Kurozumi Muntada (1780-1850). Ce mouvement puise ses origines dans l’expérience de conversion religieuse de Kurozumi le 11 novembre 1814. Kurozumi, gravement malade, pria la déesse solaire AMARERASU-OMIKAMI et se consacra totalement à son culte. C’est à ce moment là qu’il réalisa que les Kamis* (dieux) et les êtres humains ne font qu’un. Il en vint à prêcher cette croyance avec succès grâce à la guérison qu’il opéra sur une servante, en lui imposant les mains et en soufflant sur l’organe malade. Des multitudes de gens accoururent pour obtenir de Kurozumi une aide ou une guérison. Kurozumi leur prêchait « Les paroles célestes » et ensuite les aidait individuellement à traiter leurs problèmes de santé. Certains devinrent des croyants dont une bonne part provenait de la classe des samouraïs. Après la mort du fondateur, ses principaux disciples perpétuèrent son œuvre. En 1868 on comptait 100 000 fidèles, dont beaucoup de nobles. Lors des réunions aucune distinction n’était mise entre les classes sociales. Tous étaient considérés comme égaux, une révolution pour l’époque. Le gouvernement reconnu le Kurozumikyo comme religion Shinto indépendante en 1876. Actuellement, il y aurait 300 000 adeptes. Le centre principal du mouvement se situe à Okayama (entre Kobé et Hiroshima). Après la mort de Kurozumi, la direction du mouvement a été assurée par les descendants successifs du fondateur. Au Kurozumikyo on vénére non seulement Amaterasu et les autres divinités Shinto, mais aussi le fondateur qui y a été déifié. Un festival en l’honneur de Kurozumi à lieu chaque année en avril.
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