CULTURE du JAPON

ParJacques BONNAUD

CULTURE du JAPON

LE SPORT

LE SUMO 

(相撲, sumō, littéralement « frapper mutuellement »)

A. HISTORIQUE

Tradition millénaire, le sumo serait apparu il y a de cela 1500 ans. La première trace de son existence apparaît en 712 dans le Kokiji (古事記littéralement chronique des choses anciennes), l’une des premières œuvres écrites en japonais. Selon le livre, il y a 2500 ans, les dieux Takemikazuchi et Takeminakata se battirent sur les plages d’Izumo le long de la côte de la mer du Japon , là où se situe maintenant Shimane-ken, jusqu’à ce que l’un deux gagne. Ainsi, le contrôle de l’archipel a été cédé au peuple japonais mené par Takemikazuchi, dont on dit qu’il a établit la famille impériale dont descendrait le présent empereur.

L’âme du Japon vibre dans ces affrontements de titans aux cheveux tirés en chignon rappelant par leur forme la feuille du ginko, l’arbre tutélaire de l’archipel.

Le Nihon Shoki (Chroniques du Japon), de 720, relate que le premier combat entre simple mortels eut lieu en 23 avant JC : l’empereur Suinin (r. 29 avJC – AD70) aurait eu une demande spéciale de Nomi no Sukune, un potier de Izumo, pour combattre Taima no Kehaya, une brute vantarde de ce qui est maintenant Nara-ken. Les deux combattirent pendant un certain temps jusqu’à ce que Sukune finalement assène quelques coups dévastateurs dans l’estomac et le plexus de Kehaya qui fut mortellement blessé. Sukune, le vainqueur, a été immortalisé depuis en tant que « père du sumo ».

Ils étaient accompagnés de danses, de théâtre et de prières pour que la récolte soit bonne. Ils faisaient donc entièrement partie d’un rituel religieux. Au VIII ième siècle, ces combats sont intégrés dans les cérémonies de la Cour Impériale. A l’époque, presque tous les coups sont permis.

Il y a de nombreuses autres légendes au sujet des combats de sumo organisés avant que le Japon adopte le système d’écriture chinois au 7ème siècle. Le premier combat historiquement authentifié eut lieu en 642, quand l’empereur Kogyoku (r. 642-45) rassembla sa garde du palais pour exécuter des combats de sumo afin de distraire Paekche, l’envoyé de la cour de Corée. Plus tard, les récits mentionnent des combats de sumo à la cour impériale, y compris pendant les cérémonies de couronnement. La coutume du « tenran-zumo » (le sumo en présence de l’empereur) n’est plus utilisée maintenant, ou sous une forme différente.

Durant le règne de l’empereur Shomu (r. 724-49), des sumaibito (sumotori) furent recrutés à travers le pays pour combattre dans les jardins du palais impérial dans des fêtes appelées ‘sechie’ organisées chaque année le 7ème jour du 7ème mois lunaire (Août dans notre calendrier). Avec l’établissement du ‘sechie-zumo’, le sumo s’étandit du rituel agraire à un rite à grande échelle pour prier pour la paix à travers la nation et la prospérité de la société japonaise.

A la fin du 8ème siècle, L’empereur Kanmu (r. 781-806) fit de sechie-zumo un évènement annuel dans sa cour, et la coutume continua jusqu’à la période Heian (794-1185). Pendant le règne de l’empereur Saga (r. 809-23) la pratique du sumo était encouragée comme art martial ; les règles furent établies et les techniques affinées. Après l’établissement du premier shogunate à Kamakura de 1185 à 1392, le sumo fut pratiqué comme les autres arts martiaux par la classe guerrière.

Minamoto no Yoritomo (1148-99), le plus fameux shogun de cette ère, fut un amateur de sumo qui le regardait plus particulièrement pendant les diverses formes d’entrainement militaire. Oda Nobunaga (1534-82), un des seigneur féodaux majeurs, adorait particulièrement le sumo. En Février 1578, il rassembla quelques 1.500 sumotori de tout le pays pour un tournoi organisé dans son château. Jusque là, il n’y avait pas de limites définies à l’arène dans laquelle le sumo se déroulait ; l’espace était simplement déterminé par les gens qui regardait autour ou qui attendait leur tour pour combattre. Apparemment à cause du nombre de luttes organisées le même jour au château Azuchi de Nobunaga, des limites circulaires furent dessinées sur le sol pour la première fois pour accélérer le déroulement.
Ces limites eurent aussi un effet sur le sumo et la sécurité des spectateurs. Le premier document évident montrant un ring délimité par des faisceaux de paille de riz placées sur le sol selon un schéma circulaire peut être trouvé lors de l’ère Empo (1673-81). Plus récemment au 18ème siècle, les faisceaux furent à moitié enterrés dans le sol autour du ring, comme cela existe maintenant.

Depuis la période des Etats en Guerre jusqu’à la période Edo (1603-1867), de nombreux daimyo commencèrent à offrir leur mécénat aux sumotoris les plus forts. Ceux employés par un daimyo ne recevait pas seulement un généreux salaire mais se virent accorder aussi le statut de samurai. Ils étaient aussi présenté avec un tablier de cérémonie brodé au nom du seigneur mécène. Un tel mécénat garantissait un bon niveau de vie, et beaucoup de rikishi rivalisaient avec d’autres pour taper dans l’oeil d’un daimyo.

Le prédécesseur du sumo moderne professionnel vit son développement à travers la période Edo et fut appellé ‘kanjin-zumo’. Les gains qui en résultaient étaient dédiés à la construction ou la réparation des sanctuaires, temples, ponts et autres travaux publics. Mais un peu d’argent, bien sûr, était aussi utilisé pour payer les rikishi, un certain nombre d’entre d’eux étant ronin (samurai sans maître).Plus tard, l’argent récolté fut utilisé principalement comme pari pour les sumotori.
Pendant la période Edo un système de rang et de liste officielle fut introduit. En 1761, le nom de l’organisation sumo sur les listes officielles par rang fut changé de kanjin-zumo à ‘kanjin-ozumo’, marquant la première heure de la version professionnelle du sport qui fut appelé ‘ozumo’.
L’association sumo de Tokyo, avec 88 noms de toshiyori (lutteurs), fut fusionnée avec celle des 17 d’Osaka en 1927 pour former la sumo Kyôkai moderne

Parties intégrantes du shintô, les combats de sumo célébraient les kami, ces divinités présentes en toutes choses dans la nature afin d’obtenir leur bienveillance et donc de bonnes récoltes. Il ne s’agit pas d’un hasard si le grand stade tokyoïte qui abrite les rencontres, le Kokugikan, rappelle par son toit courbe l’architecture des temples.

 

 

 

Autres arts martiaux 

Judo  judo    

Karaté   karate     

Ju-jistu     jujitsu-300x199      

Aikido (au corps à corps)     aikidophoto05    

Kendo kendo

3. Le Base-ball 

Le grand gagnant est bien évidemment le base-ball. Importé au Japon depuis les états unis au 19ème siecle, il représente aujourd’hui le sport le plus visionné aussi bien à la télévision qu’en tribune. Certains prétendent que ce serait Horace Wilson, un conseiller américain au Japon pendant l’ère Meiji (1878-1888), qui aurait introduit ce sport, d’autres attribut cette introduction aux étudiants revenant de voyage scolaire des États-Unis. En 1934 le premier tournant dans l’escalade de la popularité de ce sport a eu lieu, lorsque la délégation américaine se rend au Japon avec une ribambelle de joueurs de la ligue majeure américaine pour affronter les équipes japonaises dans une série de matchs. Près de 100 000 personnes assistent au match d’ouverture. Le deuxième tournant dans cette ascension se produit après la 2nde guerre mondiale. Alors que le Japon prévoyait de ne pas réorganiser le championnat de base-ball, les américains leur proposent leur aide pour financer ce projet. Aujourd’hui on compte plus de 150 000 licenciés dans ce sport, 5000 équipes, et une participation accrue dans les écoles.

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4. Autres sports et activités 

Le foot occupe aussi une place dans le visionnage comme dans beaucoup de pays, et est très suivi notamment pendant la coupe du monde.
Mais ce qui est assez surprenant c’est lorsque l’on regarde les résultats de la participation. Contrairement avec la France où le foot est premier dans tous les domaines, ici on retrouve des sports comme la “marche” ou le “bowling”… Je pense que c’est dû à la moyenne d’âge au Japon, je vois mal une personne du troisième âge faire du football ou du patinage artistique. Cela dit, je suis toujours bouche bée en voyant la forme des personnes âgées ici, ils marchent, font du sport et sont très actifs. A noter aussi que la Japon bénéficie d’une des plus haute espérance de vie mondiale avec 78 ans pour les hommes et 84 ans pour les femmes.

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Courses Hippiques.

Vélodromes et son célèbre Kerin keirin-japon

Les Japonais sont aussi friands de longues promenades dans les montagnes et de détente près des milliers de sources (onsen) qui jaillissent dans le pays ; l’extase est de s’immerger dans les bains creusés en plein air (rotenburo) et d’admirer les pétales de fleurs flottant à la surface de l’eau.

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Depuis toujours, ce sont des joueurs invétérés ; ils peuvent passer leurs nuits sur des jeux de stratégie comme le shôgi et le go aussi bien que sur des jeux vidéo (des salles y sont consacrées et 80 % d’entre eux possèdent une console de jeux). Les Japonais créent sans cesse de nouveaux gadgets à la pointe de la technologie comme cela a été le cas avec les tamagotchi ou les Pokémon.

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Un phénomène marginal mais remarqué au Japon : les otakus, ces adolescents qui vivent en autarcie dans un monde virtuel.

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Le manga est très « consommé » au Japon, chaque type de lecteur a le sien.

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Les adolescentes ont, pour certaines, un loisir quelque peu inhabituel ; on les appelle les Shibuya girls. Ces jeunes filles excentriques, ultra-sexy et sophistiquées prennent l’apparence de leur chanteuse préférée ou d’une héroïne de manga. Leur emblème : les chaussures à semelles compensées.

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Le Pachinko : Entrez dans l’une des 15 000 salles de pachinko (sorte de flippers verticaux) du pays, vous n’oublierez pas l’ambiance si particulière qui y règne. Les salles de pachinko partagent avec les casinos couleurs criardes, odeurs de tabac, bruit assourdissant et constant des machines, ainsi que joueurs absorbés des heures entières. Le chiffre d’affaires de ce jeu propre au Japon se situe au troisième rang de l’économie des loisirs japonais

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Le terme « cosplayers » vous dit quelque chose ? Ces jeunes gens qui prennent l’apparence des personnages de jeu vidéo ou de dessins animés en s’habillant et en reproduisant la gestuelle de leurs héros… Certains se rencontrent en ligne, se produisent lors de Game Show ou sur les salons d’anime et de manga.

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LES GEISHAS

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1. Généralités :

Une geisha (芸者?), plus souvent appelée geiko (芸妓) à Kyōto, est au Japon une artiste et une dame de compagnie, qui consacre sa vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais pour des prestations d’accompagnement et de divertissement, pour une clientèle très aisée. Elle cultive le raffinement artistique dans divers domaines tels que l’habillement en kimono, la musique classique, la danse, les rapports sociaux et la conversation, des jeux… Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l’art ». Ce ne sont donc pas des prostitués !!!!
Les geishas étaient nombreuses aux XVIIIe et XIXe siècles. Elles existent encore dans le Japon contemporain bien que leur nombre soit en constante diminution : estimé à 17 000 dans les années 1980, il n’est plus que d’environ 200 de nos jours, principalement à Kyōto dans le quartier de Gion. Cependant, grâce à une meilleure communication sur les activités des geishas notamment par la télévision et Internet, le nombre d’apprenties geisha (maiko) a connu récemment une nette augmentation.
Les geishas appartiennent au « monde des fleurs et des saules » (花柳界, karyūkai?). Selon la geisha Mineko Iwasaki, une geisha doit avoir la délicatesse d’une fleur ainsi que la force et la souplesse d’un saule

2. Historique :

L’ouverture des maisons de thé (お茶屋, ochaya) dans les quartiers de plaisirs en 1712 marque le début du métier de geisha. Les geishas sont le résultat de l’évolution des taikomochi (太鼓持) ou hōkan (幇間), équivalents au Japon des bouffons du Moyen Âge en Europe. Ainsi, les premiers geishas étaient des hommes, dont le travail était principalement de divertir, par des chants et de la musique, les clients des maisons de thé.

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Au début de leur intégration aux geishas, dans les années 1750, les femmes étaient appelées onna geisha (女芸者) littéralement : femme geisha), ou geiko (芸妓) à Kyōto. Elles devinrent rapidement plus nombreuses que les hommes, qui prirent le nom d’otoko geisha (男芸者, homme geisha) pour se différencier des femmes. À partir de 1800, toutes les geishas étaient des femmes.

En 1779, le gouvernement japonais officialisa le métier de geisha et créa un bureau d’enregistrement (検番, kenban), destiné à recenser les geishas et à faire respecter la loi. Celle-ci indiquait que seules les prostituées patentées pouvaient avoir des relations sexuelles avec leurs clients, et pas les geishas.

En 1842, la réforme Tenpō proscrivit la prostitution et fit fermer les quartiers de plaisirs, mais ceux-ci rouvrirent en 1851. En 1886, afin de garder le contrôle sur les activités des geishas, le gouvernement fixa un tarif officiel pour leurs activités.
Jusqu’au début du XXe siècle, les geishas étaient considérées comme à la pointe de la mode, à tel point qu’avec l’occidentalisation du Japon dans les années 1920-1930, on vit apparaître des geishas s’habillant et dansant à l’occidentale, surnommées dansu geisha. Mais beaucoup d’entre elles s’opposèrent à cette modernisation et se posèrent en gardiennes de la tradition japonaise, ce qui est toujours le cas actuellement.

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En 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fit fermer les quartiers de plaisir et envoya les geishas travailler en usine pour soutenir l’effort de guerre. Le 25 octobre 1945, les quartiers de plaisir rouvrirent. L’interdiction totale de la prostitution en 1957 démarqua définitivement les geishas des prostituées. À la même époque, de nouvelles lois sur le travail des enfants et la scolarité obligatoire interdirent aux filles de devenir maiko avant quinze ans.

En 1965, la Kyōto dentō gigei shinkō zaidan (京都伝統伎芸振興財団?, littéralement « Fondation pour le développement des arts et musiques traditionnels de Kyōto ») dénombrait à Kyōto 65 maiko, chiffre qui chuta ensuite jusqu’à 28 en 1975, avant de remonter et se stabiliser à une moyenne de 60 maiko dans les années 1990. Ces dernières années, on observe un engouement nouveau pour la profession de geisha au Japon, avec pour la première fois en avril 2008 plus de 100 maiko (101 exactement) dans les cinq hanamachi de Kyōto

3. Mode vie :

a. Habillement :

Le vêtement des geishas est un kimono de soie décolleté dans le dos, surnommé obebe dans le dialecte de Kyōto. Les couleurs du kimono se choisissent selon la saison, mais aussi selon l’âge de la porteuse : les jeunes femmes portent des couleurs vives tandis que les geishas de plus de trente ans choisissent des couleurs plus discrètes.  

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Le kimono est noué dans le dos par une large ceinture de soie, nommée obi (帯 ou おび). Cet obi se noue différemment selon l’âge de la geisha : les femmes mûres le portent en « nœud de tambour » (太鼓結び, taiko musubi), mais les maiko le portent « en traîne » (だらり帯, darari obi), avec un nœud qui remonte jusqu’aux omoplates, le bout de l’obi traînant presque par terre. Un tel nœud nécessite un obi de plusieurs mètres de long. Ce nœud dans le dos distingue les geishas des oiran et autres prostituées, qui nouaient leur obi sur le devant pour pouvoir l’enlever et le remettre plusieurs fois au cours d’une soirée.

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En guise de sous-vêtements, les geishas portent un koshimaki ou « couvre-hanches », une simple bande de tissu fin enroulée autour des hanches, puis une combinaison. Cette combinaison doit être en harmonie avec les couleurs du kimono, car elle apparaît en deux endroits : au niveau des chevilles quand la geisha relève son kimono pour marcher, et au niveau du col. Ce col est traditionnellement cousu chaque matin à la combinaison choisie par la geisha, puis décousu le soir pour être lavé. Il est rouge — couleur associée à l’enfance — pour les maiko, et blanc pour les geishas confirmées.

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Les geishas portent aux pieds des chaussettes tabi et des sandales de bois : geta

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b. Coiffure :

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Les coiffures des geishas sont des chignons traditionnels japonais. Elles sont faites chez un coiffeur spécialisé et doivent tenir une semaine. Afin de ne pas aplatir leur coiffure, les geishas doivent dormir sur un « repose-nuque », le takamakura.

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Les chignons nécessitant de tirer beaucoup sur les cheveux au sommet du crâne, beaucoup d’anciennes geishas ont une calvitie. Cela tend à disparaître de nos jours, d’une part parce que les maiko débutent plus tard qu’avant, et d’autre part parce que certaines geishas utilisent des perruques

c. Maquillage :

Bien souvent le maquillage que l’on associe aux geishas est en réalité celui des maiko. La distinction entre les deux réside dans le port du rouge à lèvres. Si les geishas ont les lèvres entièrement teintes, il ne s’agit chez les maiko que de la lèvre inférieure.
Le visage est entièrement fardé de blanc, par-dessus une couche d’huile appelée bintsuke-abura. Le maquillage est étalé à l’aide d’une brosse de bambou, puis l’excédent est tamponné avec une éponge. Autrefois, ce maquillage contenait du plomb, si bien que beaucoup d’anciennes geishas souffraient de maladies et de problèmes de peau. De nos jours, il est à base de poudre de riz. La nuque est également maquillée de blanc, en laissant apparaître une partie de la peau de la geisha. Les joues, les yeux et les lèvres sont maquillés de rose et de rouge. Les sourcils et le contour des yeux sont tracés avec un bâtonnet de charbon de paulownia, ou avec du khôl

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d. Lieux de vie :

Les geishas vivent dans des quartiers réservés, nommés hanamachi (花街), ce qui signifie « ville fleur ». Les hanamachi les plus célèbres de Kyōto sont Gion (祇園) et Ponto-chō (先斗町).

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Elles sont toujours rattachées à une maison de geisha, une okiya (置屋), même si elles n’y vivent pas toujours. Les okiya sont des maisons de femmes où très peu d’hommes sont autorisés à entrer. La structure d’une okiya s’apparente à une structure familiale, où la patronne est appelée okāsan, « mère », et où les geishas plus âgées sont considérées comme les grandes sœurs des jeunes. Les okiya, auxquelles étaient généralement vendues les futures geishas, percevaient alors la majeure partie de leur salaire, jusqu’au remboursement total de leur dette. Ces futures geishas voyaient leur dette s’accumuler car elles devaient payer leurs repas, leur éducation, leurs vêtements, ce qu’elles brisaient, voire même le prix de l’achat de leur personne par l’okiya.
Une okiya se transmet par succession. L’une des geishas de la maison est désignée comme l’« héritière » (atotori) : il peut s’agir soit d’une fille naturelle de l’okāsan, soit d’une geisha talentueuse adoptée par la maison. En tant qu’héritière, ses gains se confondent avec ceux de son okiya, et elle est censée devenir la prochaine okāsan.

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Les geishas, de nos jours, ont le choix entre deux modes de vie : soit elles vivent dans une okiya, qui leur fournit un logement et des kimonos mais perçoit une partie de leurs gains en échange, soit elles sont indépendantes (jimae) : elles vivent alors dans leur propre logement, et doivent financer elles-mêmes leurs vêtements et leur équipement, mais elles conservent la quasi-totalité de leurs gains. Elles restent cependant rattachées à l’okiya, qui leur sert d’« agence de rendez-vous » et qui perçoit une petite commission en échange.
Qu’elles soient indépendantes ou non, la vie des geishas est partagée avec tout le hanamachi : à chaque occasion importante (début et fin de l’apprentissage, mizuage etc.), une geisha fait le tour de son hanamachi et annonce la nouvelle aux patrons des maisons de thé en leur offrant de la nourriture ou des cadeaux. Généralement, une cérémonie a également lieu dans la maison de thé habituelle de la geisha.
Les geishas forment souvent de véritables « lignées ». En effet, chaque jeune fille désirant devenir geisha doit pour cela se trouver une « grande sœur » (oneesan), elle-même geisha et plus âgée qu’elle, qui lui enseigne le métier, l’emmène à ses rendez-vous, et touche en contrepartie un pourcentage des gains de sa « petite sœur » durant l’apprentissage. La « grande sœur » et la « petite sœur » se lient lors d’une cérémonie appelée san san ku do, au cours de laquelle elles boivent trois gorgées dans trois coupes de saké. Cette cérémonie est également un moment clé du mariage traditionnel japonais, elle symbolise la création d’un lien (en) entre deux personnes. La « petite sœur » se choisit à ce moment un nom de geisha, sur les conseils de son oneesan. Elle prend généralement un nom dont la racine est la même que celui de son oneesan : ainsi, la petite sœur d’une geisha nommée Ichiume pourra prendre le nom d’Ichigiku.

Une geisha, pour augmenter ses gains ou devenir indépendante, a besoin d’un protecteur, nommé danna, un homme riche qui lui fait divers cadeaux, ce qui ne le dispense pas de payer les prestations de la geisha au tarif normal. La geisha et son danna se lient au cours d’une cérémonie analogue au san san ku do. Autrefois, la notion de danna impliquait que la geisha ait des relations sexuelles avec son protecteur, même si ce n’était jamais dit officiellement ; le danna était d’ailleurs souvent choisi non pas par la geisha elle-même, mais par l’okiya, en fonction de sa richesse et de son prestige.

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Il est possible qu’une geisha ait des relations plus ou moins suivies avec des hommes qu’elle a rencontrés, mais ces relations sont généralement discrètes, car la réputation d’une okiya pâtirait du mauvais comportement de ses geishas. Les geishas sont censées être célibataires, et celles qui se marient abandonnent leur métier.
Les geishas qui mettent un terme à leur carrière organisent une cérémonie d’adieu, le hiki-iwai (引き祝い?), au cours de laquelle elles offrent du riz bouilli à leur oneesan et à leur okāsan

e. Formation :

Les geishas étaient traditionnellement entraînées depuis leur petite enfance. Les jeunes filles étaient vendues par les familles pauvres aux okiya, qui se chargeaient de les élever et d’assurer leur éducation.
Durant leur enfance, elles travaillaient comme bonnes, puis comme assistantes dans les maisons de geisha pour contribuer à leur entraînement mais aussi pour assurer le remboursement de la dette contractée pour le coût souvent élevé de leur éducation et de l’achat de leur personne. En particulier, la plus jeune fille de l’okiya avait pour tâche de veiller à l’entrée et d’accueillir les geishas qui revenaient de leurs rendez-vous. C’est une forme d’entraînement traditionnel au Japon et qui perdure encore aujourd’hui, dans laquelle l’étudiant vit chez son maître, l’aide, le regarde pratiquer, l’assiste et exécute les tâches ménagères. Cet entraînement dure souvent plusieurs années.
Elles commençaient dès leur plus jeune âge à pratiquer un vaste éventail d’arts. La tradition japonaise veut que les enfants qui pratiquent les arts commencent « le sixième jour du sixième mois de leur sixième année », mais il arrivait que les futures geishas commencent plus tôt, c’est-à-dire dès l’âge requis (trois ans et trois jours).
La formation des geishas inclut la pratique de plusieurs instruments de musique : le shamisen, instrument à trois cordes typique des geishas, mais aussi la flûte japonaise ainsi que différents tambours traditionnels : le tsutsumi qui se tient sur l’épaule, l’okawa sur les cuisses, et enfin le taiko, le plus grand, que la geisha pose à côté d’elle et frappe avec une baguette. À noter que les airs de shamisen ne sont généralement pas inscrits sur des partitions, et les geishas les apprennent à l’oreille.

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Elles étudient également le chanoyu (cérémonie du thé), l’ikebana (composition florale), la poésie et la littérature japonaise.
La danse traditionnelle est étudiée par toutes les geishas afin d’obtenir un port gracieux et une démarche élégante, mais seules les geishas les plus belles et les plus douées sont encouragées à se spécialiser dans cet art.
Pour leur apprentissage, elles traversent une plus ou moins longue période (d’au moins un an) au cours de laquelle elles suivent et observent leur « grande sœur ». Elles n’ont alors pas de client, mais participent aux fêtes le soir, et vont à l’école la journée. Cette période, qui dure quelques mois de nos jours, est appelée minarai (見習い?), ce qui signifie « apprendre par l’observation ». Les très jeunes filles sont alors appelées shikomiko (仕込妓?), littéralement « apprentie geisha ». En regardant et assistant leurs aînées, elles apprennent le kitsuke (port du kimono), l’art de la conversation, différents jeux (par exemple le jeu de celui qui boira le plus, avec un client), et l’art de divertir leurs clients.
Une fois devenues apprenties geisha, c’est-à-dire des maiko, elles accompagnent des geishas dans les maisons de thé, aux réceptions et banquets. Durant cette période, leur oneesan se charge de leur transmettre sa propre expérience de geisha, en échange de quoi elle perçoit un pourcentage des gains de sa « petite sœur ». Cette méthode d’entraînement persiste encore aujourd’hui mais elle est raccourcie, étant donné que la majeure partie des geishas le deviennent à la fin de l’adolescence.
La formation d’une geisha se termine officiellement lors de la cérémonie dite du « changement de col » (erikae), où elle remplace son col rouge de maiko par le col blanc des geishas confirmées.
La tradition veut que la maiko soit mise aux enchères lorsqu’elle est jugée digne de devenir une geisha à part entière. À l’époque Edo, leur virginité était vendue au plus offrant vers l’âge de 14 ans. Vers les années 1950, la pratique est toujours vivace mais les enchères ne commencent que lorsque la maiko a fêté ses 18 ans. Leur virginité n’a pas de prix et atteint souvent des sommes tellement importantes que seuls de grands industriels peuvent se les offrir. Le prestige en rejaillit sur leur firme. On donne le nom de danna à ces personnages richissimes qui n’achètent pas que la première nuit (mizuage) mais un ensemble de nuits s’étendant parfois sur plus d’une année. Souvent mariés par ailleurs, ils achètent, en fait, l’admiration de leurs pairs et n’ont pas toujours de relations sexuelles avec la maiko.
Aujourd’hui, les geishas n’entrent plus dans les maisons de geisha dès leur enfance. Devenir une geisha est désormais un acte entièrement volontaire, qui se fait souvent à dix-sept ou dix-huit ans. L’apprentissage reste néanmoins long et difficile ; cependant, les geishas étant de plus en plus difficiles à recruter, les apprenties sont souvent chouchoutées par leurs aînées, ce qui contraste avec l’époque où leur travail était volontairement difficile, voire épuisant, pour s’assurer de leur obéissance

f. Activités :

Les geishas ne sont pas des prostituées, mais plutôt des hôtesses ou des dames de compagnie raffinées. Bien qu’autrefois, il était possible et presque systématique d’acheter leur virginité (un événement appelé « mizuage »), elles n’avaient pas forcément des relations sexuelles avec leurs clients, ni même avec l’homme qui avait payé beaucoup d’argent pour acheter leur virginité. C’est cependant sur ce plan que leur nom est resté dans l’appellation « boules de geisha ».
Le travail principal des geishas est de participer aux banquets nommés zashiki. Ceux-ci ont généralement lieu dans les ochaya ou les restaurants traditionnels (料亭, ryōtei?), mais ils peuvent également se dérouler dans des salons privés ou chez des particuliers.
Les geishas ont pour rôle de divertir leurs clients ; selon le client et les circonstances, ce peut être en dansant et en jouant des airs traditionnels, ou simplement en discutant et en jouant à divers jeux de société

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Il y a une distinction entre les geishas spécialisées dans la danse et les autres : les premières sont surnommées tachikata (立方?, « personne debout ») ou odoriko (« danseuse »), tandis que les autres sont appelées jikata (地方?, « personne assise ») car elles s’assoient pour jouer et chanter pendant que les autres dansent.
Les zashiki ne sont pas ouverts à n’importe quels clients. Il faut connaître le geisha asobi, l’art de se divertir en compagnie des geishas, et aussi être un client solvable. En effet, les zashiki sont payés sur facture, après le banquet, par les clients au restaurant, qui paye les honoraires des geishas au kenban, qui se charge de répartir l’argent entre les geishas ayant participé. Si les clients tardent à payer, voire ne payent pas du tout, le restaurant doit payer lui-même les honoraires des geishas ; c’est pourquoi beaucoup de restaurants ou d’ochaya ne sont ouverts qu’aux habitués ou aux personnes recommandées par leurs habitués.
Les honoraires des geishas portent le nom poétique de o-hana (お花?) ou hanadai (花代?), « argent-fleur ». Ils sont proportionnels au temps que passe la geisha au zashiki. Une maiko n’encaisse qu’un demi-hanadai là où une geisha confirmée en reçoit un.
Les spectacles :
Les geishas danseuses se produisent lors de festivals de danse. Les festivals les plus célèbres de Kyōto sont le Kamogawa Odori (« danse du fleuve Kamo ») à Ponto-chô, et le Miyako Odori (« danse de la capitale ») à Gion.
Le Miyako Odori a débuté à l’occasion de l’Exposition Universelle de Kyōto en 18716. Le Kamogawa Odori a débuté en 1872, et depuis, il a lieu tous les ans en mai et en octobre ; il n’a été interrompu qu’en 1945, au moment de la fermeture des okiya pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lors de ces festivals, les geishas donnent des représentations de danse traditionnelle, mais aussi de théâtre kabuki, en particulier pour le Kamogawa Odori.
Les geishas ne sont pas payées pour leurs représentations dans les festivals. Au contraire, elles dépensent souvent beaucoup pour les financer, et vont parfois même jusqu’à s’endetter. Cela est dû au fait que pour une odoriko (geisha danseuse), participer à un festival est une marque de prestige importante. Pour cette raison, les geishas qui participent aux festivals de danse ne sont pas des débutantes, elles ont souvent au moins trente ans

g. Remarques :

– Confusion parfois entre Geiha, Escort-girl et prostituées
– Attention : les Geisha / Geiko / Maiko n’aiment pas beaucoup être prises en photo. Evitez donc d’être ce touriste pénible qui les mitraille avec le flash en les suivant à un mètre.
–  Autrefois les Geisha se teignaient les dents. ette coutume datant de l’ère Heian (794-1185) s’appelait « ohaguro » (お歯黒), littéralement « dents noires » et ne concernaient pas seulement les geishas mais aussi toutes les femmes mariées (une concubine ne le faisait donc pas). Selon certaines sources le but était de se différencier des animaux. A la suite de l’ouverture du Japon à l’Occident au XIXème siècle cette pratique, jugée choquante aux yeux des étrangers, fut interdite bien qu’elle perdura quelques décennies en certains lieux.
En souvenir de cet usage les maikos de Kyoto se noircissent les dents lors du « Sakkô », une période de quelques semaines qui marque le terme de leur carrière et désigne également la coiffure spécifique qu’elles portent à ce moment-là.

 

Théâtres traditionnels

1. Théâtre No 能

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C’ est un des styles traditionnels du théâtre japonais venant d’une conception religieuse et aristocratique de la vie.

a. Origine

Il trouve ses origines dans les danses rituelles et la chorégraphie sacrée, dans les danses paysannes visant à apaiser les mauvais esprits et dans le rite artistique shintoïste appelé kagura.

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Avec l’arrivée du Bouddhisme et de ses nouvelles cérémonies, vers 650, les Kagura, d’obédience Shintô commencèrent à perdre de leur prestige. Les spectacles évoluèrent alors vers une forme plus profane, mais toujours très festive. Cette nouvelle forme de représentation s’appela alors le Gagaku ou Bugaku. Au IXéme siècle, une nouvelle évolution nommée Sangaku, puis Sarugaku ( « Jeux de Singes » ) ajouta au répertoire des acrobaties et des tours de magie ou de textes comiques.

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C’est à l’époque Muromachi, sous l’autorité des Shoguns Ashikaga que deux acteurs, père et fils, établirent les règles de ce qui allait devenir le Nô. Kanami et Zeami gardèrent les grandes lignes du Sangaku, mais en changèrent totalement la forme. Inspirés par la religion Zen, en pleine essor, ils écrivirent de nouveaux textes et imposèrent des règles strictes pour les kimonos, les masques, la musique, la scène… En l’espace d’une vingtaine d’année, ils avaient transfiguré l’ancien Sarugaku populaire, en un art raffiné destiné à l’élite militaire et politique du Japon.

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b. Caractéristiques :

Il s’agit d’une représentation lente, austère et sobre. Il faut noter la grande importance du rythme accentué par las percussions des tambours.

La scène un quadrilatère à peu près nu, ouvert sur trois côtés entre les pilastres de cèdre qui en marquent les angles. Le mur à droite de la scène est appelé kagami-ita, tableau-miroir. Une petite porte y est ménagée pour permettre l’entrée des aides de scène et du chœur. La scène, surélevée, est toujours surmontée d’un toit, même en intérieur, et entourée au niveau du sol de gravier blanc dans lequel sont plantés de petits pins au pied des piliers. Sous la scène se trouve un système de jarres de céramique amplifiant les sons lors des danses.
L’accès à la scène se fait pour les acteurs par le hashigakari, passerelle étroite à gauche de la scène. Considéré comme partie intégrante de la scène, ce chemin est fermé côté coulisses par un rideau à cinq couleurs. Le rythme et la vitesse d’ouverture de ce rideau donnent au public des indications sur l’ambiance de la scène. À ce moment l’acteur encore invisible, effectue un hiraki vers le public, puis se remet face à la passerelle et commence son entrée                      

                                                                        scene                                                                                                                     

– Un ensemble de nô compte environ vingt-cinq artistes.                                                                        

Il y a quatre catégories principales d’artistes, et cinq catégories principales de rôles ;                                                                                                                               Le shitekata correspond au type de jeu d’acteur le plus représenté. Ces acteurs interprètent divers rôles, dont le shite (le protagoniste), le tsure (compagnon du shite), le ji-utai (chœur chanté, composé de six à huit acteurs), et les kōken (serviteurs de scène). Il est toujours masqué                 

                                                                                       shinteka                                                                                                          

L’acteur wakikata incarne les rôles de waki, personnage secondaire qui est la contrepartie du shite

                                                                                                           440px-himeji-jo_takigi_nou_39_37                                                                                                                          

Le kyōgenkata est le style de jeu réservé aux acteurs jouant les rôles populaires dans le répertoire nô et toute la distribution des pièces kyōgen (représentées en intermède entre deux pièces nô).        

                                                                                                                           kyogen                                                                                                                                      

Le style hayashikata est celui des musiciens qui jouent des quatre instruments utilisés dans le nô.

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– Les musiciens sont rangés au fond de la scène et jouent de trois types de tambours de taille croissante et d’une flûte de bambou à sept trous
– Un chœur de huit à douze personnes occupe le côté droit. Il est chargé de fournir les éléments de narration, de commenter le récit et de dire les répliques d’un acteur lorsque celui-ci exécute une danse

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2. Le Kabuki

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L’autre forme de théâtre japonais développée en parallèle du No, est destiné aux gens du peuple, et aucune éducation supérieure n’est nécessaire pour l’apprécier. A beaucoup d’égards, le Kabuki est l’opposé du No, populaire et dramatique plutôt que subtile et raffiné. Les acteurs portent des masques et des costumes élaborés aux couleurs vives, et expriment la nature et les sentiments de leurs personnages par des gestes et des postures exagérés. Si tous les rôles sont joués par des hommes, la maîtrise des voix et des gestes est telle qu’il est difficile de croire que les personnages féminins ne sont pas joués par des femmes. Les acteurs de Kabuki ont également une grande maîtrise des expressions vocales, à tel point que l’on peut saisir le déroulement de l’histoire sans comprendre les mots eux-mêmes. Chaque représentation est accompagnée d’un petit orchestre composé d’instruments traditionnels, faisant du Kabuki une expérience visuelle et auditive.
Les caractéristiques principales du Kabuki sont les changements dramatiques et les révélations soudaines. Afin que le spectateur reste immergé dans l’intrigue, au changement de scènes, au lieu d’abaisser le rideau, c’est toute la scène qui pivote, révélant de nouveaux décors et acteurs. Sans prévenir, un personnage peut surgir d’une trappe ou s’envoler dans les airs. Il peut également dévoiler sa vraie nature en ôtant son costume pour enfin montrer celui qu’il portait en dessous, de manière si rapide que cela apparaît comme une transformation magique. Ajoutez à cela l’utilisation intensive d’accessoires et de décors extravagants ainsi que d’acrobaties, et vous comprendrez pourquoi le Kabuki est un spectacle mémorable.

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3. Le Bunraku

Le Bunraku est une forme très élaborée de théâtre de marionnettes : des figurines de bois au visage de porcelaine, mesurant les deux tiers d’une taille humaine, sont manipulées par trois marionnettistes jouant en suivant une narration sur un accompagnement au Shamisen. Le Bunraku est joué au Théâtre National de Bunraku d’Osakaet au Théâtre National de Tokyo.
Les marionnettes hautes de 1,2 m sont manipulées par 3 hommes en noir qui parviennent sans se cacher à se faire oublier. Le premier est responsable de l’expression du visage et du MSD, le second manipule le MSG et les accessoires, le troisième s’occupe des jambes.
Cette forme dramatique a vu le jour au début de la période Edo (vers 1600) quand le théâtre de marionnettes a été associé au Johruri, un genre narratif très en vogue au quinzième siècle. Les intrigues racontées dans cette nouvelle forme de théâtre de marionnettes sont issues de deux sources principales : des drames historiques dont l’intrigue se déroule au Moyen Âge (Jidaimono) et des pièces contemporaines explorant le conflit entre affaires de cœurs et obligations sociales (Sewamono).

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IKEBANA  (生け花?)

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« L’art de faire vivre les fleurs » ou kadō (華道/花道?) également connu sous le nom de kadō (華道/花道?), « la voie des fleurs » ou « l’art de faire vivre les fleurs » est un art traditionnel japonais basé sur la composition florale.
Au contraire de la forme décorative des arrangements floraux dans les pays occidentaux, l’arrangement floral japonais crée une harmonie de construction linéaire, de rythme et de couleurs. Alors que les Occidentaux tentent d’accentuer la quantité et les couleurs des fleurs, portant leur attention essentiellement sur la beauté de la fleur, les Japonais accentuent l’aspect linéaire de l’arrangement. Ils ont développé un art qui valorise aussi bien le vase, les tiges, les feuilles et les branches que la fleur elle-même. La structure complète de l’arrangement floral japonais est axée sur trois points principaux symbolisant le ciel, la terre et l’humanité à travers les trois piliers, asymétrie, espace et profondeur.

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Dans ces arrangements, les fleurs et les branches étaient disposées de sorte qu’elles pointent vers le ciel. Un style d’arrangement plus sophistiqué et appelé rikka ou tachibana (立花?), apparut au XVe siècle. Le style du rikka reflète la splendeur de la nature et l’expose. Par exemple, les branches de pin symbolisent les pierres et les rochers, et le chrysanthème blanc symbolise une rivière ou un petit ruisseau. L’art rikka devint populaire au XVIIe siècle, et il fut considéré comme une décoration pour les cérémonies et les fêtes. De nos jours, il est perçu comme une forme antique d’arrangement floral et est de plus en plus rarement pratiqué.

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Le changement le plus significatif dans l’histoire de l’ikebana advient au XVe siècle, lorsque le shōgun Yoshimasa Ashikaga (1436–1490) dirigeait le Japon. Yoshimasa fit bâtir de larges constructions et de petites maisons pour exprimer son amour de la simplicité. Celles-ci contenaient un tokonoma (alcôve), où les gens pouvaient placer des objets d’art ou des arrangements floraux. Ce fut à cette période que les règles de l’ikebana furent simplifiées afin que toutes les classes sociales puissent jouir de cet art.

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D’autres développements majeurs eurent lieu à la fin du XVIe siècle. Un style plus simple d’arrangement floral appelé nageire (投げ入れ?) vit le jour et fut intégré dans la cérémonie du thé. Dans ce style, les fleurs sont arrangées dans un vase aussi naturellement que possible et quels que soient les matériaux utilisés. Du fait de cette association avec la cérémonie du thé, ce style est aussi appelé cha-bana (茶花?, littéralement « fleurs de thé »).

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Dans les années 1890, peu après la Constitution Meiji, qui conduisit à la modernisation et à l’occidentalisation du Japon, fut développé un nouveau style d’ikebana appelé moribana (盛り花?). Ce style apparaît, d’une part, du fait de l’introduction de fleurs occidentales et, d’autre part, du fait de l’occidentalisation du mode de vie japonais.
Le style moribana, qui crée une nouvelle forme de liberté dans l’arrangement floral, est utilisé pour les jardins. C’est un style que l’on peut apprécier quel que soit son emplacement et qui peut être adapté à la fois aux situations officielles (cérémonies) qu’aux situations non formelles.

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En France, la pratique et l’enseignement de l’ikebana furent introduits par Kikou Yamata, écrivain franco-japonaise qui en fit les premières démonstrations à Paris en 1930, au Salon d’automne.

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Au même titre que la cérémonie du thé et la calligraphie, l’ikebana était un des arts que les femmes étudiaient traditionnellement à l’école en vue de se marier. Aujourd’hui, les arrangements floraux sont considérés comme l’un des trois arts traditionnels japonais (avec le kōdō qui est l’art des parfums et la cérémonie du thé). L’ikebana est pratiqué en de nombreuses occasions, comme les fêtes et les cérémonies, et son enseignement n’a cessé de se répandre chez nombre de nos contemporains, intéressés par la tradition, l’art et la culture du Japon.
« Dans l’ikebana la théorie n’est pas tout. L’ikebana c’est surtout savoir observer les plantes et savoir les approcher. À leur contact une conversation intime se noue. L’ikebana enseigne ce langage et permet à chacun de devenir artiste avec une branche. » Kizashi, École Shinenshu
Chaque école (Sogetsu, Ohara, Senshin Ikenobo…) a ses styles propres et certains styles classiques se retrouvent dans plusieurs écoles, mais avec des noms différents.

Styles traditionnels :
Rikka (立花?)
Seika ou shōka (活花 / 生花?)
Nageire (投げ入れ?) ou cha-bana (茶花?)

Styles « récents » :
Moribana (盛り花?)
Shizenka (自然花?, parfois orthographié chizenka)
Jiyūka (自由花?, parfois orthographié djyuka)
Shinseika (新生花?)

ORIGAMI

C’est l’art du pliage du papier :  折り紙?, de oru, « plier », et kami, « papier »

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Cet art est un des plus anciens arts populaires. Il fait partie des arts du papier (纸艺), qui comprennent également le jiǎnzhǐ (剪纸, « papier découpé »).

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Il y a plus récemment le pepakura (ペパクラ, de l’anglais papercraft, littéralement « artisanat du papier »), art des volumes fixes ou animés en papier, qui, contrairement à l’origami, peuvent être découpés et collés.

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Historiquement, il servait à décorer les tables. Le plus ancien usage religieux de l’origami connu à ce jour est le katashiro, représentation d’une divinité, utilisé pendant les cérémonies shinto du temple de Ise

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Cet art est reconnu comme une aide au développement pédagogique des enfants

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L’origami moderne attire des amateurs du monde entier, avec des conceptions toujours plus complexes et de nouvelles techniques : le « pliage humide », ou wet folding (voir Techniques d’origami), qui permet au produit fini de mieux conserver sa forme, ou encore les constructions d’origami modulaire (ou kusudama), dans lesquelles plusieurs pièces sont assemblées pour former un tout décoratif.

La légende de la grue : 01cc010407129453-c1-photo-phpvsfvun

Un des origamis les plus populaires est la grue en papier. La grue est un animal important pour le Japon, une légende dit : « Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé. » La grue d’origami est devenue un symbole de paix en raison de cette légende, et est associée également à une jeune fille japonaise, Sadako Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d’Hiroshima. Elle devint alors hibakusha, une survivante de la bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l’âge de douze ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues. Une statue en granit représentant Sadako fut érigée dans le parc de la paix d’Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues (Sembatsuru).

 

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GASTRONOMIE

 

a. Types de restauration:

Shokudo : Cantines. Souvent plats factices en vitrine

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Izakaya : Bar-restaurant ou bistrot . Plats simples arrosés de bière ou de saké

Tokyo,Japan,May 18,2015:People drinking small Izakaya style restaurant behind the Shinjuku station.

– Teppan-yaki : Aliments grillés sur une plaque chauffante devant les clients

– Robata-yaki : aliments grillés au charbon de bois devant les clients.

– Kaiseki ryori : Cuisine japonaise raffinée et chère

 

Famiresu : Restaurants familiaux ouverts 24 h /24 et 7j/7. Pas cher

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Kare-ya : Restaurant spécialisé dans un plat très populaire, le Kare raisu, du riz au curry assorti de poulet ou de crevettes et de légumes. Prix bas

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Sushi-ya : On y est assis derrière le bar , en face du chef qui prépare shushis et sashimis

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b. Formules linguistiques

Irasshaimase : Bienvenue
Nan mei sama : Combien de personnes ? Répondre avec l’aide des doigts comme les Japonais
Oshibori : Serviette chade
O susume wa nandesu ka : Que conseillez vous ?
O makase shimasu : Choisissez pour moi
O kanjô kudasaï : L’addition s’il vous plait
Gochiso sama deshita : C’était un régal
Washoku : Plats japonais
Yoshoku : Cuisine occidentale
Teishoku : Menu
Rachi setto : Menu du déjeuner
Kösu : Menu
Donburi mono : Plat de riz
Menrui : Nouilles
Kyo no ranchi : Déjeuner du jour
Burendo kôhii : Café assez fort
Kafe oro : Café au lait

c. Remarques :

Pas de pourboire
Thé gratuit
Pas de dessert en dehors de fruits souvent très chers
Ne pas planter les baguettes (Hashi) verticalement dans le bol de riz

d. Spécialités

-Vous pouvez facilement trouver des bentos (plateau repas) et de quoi manger pour moins de 5€ dans les petits supermarchés. De plus ils sont plutôt bons.

Tempura :                                                                        

Beignets d’origine portugaise mais adaptés aux goûts japonais
Un must ! L’un de mes plats préférés ! À base de légumes, de crevettes, de calamars ou de poissons recouverts d’une friture légère et accompagnés de riz blanc et d’une sauce délicieuse, régal assuré !

Sushis et Sashimis :                                                                                                                        

Souvent considérés comme un en-cas.                                                                                                         

Il existe deux types : nigiri-sushis sur une boulette de riz et maki-zushi sur une feuille d’algue

Les Nouilles :

Soba : Fines nouilles de sarrasin.

Udon, épaisses nouilles de froment

Okonomiyaki :

Plat à base de choux et de multiples ingrédients cuits sur une plaque chauffante. Les okonomiyakis sont accompagnés d’une sauce spéciale, de mayonnaise et de très fines lamelles de bonite séchée. Sorte de galette japonaise. C’est une sorte d’omelette avec du chou dans lequel vous pouvez rajouter divers ingrédients de votre choix comme du porc ou des crevettes. Le mélange vous est servi à votre table cru, et le serveur cuit ce mélange en face de vous dans un grill intégré dans la table. Une fois cuit, il est recouvert de mayonnaise japonaise, de sauce spéciale Okonomiyaki et accompagné d’algues marines et de _katsuobushi, _des sortes de flocons de poissons très fins qui semblent « danser » dans la chaleur de la nourriture. Il y a une kyrielle de délicieux restaurants à okonomiyaki à Tokyo. Si vous ne savez pas lequel choisir, rendez-vous à Sometaro, situé à Asakusa. C’est l’un des plus anciens (et l’un des meilleurs) restaurants à okonomiyaki de la ville.

L’Onigiri :

C’est la street food japonaise que l’on trouve partout et qui se mange sur le pouce pour combler les petites faims. D’une simplicité extrême, ce plat est pourtant délicieux. Une boule de riz fourrée avec toutes sortes d’aliments (poisson, fromage, etc), cerise sur le gâteaux : ça ne coûte rien !

Nikuman :
Là encore, simple, efficace, nourrissant, délicieux et pas cher ! Une brioche cuite à la vapeur et fourrée de viande, de fromage et de tout un tas d’autres aliments.

Tonkatsu :
À base de porc pané et frit, ce plat simple et succulent souvent accompagné de riz blanc et d’une soupe légère ne coûte rien.

Karaage :
Le karaage est une friture japonaise assez grasse utilisée surtout pour les viandes, mais pas uniquement puisque vous pourrez par exemple tester le Tako no karaage à base de calamar. On en trouve partout et c’est très bon !

Gyozas :
Ce raviolis japonais farcis au porc et poêlé sur une face est souvent accompagné d’une sauce un peu sucrée. Quel régal, je m’en lèche les babines à l’écriture de ces quelques lignes !

Ramen :
Ce plat typique, pas cher et plutôt léger, comprenant viande, légumes, nouilles, etc… est servi dans un bouillon.

Le Sukiyaki et sa variante le shabu shabu : Fondue de bœuf

– Le Chanko-nabe : Cuisine des sumotoris  Soupe à base de 3 kg de poisson 2 poulets entiers 2 Kg de viande de bœuf 12 œufs 2 Kg de fèves  uisine végétarienne à base de fromage de soja cher aux moines bouddhistes

– Le Tofu : La cuisine des moines. Cuisine végétarienne à base de fromage de soja cher aux moines bouddhistes

– L’Unagi : Anguille grillée

– Le Tonkatsu : Porc grillé

Yakitori :
Des petites brochettes de volaille grillées et badigeonnées de sauce. Elles sont vraiment très bonnes, se mangent sur le pouce et ne coûtent rien ! Un vrai best-seller !
Kare-rice :
Un plat simple, pas cher, plutôt doux par rapport à son cousin indien et vraiment délicieux. Le curry est présent dans toutes les cuisines du Japon !
Le Fugu : Poisson globe. Ce poisson mortel doit être préparé avec beaucoup de minutie, mais c’est à tester. Malheureusement extrêmement cher

Le bœuf de Kobe ( 神戸ビーフ kobe beef ) : est l’une des viandes les plus chères du monde. Les animaux sont massés au saké pour la tendresse, nourris à la bière pour la détente, et ils écoutent de la musique classique pour la zénitude ; on obtient ainsi que la graisse soit intra musculaire. Il est issu d’un croisement entre le wagyu (bœuf japonais) et la holstein, une race beaucoup plus répandue 

Le Natto : graine de soja fermenté, aspect gluant, odeur pas top, mais très populaire au petit déjeuner chez les nippons !

Edamame : fèves de soja bouillies et salées qui se consomment pour l’apéro.

Le Miso : c’est de la pâte de soja fermentée servant souvent de base à la cuisine japonaise.

Le wasabi : condiment qui remplace la moutarde au Japon, personnellement j’en met un gros paquet sur mes Makis et j’adore ça, attention ça pique le nez !

Les Kit kat : au Japon c’est une vrai folie, il en existe de toutes les sortes !

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e. Les Boissons

Le Saké : Nihon shu, alcool de riz à tester, c’est une véritable institution au Japon.

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Il y en a plus de 2500 sortes. Il est obtenu par fermentation et non par distillation. Sa qualité dépend essentiellement de celle de l’eau et du degré de polissage des grains de riz. 
Le junmaishu est le plus pur
Le tokuteimeishôshu est haut de gamme
Le futsü-shu est le saké ordinaire
Le sanbaizoshu, le plus commun
Le honjozoshu est la gamme du milieu

Il peut se boire frais (reiishu) , à température ambiante ( jo-on), chaud ( nuru-kan) ou brulant (atsu-kan)

Il est servi dans de petites coupelles appelées « Ochoko » 

Il peut être doux ( amakuchi) ou fort ( karakuchi)

La Bière

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C’est une des boissons favorites du Japonais ( 60 l/adulte /an)

À la suite des Hollandais puis des Américains, c’est Nakagawa Seibei qui lance la première bière japonaise à Sapporo en 1876

L’Asahi : c’est la bière emblématique représentant le Japon. Toutefois, il y a beaucoup d’autres bières japonaises à tester bien meilleures ! comme la Sapporo, la Yebisu, la Kiri et la Suntory 

 

Le Thé

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Le Japon est le septième producteur mondial

Il est fabriqué selon une ancienne recette chinoise consistant à chauffer les feuilles à la vapeur dans des étuves  sans aucune fermentation

Le thé vert japonais (macha) : est un thé très particulier reconnaissable entre mille à sa couleur très verte !Il y a  le thé vert clair ou sencha qui n’utilise que les deux feuilles les plus hautes de la plante et les bourgeons et  le thé couleur marron ou bancha qui exploite les feuilles situées plus bas. 
Le gyokuro est le plus prestigieux des sencha

Le mugi cha est un thé au blé sans caféine largement servi dans les restaurants. Le oolong cha est un thé contenant moins de théine. 

Le Vin :

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Il y a 200 producteurs japonais surtout autour du Mont Fuji et de Sapporo
Il reste cher
Le Japon est un grand importateur et c’est le premier consommateur de Beaujolais nouveau le 3 ièm Jeudi de Novembre

Le Whisky : ジャパニーズ・ウイスキー

En 1919, un dénommé Masakata Taketsuru part à Glasgow étudier la chimie. C’est dans cette Ecosse, mère du whisky, que le jeune Taketsuru fait quelques stages dans de grandes distilleries et découvre les secrets de fabrication du précieux breuvage.
A la fin du XIXe siècle, le Japon ne connaît que le whisky des Américains : le bourbon (fait à partir de plus de 50% de maïs). A cette période, les Japonais tentent timidement – et avec un certain amateurisme – de produire du whisky de qualité. Au retour de Taketsuru, les choses changent radicalement. Le diplômé en chimie travaille dans un premier temps avec Suntory. Il y apporte son savoir-faire pour y fonder Yamazaki, la plus ancienne distillerie japonaise (1923). Il crée en 1934 sa propre distillerie nommée Yoichi, et fonde ainsi la célèbre entreprise Nikka.

Aujourd’hui, on compte sept distilleries en activité au Japon. Elles produisent toutes des single malts (whisky issue d’une seule distillerie) de renom : Yamazaki (groupe Suntory), Yoichi (Nikka), Chichibu (Ichiro’s Malt), Hakushû (Suntory), Miyagikyô (Nikka), Fuji Gotenba (Kirin) et White Oak (Eigashima Shuzô).
Aujourd’hui encore, on observe l’empreinte écossaise sur la production japonaise avec une orge importée de la région et une double distillation, touche typiquement écossaise.
En 2010, le whisky japonais représentait 5% du whisky consommé dans le monde. Nikka a multiplié par 20 ses exportations depuis 2006 et Suntory avoisine les 4 millions de bouteilles exportées en 2016.
Le Japon est bien la troisième puissance du whisky derrière l’Ecosse et les Etats-Unis et devant l’Irlande. Les single malts et blends (mélanges) japonais continuent à rafler les médailles aux concours internationaux. Le Yamazaki Sherry Cask 2013 a été élu meilleur whisky de l’année 2015 !

À propos de l’auteur

Jacques BONNAUD author