C’est une religion abrahamique et monothéiste, proclamant l’unité spirituelle de l’humanité. Les membres de cette communauté religieuse internationale se décrivent comme les adhérents d’une « religion mondiale indépendante ». Les baha’is sont les disciples de Baha-Allah
HISTORIQUE
En 1844, un marchand musulman chiite de Chiraz, Syyid’AliMuhammad Siräzi, se sentznt inverst d’une mission prophétique, annonça l’avènement d’une ère nouvelle où l’homme serait délivré du mal et le royaume du bien onstauré sur terre. Il prit le titre de Bab ( c’est-à-dire « la porte » par laquelle Dieu communique avec les hommes). Il eut un tel succès que le Shah et le clergé chiite décidèrent d’intervenir et le Bab fut arrété, jugé et exécuté à Tabriz et ses disciples persécutés
Le Bab eut le temps de désigner Mirza Yahya pour lui succéder. Il fut surnommé Subh al-Azal soit « l’aurore de l’éternité ».
Lui succéda son frère ainé, Mirza Hussein Ali qui prit le nom de Baha’ullah ou « Splendeur de Dieu ». Il naît à Nur, dans la province iranienne du Mazanderan, le 12 novembre 1817, dans une famille noble. Son père travaillait pour le gouvernement du shah d’Iran. À 27 ans, lorsque son père meurt, on lui propose de le remplacer à la cour du roi. Mais il refuse, afin de consacrer son temps à aider les opprimés, les malades et les pauvres, à soutenir la cause de la justice. À trente ans, il adhère au babisme. En 1852, il est arrêté puis envoyé en exil à Bagdad (actuel Irak) qui dépend alors de l’Empire ottoman. Au terme de 10 années d’exil dans cette ville, c’est au cours des 12 jours du « festival de Ri?van », du 22 avril 1863 au 3 mai 1863, qu’il révèle à son entourage sa revendication d’être celui dont l’avènement a été annoncé par le Bab — cette manifestation suprême de Dieu attendue par certaines religions monothéistes. Il commence alors à regrouper autour de lui des adeptes, avec l’intention de donner le jour à une religion mondiale, qui représenterait le « couronnement de toutes les religions ayant jusqu’alors existé » et serait sur terre la pierre angulaire d’un royaume de paix, de justice, de liberté et d’humanité. Il est alors contraint de quitter Bagdad pour se rendre à Constantinople, puis en 1864 à Edirne (actuelle Turquie) et enfin en 1868 à Acre (actuel Israël), alors dans le vilayet de Damas (actuelle Syrie). Baha Allah exerce sa prédication essentiellement par des écrits. Il écrit son ouvrage principal (le Kitab-i Aqdas) dans la prison d’Acre. À Edirne en 1868, il adresse des messages écrits aux dirigeants les plus éminents de son temps, parmi lesquels le shah d’Iran, le tsar de Russie Alexandre II, la reine Victoria, l’empereur Guillaume Ier, Napoléon III et le pape Pie IX, qu’il exhorte à limiter leurs armements et à réaliser une paix mondiale généralisée et durable. Baha-Allah passe les quarante dernières années de sa vie en exil ou en prison. Ainsi, d’août 1868 jusqu’en 1877, il est enfermé dans la ville turque d’internement d’Acre, près de Haïfa. Puis il s’installe en dehors de cette ville, à la campagne, au manoir de Bahji, où il s’éteint et est enterré le 29 mai 1892. Ce lieu est devenu le point de la qibla pour les baha’is, la direction vers laquelle ils se tournent pour accomplir le rite de la prière obligatoire (alat).
Après la mort de Baha-Allah, la direction de la communauté baha’ie est assurée par son fils aîné, Abbas Effendi (1844-1921), né à Téhéran et proclamé Abd-al-Baha(« esclave au service de la splendeur de Dieu »).
Il a été surnommé le « centre de l’Alliance » et la « tête de la Foi », interprète autorisé du message apporté par son père, qui l’avait désigné comme seul interprète d’autorité de ses écrits. Il connut avec son père l’exil et la prison, où il fut enfermé jusqu’en 1908, date à laquelle les Jeunes-Turcs le libérèrent. Ensuite, il établit à Haïfa (actuel Israël), suivant les directives de son père, le siège principal du mouvement baha’i. En août 1911, il quitta la Terre Sainte pour se rendre en Europe où il séjourna quatre mois, notamment à Londres et à Paris. Il y rencontra à nouveau les croyants occidentaux et donna chaque jour des conférences sur la Foi baha’ie et ses principes. Au printemps 1912, Abd-al-Baha entama un long voyage d’un an, à nouveau en Europe, aux États-Unis et au Canada. Cela aida considérablement à la propagation de la Foi baha’ie en Occident et, sous son influence, elle enregistra une progression considérable, notamment en Inde, aux États-Unis et en Europe. Il s’éteignit à Haïfa le 28 novembre 1921, non sans avoir désigné comme successeur, dans la fonction de Gardien de la Foi baha’ie, son petit-fils Shoghi Effendi (1897-1957). Sa dépouille repose actuellement dans le mausolée du Bab sur le Mont Carmel à Haïfa, en attendant la construction prévue de son propre mausolée
Le successeur de Abd-al-Baha à la tête du mouvement fut son petit-fils Shoghi Effendi Rabbani (1897-1957), dont la mère était la fille ainée de Abd-al-Baha, et à qui fut décerné le titre de « Gardien de la Cause de Dieu » (Waliy-i amr Allah). Éduqué à Oxford, il s’efforça de traduire en anglais les principaux écrits baha’is et de développer l’Ordre administratif baha’i. Sous son impulsion et sa direction, secondé par d’éminents disciples nommés les Mains de la Cause de Dieu, il lança la Croisade de dix ans (gihad) en 1953, qui amènera la Foi baha’ie à être présente dans tous les pays du monde lors de son achèvement en 1963. Entre sa nomination en 1921 et sa mort en 1957, le nombre de baha’is a quadruplé de 100 000à 400 000 et les pays ouverts à la Foi passèrent de 35 à 250. Il fonda six nouvelles Assemblées spirituelles nationales, qui vinrent s’ajouter à celles qui existaient déjà en Iran et aux États-Unis.
À la suite de son décès inopiné le 4 novembre 1957 dans des conditions ne permettant pas de désigner son successeur, c’est un directoire composé de neuf personnes, choisies parmi les « Mains de la Cause », qui prit en charge la direction de la communauté jusqu’à l’élection en 1963 de la première Maison Universelle de Justice, Conseil suprême de la communauté dont le rôle est présenté comme étant purement administratif et comme ne constituant pas un clergé
ORGANISATION
L’ ordre administratif baha’i est constitué d’un corps « élu » et d’un corps « nommé ». Aux niveaux locaux, régionaux et nationaux, les baha’is élisent annuellement des « assemblées spirituelles » de neuf membres pour s’occuper des affaires de la communauté à ces différents échelons selon le principe de subsidiarité. Les membres de l’institution du « Corps des Conseillers » (hay?at-i mušawirin) ne sont pas élus mais nommés à différents niveaux, locaux et internationaux, pour propager la foi et protéger la communauté (c’est-à-dire réfuter les opposants et veiller au respect de l’orthodoxie parmi les fidèles). Ceux-ci sont présentés comme n’ayant pas le rôle d’un clergé, puisque la position officielle est qu’il n’existe pas de clergé dans la foi baha’ie
La Maison Universelle de Justice reste aujourd’hui le corps gouvernant suprême de la foi baha’ie et ses 9 membres sont élus tous les cinq ans par les membres de toutes les assemblées spirituelles nationales. Seuls les hommes baha’is de plus de 21 ans sont éligibles à la Maison Universelle de Justice, alors que dans le baha’isme contemporain (ce qui n’était pas le cas dans les communautés occidentales avant la venue sur place de Abd-al-Baha et jusqu’au milieu du XXe siècle pour les communautés du Moyen-Orient) . tous les autres postes sont accessibles aux hommes comme aux femmes.
Il y aurait 6 à 8 Millions d’adeptes dans le monde et les baha’is sont répandus dans 193 pays. : – Près de 50% sont en Asie et principalement en Inde où a été érigé un grand Temple à Delhi – 300.000 croyants en Iran – 1/3 vivent en Frique – En Europe ils seraient 5000 en France avec un centre principal en Allemagne à Francfort – Dans le Pacifique, le roi des îles Samoa, Malietoa Tanumafili II, s’est converti au baha’isme le 19 février 1968
Les lieux saints baha’is sont à Haïfa et en Galilée occidentale. Ils ont été intégrés en 2008 à la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
La Communauté Internationale Bahá’íe a depuis 1948 le statut d’ONG auprès de l’Organisation des Nations unies.
CROYANCE
Les baha’is croient en un Dieu unique et éternel, créateur de toutes choses,
La foi baha’ie est parfois résumée par le concept des trois « unités » : unité de Dieu, unité de la religion, unité de l’humanité.
Une foi syncrétique : Les notions baha’ies de révélations religieuses progressives leur font accepter la validité de la plupart des religions du monde, dont les fondateurs ou figures centrales sont considérées comme des manifestations de Dieu. Ces manifestations sont, par exemple : Moïse, Jésus, MuHammad, Krishna, Zoroastre et Bouddha. Les baha’is pensent aussi que les autres personnages religieux, comme Adam, Abraham, Noé et Houd ont réellement existé et sont des prophètes de Dieu.
Des principes sociaux
• Unité de la race humaine. • Recherche indépendante, personnelle et individuelle de la vérité. Les baha’is considèrent qu’un des problèmes majeurs de l’humanité est que les gens suivent aveuglément ce qu’on leur apprend ce qui interdit sans appel les concepts de « foi aveugle ». Mais Il faut cependant noter que les décisions de la Maison Universelle de Justice, ainsi que les exégèses des écrits sacrés faites par ?Abd-al-Baha? et Shoghi Effendi, bénéficient d’une autorité s’imposant à tous les baha’is. Ce qui a conduit depuis les années 1980-1990 à ce que plusieurs intellectuels et universitaires, historiens ou sociologues, soient chassés de la communauté baha’ie pour leurs vues jugées divergentes sur des questions-clefs (l’exclusion des femmes de la Maison Universelle de Justice ; l’obligation de soumettre toute publication, même universitaire, à un comité de censure ; l’homosexualité ; un système électoral qui favorise les sortants ; l’interdiction de participer à un parti politique ou à une organisation comme Amnesty International, etc., et surtout le sujet central de l’infaillibilité des institutions)
• Toutes les religions ont une base commune (unité de la religion). Il est communément rajouté au terme « religion » le terme « philosophie » et aussi style de vie, pour ce qui concerne les modes de pensée en provenance notamment d’Inde, de Chine et du Japon.
• La religion doit être la cause de l’union et de l’harmonie entre tous les êtres humains.
• Harmonie entre science et religion, ayant pour but d’amener les gens à se cultiver en faisant appel à la science.
• Égalité de l’homme et de la femme, mais avec cependant des exceptions à cette règle.
• Paix universelle (concept de non-violence et même de non-résistance, mais aussi de citoyenneté mondiale).
• Éducation universelle, obligatoire et adaptée.
Enfin Introduction d’une langue internationale et d’une écriture commune à toute l’humanité, ceci sans faire disparaître aucune langue, aucune culture et aucune ethnie, conformément à ce que les baha’is appellent l’unité dans la diversité.
Les Lois
Les lois régissant la foi baha’ie viennent principalement du Kitab-i Aqdas qui est le livre saint des baha’is Voici un exemple de quelques lois et préceptes religieux : • réciter une prière obligatoire (?alat) chaque jour après avoir atteint l’âge de la maturité spirituelle, qui est fixé à 15 ans. Il y a le choix entre trois prières. • prier (munajat) et méditer de manière quotidienne. • la médisance et le fait de répandre des rumeurs est interdit. • abolition des préjugés • les baha’is de plus de 15 ans et en bonne santé doivent jeûner (?awm) pendant le mois de ?Ala? (du 2 au 20 mars). • il est interdit aux baha’is de boire de l’alcool ou de prendre des drogues à usage récréatif, sauf si c’est prescrit par un médecin. • les relations sexuelles sont permises seulement entre mari et femme ; • les jeux d’argent sont strictement interdits
Lieux de culte
La plupart des rencontres baha’ies ont lieu dans des maisons individuelles, des centres baha’is locaux. Il y a actuellement dans le monde entier huit maisons de culte, au moins une par continent, dont la dernière fut construite au Chili en octobre 2016.
Les temples érigés par la communauté sont appelés « Maison d’adoration » Ils doivent être construits selon des critères particuliers, liés au nombre 9 qui doit apparaître comme un « symbole évident pour tous ». Aussi, tous les temples baha’is doivent-ils avoir neuf entrées. Les règles relatives à l’édification des temples furent fixées par ?Abd-al-Baha? lui-même : « Le temple mère doit avoir neuf côtés et portes ainsi que des fontaines, des allées, des portes, des colonnes et des jardins, puis une cour, des balcons et une coupole, et le tout doit être majestueux. » Le sanctuaire central, qui se trouve à Haïfa (Israël), ainsi que les autres temples ont en effet une coupole
Liturgie
Du point de vue liturgique, la méditation dans les temples est accompagnée de lectures choisies dans les textes sacrés des autres religions. Ces textes — par exemple le Pentateuque des juifs, le Nouveau Testament des chrétiens, le Coran des musulmans, le Bayan des babis, etc. — ont annoncé successivement, par paliers de perfection croissante, l’incessante révélation divine ou message de Dieu. En ce sens, le livre sacré liant tous les textes sur la révélation qui le précèdent est logiquement le dernier dans l’ordre chronologique, à savoir le Kitab-i Aqdas (« Le plus saint livre »). Il a été rédigé vers 1873 par Baha-Allah
Symboles religieux
Le symbole fréquemment rencontré de la foi baha’ie est une étoile à neuf branches
Un autre symbole se retrouve gravé sur la bagues et les édifices baha’is. C’est une sorte de sceau qui consiste en deux étoiles à cinq branches représentant le Bab et Baha?-Allah et encadrant le mot stylisé Baha (« splendeur » ou « gloire »), dont la forme est censée rappeler les trois unités : l’unicité ((ahadiya) de Dieu, l’unité des religions et l’unité de l’humanité
Les Baha’ies célèbres
« Dizzy » Gillespie
Carole Lombard
Nelson Évora
Des Questions qu’on peut se poser
1.Le Babisme serait-il une simple branche de l’Islam ?
Il semble que le Bâbisme ne soit pas une version de l’Islam pour plusieurs raisons: La divinité s’y incarne (madhar= y revêt un aspect) en la personne des prophètes y compris le fondateur du bâbisme, ce qui est à l’opposé de la foi musulmane pour laquelle Dieu ne revêt pas d’apparence matérielle.
Le bâbisme centre son monde sur la demeure de son fondateur remplaçant ainsi la Mecque par un nouveau lieu saint.
Un certain nombre d’interdits et d’obligations de l’Islam n’y sont pas respectés.
2. Le Babisme est-il, au contraire une arme de guerre contre l’Islam?
La question se pose car ce mouvement a recueilli les faveurs du monde occidental alors qu’il est rejeté à juste titre en tant que version de l’Islam dans les pays musulmans. La réponse se trouve sans doute dans le fait que la politique éducative prônée par l’UNESCO et destinée à occidentaliser le monde musulman en commençant par une éducation occidentalisée des femmes musulmanes trouve un écho favorable dans le baha’isme.
On ne peut pas non plus ne pas observer qu’un des objectifs du monde occidental ( et des israeliens) a toujours été de diminuer l’influence centrale de la Mecque ( qualifiée de salafisme) sur les musulmans et que toutes les sectes d’origine musulmane ( comme les ismaeliens et leur représentant l’Agha Khan) ont toujours eu bonne presse en Occident, malgré le culte de la personnalité qu’elles affichent alors que les Islams tant sunnites que chiites y sont critiqués.
Selon certains milieux du contre-espionnage israélien, Abou Mazen viendrait du milieu « baha-i ». Cette appartenance expliquerait alors son attitude modérée, sinon ambiguë et sa préférence pour des actions discrètes qui ne heurtent pas de front l’adversaire.
3. Le Babisme est-il un simple humanisme?
4. Le Babisme est-il une secte?
5. Le Babisme a-t-il des relations avec la Franc-maçonnerie ?
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