J 167 LA VISITE DE POKHARA SE POURSUIT

ParJacques BONNAUD

J 167 LA VISITE DE POKHARA SE POURSUIT

Au réveil


Marie Laure décide de poursuivre sa visite avec un Chauffeur privé pour différents lieux 36 euros pour 4 heures

  1. International Museum of Mountain

Adresse : Rato Pairo, Pokhar au sud du Lac  Depuis Lakeside, le taxi coute 700 Rs

Caractéristiques : « C’est un musée intéressant qui parle, comme son nom l’indique, des montagnes au Népal. On y trouve plein d’objets et de costumes se référant aux différentes ethnies ainsi que des planches explicatives sur les différents sommets, les équipements d’hier et d’aujourd’hui et les grands alpinistes. Entrée 400 RPS/pers + 600 RPS de taxi (qui attend pour vous ramener »). Il y a un mur d’escalade et modèle réduit

Prix total 6 euro/per

2. Musée Gurkha :  

Adresse : Located just north of Mahendra Pul, near the KI Singh Bridge

Caractéristiques : Ce musée retrace les exploits des Gurkhas (unité(s) des forces du Royaume Uni dont les membres sont exclusivement recrutés au Népal). Il est possible d’y voir de nombreux uniformes et objets datant des diverses campagnes menés par ces soldats durs à cuire. Différents textes racontent les circonstances dans lesquels certains membres des Gurkhas se sont vus attribuer la Victoria Cross.

A voir pour ceux qui veulent lire des exploits militaires et en apprendre un peu plus sur cette unité militaire. Le musée peut être exploré en 1 à 2h.

De plus vous avez une petite boutique qui permet d’acheter des « kukuris » (couteau de l’armée) authentiques dont les fonds sont redistribués aux anciens combattants (pour un prix qui bat tous les prix de Lakeside)

Prix : 200 Rs soit 2 euros

3. A proximité, on peut voir les Gorges de la Seti dans le Parc  (Entrée 25 Rs)

4. Camps de réfugiés tibétains

a. Le plus accessible : Tashi Ling à 3 Km au Sud de Lakeside sur la route de Butwal, pas très loin des chutes de Devi

« Pour les Tibétains, la liberté est un concept culturel plus que politique. Pour les braves drokpa, pasteurs des hauts plateaux des Chang Tang, qui se sont réfugiés au Népal, et spécialement ceux du village de Tashi Ling implanté au sud de Pokhara, à côté de Davis-fall, ces braves drokpa donc ont de temps immémoriaux parcourus les hauts plateaux à la recherche de pacages (pour leurs yacks, moutons et chèvres pashmina ou tchang-ra dont les longs poils servent à tisser châles et gilets) à la suite des pluies sporadiques qui font reverdir pour un temps ce désert d’altitudes.

À l’inverse des autres peuples asiatiques qui les tiennent dans une servitude abjecte, les femmes tibétaines mènent une vie indépendante.
À Tashi Ling elles ont leur propre organisation et l’exile et le changement de mode de vie indu qui a déstabilisé les hommes (ils s’adonnent trop souvent à l’alcool et a l’indolence) a au contraire fortifié les femmes. Leur volonté de survivre et de construire une vie nouvelle pour leurs enfants les a obligées à trouver de nouveaux moyens de subsistance, ce pouvoir économique qu’elles ont acquis de haute lutte leur a conféré un statut que nombre d’autres peuples de la région jalouse plus ou moins ouvertement.
L’activité principale pour garantir un revenu à la communauté fut assurée par une petite fabrique artisanale de tapis confectionnés selon les techniques traditionnelles des hauts plateaux du Tibet, tapis que les Drokpa utilisaient comme tapis de selle ou de literie pour se protéger efficacement du froid mordant des hautes altitudes. La fabrication et l’exportation de tapis tibétains est devenue la deuxième source de revenus en devises étrangères du Népal. Cette industrie est maintenant en perte de vitesse suite sans doute aux changements économiques et de modes en occident notamment en Allemagne.
Un atelier de ferronnerie et de petite mécanique a lui périclité depuis longtemps !

Une bonne moitié de la population féminine du village, arpente en journée les berges du lac en quête de touristes en attente de départ en treks ou ceux qui en villégiature passent la saison froide au Népal pour dès les prémices de la mousson regagner leur contrée du nord. Elles leur vendent collier bracelet, bagues et autres souvenirs et c’est bien souvent leur seul moyen de subsistance.
Les revenus engendrés par le tourisme ainsi que la sympathie que nombre de visiteurs ont pour la cause tibétaine, ont généré le surplus qui a permis l’éducation de la génération montante (la plupart des femmes d’âge moyen ou plus sont analphabètes), et avec l’aide internationale, la construction d’un jardin d’enfants ou les plus jeunes commence leur apprentissage, d’une école primaire et d’un dispensaire.

Comme au Tibet, la question des Tibétains c’est la question du plus faible face au plus fort, c’est la question du droit au plus faible d’exister.
Le Népal, ne cesse de renforcer les restrictions dont sont victime les réfugiés du Tibet, ceux arrivés après 1989 n’ont plus droit au statut de réfugié et sont donc privé de toute existence légale, donc d’emploi, de permis de conduire, d’ouvrir un compte bancaire, etc.
Ceux arrivés avant 1989 et leur progéniture sont reconnus comme réfugiés et le gouvernement leur délivre certificat (RC), ils peuvent rester au Népal, mais avec certains droits civils limités notamment le droit de manifester, de voyager et l’impossibilité de détenir un compte bancaire.

La police qui au Népal est largement corrompue, « interprète » la loi de telle sorte qu’elle soit toujours défavorable aux réfugiés qui en ont une peur bleue.

Une des femmes du village de Tashi Ling au printemps 2013 a été accidentée sur la route de Katmandou à Pokhara, le Minibus ou elle avait pris place ayant heurté frontalement un poids lourd, bilan, une cheville cassée ! les secours et la police ont évacué les autres blessés et l’ont laissé au bord de la route… Elle a donc marché quatre kilomètres pour rejoindre le village suivant puis pris un bus local pour Pokhara et a été hospitalisée le lendemain. (J’ai payé la note d’hôpital)

La Nurse du dispensaire, a tenté à plusieurs reprises d’obtenir la nationalité népalaise à laquelle elle a droit, son père étant originaire du village de Tarap (Dho) au Dolpo, sa mère et ses grands-parents maternels sont arrivés lors de l’exode de 1959, après plusieurs mois traqués par l’armée chinoise au travers des Chang Tang (chinois qui avait violé, pillé et torturé dans leur village d’origine), franchissant la frontière après une bataille épique probablement au col de Marin La (altitude : 5488 m), pour rejoindre Tingkyu et de là Tarap (Dho) ou père et mère se sont rencontrés et marié. Ils rejoindront alors le Mustang par la vallée de Chharka puis en longeant la Kali Gandaki arriveront à Pokhara.
Notre nurse a aussi une autre bonne raison de demander la nationalité népalaise puisque sont mari est lui-même népalais, c’est un Sherpa de la vallée du Khumbu (région de l’Everest) qui, orphelin, a depuis son enfance vécu au village.
D’après la loi, toute étrangère mariée à un népalais peut obtenir la nationalité népalaise sans condition ce qui n’est pas le cas pour un homme qui devra patienter quinze ans et parler un népalais parfait ce dont sont incapables les deux tiers de la population.
Avoir donc un parent originaire du Tibet vous prive donc de la nationalité, votre mari et votre père seraient-ils eux même Népalais !

Le bouddhisme tibétain est le socle commun de leur culture, leur ciment identitaire : les Tibétains ne souhaitent rien de moins que de pouvoir aller et se déplacer à leur guise et toutes les femmes et nombre d’hommes ne rêvent que de voyages et surtout de pèlerinages.
Au coucher du soleil et parfois jusqu’a la nuit noire, seule ou en groupe, les femmes et hommes vont faire le tour du monastère (faire kora) qui est au cœur du village, actionnant les moulins à prière du mur à Mani (quand ils ont achevé de tourner, l’initiateur du mouvement est censé avoir récité tous les mantras contenus dans les moulins), ou égrenant leur chapelet en récitant d’une voix diphonique le mantra « om mani padme hum » ou simplement en parlant de la pluie et du beau temps, de leurs projets et de leurs peines.

J’ai toujours été impressionné par l’ingéniosité des Tibétains qui ont utilisé toutes les techniques à leur disposition pour que leurs prières se diffusent le plus largement sans qu’ils aient à intervenir ou si peux, depuis les chevaux du vent, que les touristes qui ont l’art de tout enlaidir appellent drapeaux à prières, qui en claquant au vent distribuent leurs mantras aux quatre points cardinaux, et que l’on attache à l’entrée des maisons, aux stupas et aux temples, dans les cols, ou simplement aux ponts et passerelles et dans tous les lieux dangereux ou remarquables, jusqu’aux moulins à prière actionnés par le vent, par l’eau, etc. Il semblerait d’ailleurs que ce soit la seule industrie qui ne les ait jamais passionnés. Les dévots peuvent aller boire, manger ou dormir, pendant que la mécanique a l’extrême complaisance de prier pour eux.

Le katha, ou écharpe de bonheur, et le vecteur par lequel on fait connaitre à son interlocuteur la pureté de ses sentiments, sa sincérité et son aptitude à la compassion, c’est une écharpe en soie frangée aux deux bouts, blanche ou dorée, mais qui peut aussi être d’une des couleurs des cinq éléments, bleu, blanc, rouge, vert et jaune pour la terre, l’air, l’eau, le feu et l’espace, ces mêmes couleurs sont aussi celles des chevaux du vent (drapeaux à prières) ou des oriflammes qui agrémentent la cour de chaque maison et les lieux saints. Cette tradition, apparue avant l’introduction du bouddhisme au Tibet, est une des survivances de la religion bön que certains pratiquent encore. Chacun se doit d’avoir en stock moult Khata, pour fêter une arrivé, souhaiter un bon voyage, accueillir un lama, présenter une requête, ou pour fêter de jeunes mariés qui en reçoivent alors plusieurs centaines, qu’ils redistribueront au grès des événements futurs. La plus belle parole et le plus beau cadeau, la plus belle lettre de remerciement ou carte de vœux ne sont rien s’ils ne sont pas accompagnés d’un katha. Le cadeau le plus commun accompagné d’un katha acquiert ainsi une grande valeur, même si les Tibétains qui ne manquent pas d’humour, en privé, agrémentent ce don de commentaires désopilants. Si l’on vient à vous demander aide ou assistance, le katha à la main, il vous sera bien difficile de la refuser, vous prendriez alors le risque d’être déconsidéré.

La tsampa, ou farine d’orge torréfiée, et l’aliment traditionnel de base des Tibétains et nombres de personnes âgées au village de Tashi Ling en consomme encore quotidiennement avec du thé beurré (au beurre de yack rance s’il vous plait) et salé, ou simplement malaxé avec du beurre. Les générations plus jeunes se sont elles adaptées au régime népalais et leur aliment de base est le Dhal bath (riz, lentilles, curry de légumes) qu’ils accompagnent d’un curry de viande. Les jours de fête, les femmes de la maison font des momos, sorte de raviolis tibétains fourrés à la viande de buffle ou de yack et aux herbes, soit cuit à la vapeur soit frit et que l’on consomme assaisonnés d’une sauce pimentée à l’extrême, comme toute la cuisine tibétaine.
À la sortie du village vers Chhorepatan, quelques restaurants tenus par des gens du village servent d’excellents momos et des nouilles sautées.
La tsampa fait aussi partie intégrante des rituels tibétains, le lama sculptera alors les tormas (gâteaux sacrificiels) dans une pâte composée d’eau et de tsampa, puis les décorera ensuite avec du beurre teinté ou non a l’aide de colorants naturels.

Losar (le Nouvel An tibétain) est la fête la plus importante de l’année, cette tradition remonte au règne de Nyatri Tsenpo au 2e siècle av. J.-C.. Les célébrations dureront 3 jours, mais auparavant chaque maison aura été nettoyée de fond en comble et repeinte, les achards fermentent doucement posé sur un coin de mur au soleil du printemps qui s’annonce, les femmes se seront baignée à la rivière avant de boire un thé beurré agrémenté d’histoire paillarde dont les Tibétains raffolent puis se sera le jour de la toilette des hommes, après qu’ils aient cuit dans l’huile les khapses (sorte de pâtisseries à base de farine, d’eau, de sucre et de beurre qu’on offre pour Losar) et que les femmes aient brassé le chaang sorte de bière de riz agrémenté d’abricot sec et de petit bout de fromage de yack, le tout ayant un gout aigrelet qui n’est pas sans rappeler la « Berliner Kindl Weiße bier », on mangera la Thukpa Batuk, soupe de nouilles dont le fond doit être composé de neuf éléments différents (viande, fromage de yack, haricots radis noirs, etc.).
Ensuite, la femme la plus âgée de la maison distribue à tous une boulette de Tsampa dont chacun se frottera le corps en insistant sur les parties les plus sensibles, puis pressera cette boulette pour y laisser ses empreintes. Les boulettes sont ensuite rassemblées autour d’un torma et l’ensemble est déposé au fond du jardin pour éloigner les esprits négatifs de la maison. Enfin, chacun choisira dans un bol à offrande une petite boule de pâte à pain dans laquelle on a caché un minuscule bout de papier sur lequel est inscrite la phrase qui devrait régir l’année nouvelle de celui qui la reçoit. »

b. Le plus grand Tashi Palkhel  situé à 5 Km au Nord Ouest de Pokhara à Hyangia sur la route de Baglung

A l’intérieur, il y a un monastère qui abrite 200 moines : Jangchub Choeling Gompa. Venir assister à la prière à 15 h 30 – 17h

Histoire :  

Dès 1950, l’armée de la Chine populaire de Mao entre au Tibet, alors indépendant de fait. Cependant, dans leur isolement, les autorités tibétaines n’ont pas intégré un jeu de nations qui imposent de nouer des alliances, de protéger ses arrières. L’horizon s’assombrit petit à petit et les grandes puissances regardent d’un œil lointain ce bout de territoire isolé, sur lequel la Chine communiste, installée en 1949, ne cache pas ses ambitions : « libérer le Tibet des impérialistes étrangers ». C’est le mot d’ordre donné à l’armée populaire de libération pour l’année 1950. Un pays qui a nourri l’imaginaire occidental durant des décennies, admiré pour la spiritualité de ses habitants et pour les mystères qu’il renfermerait au sein de ses plateaux, se retrouve piétiné par l’envahisseur communiste, sans remontrances particulières de la « communauté internationale ».

En mars 1959, après huit années d’occupation, de purges, de collectivisations, et un « Grand bond en avant » qui durcit encore plus la répression chinoise, Lhassa se révolte. Tenzing Gyatso, Dalaï-Lama intronisé à ses 15 ans en 1950, doit fuir. Il arrive en Inde quelques semaines plus tard, suivi par 100 000 fidèles. Des camps de réfugiés ouvrent, en Inde et au Népal voisins. Commence une vie d’exil pour les tibétains qui ont fui leur terre.

Pour information, quand Lhassa comptait quelques dizaines de milliers d’habitants au milieu du XXème siècle, elle en comptait en 2010 plus de 550 000. Pour une bonne partie, ce sont des chinois à qui l’Eldorado est promis dans ce territoire désormais sous administration d’un gouvernement qui lorgne sur les matières premières présentes au Tibet. L’eau, enfin, est un enjeu de taille. Surnommé « le château d’eau de l’Asie », le Tibet est pour la Chine en quête de pouvoir régional un moyen de pression potentiel, quand on sait que nombre de fleuves sur lesquels reposent des économies entières en Inde ou au Bengladesh prennent leur sources dans les montagnes tibétaines.

« Au camp de Tashi Palkhiel règne une ambiance de calme. On ne peut pas dire « hors du temps », mais on vit ici à autre rythme. On y croise des enfants, un peu, mais aussi, étonnamment, de très vieilles personnes. Ces vieux, ils sont entre la première et la deuxième génération de réfugiés. Ils étaient enfants ou jeunes adolescents quand ils sont arrivés ici avec leurs parents, désormais disparus. Ils sont les seuls à avoir un document d’identité clair quant à sa signification : une carte de réfugié, délivrée par le Népal à leur arrivée. Pour leurs enfants, leurs petits-enfants, la situation se révèle plus compliquée. Ils n’ont tout simplement pas droit à la citoyenneté népalaise. Bloqués entre un statut de réfugié qui n’est reconnu qu’à leurs parents, et un pays d’accueil qui se révèle frileux à l’idée d’en faire des citoyens à part entière, leur horizon se réduit. Ils possèdent le « Tibetan green book » , délivré par  le gouvernement tibétain en exil, mais il ne leur est pas d’une grande utilité. Que faire alors ? Beaucoup travaillent dans le camp, mais beaucoup s’en vont. Chercher l’argent où il y en a, aux Etats Unis, en Europe… »

5. Chute de la Devi

6. Gupteshwor Mahadev Cave:
Grotte souterraine, et jolie cascade à voir, faire attention galerie pas très haute et étroite avec des escaliers, lieu apparemment très apprécier .

Musée régional:

Petit musée rustique consacré à l’histoire et à la culture des groupes ethniques peuplant la région.Adresse : Shiva Mandir Maarga-1, Pokhara

Autres découvertes:

À propos de l’auteur

Jacques BONNAUD author