Fiche Bolivie

ParJacques BONNAUD

Fiche Bolivie

A  Informations générales :

Capitale : Sucre est la capitale constitutionnelle. La Paz est la capitale administrative et le siège du gouvernement.
Superficie : 1 098 580 km² (soit 2 fois la France).
Population : environ 10 461 000 habitants.
Densité : 9,4 hab./km².( France 112 hab./km2)
Espérance de vie : 65 ans pour les hommes, 71 ans pour les femmes.( France 83 ans)
Âge moyen : 23 ans. (France 41 ans)
Langues officielles : espagnol (castillan) et, depuis 2008, toutes les langues des nations et des peuples indigènes (pas moins de 37, dont le quechua, l’aymara et le guaraní).
Régime : République parlementaire. Divisé en 9 départements, le pays est aussi appelé État plurinational de Bolivie.
Chef de l’État : Evo Morales, réélu pour un 3e mandat en octobre 2014 avec près de 61 % de suffrages..
PIB par habitant : 5 200 US$.( France 36200)
Taux d’alphabétisation : environ 91 %.
Point le plus élevé : le Nevado Sajama, à 6 542 m d’altitude.
Sites inscrits au Patrimoine mondial de l’Unesco : la ville de Potosí (classée en 1987), les missions jésuites de Chiquitos (1990), la ville historique de Sucre (1991), le fort de Samaipata (1998), le parc national Noel Kempff Mercado (2000), Tiwanaku (2000).
Villes principales : Santa Cruz (1,5 million), El Alto (860000), Cochabamba (600000), Oruro (215000), Tarija (175000), Potosí (150000)
Religions : catholicisme (80 %), églises protestantes et surtout évangéliques en expansion ( Témoins de Jéhovah, Compagnons de Jésus)
– Pois et Mesures : Système métrique sauf sur les marché où les produits sont vendus à la libra ( 450 g)
Drapeau :

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L’actuel drapeau de la Bolivie a été adopté le 30 novembre 1851. Il est composé de trois bandes horizontales de même largeur dont les couleurs sont, du haut vers le bas, le rouge, le jaune et le vert : la bande rouge représente le sang perdu par les combattants ayant protégé le pays, la bande jaune représente la richesse minérale et les ressources naturelles ; la bande verte représente la richesse de l’environnement naturel et de ses nombreuses plantes et fleurs.
Armes et Symboles :

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Le condor symbolise l’horizon sans limite de la Bolivie. L’Olivier symbole de la paix et de la gloire des peuples. Le laurier symbolise le triomphe et la gloire après la guerre. La  hache représente l’autorité et le commandement de la Bolivie. La casquette de la liberté est le symbole de liberté. Le Cerro Rico une montagne riche en minerais située à Potosi. La couleur bleu-ciel représente le littoral perdu durant la guerre du Pacifique (1879-1884). Le Lama symbolise la richesse de la faune de la Bolivie Les canons symbolisent les armes de la Bolivie. Une chapelle avec l’image du sacré-cœur de Jésus avec les bras ouverts. Les étoiles au nombre de 10 représentent les départements de la Bolivie : département de Chuquisaca; département de La Paz;département de Potosí; département de Cochabamba; département de Santa Cruz;département d’Oruro; département du Litoral, perdu durant la guerre du Pacifique (1879-1884). département de Tarija; département de Beni; département de Pando;

B. Argent :

1. La Monnaie : boliviano. Bs ou BOB

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1 euro = 7.78 boliviano bolivien (BOB) au 20/10/2016
Il existe des pièces de 10, 20 et 50 Centavos peu utilisés et des billets de 10, 20, 50 100 et 200 Bs
Attention aux vieux billets déchirés ; s’assurer que les deux morceaux portent le même N°

b. Quelques exemples de prix :

1 bouteille d’eau de 2 litres : environ 5 Bs (0.66 €)
1 lit dans un dortoir : entre 30 et 50 Bs (entre 3.94 € et 6.57 €)
1 menu poulet-frites : à partir de 15 Bs (1.97 €)
1 menu dans un restaurant touristique : environ 30 Bs (3.94 €)
1 bière dans un bar : environ 25 Bs (3.29 €)
1 tour dans les mines de Potosí : 100 Bs (13.14 €)

c. Change :

Aux banques ou dans les Casa de Cambio. Aussi dans des hôtels. Possibilité auprès des Cambistas, changeurs de rue qui acceptent surtout les dollars

d. Cartes bancaires :

Pas toujours acceptées. Prévoir liquide.

e. DAB ( Cajeros Automaticos):

f. Dollars plus facilement acceptés que les Euros.

g. Pas de pourboire systématique

C.  Sécurité :

•  Ne pas se déplacer en arborant des bijoux ou autres objets de valeur, ne pas manipuler de fortes sommes d’argent en public, ne pas conserver son argent ni ses papiers dans une poche extérieure, etc. Si possible laisser son passeport dans le coffre de l’hôtel. Et se promener avec des photocopies.
•  Les Bloqueos : D’une manière générale, la Bolivie est souvent affectée par des mouvements sociaux, susceptibles de bloquer les routes et donc la circulation des personnes, y compris des touristes, pendant jours voire plusieurs plusieurs semaines. Ne jamais tenter de forcer les barrages. Il est recommandé aux personnes suivant un traitement médical de prévoir une provision suffisante de médicaments.

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•  Une attitude prudente est conseillée sur les routes. Il est préférable d’éviter de circuler la nuit.
•  Sur place, le choix d’une agence de voyage et/ou d’un guide devra faire l’objet d’une prise de renseignements préalable, notamment à Rurrenabaque, dans le département du Beni.
•  Nombreux faux policiers, en particulier près des gares de bus : Si un policier veut procéder à un contrôle d’identité, les voyageurs ne doivent lui présenter que leur passeport. Il convient de refuser systématiquement de monter dans un véhicule avec des policiers ou de les suivre dans des lieux isolés et il faut demander à contacter immédiatement l’ambassade. Cela est d’autant plus vrai aux abords des gares routières et des centres touristiques où se trouvent les hôtels bon marché.
•  Il faut toujours utiliser les services d’un radio-taxi et ne jamais monter dans un taxi trouvé dans la rue (« faux taxi »), notamment aux abords des gares routières. Ces faux taxis conduisent leurs victimes dans un endroit isolé où attendent des complices (parfois de faux policiers), qui dépouillent les voyageurs de leurs objets de valeurs et documents de voyage.

D. Horaire :

Décalage Horaire/France : – 6 heures en été et – 5 heures en hiver.                       H+1 /Pérou
Mais il y a aussi la « Hora boliviana » car la ponctualité n’est pas impérative en Bolivie !

E. Fêtes :

15/4 : Fête de Tajira
Semaine Pascale : Semana Santa
1/5 : Fête du Travail
Mai/Juin : Fête du Gran Poder à La Paz et Corpus Christi

 

F. Postes : ECOBOL (Empressa de Correos de Bolivia°

a. Timbres pour la France :  evenement_timbre_bolivie_2010

15 BS soit 2 euros

b. Envoi colis assez sur (en moyenne 20 jours) :
– A La Paz Aller au Sous-sol de la poste centrale avec 2 photocopies du passeport. Remplir les formulaires dont déclaration de douane (Declaracion de Aduana et CP-71 Boletin de Expedicion) et la liste du contenu (CN-23)   « Pour infos, on a envoyé un colis depuis La Paz pour la France par la poste (Correos Av. Marriscal Santa Cruz au sous-sol) coûte 250 Bs pour le 1er kilo puis 50 Bs/kg sup (tarifs juin 2013).Par exemple un colis de 6 kg = 500 Bs soit 65 euros. Il faut ajouter 15 ou 20 Bs pour le carton selon la taille. »
Les petites dames du sous-sol sont adorables et vous font le paquet.
– Dans d’autres villes il faut se rendre au Bureau des douanes : Aduana

c. Pour recevoir du courrier : Service Poste restante (Lista de correos). Faire adresser son courrier à l’adresse suivante c/o Lista de Correos La Paz Bolivia en indiquant la première lettre du prénom et le nom en majuscules. Le courrier ne sera remis que sur présentation du passeport

G. Téléphone et Communication :

a. Indicatif téléphonique : + 591

b. Pour appeler la France : 00-33+ N° du correspondant à 9 chiffres sans le 0 initial
Utiliser Les Centros de Llamadas ou Entel qui possèdent des cabines avec décompte du prix de la communication
Ou Utiliser carte téléphonique prépayée (prépagada) à gratter. Elles coûtent environ 6 euro avec un crédit de 3 euro. Elles s’achètent dans les agences des oprateurs et les petites enseignes de téléphonie. Il faut au début activer le numéro et vérifier que la ligne fonctionne. Pour la recharger aller dans les nombreux Puntos et demander un credito
Il existe de nombreux autres opératurs comme Viva, Boliviatel, Cotel et Tigo

c. Pour appeler la Bolivie depuis la France : 00-591 puis indicatif de la ville puis le N° du correspondant

d. Communications inter urbaines entre les villes de Bolivie : 0 puis code de la ville puis N° de téléphone à 7 chiffres. Pour appeler un mobile : 0 puis N° du correspondant qui est à 8 chiffres

e. Accès Internet
très répandu dans les villes. Cybercafés. Débit un peu aléatoire.

f. Indicatifs régionaux. La Paz, Potosi : 2 Copocabana : 2862 Uyuni : 2693 . Sucre : 4

g. Utiliser Skype en particulier dans les cybercafé et dans les établissements proposant Internet

H. Autres :

Conduite : conduite à droite
Electricité : prises plates à 2 fiches
Pourboire : En général pas de pourboire sauf…
Toilettes publiques : Banos publicos souvent repoussantes. Toujours avoir du PQ sur soi !

I. Formalités :

Visa : Si vous êtes ressortissant français, vous n’avez pas besoin de visa pour un séjour touristique de moins d’un mois. Il vous suffit d’être en possession de votre passeport d’une validité de 6 mois minimum.
La Tarjeta. Carte de tourisme tamponnée remise à l’arrivée en Bolivie à conserver car réclamée à la sortie. Si perte risque d’amende de 300 BS soit 39 euro

J. Climat :

Si vous désirez partir en Bolivie et profiter des meilleures conditions climatologiques, nous vous conseillons la « saison sèche » correspondant à l’hiver bolivien, période d’avril à octobre. Néanmoins cette période annoncera des chutes brutales de température dès la nuit tombée et à 4 000 mètres, cela ne pardonne pas ! (prévoir des sous-vêtements thermiques et de bons coupe-vent).
Les 2 meilleures saisons pour se rendre au Salar de Uyuni et Sud Lípez sont de mars-avril et août jusqu’à novembre.
A La Paz par exemple on enregistre ainsi en moyenne aux alentours de 15°C en journée mais seulement -3°C la nuit en juillet tandis qu’à Cochabamba, plus bas, il fait autour de 26°C en moyenne en journée et seulement 3°C la nuit en juillet. A Santa Cruz on enregistre ainsi en moyenne 30°C l’été en journée et 24°C l’hiver (16°C la nuit). Au Salar de Uyuni, la température moyenne en été est de 14°C, alors qu’en hiver elle descend au dessous de 0°C.
Sur l’année, la température moyenne en Bolivie est de 21°C et les précipitations sont en moyenne de 699.6 mm.

 

K. Santé :

 

La vaccination contre la Fièvre Jaune, sans être obligatoire, est conseillée pour les voyageurs qui se rendraient dans les régions amazoniennes (Beni, Pando et Santa Cruz). Vaccination recommandée pour
l’hépatite A et B, la poliomyélite, le tétanos et la typhoïde.
Quelques cas sporadiques de Zica
Attention à la Turista : Ne pas boire l’eau du robinet. Peler les fruits et les légumes.
Le Mal d’Altitude ou Sorojche : Migraines. Asthénie. Perte d’appétit…. Conseils : Monter progressivement. Au besoin redescendre. Boire . Limiter les efforts. Supprimer alcool et repas gras et abondants. Utiliser Tisanes de Coca. Aspirine
Attention aux piments ( Aji)
Attention au soleil en altitude : Lunettes et Crème solaire +++

L. Transports :

a. Avion 

Compagnie aérienne BOA (Boliviana de Avacion) : www.boa.bo  Compagnie d’état
Adresse : 1413 Av Camacho  La Paz  et 94, Calle Calvo, esq. Bolivar
SUCRE

b. Bus

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Compagnies recommandées : Trans Copacabana. Flota Bolivia. Flota Bolivar

c. Minibus :

Les mini bus sont de petits bus qui peuvent charger une douzaine de personnes.
En ville vous en verrez partout, leur destination est inscrite sur le pare brise et/ou un voceador (un annonceur), assistent du chauffeur, crie les destinations, ouvre et ferme la porte et reçoit l’argent.
À La Paz, une course dans le centre coûte entre 1 et 1,5 Bs.
Pour aller du centre à la Zona Sur vous payerez max. 2,30 Bs.
En ville, comme avec les micros, vous devrez faire signe au mini de s’arrêter pour pouvoir y monter et pour descendre vous devrez le demander au chauffeur (« me quedo », « voy a bajar » ou encore « a la esquina por favor » (Au coin s’il vous plait)).

d. Micro :

Les trajets sont inscrits sur le pare-brise. Chaque ligne possède une couleur distincte, une lettre de l’alphabet et l’indication du terminus. Vous devez lui faire un signe pour qu’il s’arrête afin de vous faire monter et vous payez en entrant (1 – 1,30 Bs. selon votre destination soit environ 20 centimes d’euro).
Pour descendre vous devez vous avancer vers la porte et le chauffeur, voyant que vous voulez descendre, arrêtera le bus (qui roule toujours lentement et portes ouvertes). Si vous êtes coincé au fond du bus à cause du monde (en général on rempli les bus un maximum, les gens debout dans l’allée), vous pourrez crier du fond « voy a bajar » (je vais descendre) ou « me Quedo » (je reste) afin que le chauffeur arrête le bus et vous laisse le temps de descendre

e. Camions.

Les camions étant les moins chers c’est avec ce transport, pour le moins folklorique, que vous ferez l’expérience la plus forte, en compagnie des paysans du coin. Le trajet sera lent, long et peu confortable. Emportez de la nourriture et des couvertures si vous prévoyez de voyager la nuit.

f. Train :

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Il y a peu de routes ferroviaires en Bolivie, cependant elles sont en train de se développer.
Pour l’instant il y a deux compagnies de trains principales, une qui s’occupe de l’Ouest du pays: FCA et l’autre de l’orient la FO.
–  FCA
La FCA organise les trajets suivants: Oruro- Villazon (Argentine) qui passe par le salar de Uyuni.    El Alto – Guaqui, passant par TIWANAKU.  Uyuni – Avaroa (CHILI) : une ligne locale que ceux qui veulent voir le Salar mais n’ont
– Deux de bus électriques: Ferro Caril : Cochabamba – Aquile et Sucre – Potosi
– FO
La FO quant à elle gère deux routes qui partent toutes les deux de Santa Cruz:
– Santa Cruz – Yacuiba (Argentine)
– Santa Cruz – Quijaro (Brésil)
Ce train s’arrête à San José de Chiquitos, début de la route des missions jésuites.
L’expresso del Sur a pour réputation d’être très lent et peu confortable.
On vous conseille de prendre de la nourriture en suffisance et surtout un bon anti-moustique. Une couverture pour les nuits plus fraîches peut également vous être utile.

g. Taxi :

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– Trufis : Taxis collectifs
Le trufi est une sorte de Taxi collectif qui suit une route prédéterminée. Vous le reconnaîtrez avec les inscriptions qu’il porte sur le pare brise ( ses destinations) et, parfois, les deux petits drapeaux qu’il porte sur son capot.
Il y a des trufis qui font également des trajets hors de la ville. Ils coûtent un peu plus cher que les bus mais sont bien plus confortables, partent plus vite car ils sont plus vite remplis et roulent plus vite
– Radio Taxi :
Ce sont des taxis organisés que l’on peut appeler pour qu’ils viennent nous chercher ou et quand on veux. Ce sont des Taxis plus sûrs que l’on paye à la course. Ils ont un panneau sur leur toit avec le nom de la compagnie et le numéro de téléphone.
Le soir il vaut mieux utiliser exclusivement ces taxis là.
– Les Taxis normaux sont de simples voitures avec une pancarte « taxi » sur le pare brise. Il peut s’agir de n’importe qui. Il est courant que le travailleur de la semaine, pour arrondir ses fins de mois deviennent taximan en fin de semaine. Un taxi vous fera normalement payer à la personne et pourra prendre d’autres personnes en route.
Sachez qu’un taxi officiel aura toujours son numéro d’immatriculation peint en jaune sur le coté arrière droit de la voiture. Cette précaution a sans doute été faite pour que les taxis kidnappeurs ne puissent changer trop facilement de numéro d’immatriculation.
A la Paz une course de 15 minutes coute environ 15 Bs

HISTOIRE DE LA BOLIVIE

A. Période précolombienne :

La datation du premier peuplement des Amériques est encore largement sujette à débat. La plupart des théories indiquent que l’actuel territoire de la Bolivie fut peuplé par des tribus nomades, vivant de la chasse et de la cueillette, qui auraient traversé le détroit de Béring pour coloniser progressivement toute l’Amérique. On donne alors une date de peuplement comprise entre 10 000 av. J.-C. et 20 000 av. J.-C., voire bien avant. Certaines autres théories donnent une origine océanienne aux premiers habitants sud-américains.

La première grande culture apparue sur l’actuel territoire bolivien fut la civilisation de Tiwanaku, dont la formation remonterait au début du Ier millénaire av. J.-C., à l’extrême sud du lac Titicaca. Son développement s’est accéléré à partir du IIe siècle av. J.-C., puis elle disparaît vers 1200 apr. J.-C. probablement à cause d’une grande sécheresse. À son apogée, son influence s’étend jusqu’au sud du Pérou et au nord du Chili, couvrant principalement les régions andines.

La culture de Chavín, dont la période formative remonte au IIe millénaire av. J.-C. au Pérou, s’est étendue jusque dans l’Altiplano bolivien au cours du Ier millénaire av. J.-C. Elle a marqué la région pendant des siècles par son rayonnement culturel, lequel a perduré encore après son extinction, vers l’an 200 av. J.-C.

D’autres cultures contemporaines des Tiwanakus, comme les Moxos au sud-est du pays et les Mollos, au nord de l’actuelle La Paz, se sont développées en Bolivie et éteintes durant le XIIIe siècle.

Les Quechuas : Vers 1450, les Quechuas arrivent dans la région nord du pays et rattachent le territoire qui correspond aujourd’hui à la Bolivie à leur propre empire inca. Ils contrôlent ce territoire jusqu’à ce que les conquistadors espagnols, arrivés en 1525, commencent leur conquête en 1539.

B. Période coloniale :

Intéressés par tous les objets en or que possèdent les indigènes, les Espagnols se mettent à la recherche des différentes mines du pays. Beaucoup de colons arrivent alors pour profiter de cette richesse. À Potosí, ils ont appris l’existence du Cerro Rico (montagne à richesse), la montagne qui domine la ville, grâce à un Indien du nom de Diego Huallpa. Cette montagne contient énormément d’argent d’où, entre 1545 et 1802, on extrait environ 40 000 tonnes de minerai. La richesse de l’empire espagnol provient principalement de cet argent. Certains historiens pensent qu’une partie de cet argent se trouve au fond de la mer sans pouvoir quantifier ces pertes. En effet, durant leur traversée, les bateaux pouvaient perdre leur cargaison à cause des tempêtes. Un certain nombre a également coulé.

La Bolivie, appelée Haut-Pérou ou Charcas, fait partie de la vice-royauté du Pérou jusqu’en 1779 après quoi elle relève de celle du Río de la Plata.

Durant plusieurs années les Espagnols ont conquis et fondé les différentes villes qui composent la Bolivie (les départements ne seront créés que lors de l’indépendance). Francisco Pizarro envoie, en 1538, son frère Gonzalo à la conquête de Charcas et Collao.

En 1546, peu de temps après la découverte de la Cerro Rico, Juan de Villarroel et Diego Centeno fondent la ville de Potosí. Le 21 octobre 1548, c’est La Paz qui est fondée par Alonso de Mendoza sur ordre de Pedro de la Gasca. Vient ensuite la ville de Santa Cruz de la Sierra dans le sud-est de Charcas, fondée par Ñuflo Chávez en 1561.

Par la suite, en 1561, la ville de La Plata (Sucre de nos jours) accueille l’Audience de Charcas, l’autorité judiciaire suprême du Haut-Pérou ; ils discutent notamment de la création d’un nouveau centre administratif depuis lequel ils pourront tout contrôler.

En 1566, Tristán de Tejada et Juan Salinas arrivent à Trinidad (Beni).

La ville de Cochabamba est fondée par l’Espagnol Sebastián Barba de Padilla le 1er janvier 1574. Manuel Castro et Padilla arrivent à Oruro en 1606.

Durant leur conquête, les Espagnols prennent le contrôle du peuple indigène par la force. Ils imposent leurs propres lois, culture et religion. Aucun indigène ne peut occuper un poste au gouvernement, même celui qui naît de parents Espagnols ne peut accéder à un poste important. En raison de toutes les répressions qu’endure le peuple, à partir de 1780, une série de révoltes commencent à inquiéter la vice-royauté du Pérou et l’Audience de Charcas.

Un an plus tard, le 15 janvier 1781, les Chayantas se révoltent violemment. Parmi eux, trois frères, Tomás, Damaso et Nicolás, prennent le contrôle de l’armée et soumettent la mine d’Aullagas à un siège. Parmi les révoltes les plus dramatiques, celle menée par Túpac Katari laissera une trace importante dans l’histoire de la Bolivie. En effet, lui et ceux qui l’accompagnent encerclent La Paz pour en bloquer tout accès et cela durant 109 jours, alors que les habitants de La Paz ne peuvent y survivre longtemps sans importation de produits frais. Les chefs de ces révoltes sont tués par les Espagnols le 13 novembre 1781. Les morceaux du corps de Túpac Katari sont ensuite pendus dans les places de chaque ville importante pour couper court à toute velléité de révolte.

En 1809, un groupe de révolutionnaires de La Paz, dirigé par Pedro Domingo Murillo, proclame l’indépendance du Haut-Pérou.

C. L’Indépendance :

De 1809 à 1825, 16 ans s’écoulent. Durant cette période, ce n’est pas seulement la Bolivie qui fait la guerre pour obtenir son indépendance mais toute l’Amérique du Sud. De nombreuses guerres se déroulent sur tout le continent. Sous l’impulsion des Libertadors tels que Simón Bolívar, Antonio José de Sucre, José de San Martín, Bernardo O’Higgins et José Gervasio Artigas, les pays d’Amérique du Sud obtiennent leur indépendance. Celle de la Bolivie est proclamée le 6 août 1825 après la victoire de Sucre à la bataille d’Ayacucho, le 9 décembre 1824. La constitution bolivienne est écrite par Simón Bolívar et pour lui faire honneur, le pays prend le nom de Bolivie le 11 août 1825.

D Le XIXièm Siècle :

L’indépendance du pays ne rétablit cependant pas la stabilité politique. En effet, le second président de Bolivie, Antonio José de Sucre, élu le 29 décembre 1825, est expulsé du pays alors qu’il est au pouvoir depuis seulement deux ans. Lui succède alors le personnage le plus marquant de l’histoire bolivienne, le maréchal Andrés de Santa Cruz.

Après avoir servi dans l’armée espagnole, il rejoint la cause indépendantiste et sert sous Sucre pendant la campagne d’Équateur (bataille de Pichincha) puis il participe aux campagnes du Pérou et livre la bataille de Zepita. Intrigant, ambitieux il a de grands projets pour la Bolivie, dont il compte faire la principale puissance régionale. À cette fin, il s’immisce dans les guerres civiles qui déchirent le Pérou et finit par envahir purement et simplement ce pays, qu’il fait fusionner avec la Bolivie le 9 mai 1837 dans le cadre de la Confédération péruano-bolivienne, dont il se décerne le titre de protecteur suprême.

Cette Confédération est perçue comme une menace par l’Argentine et le Chili qui décident d’y mettre un terme manu-militari. Les armées argentines sont battues par les troupes boliviennes commandées par le général d’origine allemande Otto Philipp Braun, quant à la première expédition chilienne, elle est contrainte de capituler en rase campagne. La Confédération triomphe et cette période est considérée comme la plus faste et la plus glorieuse de l’histoire bolivienne sur le plan géopolitique. En effet, pour la première et la dernière fois de son histoire, la Bolivie est la puissance majeure de la région.

Cependant, une seconde expédition chilienne, appuyée par des opposants péruviens remporte la bataille décisive de Yungay en 1839, provoquant l’effondrement définitif de la Confédération. Renonçant à ses rêves de grandeurs, Santa Cruz part en exil et ne reviendra jamais en Bolivie.

La débâcle de la Confédération est suivie par une période d’anarchie politique dont profite le Pérou pour envahir à son tour la Bolivie. Le danger est écarté par José Ballivián qui écrase les envahisseurs à la bataille d’Ingavi le 18 novembre 1841. Il devient président de la Bolivie jusqu’en 1847 et offre au pays une période de stabilité et de répit.

Cela ne dure pas et durant les 30 années qui suivent, révolutions, guerres civiles, coups d’État et changements de gouvernement se succèdent, plongeant le pays dans un chaos et une instabilité chronique préjudiciables à ses intérêts économiques et au bien-être de ses habitants.

La faiblesse de la Bolivie se fait ressentir durant la guerre du Pacifique (1879 – 1884) lorsqu’elle perd son unique accès à la mer et une partie de ses mines de nitrate au profit du Chili. Cette guerre est déclenchée à cause d’un conflit avec celui-ci sur le désert d’Atacama. Ce désert contient d’énormes ressources de nitrate. Le Chili s’empare alors du port bolivien d’Antofagasta, début d’une guerre désastreuse, à l’issue de laquelle la Bolivie perd la province d’Atacama.

Une augmentation mondiale du prix de l’argent ramène, vers la fin du XIXe siècle, une stabilité économique et politique en Bolivie. Durant le début du XXe siècle, l’étain remplace l’argent et devient la source de richesse la plus importante du pays.

E. Le XXièm Siècle :

Le début du XXe siècle est marqué par un conflit avec le Brésil, dans la région d’Acre, en Amazonie, qui tourne au désavantage de la Bolivie; celle-ci est contrainte de céder le territoire contesté par le traité de Petrópolis signé le 17 novembre 1903.

Les conditions de vie des indigènes restent déplorables. Forcés de travailler dans les mines, ils n’ont pas accès à l’éducation, ont peu d’influence sur la politique et n’arrivent pas à faire des économies. La défaite de la Bolivie contre le Paraguay dans la Guerre du Chaco (19321935) marque un tournant important. Dans cette guerre, la Bolivie a subi d’énormes pertes humaines et a perdu une grande partie de son territoire (plus de 200 000 km2).

À la suite de ce conflit, le contexte nationaliste dans le pays conduisit à nationaliser certaines ressources, dont la première nationalisation des hydrocarbures, qui concerna la firme américaine Standard Oil en 1937.

Le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR, Movimiento Nacionalista Revolucionario) dirigé par Víctor Paz Estenssoro devient le plus important parti politique du pays. Malgré sa victoire aux élections de 1951, il n’accède pas au pouvoir car l’armée lui en interdit l’accès. Le MNR lance alors, en 1952, une révolution et demande de nouvelles élections ; ce qu’il obtient. Elles lui permettent d’accéder au pouvoir. Il instaure alors le suffrage universel, redistribue les terres du pays (2 août 1953), améliore l’éducation de la population rurale, et nationalise les plus grandes compagnies minières du pays.

Douze ans de politique agitée laisse le MNR divisé. En 1964, une junte militaire renverse le président Paz Estenssoro alors qu’il venait de commencer son troisième mandat. En 1969, la mort du président René Barrientos Ortuño, un des membres qui forma la junte, et qui avait été élu président en 1966, conduit à une succession de gouvernements faibles. En 1969 eut lieu néanmoins la seconde nationalisation des hydrocarbures. Alarmés par le désordre public, les militaires, le MNR et quelques autres, placent Hugo Banzer Suárez à la présidence en 1971. Il resta à la présidence appuyé sur le MNR de 1971 à 1978. Il reprivatisa les hydrocarbures.

Les élections de 1978, 1979 et 1980 sont marquées par la fraude. Durant ces trois années, plusieurs coups d’État ont lieu. En 1981, Luis García Meza est expulsé du gouvernement car il ne respecte pas les droits de l’homme, fait du trafic de drogue et gère très mal l’économie nationale. Plus tard, il est accusé de meurtre et, en 1995, il est extradé du Brésil vers la Bolivie où il doit purger une peine de 30 ans.

Après l’expulsion de Luis García Meza, l’agitation du pays force les militaires à prendre une décision. Ils convoquent le congrès élu en 1980 et lui demandent de choisir un président. Hernán Siles Zuazo devient de nouveau président, 22 ans après la fin de son premier mandat. Son deuxième mandat commence le 10 octobre 1982. En raison de nombreux problèmes, dont l’hyper-inflation, il décide de convoquer des élections un an avant la fin de son mandat.

Aux élections de 1985, c’est le parti ADN avec à sa tête Hugo Banzer Suárez, qui reçoit le plus de voix. En seconde position venait le MNR et en troisième position, le MIR avec à sa tête Jaime Paz Zamora. Mais il y eut un tournant au Congrès car le MIR et le MNR ont réuni leurs voix et Víctor Paz Estenssoro fut choisi pour la quatrième fois comme président. Lorsque celui-ci commence son mandat, il doit faire face à une grande crise économique. Le PIB et les exportations avaient diminué depuis plusieurs années.

Bien que le MNR, avec la candidature de Gonzalo Sánchez de Lozada, soit vainqueur aux élections de 1989, aucun candidat ne recevra une majorité des voix. Et donc, conformément à la constitution, un vote du Congrès doit désigner le président. Le parti AP, en coalition avec ADN et MIR, respectivement deuxième et troisième aux élections, gagne. Paz Zamora assume donc la présidence.

Aux élections de 1993, le MNR remporte les élections face aux partis ADN et MIR réunis. Il remporte 34 % des voix contre 20 % pour ses rivaux. La coalition MNR, MBL et UCS élit Sánchez de Lozada comme président.

Sánchez de Lozada poursuit ses réformes économiques et sociales. Il s’aide notamment des entrepreneurs, qui se sont convertis en hommes politiques, et des anciens membres de l’administration de Víctor Paz Estenssoro. Le changement le plus important qu’a entrepris Sánchez de Lozada est son programme de privatisation des entreprises. Les investisseurs peuvent posséder jusqu’à 50 % de différentes entreprises publiques comme les compagnies pétrolières, les télécommunications, le système électrique et bien d’autres. Une partie du peuple Bolivien était opposé à ces réformes économiques, ce qui a donc, entre 1994 et 1996, provoqué des perturbations sociales, particulièrement à La Paz et dans la région du Chapare.

En 1997, Hugo Banzer Suárez, chef du parti ADN, remporte les élections avec 22 % des voix contre 18 % pour le MNR. Il forme une coalition des partis ADN, MIR, UCS et CONDEPA, ceux-ci possédant la majorité des sièges au Congrès bolivien. Le Congrès le désigne comme président. Son mandat débute le 6 août 1997.

F Le XXI ièm Siècle :

Le gouvernement change sa politique et souhaite privatiser plusieurs entreprises. Alors que, à Cochabamba, l’entreprise de distribution des eaux est privatisée, entre janvier et avril 2000, une série de protestations sont organisées contre le gouvernement. Celui-ci décrète alors la loi martiale, arrête les leaders de ces protestations et interdit à toutes les stations de radio d’émettre. Les troubles civils et la pression du peuple ne cessent que le 10 avril lorsque le gouvernement fait marche arrière sur sa décision de privatisation.

Gonzalo Sánchez de Lozada remporte les élections de 2002 face à Evo Morales, chef du parti socialiste (MAS pour Movimiento al Socialismo). Les élections ne se déroulent pas sans problèmes. En effet, plusieurs jours avant les élections, l’ambassadeur des États-Unis, Manuel Rocha, menace les Boliviens en proclamant que s’ils votent pour Evo Morales les différentes aides provenant des États-Unis seraient supprimées et que ceux-ci fermeraient leurs marchés. Malgré les menaces, Evo Morales a reçu 21 % des voix, ce qui le place très près de Sánchez de Lozada.

Quatre ans de récession économique, une mauvaise situation fiscale et des tensions ethniques de longue date font qu’en 2003, un soulèvement de la police et des travailleurs a presque renversé le gouvernement du président Gonzalo Sánchez de Lozada. Trente personnes sont mortes durant la révolution. Le gouvernement reste au pouvoir mais a perdu sa popularité.

Le conflit récent le plus important est celui de la guerre du gaz. Des réserves de gaz naturel ont été découvertes très récemment dans le sud du pays. Pour exporter ce gaz, certains proposaient de le faire passer par le Chili car, techniquement, c’est le chemin le plus facile mais cette idée soulevait de fortes critiques en raison des ressentiments remontant aux guerres du XIXe siècle. Cette guerre civile a provoqué plusieurs morts et de nombreux blessés. Face à la pression, le président Gonzalo Sánchez de Lozada démissionne et laisse sa place à son vice-président : Carlos Mesa Gisbert qui devient alors président le 17 octobre 2003.

Cela ne ramène le calme que temporairement. En effet, les Indiens réclament toujours la nationalisation des entreprises d’hydrocarbures. Plusieurs manifestations réclament le retrait du président Carlos Mesa. Celui-ci présente alors sa démission le 7 mars 2005 mais le Sénat la refuse à l’unanimité ; il conserve donc son poste. Pour certains observateurs proches de l’extrême gauche, cette agitation politique ne servait qu’à re-légitimer le président Carlos Mesa.

En juin 2005, de nombreuses manifestations dans tout le pays poussent le président Carlos Mesa à démissionner. Celui-ci n’arrive plus à gérer la situation. Les manifestants réclament notamment la nationalisation des entreprises d’hydrocarbures et refusent les tentations séparatistes des provinces particulièrement riches en hydrocarbures de Santa Cruz et de Tarija. Durant ces manifestations, les routes ont été bloquées dans tout le pays. En raison de ces nombreux blocages de routes, la nourriture à La Paz s’est faite rare et les prix ont augmenté. Carlos Mesa présente alors à nouveau sa démission qui, cette fois, sera acceptée. Le 9 juin au soir, le congrès place Eduardo Rodríguez à la tête du pays en tant que président par intérim ; il succède ainsi à Carlos Mesa Gisbert qui a présidé la Bolivie durant 20 mois

Eduardo Rodríguez convoque alors des élections pour le 4 décembre 2005 mais elles seront reportées à la date du 18 décembre 2005. Ces élections opposent principalement Evo Morales à Jorge Quiroga Ramírez. Avant même le dépouillement des votes, les sondages indiquent Evo Morales vainqueur. Et cela se confirme par la suite, il remporte en effet les élections avec plus de 54 % des voix alors que Jorge Quiroga Ramírez arrive en deuxième position avec 29 % des voix. Le 22 janvier 2006, en présence notamment de onze chefs d’États de la région et d’Europe, il prête serment devant le Congrès. Il devient ainsi le premier président d’origine aymara en Bolivie.

Le 1er mai 2006, Evo Morales annonce par le décret 28701, la troisième nationalisation des hydrocarbures. Cette action, bien qu’annoncée dans le programme électoral fut une surprise. Elle est accompagnée d’une occupation des champs pétrolifères, spécialement dans le sud du pays, dans le département de Tarija. Cette annonce provoque des réactions plutôt hostiles de la communauté internationale, notamment du Brésil, principal importateur du gaz bolivien ; pays qui possède une des trois principales compagnies concernées par la nationalisation : Petrobras (Total société française et Repsol société espagnole étant les deux autres).

Un référendum doit avoir lieu le 2 juin 2006 pour offrir une plus grande autonomie aux départements de Bolivie. La décentralisation était une des revendications essentielles des protestations de 2005.


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Jacques BONNAUD author