a. Rendez-vous, tout d’abord, sur la place Ancienne à côté de la station de métro Kitaï Gorod. Enfilez-vous dans la ruelle tranquille de Nikitnikov et vous serez surpris de découvrir – comme c’est souvent le cas à Moscou – la magnifique église de la Trinité-à-Nikitniki datant de 1630. Elle frappe par la richesse de sa décoration extérieure et son originalité résidait à l’époque dans sa forme carrée, sa nef sans piliers et ses trois rangées de kokochniki* en étages dominés par cinq tourelles à bulbe. Elle eut une influence importante puisqu’elle servit de modèle à de nombreuses églises construites durant les trente années qui suivirent…
L’Eglise de la Trinité de Nikitniki :
Chef-d’oeuvre de l’architecture baroque du XVIIe siècle. A l’intérieur se trouvent de superbes fresques de Simon Ouchakov et une iconostase de la même époque. Elle fut le premier exemple d’église de quartier à cinq bulbes. Ses proportions sont très harmonieuses et ses couleurs, le rouge et le blanc, chatoyantes. Une des plus esthétiques églises de la capitale moscovite se trouve à deux pas du Kremlin, cernée d’immeubles modernes.
Elle a été construite entre 1631 et 1634 par le marchand Grigory Nikitnikov sur son propre domaine. Nikitnikov a été l’un des marchands les plus riches de Moscou. Si riche qu’il prêta de l’argent au tsar lui-même ! Il n’a épargné aucune dépense dans la construction de l’église, lieu de sépulture pour sa famille. Le résultat est admirable
b. En revenant sur vos pas, dirigez-vous rue Varvarka. Située au coeur de l’ancien quartier commerçant de Zariadé (en russe : Зарядье) , cette rue est la plus ancienne de Moscou. S’y trouvent encore, comme témoins d’une époque révolue, les deux plus anciens bâtiments civils de la ville: le palais des boyards Romanov et l’ancien hôtel des Anglais
A l’entrée de la rue, à l’angle de la Place Slavyanskaya (Metro Kitaï Gorod) on peut voir des vestiges des anciens remparts de la ville dans le passage souterrain qui est aussi l’entrée du métro.
En remontant la rue en direction de la Place rouge on passe devant l’Eglise St. Georges datant de 1658 avec en face des galeries marchandes.
Le Palais des Boyards Romanov:
Ouvert de 10 h à 17 h. Entrée à l’arrière du bâtiment. Prix : 200 R/personne soit 3 euro/personne Avant de devenir la famille régnante de Russie et de s’installer au Kremlin , les Romanov vécurent au Palais des Boyards Romanov. Construit au XVIe siècle par Nikita Zakharin, grand-père de Mikhaïl Romanov, cette demeure était une marque de l’importance prise par la famille en Russie. La légende dit que c’est dans ce palais que serait né Michel Romanov, futur tsar et premier représentant de la dynastie des Romanov sur le trône de Russie. Petit palais du XVIe siècle ayant appartenu à la famille Romanov. Jolie petite demeure blanche à toit de bois, le palais abrite aujourd’hui un musée de l’habitat et de la vie quotidienne des boyards, ces nobles des cours médiévales ou princières de l’Europe de l’Est . C’est le tsar Alexandre II qui demanda en 1857 la rénovation de sa demeure ancestrale et sa rénovation en musée. L’architecte Richter y fit ajouter un étage et un porche. A l’intérieur s’étale les souvenirs des Romanov dans un écrin de couleur rouge et or : vaisselle, vêtements d’époque, broderies, livres aux riches couvertures serties de pierres précieuses, jolie salle à manger du XIXe siècle au dernier étage… Bref, un petit bijou pour les yeux. Vous noterez combien les portes ici sont basses : c’est un stratagème qui obligeait les invités à se courber et donc à saluer les maîtres de maison en entrant. À l’époque et ce depuis le règne d’Yvan IV, la plupart des nobles s’installeront dans cette partie du quartier de Kitaï Gorod. Plus tard, ils s’établiront au delà de la rue Ilinka, car en s’éloignant de la Moskva, ils s’éloignaient par la même occasion des nombreux moustiques qui envahissent la ville en été. Ce quartier était également habité par de nombreux marchands et artisans, vous remarquerez alors que les rues avoisinantes portent toutes des noms dont la signification est particulière (rue des poissons…). Dans les années 1930, le gouvernement soviétique décida de détruire toutes les maisons afin d’y construire la huitième tour stalinienne. Heureusement ce projet n’a jamais abouti, et ce grâce à une association qui réussi à sauvegarder certains bâtiments de la rue. La maison se compose d’un enchevêtrement de pièces, qui, comme c’était le cas à l’époque, n’étaient pas très grandes, mais richement décorées. Remarquez les fresques colorées dans toutes les pièces ainsi que la disposition des objets. Les petites pièces, dans lesquelles ne tiennent que le minimum, étaient en fait des cellules monacales (parties datant du XVII). Les portes sont également très petites, je dirais pas plus d’1m 20 de hauteur. À cela il y avait deux raisons principales: il fallait à tout pris garder la chaleur dans les pièces l’hiver, mais aussi, et je trouve l’idée rigolote, la personne étant obligée de se plier en quatre témoignait de ce seul fait respect à la personne se trouvant en face de lui. En voyant la petitesse des portes il n’y a plus aucun doute quant au respect accordé! Dans toutes les pièces se trouve l’indispensable poêle et dans l’angle opposé de celui-ci l’icône devant laquelle les gens se signaient en entrant dans la pièce. Il faut savoir que le XVII siècle est encore une période durant laquelle tous les russes vivront en accord avec leurs traditions et leurs coutumes ancestrales. Plus tard, sous Pierre le Grand, de nombreuses réformes touchant au quotidien des russes modifieront leur mode de vie passé. Le dernier étage (le terem) est consacré aux femmes et à leur quotidien. On y accède par un escalier pour le moins impressionnant!. La décoration de ce dernier étage est tout droit sorti de l’imagination du décorateur. Dédié uniquement aux femmes, les jeunes garçons étaient autorisés à y rester jusqu’à l’âge de 10 ans, et les jeunes demoiselles, bien évidemment, jusqu’à leur mariage. Le quotidien des femmes était des plus banals puisque outre l’éducation des enfants, elles s’employaient uniquement au tissage et à la broderie…
La Cathédrale Notre Dame du Signe
Ouvert tous les jours entre 10h à 17h, hormis le mercredi et le premier jeudi du mois. La cathédrale Notre Dame du Signe se dresse sur la rue Varvarka de Moscou, tout prés de l’église Saint Georges le Victorieux. Cette cathédrale à 5 coupoles a été construite dans les années 1679-1684 dans un monastère fondé en 1630 dans une propriété donnée par la famille Romanov depuis que Michel 1er avait été élu tsar en 1613. Le monastère a disparu, la cathédrale Notre Dame du Signe en est un somptueux vestige. Grâce à une rénovation récente, la cathédrale a retrouvé toute sa splendeur autour d’œuvres des peintres de Kostroma ou de fresques somptueuses décrivant des scènes profanes. Des chants et des concerts religieux y sont aujourd’hui organisés.
Eglise Saint Maxime le Bienheureux : Jadis, au XIV siècle c’était l’église des Saints Boris et Gleb. Mais en 1434 on y a enterré Maxime le Bienheureux et on y a fait le petit autel pour ce fol en Christ de Moscou. Depuis ce temps-là l’église porte son nom: l’église du Maxime Moscovite ou du Maxime le Bienheureux. Personne ne sait les détails de sa vie, selon les chroniques Maxime a quitté sa maison pour être un vagabond et mendiant et pour donner l’exemple de la patience et de la docilité au vœu de Dieu. Les gens ont souvent entendu qu’il disait: “L’hiver est rude mais le paradis est doux, nous triompherons de toutes les épreuves et nous serons heureux”. Il donnait l’espoir aux Moscovites et ils l’aimaient beaucoup et le respectaient comme le protecteur de Moscou. Il est mort en prière près de cette église et c’est pourquoi on l’a enterré dans ce lieu. Après un siècle on a refait l’église du Maxime le Bienheureux. Elle était maintenant en pierre et elle a reçu un nouveau nom: l’église du Saint Maxime le Confesseur. En 1676 il y avait un incendie qui a endommagé l’église et la tzarine Natalia Narychkina (la mère du Pierre le Grand) a payé sa reconstruction. Comme la plupart des églises du Kitaj-gorod cette nouvelle avait l’étage bas qui servait pour garder des biens des habitants de ce quartier des marchands. Et encore une fois il y avait un incendie – en 1737 – qui a ruiné la Tzar-cloche et la moitié de Moscou. Et encore une fois l’église a été reconstruite en style Baroque, pas typique pour cette partie de la ville. Et enfin en 1827 on a fait ce clocher jaune, qui est un peu en style Empire, un peu en style de la Tour penchée de Pise. Parmi les paroissiens de cette église étaient les marchands Smyrnofs, qui étaient les “rois de vodka”
L’Ancien Hôtel des Anglais :
Entrée par l’arrière au N° 4 A Ouvert tous les jours sauf le Lundi de 10 h à 18 h Prix 200 R soit 3 euro/personne
L’Ancien palais des Anglais de Moscou est une des habitations les plus anciennes de la capitale russe. Construit au XVIe siècle, au moment où Ivan le Terrible offre de précieux privilèges aux marchands britanniques, il héberge aujourd’hui une exposition dédiée à ce fait historique. Le visiteur y découvre les échanges entre les deux empires, les fourrures et le caviar vers l’Europe, du vin et des armes vers la Russie.Ce fut en quelque sorte une chambre de commerce . Plus tard il fut vendu à un boyard puis passa entre les mains du Metropolite de Ninji Novgorod pour terminer en école
Avant d’arriver sur la Place Rouge admirer l’Eglise Sainte Barbe : Rose et blanche, elle fut édifié en 1796 elle est le lieu d’un important pèlerinage pour l’icône de Sainte Barbe ou Sainte Barbara.
c. On débouche sur la Place Rouge et on tourne à droite pour longer le GOUM et avoir la possibilté de visiter 2 Musées : Musée de la guerre de 1812 et le Musée d’Histoire
Musée de la guerre de 1812 ou Musée Borodino
Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Le jeudi ouvert de 10h à 21h. Fermeture des caisses 45 minutes avant. Gratuit le 3e dimanche de chaque mois. Fermé le vendredi et le dernier jeudi de chaque mois. Entrée : 250 roubles. Audioguide : 150 roubles soit au total 5 euro/per Borodino fut la dernière des victoires de la grande armée de Napoléon. Une victoire à la Pyrrhus : les Russes battent en retraite mais laissent beaucoup plus de morts du côté français et surtout des lignes de ravitaillement distendues. Les Russes incendient volontairement Moscou dans les jours suivants, privant Napoléon des vivres dont il a besoin… S’ensuivront la retraite de Russie et la bataille de la Bérézina à côté de Borisov, dans l’actuelle Biélorussie. Ce n’était pourtant pas la dernière fois qu’un empire conquérant allait venir briser son élan et se brûler (ou se glacer) les ailes en Russie, sous-estimant la pugnacité des Russes et les sacrifices qu’ils étaient prêts à faire pour défendre leur pays… Maquettes et tableaux nous font revivre l’une des plus grandes batailles de l’histoire russe. Le musée est aussi intéressant par sa forme inhabituelle, qui permet aux visiteurs de se sentir au coeur des événements grâce à l’installation panoramique réflétant la bataille.
Musée d’Histoire :
Ouvert lundi, mercredi, jeudi, dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h30). Vendredi et samedi de 10h à 21h (fermeture des caisses à 20h). Fermé le mardi. Entrée : 400 RUB soit 6 euro/personne
Dans le style de l’architecture russe moyenâgeuse, ce musée de briques rouges fait partie intégrante de l’ensemble architectural de la place Rouge, la fermant au nord. Fondé en 1872 à l’initiative des personnalités progressistes de l’époque, il a poursuivi sa carrière prérévolutionnaire grâce aux donations de riches Moscovites. Aujourd’hui, le musée possède la plus riche collection d’objets et de documents concernant la vie des peuples de la Russie : une collection archéologique, des pièces de monnaie et des médailles, des bijoux, des objets de la vie quotidienne, des manuscrits, des oeuvres d’art. Parmi les objets les plus intéressants, on peut citer des manuscrits de Novgorod faits d’écorce de bouleau et datant du XIe siècle, des habits d’Ivan le Terrible, un carrosse de Pierre le Grand, un portrait d’Emelian Pougatchev, le chef de la guerre paysanne du XVIIIe siècle, un sabre et la cuisine roulante de Napoléon capturés par la cavalerie russe près de Viasma, en 1812, le décret de la Paix signé par Lénine après la victoire de la révolution d’Octobre…
d. S’engager dans la rue Nikolskaya :
La Bolchaïa Nikitskaïa (littéralement « grande-rue Saint-Nicétas », en russe : Большая Никитская улица) est une des rues les plus prestigieuses du centre historique de Moscou. Elle débute Place du Manège et se termine Place Koudrinskaïa. Parallèle à la rue Tverskaïa et à la rue Vozdvijenka. Elle s’appelait entre 1920 et 1993 la rue Herzen. Son nom provient du monastère Nikitsky (dédié à saint Nicétas le Goth ou Nikita en russe), construit au XVIe siècle et démoli en 1934 sur ordre des autorités soviétiques. C’est aujourd’hui encore un quartier d’ambassades, mais surtout une rue élégante avec des boutiques de luxe et des restaurants. On pourra y découvrir successivement :
– Le Monastère de l’Epiphanie : monastère de la Théophanie (en russe : Богоявленский монастырь, bogoïavlenski monastyr). Ce monastère fut créé en 1282 par Daniel Moskovski. Ce prince fut canonisé par l’église orthodoxe en 1652 en raison de miracles qui lui auraient été accrédités. En 1672, le monastère fut étendu. La fin du XVIIème siècle vit la construction de la cathédrale dans un style architectural appelé « Baroque Narychkine ». En 1788, le monastère devint le siège de l’évêque auxiliaire de Moscou. En 1866, il connut son « âge d’or » suite au transfert de reliques de martyrs et d’icônes depuis le mont Athos. Au XXème siècle, le monastère de l’Epiphanie perdit une partie de son territoire au profit de la construction de bâtiments publics. Fermé dans les années 1920, il fut rendu au clergé au début des années 1990. C’est deuxième plus vieux monastère de Moscou après celui de Danilov
– Le Monastère Zaikonospassky : À ne pas manquer également dans la cour du numéro 7, l’ancien monastère Zaïkonopasski. De 1687 à 1814, il abrita l’Académie des études slaves, grecques et latines, premier établissement d’enseignement supérieur à Moscou
– L’imprimerie du Synode : Au numéro 15, le superbe édifice bleu pâle de l’imprimerie du Saint-Synode. En observant bien sa façade vous noterez les sculptures du lion et de la licorne, mais aussi le marteau et la faucille…c’est ici que fut édité en 1564, le premier ouvrage imprimé de Russie!
– Le Passage Tretyakovsky : Il s’agit d’un passage construit vers 1870, à la demande des frères Tretiakov. Il est aujourd’hui rempli de boutiques souvent haut de gamme, et se situe à deux pas d’une des concession les plus extravagantes de Moscou: Lamborghini-Bentley-Aston Martin, rien que ça. D’ailleurs pour les amateurs de voitures chères, cet endroit est idéal pour observer un jolie défilé, surtout le soir.
– La Place de la Loubianka :
La Loubianka (en russe : Лубя́нка ) est le nom d’un immeuble situé à Moscou en Russie, sur la place éponyme.
Il est célèbre pour avoir abrité le quartier général des services de renseignement soviétiques, le KGB, ainsi que la prison qui s’y trouvait. Depuis la dissolution de l’URSS, le bâtiment abrite le siège du FSB, héritier du KGB (dont le QG n’a pas changé)
Son histoire : L’histoire macabre de Loubianka commence au XVIIIe siècle. C’est alors que Daria Saltykova, une aristocrate russe et une des tueuses en série les plus violentes de l’histoire, s’installe près de la place. Tout près se situait la Chancellerie secrète, police politique de l’Empire russe. Mais si dans les chambres de la Chancellerie les gens étaient torturés au nom de l’État, chez Saltykova, ils étaient tourmentés exclusivement pour le plaisir de l’hôtesse. Très pieuse, Saltykova est devenue veuve à l’âge de 26 ans. La perte l’a beaucoup changée, transformant une noble bien sous tous rapports en un véritable monstre. Se mettant au début à infliger des corrections à ses domestiques, les tabassant avec une bûche, elle sombre rapidement dans la démence, inventant des tortures de plus en plus sophistiquées : elle brûlait les cheveux de ses serfs ou les arrachait, versaient sur eux de l’eau bouillante et leur brûlait les oreilles avec son fer à friser. Désespérés, les domestiques ont commencé finalement à porter plainte contre elle à la police et au gouverneur de Moscou. Mais Saltykova avait beaucoup d’amis au sein de la cour et parmi les aristocrates de Moscou, et faisait jouer ses relation ou versait des pots de vins pour éviter la justice. C’est seulement quelques années plus tard que l’impératrice Catherine II a eu vent de l’affaire : un des serfs de la femme sadique a réussi à s’enfuir, à atteindre Saint-Pétersbourg et à faire passer une plainte à la reine. Furieuse, la tsarine ordonne tout de suite d’engager une enquête. À la suite de l’investigation qui n’a confirmé que 38 meurtres sur plus d’une centaine supposés, la tueuse a été privée de son titre de noblesse et a été condamnée à la détention perpétuelle. De plus, Catherine a estimé que Saltykova était indigne d’être appelée une femme, et a ordonné à la déclarer un homme. Après avoir passé onze ans dans la cave d’un monastère moscovite, elle a été ensuite transférée dans son aile. Des curieux se rassemblaient près d’une petite fenêtre de cette aile, et Saltykova les insultait et crachait sur eux. Après 33 ans de prison, elle trouva finalement la mort.
Le bâtiment lui-même fut construite en 1898 par l’architecte Alexander V. Ivanov dans le style néobaroque afin d’abriter le siège de la compagnie d’assurance « Rossia ». Au moment de la Révolution d’Octobre en 1917, lors du transfert du pouvoir de Pétrograd à Moscou, la Tchéka s’installa dans un premier temps, le 30 mars 1918, dans un hôtel particulier de la rue Povarskaïa abritant jusque-là le siège d’une autre compagnie d’assurance, Iakor. Ce n’est qu’au début des années 1920 qu’elle prit ses quartiers au nº 2 de la rue Bolchaïa Loubianka. En 1920, une prison est fondée à l’intérieur de l’immeuble. C’est là que furent emprisonnées plusieurs figures célèbres, notamment le terroriste Boris Savinkov, le poète Osip Mandelstam et le lauréat du Prix Nobel de littérature Alexandre Soljenitsyne, et qu’eurent lieu de nombreuses exécutions. Le bâtiment de la « Grande Loubianka » contenait les bureaux des commissaires-enquêteurs, une prison interne de 115 cellules réparties sur 6 niveaux pouvant accueillir de 200 à 600 prévenus et des caves. Le sol des cellules était fait de parquet, et les portes ne comportaient pas de guichet (contrairement aux autres prisons) mais de simples judas. Les cours de promenades se trouvaient sur le toit de l’édifice et étaient isolées par de hautes palissades empêchant de voir autre chose que le ciel. À partir de 1930, la Loubianka devient une « prison exécutive » dans laquelle on exécute les condamnés à mort. Les caves sont alors aménagées pour l’exécution des sentences, ainsi que pour les séances de torture. En 1955, on agrandit l’immeuble par la construction d’un nouveau bâtiment tout aussi imposant que le premier, dont la façade lui est accolée.
L’édifice de la « Petite Loubianka », situé au no 14 de la rue Bolchaïa Loubianka, abritait les bureaux de la police politique de l’oblast de Moscou, qui possédait aussi une prison interne. C’est là que se situait le bureau d’accueil du KGB. C’est là que venaient les parents des malchanceux qui étaient interrogés pour leur transférer des produits et des lettres. Des dénonciations ont également été déposées au bureau, et il y avait tellement de « bénévoles » qui voulaient aider le KGB qu’une file d’attente se formait près des portes.
En 1958, une statue de Félix Dzerjinski, fondateur de la Tchéka, a été érigée au centre de la place Loubianka, sur l’endroit où se situait la fontaine. La statue, surnommée Félix de fer, est devenue le symbole de la répression et le restait jusqu’à l’effondrement du pouvoir soviétique en 1991. Le premier maire de Moscou de la période postsoviétique, Gavriil Popov, a ensuite ordonné de démonter le monument. Le 22 août 1991 au soir, sous les cris d’allégrement d’une foule qui s’est rassemblée sur la place, le Félix de fer a finalement été retiré.
La statue n’a pas été détruite et se dresse actuellement dans le parc des arts moscovite Museon. Cependant, de temps en temps, les débats sur le retour de Félix sur la place Loubianka refont surface.
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