Pour ce que nous en savons, ce serait des Bédouins d’Asie qui auraient traversés le Détroit de Béring quelques 35 000 ans avant JC. L’opinion la plus générale reste qu’ils auraient profité d’une période où la séparation maritime entre la Sibérie et l’Alaska était asséchée; en effet nous savons que les mers et océans ont perdu près de 100 mètres de niveau entre 2 0000 000 années avant JC. et 10 000 ans avant JC., et ils auraient pu passer à pied ce fameux détroit de Béring. La diminution très sensible de forêt tropicale, due aux cycles glacières, aurait, ensuite, été le moment idéal pour que l’homme dans sa quête de nouvelles terres arrive jusqu’en Amérique du Sud aux alentours de 25 000 ans avant JC. L’actuelle jungle amazonienne n’étant alors qu’une vaste région de forts sèches et savanes, cela aurait grandement facilité dans leur voyage.
Cette théorie se confirme par la découverte au Brésil des plus anciens vestiges de civilisation.
De ces forets, l’homme va se propager jusqu’en Patagonie puis ce sera la conquête de la cordillère orientale des Andes.
De nombreuses cultures vont alors voir le jour entre 10 000 ans avant J.C. et les années 1500. Les plus avancées de ces cultures sont les Bahias, Tolitas, Jama Coaque, Chorrera, Machachilla et, la plus ancienne de toute l’Amérique serait la civilisation Valdivia qui serait apparue vers 3000 av. J.-C., et aurait disparu vers 1500 av. J.-C.
Vers 400 après J.C. apparaissent les Yumbos, dont la culture persistera jusqu’à l’invasion inca. Le peuple Yumbo a habité et dominé la forêt tropicale humide de la zone occidentale des actuelles provinces de Pichincha, Cotopaxi et Santo Domingo de los Tsáchilas. Les Yumbos ont été catalogués comme un peuple qui pratiquait le troc et se consacrait à l’agriculture et à la chasse. On retrouve des traces de cette civilisation sous la forme de tolas (pyramides de près de 20 mètres de hauteur) qui avaient pour but de contrôler le territoire mais aussi de loger des occupants, probablement des notables et qu’on peut découvrir sue le site de Tulipe.
Les Quitus formaient l’ancien peuple de Quito et avaient un chef qui portait le titre de Quitus. Ils avaient bâti à Cañar, sur la colline de Guagualsuma, un temple et ils y sacrifiaient tous les ans des enfants pour obtenir une bonne récolte. D’autres peuples, les Yambava, les Latacunga, etc., étaient alliés à eux.
Le peuple Cara venue par mer du Pérou peut-être, s’était établie sur la côte de Guayaquil, fuyant, dit la tradition, devant des géants nommés Manta; ils remontèrent le petit fleuve Esmeraldas, et, vers l’an 1000, ils se rendirent maîtres de la région de Quito, plus fertile que la côte. Ils apportèrent leur propre civilisation et imposèrent leurs chefs désignés sous le nom de Scyris, qui régnèrent sur le pays de l’an 1000 à l’an 1475 il y a eu une quinzaine de Scyris.
Les Caras-Quitus avaient un gouvernement monarchique. Ils adoraient le Soleilsans prétendre comme les Incas en être les descendants; ils réglaient l’année d’après les solstices, et Quito était regardé comme un lieu saint, parce qu’il se trouve sous l’équateur, en un point, par conséquent, où deux fois par an le Soleil ne donne pas d’ombre. Ils habitaient des maisons; ils construisaient des routes et des ponts de lianes; ils avaient des armes de silex et de bronze très dur, des poteries, des tissus de coton et de laine; ils taillaient et sculptaient l’émeraude. Les Quitus brûlaient leurs morts; les Caras les enterraient. Les uns et les autres comptaient avec de petits morceaux de bois ou de pierre coloriés et enfilés.
En 1200, l’arrivée d’une nouvelle tribu les Puruhas fit son apparition dans le sud du pays L’union entre un prince Puruha et une princesse Shyri renforça leur royaume respectif et forma un empire puissant.
2. L’empire Inca :
La présence et la domination Inca fut brève (environ 1 siècle) mais marqua profondément l’Equateur : Le Quechua ou Kichwa ou encore Quichua fut imposé à la population et reste la langue d’un quart des Equatoriens. Les Inca construisirent un vaste réseau de communication entre Cuzco et Quito et une partie de cette « voie royale » est devenu le fameux « Chemin de l’Inca ». Ils ont laissé de magnifiques constructions de pierre montées sans mortier comme à Ingapirca. Ils introduisirent la culture en terrasse. L’Empire Inca dont les origines démarrent dans la partie centrale du Pérou gravitait jusqu’au début du XV ièm siècle autour de Cuzco.
Sous le règne de l’Inca Pachacutec, une politique expansionniste s’initia avec la volonté de créer un immense ensemble territorial, le Tahuantinsuyo ou « Terre des quatre point cardinaux ».
Le successeur de Pachacutec, Tupac Yupanqui commença la conquête de l’Equateur et se heurta à une vive résistance des Canaris.
L’Inca Tupac eut un fils avec une princesse canari :Huayna Capac qui grandit à Quito et succéda à son père sur le trône Inca. Il réprima toutes les révoltes , en particulier au Nord, où les Incas massacrèrent des milliers de Caranqui et jetèrent leur corps dans un lac près d’Otavalo, dont l’eau devint rouge et ce qui lui donna son nom : Laguna de Yahuarcocha ( le lac de sang).
Huayna Capac eut 2 fils :Atahualpa qui grandit à Quito et Huascar élevé à CCuzco. En 1526, il partagea son empire d’où une rivalité entre les deux héritiers qui déboucha sur une guerre au moment même de l’arrivée des premiers Espagnols sous la conduite de Francisco Pizarro. Atahualpa finit par vaincre Huascar près d’Ambato.
3. La Conquête espagnole
Bartolomé Ruiz aborda les côtes de l’Equateur en 1526, suivi un an plus tard par Francisco Pizarro.
Atahualpa est en route pour Cuzco lorsqu’il reçoit la nouvelle du débarquement des hommes blancs et barbus dans la baie de Tumbes. Le prince fait surveiller les étrangers et on rapporte déjà de nombreux abus de leur part. Le 16 novembre 1532, après quelques pourparlers, Atahualpa est invité par le conquistador espagnol Francisco Pizarro, dans le village de Cajamarca, au nord de l’actuel Pérou :
L’empereur Atahualpa se rend à proximité de Cajamarca entouré de sa cour et escorté de ses armées triomphantes, celles-ci sont suffisamment nombreuses pour encercler toute la ville et camper sur tous les flancs de la vallée. Pour convaincre Atahualpa de le rencontrer, Pizarro lui propose de l’aider dans la lutte qui l’oppose à son frère Huascar. Méfiant, Atahualpa accepte néanmoins et convient d’une entrevue à laquelle indigènes et Espagnols doivent se rendre sans armes.
N’ayant pas décelé le piège, l’Inca se rend en très grande pompe dans la ville de Cajamarca : il souhaite impressionner les étrangers. Dans sa litière d’or, portée par les plus nobles princes de l’Empire, le « Fils du Soleil » est escorté par pas moins de 30 000 hommes et femmes de sa cour et de son armée. Un prêtre espagnol présente une bible au prince en lui demandant s’il accepte de suivre la « parole du Dieu unique ». Atahualpa se saisit du livre et le porte à son oreille. Celui-ci s’exclame qu’il n’entend aucune parole et jette le livre à terre. Erreur fatale : pour les Espagnols, le sacrilège sera le prétexte qu’ils attendaient pour capturer le prince, et ils donnent alors le signal de l’attaque.
Cachés dans les maisons de la ville, les Espagnols en armes se ruent sur les Incas, venus désarmés. Ayant attaché des grelots aux jambes de leurs chevaux et tirant en tout sens avec leurs fusils, ils créent une véritable panique chez les Incas, ceux-ci tentent de s’enfuir de la place dont les issues sont trop petites, beaucoup sont déjà piétinés. Les Espagnols finissent par se saisir du souverain inca et le font prisonnier. Mais cela ne semble pas suffire aux Espagnols qui, jusqu’à la nuit tombée, pourchassent les indigènes dans toute la vallée, laissant derrière eux plus de vingt mille cadavres dont une grande partie de la noblesse et de l’élite impériale venue en paix.
Voyant que les Espagnols portaient un intérêt spécial aux métaux précieux, le prince propose pour sa libération une fabuleuse rançon en or et en argent. Les Espagnols acceptent. Sur ordre du souverain, les sujets apportent de tout l’Empire une quantité extraordinaire d’or et d’argent, les temples sont vidés (on parle alors de 12 tonnes d’or et d’argent).
Pendant sa détention, Atahualpa reçoit des nouvelles de ses armées : le prince de Cuzco, Huascar est fait prisonnier et est enfermé au Sacsahuaman, Atahualpa qui semble croire que les Espagnols vont le libérer, ordonne de faire exécuter son rival (on peut considérer qu’Atahualpa fait la même chose à son rival étant donné qu’Huascar avait demandé auparavant l’exécution de son demi-frère). Après versement de la rançon, les Espagnols, ayant pris la mesure de la puissance du prince en son royaume, commencent à penser que cet homme qui a tant de prestige et d’autorité sur son peuple finira tôt ou tard par reprendre le dessus sur eux. Les Espagnols les plus radicaux proposent d’exécuter le prince et de placer un empereur fantoche à sa place, lequel sera plus manipulable. Pizarro, à contrecœur, doit condamner Atahualpa qu’il a appris à estimer. Le prince est donc condamné à être brûlé sur un bûcher. Les Espagnols l’estimant le supplient de se convertir, auquel cas il sera garrotté et non brûlé ; Atahualpa accepte. L’exécution a lieu dans sa cellule le 29 août 1533. Et pourtant Pizarro l’avait baptisé de son propre prénom Francisco. Dès après sa mort, les Incas composèrent un chant funèbre: » La grêle tombe. La foudre frappe. Le soleil décline. La nuit est venue pour toujours«
L’Empire inca est anéanti. Les Espagnols poursuivront leur plan en plaçant sur le trône Manco Inca aussi appelé Manco Capac II, qui par la suite mènera une grande rébellion.
Au moment du garrottage d’Atahualpa, le général Ruminahui est en route pour Cajamarca avec un chargement d’or pour la rançon ; selon la légende, en apprenant la mort de l’Inca, il dissimula l’or dans les impénétrables montagnes de l’actuel Parque Nacional Llanganates mais il n’y fut jamais retrouvé. Il s’engagea dans une guerre de résistance impitoyable au cous de laquelle il n’hésita pas à mettre à mort un émissaire en brisant tous ses os puis en les extrayant de la dépouille avant de tendre sa peau pour en faire un tambour. Les contre attaques organisées par Rumiñahui seront vaines. Ce dernier sera torturé puis tué en 1534. Les Conquistadors dirigés par un capitaine de Pizarro, Diego de Almagro envahissent la région. Sebastián de Benalcázar occupe la capitale que Ruminahui avait fait rasé et il doit reconstruire en fondant San Francisco de Quito le 6 décembre 1534.
4. L’ère coloniale
La ville de Guyaquil est conquise par Benalcazar, lieutenant de Pizzaro en 1535. La ville sera détruite à deux reprises par les incas pour être définitivement reconstruite ensuite.
En 1541, les conquistadors Gonzalo Pizarro et Francisco de Orellana entreprennent une expédition dans l’Oriente à la recherche de l’Eldorado. Mais une fois descendus des plateaux andins ils ont à faire face à la pluie et à d’étranges maladies qui déciment leurs troupes. Finalement Orellana avec sa troupe se sépare de Pizarro pour avoir une chance de trouver de l’or. Mais faute d’or et de nourriture se contente de suivre les rives du Rio Napo puis de l’Amazone par lesquelles il traverse le Brésil et l’Amazonie
Aux premiers temps du gouvernement colonial, Lima fut le siège de l’administration politique de l’Equateur, alors simple Gobernacio ou province. En 1563, création de l’Audiencia Real de Quito, juridiction territoriale et judiciaire sous la tutelle du royaume d’Espagne.
L’économie est alors basée sur l’exploitation des gisements d’or et d’argent qui s’épuisent rapidement.
Les espagnols se tournent alors vers les terres fertiles des plateaux andins autour des volcans, idéales pour l’agriculture et subvenir aux besoins de l’empire espagnol. Les amérindiens constituent la main d’oeuvre et travaillent dans des conditions atroces sous les ordres des espagnols dans un système appelé Encomienda, qui s’inspire fortement du système féodale pour récompenser les soldats espagnols. Ces derniers se voient attribuer un lopin de terre avec le contrôle de tous les amérindiens qui y habitent.
Le second pilier de l’administration coloniale est l’Eglise qui utilise des méthodes de conversion souvent radicales en séparant les enfants de leurs parents, en emprisonnant et fouettant les faux convertis; elle devient rapidement le principal propriétaire terrien.
Longtemps l’Equateur resta une colonie paisible. Les bananiers et le bétail y furent introduits, de même que plus tard le cacao et la canne à sucre. Eglises et monastères furent érigés sur tous les sites indigènes sacrés. C’est à cette période que l’Ecole de Quito émergea.
5. L’indépendance :
a. Les Prémisses :
Dans l’historiographie traditionnelle équatorienne sont présentés comme des précédents de l’indépendance plusieurs soulèvements populaires comme la « Crise des Alcabalas » en 1592 ou la « Rébellion des Estancos » en 1765. Il y a bien eu en 1720 l’abolition des encomiendas mais le servage continue avec la « wasipungo » quiest un système d’endettement qui maintient les peones sur les haciendas. Toutefois ces évènements n’ont que peu à voir avec les réclamations indépendantistes de l’Espagne. Le premier soulèvement demandant un gouvernement créole de la Real audiencia de Quito fut celui du 10 août 1809, conduit par certains secteurs éclairés de la population Quito suivant les idées du héros Eugenio Espejo.
Traditionnellement cet évènement est connu comme le « Premier Cri de l’Indépendance », cependant, les dirigeants de la cause n’ont jamais parlé d’indépendance mais d’une plus grande autonomie politique avec un respect de la métropole et la capitale de la vice-royauté. En effet, ils prêtèrent serment d’allégeance au roi Ferdinand VII, s’opposant ainsi à l’invasion des troupes françaises de Napoléon qui à l’époque menaçait l’Espagne et à la proclamation de Joseph Bonaparte comme le nouveau roi. Les troupes envoyées par le vice-roi du Pérou, José Fernando de Abascal y Sousa, dont dépendait alors de la Real audiencia de Quito, mirent fin à la résistance populaire le 8 novembre 1810.
b. Un contexte favorable :
– Les idées révolutionnaires contre le colonialisme européen dans les Amériques commencent à prendre forme après la lutte pour l’indépendance des Treize colonies, au cours de laquelle l’Empire britannique connaît une révolution qui commence en 1775 avec la formation d’armées continentales dirigé par George Washington, et se prolonge jusqu’en 1783, après la Déclaration d’indépendance des États-Unis en 1776.
– De même la Révolution française tirant ses idées des Lumières, agit comme un exemple marquant parmi les peuples qui, sans forcément être oppressés, aspirent à la liberté.
– Les guerres napoléoniennes et l’invasion transitoire de l’Espagne vont affaiblir la puissance coloniale
– Des leaders indépendantistes, également appelés « libérateurs », vont émerger et faire figures de « pères fondateurs » des actuels pays d’Amérique latine, tels que Simon Bolívar, José de San Martín, José Gervasio Artigas, Francisco de Paula Santander, Bernardo O’Higgins, Antonio José de Sucre, Miguel Hidalgo et José María Morelos.
– Bolívar, surnommé « El Libertador » l’un des chefs les plus éminents de l’émancipation sud-américaine, commence les guerres d’indépendance dans la Capitainerie générale du Venezuela et la vice-royauté de Nouvelle-Grenade. Parmi ses actions les plus remarquables on relève la Campagne Admirable et son passage par la Jamaïque et Haïti. Dès 1818, la situation de l’armée espagnole au Venezuela devient intenable et plusieurs généraux espagnols sont contraints de retirer une partie de leurs forces de Nouvelle-Grenade pour vaincre Bolívar. La situation politique et militaire des indépendantistes est assez bonne pour commencer à réfléchir à l’organisation d’un État, ce qui est réglé en 1819 lors du Congrès d’Angostura.
c. L’Indépendance de Gayaquil :
– Les préparatifs : L’un des précurseurs de l’indépendance de Guayaquil est José de Antepara (es) qui, après avoir vécu en Europe et côtoyé des personnages avec des idéaux d’indépendance comme Francisco de Miranda, est de retour à Guayaquil durant l’année 1814 et établit rapidement des amitiés avec des partisans de l’émancipation comme José de Villamil et José Joaquín de Olmedo. Dans la nuit du dimanche 1er octobre 1820, à la suite de la réunion à laquelle sont invités les familles les plus prestigieuses de la ville, l’hôte José de Villamil rassemble les invités qu’ il considère comme essentiels pour le succès de l’émancipation. Cette réunion est connue sous le nom de « la Fragua de Vulcano » (« la Forge de Vulcain ») et cette nuit-là le plan d’attaque contre plusieurs casernes royaliste commence à être conçu. – Le 9 Octobre 1820 la ville de Guayaquil a obtenu son indépendance de l’Espagne et avec elle commence la guerre d’indépendance de ce qui est aujourd’hui la République d’Équateur – Après la révolution du 9 octobre 1820, la ville de Guayaquil est libéré de la domination espagnole, mais pas sa province. L’indépendance de différentes villes est rapidement obtenue, comme le village de Samborondón le 10 octobre, Daule (es) le 11 octobre ou Naranjal le 15 octobre. Le 8 novembre 1820, 57 représentants de tous les villages qui forment la province de Guayaquil sont convoqués à la mairie de la ville où il est proclamé la naissance d’un nouvel État connu sous le nom de Province Libre de Guayaquil et élu comme président de celui-ci le Dr José Joaquín de Olmedo
d. L’Indépendance de l’Equateur :
Devant la résistance des troupes royalistes qui ont reconquis Cuenca et une partie de la province de Gayaquil, le Libertador Simón Bolívar, président de la Grande Colombie, envoie à Guayaquil le général Antonio José de Sucre, qui débarque avec ses troupes le 6 avril 1821. Une nouvelle étape commence dans la lutte pour libérer le territoire de la Real audiencia de Quito du joug espagnol. Les instructions données à Sucre sont les suivantes : prendre le commandement des troupes qui se trouvent à Guayaquil, assurer l’incorporation de la province à la Colombie et préparer en liaison avec le Libertador les opérations qui contribueraient à libérer Quito.
La victoire obtenue lors de la bataille de Yaguachile 19 Août 1821 signifie l’indépendance totale de la province de Guayaquil.
En 1822, le Général Sucre remporte, avec l’appui du général vénézuelien né à Caracas, Simon Bolivar,la bataille de Pinchicha et chasse les espagnols de Quito.
L’Audience Real de Quito, poussée par le Général Simon Bolivar, décide de s’unir à la Colombie, le Panama et le Venezuela pour former la Grande Colombie, dont Bolivar est le président, mais cette unité ne dure pas et le rêve de Bolivar de créer une grande nation panamériciane s’évapore. Simon Bolivar meurt quelques temps après en 1830 en Colombie.
En 1830, l’Audience Real de Quito proclame son indépendance.
Le général Antonio José Sucre est assassiné et Juan José Florès jusqu’alors général devient président.
En 1832 les îles Galapagos seront rattachées à l’Equateur. Charles Darwin visitera ces îles 3 ans plus tard pendant un cours séjour de quelques semaines.
6. La République :
A partir de 1860 l’Equateur va alors connaître une pèriode de grand désordre politique, qui voient se succeder des gouvernements en tous genres, politiques, militaires, bourgeois, dictatoriaux, Les premières décennies de l’indépendance verront l’abolition de l’esclavage en 1852 proclamée par le président José Maria Urbi et la succession de plusieurs présidents assassinés.
Gabriel Garcia Moreno président de 1860 à 1875, développe l’éducation et créé l’Ecole Polytechnique, il entreprend également la construction du chemin de fer afin de relier la Sierra à la côte de Quito à Guayaquil. Il sera assassiné en 1875 par les libéraux le trouvant trop ferme sur sa conception de la religion.
Eloy Alfaro président de 1897 à 1912 sera tué également lors d’une émeute, premier président libéral élu, il achève la ligne de chemin de fer inaugurée en 1908 et abolit la peine de mort. Sa politique libérale engendra un fort développement économique, essentiellement dû aux exportations de cacao, et qui entraîna par cela même, un mouvement capitaliste rejetant peu à peu les lois et règles de l’église catholique encore très puissante dans cette région du monde. Comme tous les autres pays de ce continent, l’Equateur est divisée entre deux modes politiques : le libéralisme et le conservatisme. Quito, beaucoup plus attachée à ses valeurs catholiques, se sent beaucoup plus conservatrice que Guayaquil qui croit d’avantage au libéralisme et au bien-fait du capital ce qui générera dès lors un certain «régionalime» entre les deux capitales du pays (administrative et commerciale).En 1912, après un trés fort mouvement de contestation, Eloy Alfaro est assassiné et entraine la prise de contrôle du pays par les militaires.
De 1922 à 1945, une crise économique et politique sans précédent verra une vingtaine de présidents se succéder au pouvoir avec alternativement civils et militaires. Isidro Ayora, nommé en 1925, il commence de grandes réformes économiques, créant des institutions pour contôler les agents économiques. C’est sous sa présidence qu’apparait la Banque Centrale d’Equateur, mais Ayora est évincé de la scene politique par la force en 1931 suite aux difficultés économiques mondiales survenues dès 1929. Les années 30 vont donc connaitre une situation de chaos politique et économique, Jose Maria Velasco Ibarra sera, par exemple, durant ces dix années nommé pas moins de cinq fois Président. Le Pérou profitera de cette fragilité du pouvoir de Quito pour envahir le sud de l’Equateur en 1941. A l’issue de cette guerre, le « Protocole de Rio » accorde au Pérou les territoires d’Amazonie. L’Equateur revendique toujours ce territoire couvrant près de 175000 km², plus de la moitié de la superficie actuelle de l’Equateur.
Entre 1948 et 1960, le pays va enfin connaître une période de relative stabilité, profitant du bon comportement du marché de la banane. Les trois présidents qui vont se succeder amèneront également une situation de paix sociale et respects democratiques. Mais les combats contre le Pérou dans les années 60, ramènent les militaires au pouvoir, et le pays ne retrouvera pas de véritable équilibre avant 1972.
Les années 70 vont voir un extraordinaire développement économique, une époque de toutes les richesses grâce à la découverte de nombreux gisements de pétrole dans toutes les provinces amazoniennes du pays. En 1967, la découverte de pétrole à Lago Agrio en Amazonie fait apparaître une forte corruption et la ruée de nombreux entrepreneurs. L’arrivée des camions et bulldozers matérialise l’envahissement du monde moderne et la forêt amazonienne diminue à une vitesse fulgurante, les tribus amazoniennes fuient toujours plus loin ce tumulte. Des richesses et une variété végétale et animale sont anéanties ou repoussées et l’or noir récoltée aux profits de grosses firmes telles Texaco, Arco ou Elf. L’Etat en profite pour développer son infrastructure et donne, avec le pétrole une période de plein emploi.
7. Les Temps Modernes
Le plus récent retour à la démocratie en Equateur date de 1979 et l’élection de Jaime Roldos qui concentra les forces populaires au sein du Parti Populaire. Il s’attaque alors à son ambition principale, la réforme agraire. En effet 40% des terres appartiennent alors à 1% de la population. Ce président aimé de tous, représentant tous les espoirs du peuple équatorien trouve la mort dans un accident d’avion que peu d’Equatoriens ne désigne comme accidentel, à peine 18 mois après son élection.
Son Parti restera néanmoins à la tête du pays jusqu’en 1984, sous la présidence d’Osvaldo Hurtado.
En 1984, c’est au tour du Parti Social Chrétien de prendre le pouvoir avec Leon Febres Cordero à sa tête. Il se retrouve face à la crise économique due à la dette extérieure, aux conséquences du phénomène de El Niño qui inonde toutes les régions côtières durant des mois et annihiler ainsi toute la production de cette région. Cordero exerce une stratégie de marché libre qui rencontre un certain succès mais est frappé par la chute libre du prix du pétrole qui réduit de 50% les ressources de l’état, à un coup d’état manqué du Gal Frank Vargas et enfin, d’un trés fort tremblement de terre (1987) qui emporte des milliers de vies humaines (3000) et détruit l’oléoduct principal du pays, source de richesse essentiel pour la vie économique de l’Equateur.
En 1988, c’est au tour du Social Démocrate Rodrigo Borja d’être élu président. Durant son mandat, il doit affronter le déséquilibre du budget de l’Etat qui ne peut subvenir à ses besoins avec des prix aussi bas du pétrole. L’inflation atteint les 60 % par an et le peuple gronde. Les indiens notamment qui, par l’intermédiaire de leur confédération (CONAIE), exigent des réformes sur la répartition des terres. Malgré l’opposition de nombreux partis et de l’armée, Borja va accéder à de nombreuses demandes de la CONAIE afin de sortir de l’impasse d’une paralysie par la force du pays.
Les difficultés économiques pousse le gouvernement à introduire de nombreuses mesures visant à stabiliser le pays, économiquement et socialement.
En 1992, c’est l’éléction de Sixto Duran Ballen, chef du Parti Social-Chrétien il continue dans la lignée de son prédécesseur, tentant d’apporter une certaine stabilité économique au pays à travers de nombreuses mesures macro-économiques. Malheureusement, dès 1995, les combats recommencent avec le Pérou, notament dans la Cordillère du Condor, ce qui ne facilite nullement le travaille de pereinité du système social et économique, et sa loi sur le developpement agraire en est stoppée.
Puis c’est l’extravagant Abdala Bucaram surnommé El Loco (le fou) qui, en 1996, prend le pouvoir avec le Parti Roldosiste (Parti populaire). Très rapidement, il engage une série de mesures trés impopulaires pour couper l’inflation et réduire le déficit de la balance extérieure. Il dévalue le Sucre (monnaie nationale) en vue de la dollarisation du pays, mesure le rendant encore plus impopulaire. Après avoir estropié de la sorte le peuple équateurien, ce dernier réagit et déclare une grêve générale les 5 et 6 févruer 1997. Toutes les forces vives et actives du pays s’unissent derrière les indiens de la CONAIE et entraînent la paralysation totale du pays. Bucaram est destitué par le parlement et doit s’enfuir vers le Panama.
Fabian Alarcon assurera la Présidence provisoire durant 18 mois afin d’organiser les éléctions dans les meilleures conditions possibles. Le Président suivant, Jamil Mahuad, pris son mandat en 1998, et s’attacha dans un premier temps à mettre fin définitivement au conflit qui les opposait avec les voisins péruviens. C’est chose faîte en Octobre 98 et la signature entre Mahuad et Fujimori du Traité de Paix entre les deux pays, établissant par la même les limites frontalières des deux pays. Durant 1999, la situation économique ne fait que de se dégrader, inflation élevée, inflation monétaire imparable face au dollar, impossibilité de rediscuter les termes des prêts du FMI et d’en obtenir de nouveaux, et, pour terminer d’effondrer le pays, le phénomène de El Niño vient à nouveau frapper le pays, sans oublier les cours les plus bas du pétrole. Puis vint la crise bancaire attendue, les comptes bloqués sur 5 ans pour éviter les transferts sur des comptes étrangers et qui mettent en grand danger toute l’infrastructure économique du pays. Ces mesures ne rendent pas le Président Mahuad très populaire qui pêche par un grand manque de communication avec le peuple. Ces mesures son prises sans explications et sans réels projets futuristes. Enfin, le 9 janvier 2000, il annonce que le Sucre disparaîtra au profit du dollar avec comme taux de change 25 000 sucres/ 1$US afin de mettre fin à la spirale de cette crise financière du pays qui dure depuis déjà trop longtemps et que les grandes familles équatoriennes ont largement su y trouver grand profit.
Une fois de plus les indiens de la CONAIE décident de descendre dans la rue et entraine à nouveau la paralysation complète du pays. Mahuad, abandonné par des militaires excédés de cette situation de crises perpétuelles, n’a d’autre choix que de disparaître le 21 janvier 2000. Un putch militaro-indien durera une nuit avant le retour au calme et à la normalité, la grande majorité des militaires ayant décidé de se retrancher derrière les lois de la démocratie et de la République. Le Vice-Président Gustavo Noboa, étonament discret et ayant lâché trés rapidement la défense de Mahuad durant ces évènements, devient donc le nouveau président de l’Equateur. Quant à Mahuad, il s’exile aux Etats-Unis ou il exerce des fonctions de professeur d’Université. Ce dernier, en fait, suivra exactement ce qui avait été tracé et décidé par Mahuad auparavant, notamment la décision de dollarisation, qui, malgré les dégradation sociales, a, tout de même, redonné au pays une certaine stabilité financière et économique.
Lucio Edwin Gutiérrez est le principal auteur du coup d’État militaire contre le président Jamil Mahuad en Janvier 2000, qui force ce dernier à démissionner. Gutiérrez forme alors un « gouvernement de salut national », mais le Congrès national désigne le vice-président Gustavo Noboa comme chef de l’État. Emprisonné peu après, Gutiérrez est finalement relâché quelques mois plus tard. Le 24 novembre 2002, il remporte l’élection présidentielle avec 55 % des voix contre son rival Álvaro Noboa. Il prend ses fonctions le 15 janvier 2003. En novembre 2004, une partie de l’extrême gauche se joint au Parti social-chrétien afin d’enclencher une procédure de destitution envers le président, qui est accusé de détournement de fonds et de mise en péril de la sécurité du pays, mais la motion ne remporte pas suffisamment de voix pour être adoptée. Le mois suivant, Gutiérrez provoque une crise politique en obtenant une réforme de la Cour suprême de justice (es), qui lui permet d’y placer des hommes à lui. En avril 2005, devant l’ampleur de la contestation, le président proclame l’état d’urgence à Quito. Des mouvements de protestation de plus en plus violents incitent le Congrès national à le destituer le 20 avril et à confier la présidence au vice président Alfredo Palacio. Gutiérrez s’enfuit alors d’Équateur et trouve refuge successivement au Brésil, aux États-Unis, au Pérou et en Colombie
En 2005 Alfredo Palacio, cardiologue, sans parti est nommé président et déclare la fin de la dictature
En 2006, Rafael Correa, ancien ministre de l’économie, à la tête du parti Allianza Pais est élu contre Alvaro Noboa (Le roi de la banane). Il se définit comme humaniste et chrétien de gauche. Partisan d’une politique souverainiste et d’intégration régionale, il est opposé à la dollarisation et au Traité de libre-échange (TLC) avec les États-Unis et soutient une plus grande participation de l’État en ce qui concerne l’exploitation du pétrole et la gestion des ressources pétrolières, ainsi qu’une renégociation de la dette extérieure. Durant la campagne électorale, certains analystes l’assimilent au courant latino-américain de la gauche incarnée par le Vénézuélien Hugo Chávez, le futur président brésilien Lulla et le Bolivien Evo Morales. Cette identification est mise en avant par certains autres candidats des partis traditionnels. On peut déceler une similitude dans la volonté d’indépendance politique vis-à-vis des États-Unis, de progrès social et une volonté de rapprochement régional. Correa est candidat à sa réélection lors des élections générales de 2013. Il est réélu dès le premier tour avec 57,17 % des voix
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