a. Infos pratiques Monkey Temple: Perché sur une colline au nord-ouest de Katmandou, le temple bouddhiste de Swayambhunath est sans doute l’un des lieux de culte les plus anciens de la vallée (2 000 ans). Il se visite facilement en une demi-journée.
Accès :
– Trajet depuis Thamel à pieds: 45 min (ou à vélo) ce qui permet de découvrir les quartiers populaires le long de la rivière Vishnumati où vivent les intouchables. La route et simple ; tout le monde connaît et la Stupa se voit de loin. En partant de Durbar Square, il faut desccendre Maruhiti Tol ( Pig Alley) puis traverser la Vishnumati et enfin remonter. On peut partir du carrfour Chhetrapati en prenant la rue qui mène au temple de Bhagwati
On arrive alors au pied de l’escalier de 365 marches qui est ancadré de statues de bouddhas et d’animaux et qui est animé par des vendeurs à la sauvette et par des singes (attention à la nourriture !) les singes sacrés. Ils sont sacrés à cause d’une légende bouddhiste rigolote :Manjushri, le Bodhisattva de la sagesse vivait sur la colline. Il était censé avoir les cheveux courts, mais il a décidé de les laisser pousser (bah oui, c’était un rebelle). Manque de pot, il a choppé des poux. Les poux se seraient ensuite transformé en singes.
Les singes sont tellement sacrés que les bouddhistes leur ont construit une piscine !
– Trajet en taxi qui vous dépose au parking et évite les marches
– Entrée: 200 RPS / personne soit 2 euro/ per
Remarque : « Nous en avons tranquillement fait le tour puis nous sommes redescendu par l’arrière. Ca vaut vraiment le coup car juste à gauche du parking où tous les taxis harcèlent les touristes pour les ramener vers Thamel, il y a un escalier qui arrive sur une grande route. En prenant la route vers la gauche, après une cinquantaine de mètres, il y a un petit temple avec un gigantesque moulin à prière en haut de quelques marches. Il faut prendre le petit chemin à gauche et de là, on peut tranquillement redescendre jusqu’en bas des marches principales du temple en longeant des centaines de moulins à prières. Vraiment top d’autant plus qu’on a croisé quasiment personne! »
En s’éloignant du Stūpa principal on tombe sur de nombreux autre lieux sacrés : cimetières de moines, petits temples isolés, monastères
b. Présentation :
Un des plus anciens et le plus saint des sites bouddhistes de Katmandou. Il est situé sur une colline à l’ouest de Katmandou surplombant la ville.
Le stūpa existe dans toutes les civilisations bouddhistes. Il prend des formes et des noms différents suivant les époques et les pays mais le symbolisme de base est immuable. Quand le Bouddha historique Sakyamuni partit en Parinirvana, son corps fut incinéré et ses cendres partagées en huit. Ainsi apparurent les huit premiers stūpa, chacun en relation avec un épisode de la vie de Bouddha.
Le stūpa en a gardé sa fonction de reliquaire des cendres ou le corps embaumé d’êtres éveillés, ou encore un vêtement ou un objet leur ayant appartenu. Il symbolise les cinq éléments et il convient d’en faire le tour dans le sens des aiguilles d’une montre, sens giratoire qui est celui de l’univers. Sa base cubique représente la terre, la demi-sphère qui s’y appuie l’eau, le feu est symbolisé par une pyramide, tandis que l’air prend la forme d’un demi-cercle tourné vers le haut. Viennent ensuite les dix terres de bodhisattva à franchir jusqu’à accéder à l’état de Bouddha, symbolisé par ses trois corps (kaya). Le Nirvana, la grande libération, est représenté par l’ombrelle qui coiffe l’édifice surmonté par le soleil et la lune, le Yang et le Yin, symboles de connaissance et de sagesse.
Les deux yeux peints sur les quatre faces des stūpa newar sont ceux des Dhyanis bouddhas et le chiffre un (ek), qui ressemble à un point d’interrogation, signifie l’unité du Bouddha primordial.
Mythologie :
Selon le Swayambhu Purana, la vallée entière était occupée autrefois par un lac immense, dans lequel a grandi un lotus. La vallée fut alors appelée Swayambhu, signifiant « auto-créé. » Le nom vient d’une flamme auto-générée éternelle (svyaṃbhu) sur laquelle a été construit plus tard un stūpa.
Le Bodhisattva Manjusri eut une vision du lotus à Swayambhu et s’y rendit pour le vénérer. Voyant que la vallée pouvait être une bonne base pour rendre le site plus accessible aux pèlerins humains, Manjusri de son épée ouvrit un passage à Chovar. L’eau fut drainée du lac, quittant la vallée dans laquelle Katmandou se trouve maintenant. Le lotus s’est transformé en une colline et la fleur est devenue le stupa de Swayambhunath.
Histoire :
Swayambhunath, est parmi les plus anciens sites religieux du Népal. Selon le Gopālarājavaṃśāvalī Swayambhunath a été fondé par l’arrière-grand-père du Roi Mānadeva (464-505), King Vṛsadeva, vers le commencement du cinquième siècle
Bien que le site soit considéré comme bouddhiste, le lieu est révéré par les bouddhistes et les hindous. De nombreux rois hindous sont connus pour avoir rendu hommage au temple y compris le roi le plus puissant de Kantipur, Pratap Malla.
c. Au sommet de l’escalier : Il y a un « vajra » géant, symbole de la pérennité de la doctrine bouddhiste. En tournant dans le sens giratoire autour du stūpa, les visiteurs découvrent pêle-mêle, temples, monastères, un musée et cinq petits sanctuaires.
Le vajra, mot sanskrit (वज्र), signifiant « diamant » et « foudre », est un symbole important et un instrument rituel dans l’hindouisme et surtout dans la tradition bouddhique vajrayāna (« voie du diamant ») auquel il a donné son nom
Dans l’hindouisme : Le vajra est l’attribut du dieu Indra ; il s’agissait à l’origine de la foudre. Une légende relate la naissance de l’instrument vajra, arme des armes : les dieux avaient confié leur arsenal au premier ascète, Dadhichi. Celui-ci, après l’avoir fidèlement gardé pendant une longue période, désira retourner à sa pratique. Usant de ses pouvoirs de yogi, il fit dissoudre les armes dans de l’eau qu’il but. C’est peu après que l’Asura Vritra vint défier Indra. Celui-ci vint alors reprendre ses armes, mais elles avaient été absorbées par l’ascète et l’immoler était la seule solution pour les récupérer. À regret mais encouragé par Dadhichi lui-même, Indra s’exécuta et fabriqua le vajra avec sa colonne vertébrale. Les circonstances extraordinaires de sa fabrication permirent au dieu d’obtenir la victoire, car il se trouvait que Vritra avait obtenu de Shiva la promesse qu’il ne pourrait être tué que par une arme exceptionnelle, faite d’une matière différente de celle des armes habituelles. Outre le fait que sa puissance est sans égale, le vajra ne peut être mal utilisé et revient toujours à son propriétaire. Le vajra d’Indra peut se présenter sous différentes formes, un cercle percé d’un trou ou une sorte de croix par exemple, ou encore une massue
Dans le Bouddhisme : Le vajra, arme sans pareille, représente l’upāya, moyen efficace qui détruit l’ignorance. Le symbole formé de deux vajras croisés se nomme viśvavajra (vajra de l’univers), en tibétain dorje gyatram ou « double vajra. » Son nom sanscrit est lié à un mythe cosmogonique qui prétend qu’il fut le premier objet de l’univers à prendre forme à partir du vent. Il est le symbole de l’action efficace par excellence.
Lorsqu’il est associé à la cloche, le vajra symbolise les moyens habiles et la compassion, tandis que la cloche représente la connaissance et la vacuité. Les tenir ensemble dénote l’unité de la connaissance et des moyens.
Voici le symbolisme du Vajra en détail:
1- les cinq pointes supérieures représentent les cinq sagesses, cinq facettes du diamant qu’est l’esprit éveillé:
la sagesse semblable au miroir, qui signifie que l’esprit éveillé, tout comme un miroire parfaitement poli, reflète nettement toutes choses, possède la capacité de tout connaître, sans aucune confusion.
la sagesse de l’égalité, qui reconnaît que tous les phénomènes du samsara (me monde ordinaire) et du nirvana (les champs purs ou paradis des bouddhas) sont d’une nature égale en ce sens qu’ils sont d’une essence unique: la vacuité
la sagesse de la distinction, qui dénote que l’esprit éveillé perçoit non seulement la vacuité de tous les phénomènes (ce qu’opère la sagesse de l’égalité) mais aussi, dans une simultanéité sans confusion, tous les phénomènes tels qu’ils se manifestent;
La sagesse accomplissante, qui permet aux bouddhas de créer des champs purs et des émanations oeuvrant pour le bien des êtres;
La sagesse de l’espace universel (sct. dharmadatou), qui indique que tous les phènomènes, au-delà de tout concept et de toute dualité, demeurent dans la connaissance pure de l’esprit.
d. Le stūpa
Il consiste en un dôme à la base. Au-dessus du dôme, il y a une structure cubique avec les yeux de Bouddha regardant dans les quatre directions. Il y a un Torana pentagonal présent au-dessus de chacun des quatre côtés avec des statues gravées en eux. Derrière et au-dessus du torana, il y a treize rangées.
Le dôme à la base représente le monde entier. Quand une personne s’éveille (représentée par les yeux de sagesse et de compassion) des liens du monde, la personne atteint un état plus élevé. Les treize pinacles au-dessus de lui symbolisent le fait que les êtres sensibles doivent traverser les treize étapes d’éclaircissement pour atteindre la Bouddhéité.
Sur chacun des quatre côtés du stupa principal, il y a une paire de grands yeux qui représentent la Sagesse et la Compassion. Au-dessus de chaque paire de yeux est un autre œil, le troisième œil. On dit que quand le Bouddha prêche, les rayons cosmiques émanent du troisième œil qui sert du message aux êtres célestes, pour que ceux qui sont intéressés puissent descendre sur terre pour écouter le Bouddha. Les êtres des enfers et les êtres au-dessous du royaume humain ne peuvent pas venir sur terre pour écouter l’enseignement du Bouddha, cependant, le rayon cosmique soulage leur souffrance quand le Bouddha prêche.
e. Le premier temple, Vasundhara Mandir, est dédié à la déesse Terre. Le temple est fermé, mais il paraît que jeter quelques pièces de monnaie sur son seuil permet d’accroître sa richesse. Dépassez la maison Agam, un abri pour les pèlerins où il leur est offert à manger. Vient ensuite le petit sanctuaire dédié à Vayu, dieu védique du vent et des orages. De belles statues de Tara font face au stūpa. Au premier étage du bâtiment adjacent se trouve le monastère de Deva Dharma Mahavihar : il faut se déchausser avant d’y entrer. Quelquefois, un officiant accroupi par terre se livre à des rites compliqués devant la porte entrouverte du très populaire temple dédié à Harati, une forme d’Ajima, déesse qui protège de la variole. Les bouddhistes y voient l’incarnation de Maya Devi, la mère du Bouddha. En retrait, le petit sanctuaire d’Agnipur, gardé par deux lions, est dédié au dieu védique du feu, Agni. Adossée au mur, la très belle statue du Bouddha debout, de style gandhara, est dans sa sobriété l’une des sculptures les plus anciennes du lieu. Le sanctuaire de Nagpur est quant à lui un simple bassin rarement rempli d’eau, dédié aux Naga, divinités souterraines.
f. Dans l’angle sud-est du kora, le monastère bouddhiste tibétain de Karmapa Sri Karma Raj Mahavihar est toujours en activité et il n’est pas rare d’y entendre résonner trompes et hautbois. Son entrée déborde de lampes à beurre allumées par les pèlerins. Il est possible de faire le tour par la gauche, dans la semi-obscurité, où l’on devine des statues de Manjushri et de sa consort Sarasvati.
g. Au nord-est du stūpa, en dépassant le sanctuaire consacré à Agni et en descendant quelques marches, vous parvenez à Shantipur, lieu consacré à l’élément espace. On raconte qu’au Ve siècle, l’ermite Shanti Shri s’y serait emmuré pour réapparaître au moment opportun… Il y serait toujours.
h. Derrière le sanctuaire de Vayu, un chemin conduit au parking et à la colline avoisinante consacrée à Sarasvati, déesse de la sagesse et de l’enseignement. Un stūpa blanc en marque l’emplacement. Lors de Basant Panchami, la fête de la connaissance (ou fête du printemps), qui se tient en février, les écoliers s’y rassemblent pour faire bénir leur porte-plume et leur encre.
i. Autres choses à voir et à noter :
– Opposé à l’escalier il y a un petit temple qui n’est pas bouddhiste mais hindouiste et qui est dédié à Sitala, la déesse népalaise de la Petite Vérole
– Les moulins à prières ont à l’intérieur un texte sacré. En le tournant, les prières ou mantras sont emportées par le vent.
– Les drapeaux sont autant de prières qui sont elles aussi emportées par le vent.
Une série de séismes frappe le Népal à partir du 25 avril 2015. Le premier de ces tremblements de terre est d’une magnitude de 7,9 et son foyer est profond de 15 kilomètres selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis. L’épicentre de ce tremblement de terre est situé à 77 kilomètres au nord-ouest de Katmandou au Népal et à 68 kilomètres de Pokhara. La secousse aurait été ressentie jusqu’à New Delhi ainsi que dans tout le nord de l’Inde. Le séisme a provoqué des avalanches sur le mont Everest qui ont recouvert deux camps d’alpinistes.
Il s’agit du plus puissant tremblement de terre au Népal depuis celui du 15 janvier 1934, dont la magnitude a été estimée à 8, et qui a fait 17 000 morts au Népal même et dans le Bihar voisin. Il s’agit en outre du plus important séisme au monde depuis celui de magnitude 8,2 survenu au Chili en avril 2014.
Le nombre de victimes est élevé en raison de la magnitude, de la fragilité des habitations de la capitale népalaise qui compte aussi de nombreux temples hindous en bois, et des effets de site dus à la lithologie du bassin de Katmandou.
Plusieurs répliques importantes, de magnitude supérieure à 5, sont ressenties dans les jours qui suivent. Trois nouvelles répliques majeures, dépassant une magnitude de 7, sont recensées le 12 mai 2015. Elles sont ressenties à 15 kilomètres de la Chine ainsi qu’à 30 kilomètres du mont Everest, voire jusqu’au sud de l’Inde. Après les 8 126 morts causés par le séisme du 25 avril et ses répliques immédiates, des centaines de victimes supplémentaires seraient à déplorer à cause de ces nouveaux tremblements de terre.
Il y a au moins 8 000 morts et 7 953 blessés au Népal dont plus de 300 à Katmandou, 57 morts en Inde, en majorité dans l’État oriental du Bihar, 17 morts au Tibet (Chine) et 2 morts au Bangladesh. Le premier ministre népalais, Sushil Koirala, a affirmé que le bilan total du séisme pourrait atteindre les 10 000 morts.
Le 26 et le 28 avril, deux avalanches se sont produites dans une région du Népal proche de l’épicentre du séisme. Au moins 500 personnes sont portées disparues.
De plus, dans le secteur de l’Everest, on dénombre 18 morts et 61 blessés dont plusieurs étrangers, quinze ont été évacués et parmi eux se trouvent Douze sherpas népalais, un Coréen, un Chinois et un Japonais. Dix Français sont morts dans la catastrophe
Huit millions de personnes sont affectées par les conséquences du séisme. Plus de 1,4 million de personnes ont besoin de nourriture, d’eau et d’abri. Le centre national des opérations d’urgence annonce qu’il y a 454 769 déplacés à cause du séisme.
Le 29 avril 2015, des échauffourées ont éclaté à Katmandou parmi les rescapés qui attendaient les autobus envoyés par le gouvernement. La police antiémeutes a dû intervenir pour maintenir le calme.
Un an après le séisme, la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (FICR) dénombre environ 4 millions de personnes vivant toujours dans des abris temporaires.
La tour Bhimsen, reconstruite en 1936, s’est effondrée, de même que les monuments de la Place du Darbâr, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une dizaine de corps ont été extraits de ces décombres. Selon les médias locaux, une cinquantaine de personnes se trouvaient à l’intérieur au moment du drame. Le ministre de l’Information népalais annonce que les villes de Bhaktapur et de Gorkha ainsi que le district de Lamjung sont également touchés.
L’aéroport international de Katmandou a été fermé pour des raisons de sécurité. L’électricité est coupée dans la capitale népalaise de même que de nombreuses voies rapides et routes à cause, pour certaines, de coulées de boue.
Selon le Centre national des opérations d’urgence, 10 477 immeubles et biens publics sont détruits et 14 186 endommagés. De plus, 140 483 maisons sont détruites et 149 091 endommagées.
Selon un décompte de l’ONU du 2 mai 2015, 160 786 maisons ont été détruites et 143 673, partiellement endommagées. Selon l’Unicef, près de 24 000 salles de classe ont été détruites ou endommagées ce qui empêche 1 million d’enfants d’aller à l’école. Au total, plus de 8 millions de népalais sur les 28 millions d’habitants sont affectés par les désastres provoqués par ce séisme
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