MOSCOU et la PLACE ROUGE

ParJacques BONNAUD

MOSCOU et la PLACE ROUGE

PLACE ROUGE 

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Apparue devant les murs est du Kremlin, elle s’appelait à l’origine la place du Commerce ou de l’Incendie, mais vers le XVIIe siècle elle reçut son nom actuel de Krasnaya. Krasny a deux significations en vieux russe : rouge et beau.

Cette place, que l’on peut considérer comme le véritable centre de la vie moscovite, a fait l’objet au cours des siècles de différentes utilisations militaires et idéologiques. Elle fut d’abord conçue dans un esprit défensif et militaire car il était nécessaire de laisser un grand espace vide afin d’isoler le Kremlin. Puis elle devint un lieu de commerce, au croisement des grandes routes commerçantes de Tver, Gorki et Novgorod. C’est après la visite de Napoléon, en 1812, que cette place fit l’objet d’un investissement nationaliste. Sous l’URSS, la place Rouge va devenir la vitrine du communisme-spectacle : édification du mausolée de Lénine, le héros à jamais inoubliable, parades, défilés militaires en l’honneur de la grande nation, vont faire de cette place une des plus célèbres du monde.

En sortant du Kremlin par la Porte Borovitskaia, on traverse les Jardins Alexandre en longeant la muraille et en repassant devant la Porte de la Trinité. Il y a des cafés et plus loin un centre commercial souterrain.

Près de la sortie : Stèles des Villes-Héros de l’Union Soviétique (en russe : город-герой). C’est un titre honorifique accordé aux villes d’Union soviétique dont les habitants ont héroïquement défendu leur patrie au cours de la Grande Guerre patriotique (Seconde Guerre mondiale) de 1941 à 1945. Il a été décerné à douze villes d’URSS (Léningrad, Odessa, Sébastopol, Stalingrad, Kiev, Moscou, Kertch, Novorossiisk, Minsk, Toula, Mourmansk, Smolensk) ainsi qu’à la forteresse de Brest qui a reçu le titre équivalent de « forteresse héros ». Cette distinction pour une ville correspond au titre de Héros de l’Union soviétique pour les individus.

A coté il y a la Tombe du Soldat inconnu : (russe : Могила Неизвестного Солдата) est un mémorial de guerre dédié aux soldats soviétiques tués durant la Grande Guerre patriotique (1941-1945). Sous ce monument repose la dépouille d’un soldat inconnu exhumé d’une fosse commune au Km 41 de la route vers Leningrad où eurent lieu d’intenses combats. Le transfert eut lieu en Décembre 1966 sous Brejnev. Sur la tombe il y a l’inscription « Ton nom est inconnu, tes exploits sont éternels ». Depuis une flamme brule constamment et elle a été allumé au flambeau du Champ de Mars de Leningrad. Le Monument est gardé par le régiment du Kremlin avec une relève toutes les heures. Il est de coutume d’y voir les jeunes mariés russes.

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On passe plus loin devant la statue du Maréchal Joukov défenseur de Stalingrad et vainqueur de la bataille de chars d’Koursk en 1943.

On passe sous la Porte de la Résurrection Elle est la porte principale menant sur la Place Rouge. Celle-ci aussi fut démolie par Staline dans les années 30, car elle gênait le passage des chars sur la place Rouge. Elle fut reconstituée à l’identique dans les années 90. Elle abrite une chapelle très vénérée des Moscovites. C’est ici que le tsar s’arrêtait avant de fouler la place Rouge. Les Portes de la Résurrection (russe : Воскресенские ворота, communément appelées Иверские ворота, ou Portes Ivères) sont les seules portes des murailles de Kitai-Gorod à Moscou visibles de nos jours. Elles relient l’angle nord-ouest de la Place Rouge avec la Place du Manège et donnent son nom à la place de la résurrection (Воскресенская площадь) toute proche. Les portes sont entre le Musée historique d’État et l’ancienne mairie. En face de la chapelle se trouve une plaque de bronze marquant le kilomètre zéro du système routier russe.

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1. Mausolée de Lénine

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Gratuit Ouvert de 10 h à 13 h du Mardi au Jeudi et Samedi. Faire la queue à l’angle ouest de la place rouge près du jardin Aleksandrovsky . Pas de photos et silence.Le mausolée de Lénine est sans doute l’édifice le plus emblématique et populaire de l’histoire soviétique. Il abrite la momie la plus célèbre du monde celle de Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Lénine est mort le 21 janvier 1924 à l’âge de 54 ans d’une crise cardiaque.

Immédiatement une longue file d’admirateurs endeuillés attendit des semaines dans le froid pour l’apercevoir une dernière fois. Le présidium du Comité exécutif central de l’URSS, avec à sa tête Staline, a décidé de construire sur la place Rouge de Moscou à côté des tombes des combattants de la révolution d’Octobre une nécropole pour conserver le corps du guide de la révolution. Staline voulait que la dépouille de Lénine continue à servir le communisme et voulait en faire une relique sacrée. Dans la nuit du 23 au 24 janvier la commission présidée par Viatcheslav Molotov et Félix Dzerjinski a confié à Alekseï Chtchoussev de réaliser d’urgence le projet d’un mausolée provisoire. Après le premier mausolée provisoire du guide du prolétariat soviétique Alekseï Chtchoussev commence, en mai 1924, la construction d’un autre édifice plus monumental, mais également en bois de chêne. Durant la Grande Guerre patriotique (1941-1945), dans la crainte de l’avancée des troupes allemandes vers Moscou, le corps de Lénine fut mis en sûreté à Tioumen en Sibérie de 1941 à 1944. La troisième version définitive du mausolée dont la construction a été achevée en octobre 1930 était en pierre. Le corps de Joseph Staline y fut également exposé, à côté de celui de Lénine entre 1953 et 1961, mais à la suite de la déstalinisation, sa dépouille fut ensuite déplacée vers le petit cimetière situé juste derrière le mausolée et qui était réservé aux dirigeants communistes.

L’armature du mausolée est en béton armé et les cavités sont remplies avec des briques. Les portes de la salle intérieure et les portes d’entrée et de sortie sont revêtues de cuivre patiné. Le mausolée se présente sous la forme d’une pyramide à degrés d’une hauteur de 12 mètres et présentant une façade de 24 mètres de longueur. Au-dessus de l’entrée, se trouve une tribune sur laquelle se tenaient les dirigeants de l’URSS, lors des défilées militaires et commémoratifs organisés sur la place Rouge. À l’intérieur du mausolée, la salle funèbre dans laquelle repose Lénine, se présente sous la forme d’un cube dont chaque arête mesure 10 mètres avec un plafond en gradins. Au centre de la pièce, le corps du dirigeant soviétique vêtu d’un costume noir décoré d’un insigne du membre du gouvernement soviétique, repose depuis 1973 dans un cercueil de verre pare-balles placé sur une plate-forme surélevée avec des rampes de granite rouge. Sous le mausolée, dans deux grandes salles de contrôle technique équipées d’une batterie d’ordinateurs et de tableaux lumineux avertissent à la moindre variation climatique ou hygrométrique. Une quinzaine de salles de garde, de sport, de repos, un minuscule musée contenant toutes les armes trouvées sur des « touristes » mal intentionnés se trouvent également sous le bâtiment. Un tunnel d’une longueur 200 mètres rejoint le Kremlin, et même un escalier mécanique fut installé en 1984 par la firme Thyssen, afin que même les dirigeants soviétiques les plus impotents, comme Konstantin Tchernenko, puissent accéder aisément à la tribune sans être portés par deux gardes.  Le mausolée est maintenu à une température de 16,6 °C, tandis que le taux d’humidité y est de 70 %. Selon une étude récente, après plus de 80 ans de conservation, l’état du corps de Lénine reste excellent. Il fait l’objet tout les deux ans d’un réembaumement en le plongeant dans des bains de glycérol, de formaldéhyde, d’acétate de potassium, d’alcool et autres produits
Dès le début, on chargea un groupe de savants de trouver une formule d’embaumement, mais la plupart se défilèrent, sauf deux qui acceptèrent de relever le défi : Vladimir Vorobiev, un professeur d’anatomie de l’université de Kharkov, et Boris Zbarski, un biochimiste juif qui sera par la suite arrêté en 1952, en plein complot des blouses blanches. Les deux hommes mettent au point, en quelques semaines, une solution qui remplace l’eau des tissus et qui empêche l’apparition des bactéries : ni pourrissement, ni dessèchement. Le cerveau de Lénine fut prélevé avant que son corps soit embaumé. Le gouvernement soviétique demanda au célèbre neuroscientifique Oskar Vogt de l’étudier pour localiser exactement les cellules responsables de son « génie ». L’Institut du cerveau fut créé à Moscou particulièrement dans ce but. Vogt publia un article sur le cerveau en 1929 dans lequel il rapporte que certains neurones pyramidaux dans la troisième couche du cortex cérébral de Lénine étaient spécifiquement larges. La conservation du corps coûte  174 000 € pour son entretien

Remarques :
– Il y a d’autres embaumés dans le monde : J.F.Kenedy. Staline. Mao. Ramases. Les 2 Kim de Corée.
– Deux Russes ont été condamnés en 2015 à dix jours de prison pour avoir aspergé d’eau bénite le tombeau qui abrite le corps momifié du leader soviétique.
– Du 1er janvier au 31 décembre 2014, 397 858 personnes, essentiellement des touristes
– A côté du caractère volontairement sacré donné au début, la mausolée se veut signe d’immortalité et certains adeptes du communisme espèrent une résurrection
 comme celle de Lazare

Lénine avait clairement indiqué qu’à sa mort, il ne voulait pas d’honneurs ou d’événements spéciaux mais les gens n’y ont pas accordé d’attention. Sa veuve voulait qu’on suive le souhait de son mari d’être enterré auprès de sa mère à Saint Petersbourg. Boris Eltsine aurait voulu faire ce transfert mais on s’y opposa.

Le mausolée de Lénine est sans doute l’édifice le plus emblématique et populaire de l’histoire soviétique. Il abrite la momie la plus célèbre du monde celle de Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine. Lénine est mort le 21 janvier 1924 à l’âge de 54 ans d’une crise cardiaque. Immédiatement une longue file d’admirateurs endeuillés attendit des semaines dans le froid pour l’apercevoir une dernière fois. Le présidium du Comité exécutif central de l’URSS, avec à sa tête Staline, a décidé de construire sur la place Rouge de Moscou à côté des tombes des combattants de la révolution d’Octobre une nécropole pour conserver le corps du guide de la révolution. Staline voulait que la dépouille de Lénine continue à servir le communisme et voulait en faire une relique sacrée. Dans la nuit du 23 au 24 janvier la commission présidée par Viatcheslav Molotov et Félix Dzerjinski a confié à Alekseï Chtchoussev de réaliser d’urgence le projet d’un mausolée provisoire. Après le premier mausolée provisoire du guide du prolétariat soviétique Alekseï Chtchoussev commence, en mai 1924, la construction d’un autre édifice plus monumental, mais également en bois de chêne. Durant la Grande Guerre patriotique (1941-1945), dans la crainte de l’avancée des troupes allemandes vers Moscou, le corps de Lénine fut mis en sûreté à Tioumen en Sibérie de 1941 à 1944. La troisième version définitive du mausolée dont la construction a été achevée en octobre 1930 était en pierre. Le corps de Joseph Staline y fut également exposé, à côté de celui de Lénine entre 1953 et 1961, mais à la suite de la déstalinisation, sa dépouille fut ensuite déplacée vers le petit cimetière situé juste derrière le mausolée et qui était réservé aux dirigeants communistes.

2. Cathédrale de Saint Basile le Bienheureux  Собор Василия Блаженного

Red Square Russia

Adresse :  Metro Okhotnyy Ryad  ( Ligne 1) ou Ploshchad Revolyutsii (Ligne 3)
Ouvert de 10 à 19 h
Prix : 250 R soit 4 euro/per

Histoire :    

Sur la voie qui descend vers la Moskova (Москва-река), sur une terrasse artificielle ovale, se dresse l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture moscovite : l’église de l’Intercession-de-la-Vierge-sur-le-Fossé, plus connue sous le nom de Basile le Bienheureux. On l’appelle communément Saint-Basile puisqu’elle abrite le tombeau de Basile le Bienheureux dans une chapelle latérale adjointe par Postnik Yakovlev en 1588, mais cette appellation est erronée car elle ne tient pas compte de la différence pour l’Église entre un saint et un bienheureux.
C’est pour célébrer la prise de Kazan par les troupes russes que le tsar Ivan IV ordonna la construction d’un édifice qui, à l’origine, devait être entouré de sept chapelles consacrées, chacune au saint dont la fête correspondait aux évènements les plus marquants du siège.
Après la victoire de 1552, une église en bois est élevée sur la place du marché, près du Kremlin (Кремль) et, en 1555-1560, elle est remplacée par une église en brique construite par un architecte de Pskov, Postnik Yakovlev, surnommé le « faiseur de villes », et Jacques Baram. Comme le dit la Chronique brève, « contrairement aux ordres reçus », ils conçurent l’église selon leur propre conception de la symétrie. Les travaux durèrent cent vingt-cinq ans et l’édifice connut de nombreux remaniements : les escaliers furent couverts, les paliers surmontés de toits pointus, les bulbes ornés de motifs saillants. Un neuvième oratoire fut élevé sur la tombe d’un fol-en-Christ, le bienheureux Basile dont le nom s’imposa à toute l’église.
En 1680, sur ordre du tsar Fédor III et du patriarche Ioakim, on détruisit toutes les vieilles églises en bois délabrées qui se trouvaient sur la place Rouge mais on installa de nouvelles chapelles (jusqu’à vingt) autour de l’église de l’Intercession. C’est alors qu’elle fut peinte et couverte de décors de fer et de tuiles tels que nous les voyons aujourd’hui. Avec le temps, une grande partie des chapelles disparut et, en 1783, il n’en restait plus que onze. En septembre 1918, le doyen de l’Église fut fusillé, les biens confisqués, toutes les cloches refondues et l’Église fermée. Dans les années 1930, Lazare Kaganovitch proposa de démolir l’église de l’Intercession pour dégager la place afin de faciliter la circulation automobile sur la place Rouge.
L’église de l’Intercession est aujourd’hui connue sous le nom de Basile-le-Bienheureux (Васи́лий Блаже́нный). ce dernier était un Fol-en-Christ né, selon la tradition, en 1469. Il se rallia vers l’âge de seize ans à cette forme de spiritualité très provocatrice. Toute sa vie, il vécut nu et d’aumônes. Après sa mort, survenue en 1552, il fut inhumé à côté de l’église de l’Intercession et on édifia en 1588 sur sa tombe une chapelle, où venaient prier tous ceux qui sollicitaient la protection du défunt.
Avec le temps, sa gloire et sa sainteté éclipsaient le souvenir de la prise de Kazan, et l’église de l’Intercession fut, dès lors, de plus en plus souvent désignée sous le nom de Basile-le-Bienheureux. Le tsar Fédor Ier (Фёдор I Иоаннович) plaça, au-dessus des reliques du corps du saint, une châsse d’argent pur, couverte de dorures et de soieries, sur laquelle fut représenté saint Basile, dans une broderie de pierres précieuses et de perles. Les Polonais pillèrent la châsse au début du XVIIe siècle.
En 1929, l’église fut fermée, ses cloches confisquées, et elle devint un musée. Les offices religieux n’ont repris qu’en 1991.
Aujourd’hui, l’église est toujours un musée, mais un office religieux y est célébré chaque année, le 14 octobre, selon l’ancien calendrier, le 1er octobre dans le nouveau calendrier, en souvenir de la prise de Kazan par Ivan le Terrible.

Malgré l’aspect insolite de sa vie, Basile le Bienheureux est un personnage historique. Il est né en 1469 dans le village d’Elokhovo (aujourd’hui dans les faubourgs de Moscou). Il fut apprenti chez un cordonnier jusqu’à sa seizième année. Ensuite et jusqu’à sa mort, il mena une existence peu commune de fol en Christ. Il déambulait toute l’année dévêtu, couchait à la belle étoile, observait constamment le carême et portait des chaînes, supportait les privations. Il stigmatisait perpétuellement le mensonge et l’hypocrisie. Ses contemporains notent que ce devait être le seul homme que craignait le tsar Ivan le Terrible. Il osa par exemple reprocher à Ivan le Terrible sa distraction dans une église.
Ivan le Terrible et des boyards portèrent son cercueil et le métropolite Macaire procéda à l’inhumation. Le corps de Basile le Bienheureux fut enterré au cimetière de l’église de la Trinité, où le tsar avait ordonné la construction de la cathédrale de l’Intercession de la Vierge (« l’Intercession-sur-le-fossé »), en commémoration de la prise de Kazan.

Visite :

a. Extérieur : saint-basile-2

Le point culminant de l’édifice s’élève à 65 m. La cathédrale est ornée de neuf coupoles principales (en accord avec le nombre de chapelles) ainsi qu’une autre sur le campanile, chacune se distinguant des autres par une forme, des ornements et des couleurs propres et vives. Le bâtiment lui-même est essentiellement construit en brique rouge, souvent apparente. À l’origine l’église était entièrement blanche et ses coupoles dorées, mais les travaux de reconstruction aux XVIe et XVIIe siècles ont complètement modifié et embelli son apparence.
La cathédrale est orientée à angle droit par rapport à l’axe de la Place rouge, ce qui lui donne une apparence asymétrique, voire chaotique sur les photos. Vue depuis l’ouest, on remarque toutefois la symétrie de la construction, qui se retrouve aussi à l’intérieur. L’église principale, de forme carrée, est surmontée par un octogone se rétrécissant vers le haut et couronné par une coupole dorée. Quatre tours moyennes de forme octogonale entourent l’église principale dans la direction des quatre points cardinaux. Les quatre petites tours sont carrées et intercalées entre les tours moyennes, donnant au bâtiment une forme d’étoile à huit branches.

b. Intérieur : saint-basile-interieur
La cathédrale est en fait composée de huit églises séparées, chacune ornée d’une tour. Les huit chapelles annexes symbolisent huit batailles lors de la prise du Khanat de Kazan. Chacune des chapelle honore donc le jour saint ou le saint russe représentant le jour de ces victoires :
• La Pentecôte
• En l’honneur de Saint Nicolas de Myre
• Le dimanche des Rameaux
• En l’honneur de sainte Natalya (en russe : Святая Наталия)
• Saint Jean l’Aumônier
• Alexandre Svirski (en russe : Александр Свирский)
• Saint Varlaam de Khoutyne
• Saint Grégoire l’Illuminateur
Chacune de ces huit chapelles (quatre axiales et quatre plus petites entre chacun des axes) est couronnée d’un clocher à bulbe, entourant un neuvième, plus gros, qui les surplombe. Ce dernier orne l’église centrale, érigée en louange à l’Intercession de la Mère de Dieu. L’ensemble des neuf églises sont unies par les fondations, la galerie latérale (autrefois non couverte) ainsi que par les passages intérieurs voûtés.
En 1588, au nord-est de la cathédrale, fut construite une dixième chapelle consacrée en l’honneur de Basile le Bienheureux (1469-1552), qui donna la deuxième appellation de la cathédrale. À cette chapelle en est accolée une autre honorant la Nativité de Marie, dans laquelle fut enterré, en 1589, saint Jean de Moscou (en russe : Иоанн Московский), un Fol-en-Christ (au départ, la chapelle était consacrée en l’honneur de la fête russe de la Déposition de sa robe aux Blachernes, mais elle fut reconsacrée en 1680). C’est dans les années 1670 qu’on construisit le campanile surmonté d’un toit de forme pyramidal.
La cathédrale a été restaurée de nombreuses fois. Au XVIIe siècle a été réalisé un travail monumental sur la décoration de la cathédrale. Alors que l’église était entièrement blanche et ses coupoles dorées, commence l’élaboration ingénieuse de la décoration multicolore des bulbes ainsi que la peinture ornementale intérieure et extérieure. De plus, on y ajouta les annexes asymétriques et les tentes sur le toit des perrons latéraux.
L’archiprêtre Ivan Vostorgov, dernier doyen de la cathédrale (avant la Révolution d’Octobre 1917), fut fusillé le 23 août 1919. L’église fut ensuite mise à la disposition des communautés rénovationnistes.

c. Remarques et anecdotes :

Devant la Cathédrale la statue de Kouzma Minine et Dimitri Pojarski représente le boucher et le prince qui levèrent une armée pour chasser les occupants polonais du Kremlin en 1612

– Selon la légende, Ivan aurait fait crever les yeux des architectes afin qu’ils ne puissent jamais bâtir un édifice similaire

– Le nom officiel de cette église est Cathédrale de l’intercession

– La Place des Cranes : C’est une plate forme circulaire de 13 m de diamètre devant la Cathédrale. Selon la légende, c’était un lieu d’exécutions. En fait c’est là qu’on proclamait les décrets du Tsar et où se déroulait des cérémonies religieuses en particulier le Dimanche des Rameaux

3. Magasin GOUM

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Situé en face du Kremlin, il fut un temps où il était magasin universel d’état. Aujourd’hui, il est devenu le temple du luxe et de la consommation. Lénine doit être en train de se retourner dans son mausolée. Non loin de lui, de l’autre côté de la Place Rouge, se dresse le temple du luxe et de la consommation. C’est ici que scintillent les vitrines de Dior, Louis Vuitton, Kenzo, Estée Lauder.
Le magasin GOUM est une légende pour Moscou, une légende fréquentée quotidiennement par 30 000 personnes : cela fait longtemps qu’il attire plus de monde que la petite pyramide de marbre rouge où repose le révolutionnaire.
Son histoire remonte à l’époque du tsarisme en Russie. Depuis le XVIIème siècle, les marchandises se vendaient au palais Gostiny Dvor. A la fin du XIXème siècle, l’Ordre des marchands moscovites lança un concours d’architecture, dont les gagnants furent Alexandre Pomerantsev et Vladimir Choukhov. Le 2 décembre 1893, le tsar Alexandre III inaugura officiellement la nouvelle galerie marchande. Ces trois passages recouverts d’une verrière avaient un aspect tellement monumental, que l’édifice devint célèbre dans le monde entier. A l’époque, on disait qu’il s’agissait du plus grand magasin du monde.
Le GOUM est composé de trois larges galeries parallèles, reliées par des arcades. La lumière du jour pénètre par un toit de verre arrondi, de 14 mètres de diamètre, au-dessus de chaque galerie. Le long des boutiques des premier et deuxième étages, on trouve des balcons avec balustrade en fer forgé. Les couloirs du magasin sont reliés entre eux par des escaliers doubles, rappelant les « paradoxes » optiques de Eischer. Au dernier étage, spécialement pour les étrangers, on trouve quelques étalages de poupées russes, ainsi qu’un discret magasin de souvenirs. L’élite russe se rassemble au Café Bosco. Durant les beaux jours, les conseillers de l’administration présidentielle et les journalistes du pool du Kremlin apprécient la terrasse, située tout près de la Place Rouge. Une excellente cuisine y est préparée par un chef italien.
Pendant Noël : A l’occasion des fêtes de Noël le Nouvel An et le Noël slave, l’imposante façade du magasin est éclairée d’une myriade de lumières. Des guirlandes soulignent les contours de cet édifice datant de la fin du XIXème siècle. Cet hiver, alors qu’il y a étonnamment peu de neige, le Goum est sorti hors de ses murs en installant une patinoire sur la place la plus célèbre de Russie. Cela bouche la vue sur la cathédrale Saint-Basile, mais peu importe : les gens s’amusent en patinant jusqu’à la nuit tombée.

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